Saines habitudes de vie

Saines habitudes de vie chez les jeunes ayant une limitation fonctionnelle

L’ « Enquête canadienne sur les mesures de la santé» (ECMS) (Statistique Canada, 2013a) montre que seulement 5 % des jeunes âgés de 5 à 17 ans respectent les 60 minutes d’ activité physique quotidienne recommandées par les « Directives canadiennes en matière d’ activité physique ». Les jeunes consacrent davantage de temps à pratiquer des activités sédentaires que des activités physiques (Statistique Canada, 2013b). Effectivement, les jeunes âgés de 5 à 17 ans passent en moyenne 64 % de leur temps d’ éveil à des activités sédentaires, liées ou non à » l’utilisation d’un écran (Statistique Canada, 2013b), telles que les jeux vidéo, la télévision ou la lecture. En plus, l’ECMS montre que 32 % des jeunes Canadiens âgés de 5 à 17 ans ont un surpoids ou sont obèses (Jeunes en forme Canada, 2013). L’obésité et la sédentarité sont des fléaux qui touchent les jeunes et nécessitent l’ adoption de saines habitudes de vie. Ces activités sédentaires, nuisant à l’ adoption des saines habitudes de vie, touchent aussi les jeunes ayant une limitation fonctionnelle. Il est important pour ces jeunes, tout comme pour tous les autres enfants, de bouger et de pratiquer des activités de loisir (kin 2006, 2010 et solish) (King et al., 2006; Solish et al., 2010). Cependant, Badia, Orgaz, Verdugo et Ullân (2013) montrent pourquoi ils sont plus sédentaires que les jeunes sans limitation fonctionnelle. Effectivement, Badia et ses collègues (2013) montrent que les personnes avec des limitations fonctionnelles pratiquent beaucoup plus d’ activités passives et solitaires à la maison que d’ activités physiques. Buttimer et Tiemey (2005) ajoutent que regarder la télévision est l’ activité de loisir la plus souvent pratiquée par les jeunes ayant une déficience intellectuelle.

De plus, les jeunes avec une limitation fonctionnelle ont moins accès à un emploi et lorsqu’ils en occupent un, celui-ci comporte moins de tâches où une activité physique est requise que les personnes sans limitation (Institut de la statistique du Québec, 2010). Il existe plusieurs barrières à la pratique d’activités de loisir pour les familles ayant un jeune avec une limitation fonctionnelle. Celles-ci peuvent être dues à la limitation du jeune, à la famille, à l’environnement ou au réseau social (Barr & Shields, 2011 ; Buttimer & Tierney, 2005). La famille d’un jeune avec une limitation fonctionnelle joue un rôle dans sa pratique d’ activités de loisir, puisque celui-ci est plus dépendant de ses parents pour les déplacements, les coûts et l’ implication dus à l’activité physique (Adamo, Langlois, Brett, & Colley, 2012; Badia, Orgaz, Verdugo, & Ullân, 2013; Buttimer & Tierney, 2005; Scholl, McAvoy, Rynders, & Smith, 2003). D’ autres études ont aussi démontré que, en plus de la famille, d’ autres types de facteurs influencent la participation d’un jeune avec une limitation fonctionnelle à une activité de loisir, tels que l’âge, le sexe et le type de limitation (King et al., 2006; King et al., 2010). King et ses collègues (2006) ont ciblé les facteurs influençant la participation des enfants à des activités de loisir. La famille est concernée par plusieurs de ces facteurs. Aussi, le modèle écosystémique de Bronfenbrenner (1986) va dans le même sens en ajoutant que la famille, en tant que microsystème, est la sphère influente la plus près de l’individu (Bronfenbrenner, 1986).

L’organisme Défi Sportif AlterGo, en collaboration avec l’Université du Québec à Trois-Rivières, a développé le projet « Choisir de Gagner : le défi des saines habitudes de vie chez les jeunes vivant avec une limitation fonctionnelle» (Québec en forme, 2013). Ce projet vise à encourager l’adoption de saines habitudes de vie et à éliminer les contraintes systémiques des jeunes vivant avec une limitation fonctionnelle (Québec en forme, 2013). La deuxième phase de ce projet était d’ aller explorer dans les écoles du Québec pour connaître les facteurs facilitants et contraignants à l’adoption de saines habitudes de vie (Carbonneau, Rouit, Dugas, Trudeau, & Dumont, 2012). Durant cette phase, des observations lors d’ activités physiques et sportives de jeunes ayant une limitation fonctionnelle, des mesures d’ accessibilité et des entretiens semi-dirigés ont été réalisés (Carbonneau, RouIt, Dugas, Trudeau, & Dumont, 2013) Cette étude a permis de documenter les facteurs facilitants et contraignants à la pratique d’ activités physiques chez cette clientèle (Carbonneau et al., 2013). À la lumière de cette recherche, il ressort que certains enfants avaient déjà adopté de saines habitudes de vie, telles qu’une activité de loisir physique ou sportive (Carbonneau et al., 2013). La présente recherche est un apport complémentaire à ce projet de recherche en se centrant sur la dynamique familiale. Ainsi, diverses études se sont intéressées au rôle des proches dans les pratiques de loisir d’un jeune avec une limitation fonctionnelle. Mais qu’en est-il des impacts d’une telle pratique sur la famille? Cette question mérite d’ être approfondie pour comprendre comment l’expérience de loisir peut soutenir la famille.

Famille et expérience de loisir

Les familles vivant avec un jeune ayant une limitation fonctionnelle ressentent davantage de stress que les autres familles (Rogers & Rogan, 2003). Les besoins du jeune plus importants et son développement atypique peuvent représenter des sources de stress continuelles pour les parents (Rogers & Rogan, 2003). De plus, la limitation fonctionnelle du jeune amène les parents à devoir s’adapter quotidiennement (Bouchard, Pelchat, Boudreault, & Lalonde-Graton, 1994; Tétrault, Beaulieu, Bédard, Martin, & Béguet, 2002). Ils vivront ainsi fréquemment des évènements stressants et devront s’adapter plus souvent (Bouchard et al., 1994; Walsh, 2006). Le concept de résilience est un élément pertinent à considérer dans ce cas, puisqu’ il fait référence au processus qui permet de rebondir face à des traumatismes ou des adversités (Ionescu, 2011a). Plusieurs facteurs de protection individuels, familiaux et environnementaux permettent de construire la résilience (Jourdan-Ionescu et al., 2011). En intervenant sur ces facteurs, le jeune ayant une limitation fonctionnelle et les membres de sa famille peuvent ainsi développer des stratégies d’adaptation et faire face à ces différentes situations (Csikszentmihalyi, 2004). Il est possible de soutenir le processus de résilience par le biais des expériences de loisir (Iwasaki, 2008; Iwasaki, MacTavish, & MacKay, 2005; Iwasaki & Mannell, 2000; Jessup, Comell, & Bundy, 2010). Plusieurs chercheurs se sont penchés sur les effets de l’expérience de loisir, soit sur une personne ou sur la famille. Cependant, aucun ne s’est intéressé au rôle indirect de l’expérience de loisir vécue par le jeune sur sa dynamique familiale. Il serait donc pertinent de comprendre les différents facteurs qui influencent l’expérience de loisir vécue à travers cette activité et d’en décrire les différents effets sur la dynamique familiale.

Notion de limitation fonctionnelle

En tout premier lieu, il importe de bien situer comment la notion de limitation fonctionnelle est abordée dans ce mémoire. Il existe plusieurs termes pour définir les limitations que vivent certaines personnes et plusieurs typologies sont utilisées. Celle utilisée par le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) diffère de celle utilisée par l’OPHQ. La première utilise le terme de déficience et la gravité de celle-ci (légère, modérée ou grave) (MELS, 2007) alors que l’autre utilise les termes déficience et incapacité et se fie au modèle de processus de production du handicap (OPHQ, 2009). Une distinction est à faire entre déficience, limitation fonctionnelle et handicap. Une déficience « ( … ) peut être motrice, intellectuelle, de la parole ou du langage, visuelle, auditive ou associée à d’ autres sens. Elle peut être reliée à des fonctions organiques ou, encore, liée à un trouble envahissant du développement ou à un trouble grave de la santé mentale» (OPHQ, 2009, p.10). Certaines personnes vivant avec une déficience n’ont aucune limitation dans l’accomplissement de leurs activités (OPHQ, 2009). Ainsi, les mesures prises pour pallier leur déficience sont adéquates et suffisantes (OPHQ, 2009), telles que des lunettes pour la personne myope. Un modèle bonifié (voir figure 1) représentant le développement humain et le processus de production du handicap a été développé par Fougeyrollas en 2010. Dans ce modèle, il est possible de situer la notion de déficience, d’ incapacité et de situation de handicap. Une déficience, liée à des facteurs environnementaux et selon les habitudes de vie de la personne amène une situation de handicap (Fougeyrollas, 2010). Les déficiences, conformément à leur terminologie, amènent des limitations dans le fonctionnement de la vie quotidienne (Rogers & Hogan, 2003).

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Table des matières

Sommaire
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des acronymes
Remerciements
Introduction
Chapitre 1 : Problématique
1.1 Les jeunes ayant une limitation fonctionnelle au Québec
1.2 L’expérience de loisir sportif..
1.3 Saines habitudes de vie chez les jeunes ayant une limitation fonctionnelle
1.4 Famille et expérience de loisir.
Chapitre 2 : Recension des écrits
2.1 Notion de limitation fonctionnelle
2.2 Accessibilité universelle et droit à l’expérience de loisir.
2.3 L’expérience de loisir pour les jeunes avec une limitation fonctionnelle
2.4 Dynamique familiale
2.4.1 Résilience familiale
2.4.2 Dynamique familiale et expérience de loisir des jeunes ayant une limitation fonctionnelle
Chapitre 3 : But de la recherche, objectifs de recherche et pertinence
3.1 But de la recherche
3.2 Objectifs de recherche
Chapitre 4: Cadre conceptuel
4.1 Modèles conceptuels
4.1.1 Expérience de loisir
4.1.2 Dynamique familiale
4.2 Modèle préliminaire du rôle de l’expérience de loisir.
Chapitre 5 : Méthodologie
5.1 Stratégie de recherche
5.2 Population à l’étude
5.2.1 Population et critères de sélection
5.2.2 Technique d’échantillonnage
5.3 Collecte des données
5.3.1 Entretien semi-dirigé
5.3.2 Journal de bord
5.4 Stratégie d’analyse des données
5.5 Précautions éthiques
Chapi tre 6 : Résultats
6.1 Description de l’ échantillon
6.2 Description de l’étude de cas 1 – La famille d’Alexandre
6.2.1 Alexandre et l’expérience de loisir
6.2.2 Expérience de loisir et dynamique familiale
6.3 Description du cas 2 – La famille de Benoit
6.3.1 Benoit et l’expérience de loisir
6.3.2 Expérience de loisir et dynamique familiale
6.4 Description du cas 3 – La famille de Dave
6.4.1 Dave et l’expérience de loisir
6.4.2 Expérience de loisir et dynamique familiale
6.5 Description de l’étude de cas 4 – La famille de Julie
6.5.1 Julie et l’expérience de loisir
6.5.2 Expérience de loisir et dynamique familiale
6.6 Description de l’étude de cas 5 – La famille d’Hugo
6.6.1 Hugo et l’expérience de loisir.
6.6.2 Expérience de loisir et dynamique familiale
6.7 Synthèse des cas
6.7.1 Effets communs pour les jeunes
6.7.2 Effets communs pour les parents
6.7.3 Effets communs sur la dynamique familiale
Chapitre 7 : Discussion
7.1 Effets sur le jeune
7.2 Effets sur les parents
7.3 Modélisation des effets sur la dynamique familiale
7.4 Typologie des familles
7.5 Validité de la structure de la preuve
7.6 Portée et limites de l’étude
Conclusion
Références

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