Rencontre avec un habitant du squat
Après un weekend à Paris, je me dirige vers la gare routière de Bercy pour prendre mon bus vers Nantes. Je suis en retard, il y a une trentaine de bus, je ne sais pas lequel est le mien.
Finalement je le trouve in extrémis. Quand je monte dans le bus, plus qu’une place n’est disponible. Je m’assois donc à côté d’un jeune homme d’origine Africaine. Je lui demande s’il peut brancher mon chargeur qui est juste à côté de son siège. De là, nous commençons à parler. Au fil de la conversation j’apprends qu’il s’appelle Amar et qu’il réside dans le squat de la Gilarderie, il a eu son statut de réfugié. Quel hasard… D’origine Soudanaise, il est venu en France pour fuir la guerre et chercher une vie meilleure pour ses enfants et sa femme qui sont restés au pays.
Il a risqué sa vie en traversant le désert dans une camionnette et sans eau. Il a fait une pause en Egypte où il a rejoint sa femme et des membres de sa famille pour visiter les pyramides. Il me montre une photo de lui posant fièrement devant l’une d’entre elles. De là, il rejoint la Lybie, au bout de 6 mois il réussira à prendre un petit bateau pour l’Europe. Amar a eu la chance d’être secouru par le polémique Aquarius « J’ai eu beaucoup de chance, c’était très difficile, beaucoup de personnes de mon village que je connaissais sont morts en traversant, j’ai eu de la chance ». Son voyage lui aura couté au total 1000 Euros. « Ce ne sont que les gens qui ont de l’argent qui partent du Soudan, les pauvres ne peuvent pas ». Après être resté à Lyon et à Clermont Ferrand, il a atterri par hasard à Nantes, selon lui c’était plus facile pour trouver du travail. Il est actuellement dans une
entreprise de nettoyage, et a pour objectif de faire une formation en BTP quand il parlera bien le Français. Amar attend aussi de pouvoir s’installer dans un maison qui pourra accueillir sa famille. Il n’aime pas être dans le squat à cause du bruit et ne partage pas de repas ou d’activités avec les autres occupants.
Dès qu’il le peut il sort de la maison même si il ne travaille pas.
Il me raconte aussi qu’il aime beaucoup Jean-Paul chez qui il a été et Mario. Il est reconnaissant de leur aide et de leur support.
CLOS TOREAU, UN QUARTIER POPULAIRE
ACCUEILLE DES RÉFUGIÉS
Un quartier populaire face à la gentrification.Il suffit de taper Clos Toreau sur Google pour se rendre compte de la mauvaise réputation de ce quartier : « altercations et coups de feu » ou encore « la violence se propage ». Certains le placent au même statut que Malakoff ou Bellevue, ces quartiers Nantais où il ne vaut mieux pas aller. Le Clos Toreau est une cité d’habitat social construite dans les années 70 située à l’entrée sud de Nantes, entre la commune de Saint-Sébastiensur- Loire et le quartier Saint-Jacques. Le quartier est resté longtemps à l’écart des principales voies de communication.
De nombreux programmes de réhabilitation engagent une mutation profonde du quartier. En 2006, la mise en service du busway permet de relier le quartier au centre ville en 10 minutes. Peu après en 2015, des travaux d’aménagements urbains ont été fait afin de désenclaver le quartier : nouveaux logements, équipements renforcés, espaces publics améliorés… Ces réaménagements semblent être aussi un moyen de redonner une bonne image et une attractivité au quartier au détriment des anciens habitants. Cependant les loyers ont augmenté et certaines familles ont dû déménager. Par ailleurs la maison de quartier, élément fédérateur du quartier été démolie pour en construire une nouvelle à l’entrée du Clos Toreau. Elle est placée ici dans l’intention de s’ouvrir à la ville. En réalité, très peu d’habitants du quartier ne s’y rendent, ils ne s’y sentent pas à leur place. Ce sont surtout des personnes de quartiers avoisinants qui viennent le temps d’une activité proposée. Le quartier semble donc avoir été engloutie dans le « Nantes quartier Sud » au détriment, peut être, de la vie de quartier à échelle plus réduite.
L’arrivée surprise des migrants
Durant l’été 2018, 44 réfugiés ayant leurs statuts s’installent dans un ancien foyer du quartier inutilisé sous la tutelle de l’association « une famille un toit ». Ils sont placés ici pour deux ans en attendant de s’insérer dans la vie professionnelle. Peu après, en octobre, 88 nouveaux réfugiés arrivent dans le quartier. Ils sont placés dans un foyer de retraités ayant déménagé 15 jours plus tôt sous l’association Annef-ferrer. Ceux-là sont des demandeurs d’asile, ils n’ont pas encore leur titre de séjour.
Au total le quartier a accueilli 130 migrants en 4 mois, sois 10% de la population du quartier.
Anne habite le quartier depuis 45 ans. Depuis le mois de mai 2018, elle travaille dans l’association une famille un toit qui a accueilli un groupe de réfugiés. Son travail est d’intégrer les nouveaux venus dans son quartier. Elle revêt donc deux casquettes, celle d’habitante et celle d’actrice sociale dans son quartier. Je la questionne sur le jour où la première « vague » de migrants est arrivée. Les voisins ont eu des réactions négatives par rapport au nombre qu’ils étaient et par rapport à leurs statuts de réfugié. Anne a temporisé la situation du fait de sa position d’actrice sociale au sein de l’association.
Des stéréotypes sociaux
Je recontre Fatima lors d’une réunion organisée au Clos Toreau. Elle habite le quartier depuis 3 ans. D’origine Marocaine, elle vit en France depuis une dizaine d’années. Elle discute parfois avec les habitants du quartier pour déconstruire les stéréotypes « parce qu’au début beaucoup ils disent « Han ! c’est tous des blacks ! » ça craint hein! .» C’est le cas de Elodie avec qui j’ai eu une courte conversation devant la maison de quartier. Elle vient d’aménager mais compte repartir aussitôt. Avant elle était à Beaulieu « c’était mieux car plus de blancs et donc plus calme ». Si le Clos Toreau souffre de préjugés de l’extérieur dû à une mauvaise image, à l’intérieur du quartier chacun est aussi pétri d’idées préconçues. La voisine de Anne a toujours peur lorsqu’un appartement se vide. Peur des nouveaux habitants, des leurs origines, de leurs cultures… « Ho la la j’espère que ça va pas être des africains parce qu’ils sont bruyants. » On est vraiment dans des stéréotypes parce que moi j’ai eu pendant 4 ans un couple d’ivoiriens charmant pas bruyant. Alors qu’avant c’était des Français pénibles. » L’annonce de l’arrivé de 44 personnes réfugiées n’a donc pas été du goût de tout le monde.
Voyage en Clos Toreau : Une mixité culturelle présente
Le Clos Toreau est un quartier multiculturel, de nombreuses nationalités cohabitent. Anne vit dans une résidence avec treize autres nationalités différentes. Même si le quartier a mauvaise réputation, elle veut montrer que ce mélange est une richesse culturelle. Pour cela des fêtes de quartier sont organisées dans le but de montrer cette diversité.
« Voyage en Clos-toreau » est une fête organisée par les habitants et associations « Annef-ferrer » et « une famille un toit ». C’est un rendez-vous montrant la diversité culturelle à l’échelle du quartier et favorisant la rencontre entre habitants et exilés. Un buffet partagé, une carte du monde, un livre des savoirs et une mosaïque de langues sont installées à l’extérieur près des jardins partagés, en plein coeur du quartier HLM. Autour des activités sont organisées, chacun peut apporter une photo de son pays ou sa ville, ou bien écrire un poème, ramener une recette typique… De Rouen à Carthagène, en passant par le Soudan et l’Abidjan, le mélange est là. Ceci permet de valoriser médiatiquement ce qui se vit de positif dans le quartier souvent perçu comme un quartier populaire à problème. A mon arrivée, j’entends au loin les percussions, j’aperçois de nombreuses personnes discutant, buvant, mangeant autour des potagers. Je m’approche des poèmes suspendus aux arbres. Algérie, Espagne, Syrie, Abidjan, chacun y décrit sa maison, sa ville… On voyage. Un peu plus loin le mur des mosaïques est installé sur le composteur, beaucoup de personnes sont autour, chacun écrit quelques mots dans sa langue d’origine.
Je me dirige ensuite vers le buffet où des Marocaines, Algériennes, et Malien proposaient de la nourriture, des gâteaux et du thé. Je goûte aux gâteaux Marocains, ils sont excellents.
La mixité sociale engendrée par l’arrivé des réfugiés
Anne a fait des études de sociologie tout en grandissant dans un quartier populaire. Avant, habiter le Clos Toreau n’était pas quelque chose qu’elle disait, c’était mal vu. Durant toutes ses années Anne a vu le quartier changer et « se paupériser ».
Ses voisins étaient des enseignants ou des policiers, il y avait une mixité sociale qui n’existe plus aujourd’hui. En effet cela est dû aux critères d’attribution des logements, certains corps de métier gagnent trop par rapport au minima pour rentrer en HLM. Actuellement Anne vit dans un immeuble où beaucoup sont en intégration dans la société Française. Pour elle, l’arrivée des migrants permet de retrouver cette mixité sociale même si elle n’est que provisoire «La mixité sociale se vie par ces migrants qui viennent d’un milieu social vachement plus favorisé dans leur pays, on pourrait dire ça. Ils ont un rapport à la culture et l’éducation qui se rapproche des classes moyennes voire des classes aisées d’ici. » Ce sont des personnes qui ont eu les moyens de partir et qui tout à coup se retrouve en France dans un quartier en difficulté « Moubaraq est comptable (…)
Mohammed était technicien dans un laboratoire d’analyse, lui il est étudiant, lui est boulanger… » me fait remarquer Fatima en me montrant ses élèves un par un.
Anne voit d’un bon oeil cette nouvelle mixité sociale. Dans les quartiers difficiles comme le Clos Toreau, il n’est pas facile de prendre la parole ou d’agir à cause d’un complexe d’infériorité par rapport aux classes plus aisées. Selon Nantes Habitat, le revenu médian des ménages est estimé à 1250€ (1700€ sur Nantes Métropoles), et 31% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, soit environ 760 personnes (contre 12% sur Nantes Métropole). Seuls 54% des collégiens de 3ème atteignent la 1ère en lycée général ou technologique contre 69% pour Nantes Métropole. « L’arrivé des groupes de migrants permet aux habitants du Clos Toreau de se rendre compte qu’ils peuvent avoir un rôle à prendre, à aider plus démunis que soi.
Certains ont même un complexe par rapport au savoir. Et le complexe tombe. »
SAINT-BREVINS-LES-PINS, DES RÉFUGIÉS DANS UNE VILLE BALNÉAIRE
Une ville balnéaire
C’est en hiver, le mercredi 21 novembre 2018 que je décide d’aller pour la première fois à Saint Brevin Les Pins. Ça tombe bien, il fait beau « vous avez de la chance ! » me dit mon covoitureur. Cette petite commune se situe en Sud Loire en bordure d’océan, juste en bas du pont de Saint-Nazaire. Longue de 19 km carrés, cette station balnéaire calme au cadre idyllique compte 1400 habitants. Je souhaite découvrir la ville et sentir l’atmosphère d’une station balnéaire en hiver. Je profite du voyage pour poser des questions à mon chauffeur Brévinois. « C’est pas un peu mort Saint-Brevin l’hiver? » « Ça dépend de ce qu’on cherche ! » me répond-til.
« Ici on est tranquille, les gens se connaissant. L’été et l’hiver sont deux ambiances très différentes, mais j’aime les deux. » Nous traversons des quartiers déserts de maisons de vacances enfouies dans la forêt qui me rappelle celle des Landes. Vers 11h, le covoitureur me dépose à côté de sa maison face à l’océan. Je me laisse tenter par une petite promenade sur la plage. Il fait beau et la plage est immense. Le bruit des vagues m’assourdit délicieusement. Je continue mon exploration dansle centre ville, je marche sans buts précis. Je m’imprègne de l’ambiance. Il n’y a pas un bruit, le silence est surprenant. Les rues sont vides, les commerces fermés, les maisons sans vies. La boite de nuit « night fever » semble avoir perdu de sa vigueur.
Plus loin, un marchand de souvenirs ouvre son commerce, il sort les cartes postales et toute une collection de bibelots de touristes.
Pourtant pas un client à la ronde. A côté, je m’arrête dans le carrefour city aussi vide qu’effrayant. Je décide ensuite de m’arrêter boire un café dans le seul bar d’ouvert. Il n’y a personne, pas de lumière. Serait-il fermé? « Bonjour, c’est ouvert ? » dis-je timidement à la porte du commerce. « Bah bien sûr madame ! » me répond la serveuse étonnée.
Je m’écarte un peu du centre-ville. Le silence est surprenant.
J’entends des voix au loin comme si un match de foot avait lieu. J’arrive devant le CCAS (Centre Communal d’Action Social) de Saint-Brévin-Les-Océans, anciennement centre de vacances le plus prisé de France pour les retraités d’EDF. Depuis peu ce centre n’est plus fonctionnel, des migrants y ont trouvé refuge pour quelques mois. Je longe le centre, des hommes sont dehors, prennent le soleil. J’entends des rires, des paroles, des cris, les volets sont ouverts, il y a de la vie. Je n’ose pas rentrer.
Ce sera pour une prochaine fois.
Il est temps de repartir à Nantes. Puisqu’il n’y a pas de covoiturage pour le retour, j’entreprends donc de rejoindre Saint-Brevin-Les-Pins pour prendre un bus jusqu’à Nantes.
Des navettes gratuites assurent les liaisons entre les différents centres. Pas de chance, la prochaine navette est à 18h30, il est 15h. Je retourne au bar afin de demander de l’aide au barman. « Il n’y a pas un autre moyen d’aller à Saint-Brevin-les-Pins ? Je dois prendre un bus pour retourner à Nantes » « Il y a pas de bus en hiver pour Nantes ! »
Je m’écroule sur le comptoir, désespérée et sans batterie sur mon téléphone. Me voilà coincée à Saint-Brévin-les-Océans. J’ai mal joué mon coup.
« Ha bah c’est pas Nantes ici madame hein ! » Au bout de 40 minutes de marche j’arrive enfin à Saint-Brevin- Les-Pins. Pas de chance encore, le bus pour Saint Nazaire vient de partir. Un chauffeur me conseille d’aller jusqu’à Paimboeuf pour prendre un autre bus jusqu’à Nantes.
J’arrive à Paimboeuf mais le bus pour Nantes n’arrivera jamais.
Je regarde les horaires sur le panneau de l’arrêt de bus. « Nantes : Bus tous les jours sauf le mercredi » On est quel jour déjà ? Je suis au milieu de nul part, sans téléphone, sans bus, sans café ou hôtel à l’horizon. Je tombe sur un centre social qui m’a gentillement accueilli et prêté un chargeur. J’en profite pour appeler le réseau de Bus Lilla pour trouver une solution. J’irais finalement à Saint Nazaire pour prendre un covoiturage jusqu’à Nantes. Au bout de 4 heures, me voilà enfin chez moi. Saint-Brevin-les-Pins n’est pas très bien desservie l’hiver. Même si le cadre de vie est idyllique avec la mer et la nature à côté, je me pose la question de l’accueil de réfugiés dans cette petite commune.
Des résistances sociales
Comment imaginer que de violentes manifestations est eurent lieu au sein de cette commune qui m’est apparu si calme?
En octobre 2016, le maire de Saint-Brévin, Yannick Haury, apprend par la sous-préfète de Saint-Nazaire que EDF souhaite mettre à disposition son centre de vacances pour retraités situé à Saint-Brévin-l’Océan afin d’accueillir 70 réfugiés de Calais. A cette période, suite au démantèlement de la jungle, l’Etat décide de dispatcher les réfugiés dans des Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO) au sein de petites communes de la France. Cependant cette décision n’est pas du goût de tout le monde. Le maire, lui-même surpris de cette arrivée imminente dans sa commune, décide d’interpeller la presse afin d’informer les habitants.
Si certains Brévinois ont trouvé normal d’accueillir et d’aider des migrants dans leur commune, d’autres n’ont pas été d’accord et l’on fait savoir. Ceci n’a fait qu’attiser la colère et l’incompréhension des Brévinois favorable à l’accueil. L’ambiance est plus que jamais tendue entre les habitants « pour » et ceux qui sont « contre ». La situation est vite médiatisée. France culture 1 fait une émission en direct de la station balnéaire afin d’analyser les questionnements des habitants. Certains craignent pour leurs commerces. Saint Brevin étant une ville touristique, l’arrivée des migrants pourrait avoir des effets négatifs « Est ce que ça va être un coup de massue sur les commerces ou les prix au m2 des logements ? » D’autres se questionnent sur le choix de Saint-Brevin « Est ce que c’est le lieu idéal pour s’intégrer ? Les gens viennent en été en vacances, boire un coup en terrasse se promener. Et en hiver c’est calme, les gens qui vont arriver ont peut être besoins d’activité. Il n’est pas plus opportun de les localiser ailleurs ? » Cependant « N’est ce pas une opportunité d’avoir 70 personnes en hiver qui vont générer des emplois ? » répond un habitant. Le préfet de Loire-Atlantique, Henri-Michel Comet, tente de d’apaiser les craintes « Le nombre de personnes accueillies à Saint-Brévin n’est pas encore fixé » dit-il. « Nous y avons une capacité d’accueil de 70 places. Mais ils ne seront peut-être que 50, 60. » Il précise que le centre n’accueillera que quelques mois les réfugiés. Par ailleurs, un tweet d’une figure du Front national du département fait polémique en dénonçant et traitant de « kollabos » des responsables associatifs. Le maire fait lui aussi part de ses craintes et regrette « d’avoir été mis devant le fait accompli. »2 Selon lui l’Etat a laissé les choses s’envenimer à Calais et maintenant en situation d’urgence il impose certaines choses aux communes.
Une manifestation oppose les deux camps devant la mairie de Saint-Brévin. La plupart des opposants sont des retraités appuyés par quelques jeunes actifs. Selon un article de pravdafrance,
un manifestant affirme qu’il est seulement là pour « s’opposer à la solidarité forcée. Nous voulons pouvoir choisir.
Puis la façon dont le gouvernement traite les migrants, comme du matériel humain qu’on peut jeter ça et là, ça me choque. »
Il s’interroge : « Pourquoi nous envoie-t-on 70 hommes seuls, et pas des familles ? Il est clair que le gouvernement fait très mal les choses au sujet de Calais, en voulant passer en force contre les migrants et contre les petites communes françaises auxquelles on les impose. » Un autre manifestant clame « Nos agriculteurs ne s’en sortent pas, et eux vont avoir de l’argent sans rien faire ! Qu’ils retournent chez eux, faut arrêter de les assister ! Que ça soit des chrétiens d’Orient ou des migrants arabes, c’est pareil, s’ils défendent leur pays, qu’ils y restent.
Nous, en 40, on ne s’est pas barrés du pays! La France ne peut pas être la poubelle de l’Europe ! » Un autre assure que « ces migrants sont en train d’envahir l’Europe. » De l’autre côté du parterre de fleurs devant la mairie, les Brevinois favorables aux migrants regardent sans rien dire. Un manifestant favorable aux migrants s’identifie à leurs sorts « j’ai moi-même vécu dans la misère, je sais ce que c’est, je ne le veux pas pour les autres.
Je suis prêt à donner, et même à accueillir s’il le faut. Etre humaniste, c’est donner un peu de soi. » D’autres critiquent ce rassemblement d’opposants qui ne représentent qu’une petite majorité de la commune de Saint-Brévin.
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Table des matières
Avant propos
Introduction
PARTIE 1/ ETATS DES LIEUX
Chapitre 1 : Les 3 maisons de la gilarderie : un squat se pérenise
Une arrivée discrète dans le quartier
Une mobilisation de voisins solidaires
Quel futur ?
Relevé habité avec le co.Moustache
Rencontre avec un habitant du squat
Chapitre 2 : Clos Toreau, un quartier populaire et mixte accueuille des réfugiés
Un quartier populaire face à la gentrification
L’arrivée surprise des migrants
Des stéréotypes sociaux
Une mixité culturelle présente
La mixité sociale engendrée par l’arrivé des réfugiés
Chapitre 3 : Saint-Brevins-Les-Pins, un accueil mouvementé
Une ville balnéaire
Des résistances sociales
D’une situation violente à un élan de solidarité
Un engagement qui se poursuit
Un deuxième accueil plus serein
PARTIE 2 / RETOUR ET ANALYSE
Chapitre 1: La solidarité des voisins
Les origines de l’engagement des voisins
Une hospitalité différente en fonction de la catégorie sociale du quartier/commune environnement stable vs. fragile entiment d’infériorité social
Chapitre 2 : Réinventer un quartier
Un voisinage qui se redéfinit entre voisins et voisins entre voisins et réfugiés le rôle du voisin solidaire au sein du quartier
Les initiatives locales autour d’un projet commun le concept de maison d’accueil entre dispositif public et privé
Chapitre 3 : Vivre ensemble
L’hospitalité Aller vers l’Autre une peur réciproque franchir la porte
Un décalage culturel provoquant malentendu et ambiguïté une coordination nécéssaire le rapport à la femme intégration / adaptation
Un enrichissement culturel
Conclusion
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