Rotterdam : entre morphologie urbaine et sociale 

Les Pays-Bas : une terre d’immigration

Définition d’un quartier

Etymologiquement un quartier c’est le quart d’un objet (un fruit, la lune, etc.), ou le quart d’une étendue. C’est devenu par la suite un terme pour désigner une partie d’un espace : quartier de prison, quartier rural, quartier urbain. C’est cette définition de quartier urbain qui nous intéresse. L’usage du terme pour désigner une division de la ville remonte au Moyen Age (Topalov et al., 2010). Le terme désigne le plus souvent une portion d’espace urbain individualisée, située à un niveau intermédiaire entre l’îlot et la ville toute entière. Aujourd’hui, le « quartier urbain » est utilisé dans quatre grandes catégories : – par sa situation (quartier central, quartier de banlieue) ; – par sa fonction lorsqu’elle est dominante et structurante en en faisant un espace aux caractéristiques génériques (quartier d’affaires/CBD, quartier de gare) ; – par sa composition sociale et par l’image ou la symbolique qui lui est conféré dans les représentations collectives souvent en lien avec sa fréquentation ou ses habitants (quartier mal famé, quartier bourgeois, quartier populaire, etc.) ; – par sa morphologie : une relative homogénéité de bâti, généralement lié au moment de sa construction ou de son intégration dans le tissu urbain (quartier de Belleville, quartier de grands ensembles, quartier pavillonnaire). Ses dimensions sont très variables (de quelques îlots à plusieurs dizaines d’hectares). Ces quatre grandes catégories définissent les limites des quartiers. Le quartier peut aussi désigner un échelon ou un territoire de gestion de la ville. De dimension tout aussi variable que dans la précédente acception, il est cependant borné par des limites institutionnalisées. Sous l’Ancien Régime, territoire d’une corporation, il avait aussi une fonction militaire, fiscale et de lutte contre l’incendie (Pinol, 1996). Aujourd’hui, il renvoie à une action sociale et/ou urbanistique : secteurs d’action sociale (notamment les régies de quartier – associations d’économie mixte qui ont pour but d’améliorer les services, de favoriser l’insertion sociale d’habitants en difficulté sur son territoire) ; cités d’habitat social (groupe d’immeubles géré par un bailleur unique). Des opérations d’aménagement (par 25 S8 – Voir la ville – Rotterdam : les facettes d’une ville moderne exemple, en France, ancienne zone à urbaniser en priorité, zone d’aménagement concertée, grand projet de renouvellement urbain, zones de requalification urbaine, etc.) concourent à former des ensembles souvent qualifiés de « quartier ». Il est alors un schéma technique d’organisation de l’espace urbain pour beaucoup de professionnels ou d’élus (Gérard, 1983). Certains types d’aménagement reprennent d’ailleurs ce terme, comme les « quartiers verts » à Paris (aménagements locaux de la voirie pour réduire la circulation automobile de transit). Les quartiers de la Politique de la ville en sont un cas particulier. Le départ des classes moyennes, dans les années 1970, de grands ensembles construits dans les années 1950 et 1960, précipite, dans un contexte de crise économique, une dégradation socio-économique et urbanistique de certains ensembles de banlieue. Des émeutes médiatisées popularisent l’idée de quartiers « sensibles », « dégradés » ou « en difficultés » (Tissot, 2007). Une « Commission nationale des quartiers » se tient dès 1981, puis est créée la politique de Développement Social des Quartiers de 1982 à 1988, prélude à la Politique de la ville de 1989 à 1994, qui se prolonge aujourd’hui sous la forme des ZUS (zone urbaines sensibles). Cette politique privilégie donc une gestion par quartiers identifiés et délimités sur la base d’indicateurs de précarité, constituant ainsi une des premières formes de territorialisation de l’action publique. Or cette territorialisation institutionnelle peut ne pas correspondre à d’autres formes de territorialité de quartier. En effet, le quartier peut aussi désigner un territoire de convivialité ou de sociabilité, voire de communauté (quartier gay). Il est alors défini comme un espace vécu ou seulement représenté, une structure territoriale produite et imaginée par l’individu, mais néanmoins intelligible pour la collectivité, car imprégnée d’informations et d’apprentissages sociaux, par la fréquentation régulière d’espaces publics et/ou par des relations de voisinage (Di Méo, 1994 ; Noschis, 1984). Dans cette acception, le quartier est souvent qualifié de « village », cadre de vie supposé susciter une sociabilité spontanée. « C’est la représentation choyée et indéfiniment vantée et vendue du « comme autrefois », […] avec les vertus positives de communauté, rapportées contradictoirement soit aux solidarités d’un groupe social homogène, soit à l’équilibre organique du mixage » (Coste et Roncayolo, 1983). De nombreux travaux remettent en cause cette vision du quartier. C’est pourtant sur cette base que le quartier a récemment été considéré comme l’échelon idéal pour une démarche participative et une gestion de proximité.
Rotterdam : les facettes d’une ville moderne Dans une dernière approche, le quartier peut désigner aujourd’hui un territoire de démocratie participative. En France, la loi dite de démocratie de proximité (2002) contribue à faire du quartier une maille politique de gestion de l’espace municipal. Elle encourage fortement ou impose, dans les communes de plus de 80 000 habitants, la création de « quartiers de démocratie locale”. Ce sont des subdivisions institutionnalisées et clairement délimités du territoire communal, à la fois support et cadre de conseils réunissant le plus souvent des associatifs, des habitants et des élus. Ces conseils sont appelés à se prononcer principalement sur les aménagements locaux ; ils sont éventuellement habilités à proposer des projets. Cette territorialisation institutionnelle d’une démocratie participative pose le problème de leur découpage (au risque par exemple de renforcer des logiques d’entre soi), d’une territorialisation peut-être trop étroite de l’action publique au sein des métropoles, d’une appropriation par les acteurs parfois conflictuels. C’est en tout cas la définition que nous en donne Anne-Lise Humain-Lamoure (Humain-Lamoure, 2010). Dans une démarche plus sociale, le terme de quartier renvoie aux parties d’une ville considérées d’un point de vue de voisinage, c’est-à-dire à une portion de ville définie en termes de proximité par rapport au logement. Cette dimension de la notion de quartier renvoie plutôt aux pratiques, ainsi qu’aux représentations que les habitants se font de leur ville. Le quartier se définit alors par les lieux de sociabilité qui structurent la ville au niveau local : rues commerçantes, équipements publics, espaces verts, etc. On parle de voisinage, dans la vie quotidienne, pour des personnes dont les lieux d’habitation sont géographiquement proches les uns des autres. L’ensemble de ces lieux d’habitation est appelé voisinage. Et la représentation désigne étymologiquement « l’action de replacer devant les yeux de quelqu’un ». La représentation apparaît d’abord comme une présentification : il s’agit de rendre sensible un concept ou un objet absent « au moyen d’une image, d’une figure, d’un signe ». Cette notion d’origine latine garde tout son sens étymologique mais revêt des acceptions sensiblement distinctes suivant le contexte dans lequel elle est utilisée. Si la représentation peut désigner une idée que l’on se fait sur le monde, elle exprime aussi le fait de communiquer cette idée, le fait de la placer devant les yeux de l’autre. Pour ce faire, il existe plusieurs modes de représentation : le discours ; l’action ; le graphisme et l’image ; et l’abstraction.

Définition de mixité sociale et culturelle

La mixité sociale est une notion difficile à définir et à aborder de par les différentes connotations qu’elle implique et la complexité d’utilisations qui font varier ces connotations. C’est un terme employé à la fois dans des discours politique, urbain et social, avec une signification assez floue tant elle peut être subjective. Sa complexité se rapporte aussi dans la manière d’utiliser ce terme à la fois comme un concept descriptif mais aussi explicatif servant alors de point d’argument et d’analyse. Il est intéressant tout d’abord de faire un état des lieux des différentes facettes que peut avoir la thématique de mixité aujourd’hui. Cette thématique est tiraillée par des approches se voulant plutôt objectives basées sur des statistiques, mais également des approches plus idéologiques, sociales et morales. En effet, comme l’explique Philippe Genestier (Genestier, 2010), la mixité peut aujourd’hui avoir six connotations singulières. Une approche statistique, se voulant objective, par laquelle cette notion se réfère au degré d’homogénéité sociale de l’espace considéré. Des statistiques se basant sur la démographie, la sociologie et la géographie urbaine. Une approche idéologique relevant d’un milieu moral où la mixité doit être un modèle d’harmonie sociale, de communauté. Cette approche met souvent le terme de mixité à l’échelle du slogan selon Maurice Tournier (Tournier, 1985). Une approche normative et programmatique, la mixité sociale étant un principe régulateur pour l’action publique urbaine avec pour objectif le brassage des populations sur du long terme afin d’obtenir une sorte d’idéal là aussi. Une autre approche plus utopique place la notion de mixité presque inaccessible, avec donc un manque de réalisme quant aux volontés proclamées. Au-delà de l’utopique, une autre approche considère la mixité comme un mythe qui veut la présence en un même lieu et dans des proportions équivalents les différents groupes sociaux, ce qui permettrait également d’atteindre des bienfaits individuels et collectifs comme consensus moraux. Enfin, la dernière approche est de placer la mixité comme une rhétorique en interdisant certains lieux aux populations défavorisées sous prétexte que cela produirait un déséquilibre ou que cela accentuerait la ghettoïsation. On s’aperçoit alors de toute la complexité de la notion de mixité sociale au vu des connotations qu’elle peut avoir. Il est évident que ce terme tient toute son ambiguïté selon la personne qui l’emploie et le discours tenu autour de cette notion. Cette notion de mixité relève de manière générale d’un souci de justice sociale. En effet, comme son terme directement opposé : la ségrégation, elle sert à caractériser les inégalités, selon Jean-Pierre GAUDIN (Gaudin, Genestier, 1995). Elle est dans ce cas-là utilisée en tant que démarche sociologique plutôt que politique. Cette justice sociale est analysée et problématisée à l’échelle urbaine. On parle alors de « couple notionnel » mixité-ségrégation (Genestier, 2010). La notion de mixité joue alors un rôle très important dans les discours et enjeux politique, ainsi que dans les enjeux médiatiques à partir du moment où cette notion est utilisée pour relater tous les faits de clivages, d’inégalités et d’injustices sociales. C’est alors un enjeu idéologique utilisé pour essayer de répondre à ces injustices sociales. Cette notion devient une thématique politique. Il est alors évident que la mixité va encore changer de connotation et de sens selon le bord politique. Anne-Lise Humain-Lamoure (Humain-Lamoure, 2010) explique également que les stratégies politiques diffèrent subtilement ou fondamentalement d’un parti politique à un autre. La notion de mixité aujourd’hui au coeur de tout discours politique au sujet de la politique des villes est donc employée et adaptée selon les discours en tant que concept explicatif, devenant presque subjectif. Philippe Genestier explique alors les différentiations d’aborder la mixité selon le parti politique en France par exemple : la droite évoquera plutôt la nécessité de construction de logements en accession à la propriété dans les zones où il y en a peu, alors que la gauche évoquerait la mixité en tant qu’introductif des couches modestes dans les communes aisées. La mixité sociale s’est alors imposée aujourd’hui parmi les thématiques politiques en Europe. Elle a acquis une fonction décisionnelle dans les questions des villes et de la répartition sociale. Si la mixité relève d’un souci de justice sociale, elle permet d’aborder la séparation spatiale des différentes couches sociales. Ces distinctions spatiales sont donc directement liées aux différences de conditions de vie, renforçant les clivages sociaux. Ces injustices sociales, définies alors par le couple notionnel mixité-ségrégation peuvent faire valoir une volonté idéologique d’atteindre une justice sociale lorsque l’on est avec une politique de démarche sociale, alors qu’elles peuvent être masquées et détournées lorsqu’il s’agît de partis politiques du libéralisme ou conservatisme qui assument le milieu de vie comme reflet de l’identité et de la classe sociale des habitants en confortant la notion d’appartenance sociale. La charge connotative du terme de mixité permet alors de cadrer le débat politique et de l’orienter. Des manières de penser se dégagent alors entre démarche scientifique descriptive ou démarche idéologique explicative et argumentative. Si on prend le terme de mixité non plus comme le reflet d’injustices sociales, on admet alors que cette séparation spatiale peut au contraire permettre aux divers milieux sociaux d’avoir des modes propres d’habiter, dont ils ont la maîtrise et la reconnaissance. En admettant que cette répartition selon les couches sociales soit finalement un moyen d’appartenance à une manière de vivre, la mixité apporterait alors de la légitimité aux individus dominants. A moins de faire l’hypothèse de l’individu moyen dans un milieu de mixité, c’est-à-dire que l’occupation des espaces serait la même pour tous les milieux et serait orientée vers une même forme de sociabilité. Dans la plupart des discours politiques et médiatiques, la notion de mixité se rapporte explicitement à la répartition différentielle dans l’espace urbain des différentes catégories de population (classes, ethnies, genres, générations), mais elle comporte, en fonction des représentations qui lui sont données, au moins deux autres problématiques : « la cohésion sociale » et « les inégalités socio-spatiales » (Genestier, 2010). La première, relative au ghetto, à la discrimination, avec les risques pour le lien social, relève d’une pensée rationaliste, même si une part implicite de hantise sociopolitique est présente ; elle conduit à un mode d’action technocratique, c’est-à-dire de décisions prises par des spécialistes, experts et techniciens. La seconde, relative à la pauvreté urbaine et aux difficultés de vivre et de se loger en ville, est alors une appréhension plus émotionnelle et une pensée compassionnelle qui met le problème de la misère au centre du débat. La question de la mixité-ségrégation urbaine est alors liée à la question de l’exclusion, avec sa pointe extrême : les « sans- abri », une notion idéologique. La notion de mixité renvoie également aujourd’hui à un autre registre d’argumentation, celui relatif aux types de socialité. La notion de mixité est comprise en termes de « cohésion sociale », et se réfère à un modèle de solidarité et d’équilibre sociétal. Elle est alors utilisée dans des discours sociologiques et politiques pour prôner une amélioration de la stabilité du système social : c’est ce que l’on appelle communément « vivre ensemble » ou « faire société ».
C’est alors qu’une égalité de tous face à la situation géographique et à l’accès aux services publics dont l’école doit être instaurée. Si dans une volonté de mixité sociale pour les grandes villes actuelles le pourcentage des différentes catégories sociales dans chaque lieu est secondaire, les enjeux publics politique restent de proposer un accès au travail pour tous afin de réduire les inégalités, dans une démarche idéologique là encore. Si j’ai tenté de clarifier la notion de mixité sociale, reste à expliquer celle de mixité culturelle. En effet, cette dernière est souvent englobé dans la « mixité sociale », mais dans ce cas-là, la mixité sociale n’est plus seulement la cohabitation en un même lieu de personnes appartenant à des catégories socioprofessionnelles. L’environnement présente deux types fondamentaux selon Kwasi Wiredu (Wiredu, 2004). L’un est naturel et l’autre social. Les contraintes de l’environnement naturel proviennent de notre contact avec des objets et des forces physiques. « Dans le détail, les différents peuples réagissent différemment à l’environnement, mais les êtres humains n’ont qu’une seule manière d’y faire face fondamentalement. Celle-ci est en effet la poursuite de la survie et du bien-être à travers l’action sur la base de la perception et de la déduction. Du point de vue de la biologie cognitive, il existe donc une manière fondamentale d’être au monde. » Autrement dit, il existe une culture fondamentale commune à tous les êtres humains. Un second point culturel est commun à tous selon lui : vivre en société. Mais, vivre dans une société́ veut dire, en général, avoir une certaine conception des autres par opposition à soi- même. Au minimum, cela implique une conscience de ses propres intérêts en rapport avec les intérêts des autres. C’est alors pour lui à cause de ces éléments universels que les êtres humains arrivent aujourd’hui à « communiquer » et interagir, ou à « mal-communiquer » et à se combattre entre eux. Il y a donc des sous-cultures humaines qui se sont créées en lien avec l’environnement et qui sont le fondement des relations interculturelles actuelles. Si la définition de mixité sociale reste difficile à exprimer dans sa globalité et dans toutes les nuances qu’elle implique, elle évoque la cohabitation en un même lieu de personnes appartenant à des catégories socioprofessionnelles, à des classes sociales, à des cultures, à des nationalités, à des tranches d’âge différentes, dans sa définition la plus complexe. Pour aborder la question de la mixité, cela nécessite alors de faire une étude de la dimension, générationnelle, ethnique, culturelle, économique et fonctionnelle de la ville. Les trois problématiques portées par la notion de mixité : la répartition spatiale, l’exclusion et la cohésion sociale sont distinctes, mais en fait liées. Leur confusion permanente donne à cette notion un sens principalement connotatif, confondant le point de vue moral, les aspirations politiques et la recherche de solutions techniques. Reste alors à faire la distinction entre les classes sociales et les catégories socioprofessionnelles. En France, les PCS : professions et catégories socio-professionnelles, correspondent à une répartition des actifs français dans des catégories dont les membres présentent une certaine homogénéité sociale. Les P.C.S. sont un outil construit par l’I.N.S.E.E. pour tenter de regrouper les actifs français dans des catégories dont les membres présentent une certaine homogénéité sociale, c’est-à-dire le même genre de comportements (par exemple vis-à-vis de la fécondité, des opinions politiques, des pratiques de loisirs, etc…). Pour constituer ces groupes, l’I.N.S.E.E prend en compte un certain nombre de critères socio-professionnels : le statut des actifs (salarié / travailleur indépendant / employeur), leur métier, leur qualification, leur place dans la hiérarchie professionnelle (avoir ou non des personnes sous ses ordres), l’activité de l’entreprise où travaille la personne. Il y a 6 PCS : les exploitants agricoles, les artisans, commerçants et chefs d’entreprise, les cadres et professions intellectuelles supérieures, les professions intermédiaires, les employés et les ouvriers. Le revenu n’est pas un des critères retenus par l’I.N.S.E.E. pour constituer les PCS, même si, indirectement, on va sans doute retrouver des individus ayant des revenus comparables dans la même PCS. Les chômeurs, s’ils ont déjà travaillé, sont classés en fonction des critères attachés à leur dernier emploi. S’ils n’ont jamais travaillé, ils sont classés à part, dans un groupe qui n’est pas vraiment une PCS, les « chômeurs n’ayant jamais travaillé ». Les PCS regroupent des catégories (42 catégories socio-professionnelles) qui sont une décomposition plus fine de la population active, qui elles-mêmes regroupent les 455 professions que dénombre l’I.N.S.E.E. Au sens marxiste, on appellera classe sociale un ensemble d’hommes caractérisé par la place qu’il tient au sein du système productif. Les classes entretiennent entre elles des rapports de production, qui représentent l’ensemble des liens économiques et sociaux correspondant à un état donné des forces productives (c’est à dire du système productif à l’oeuvre).  il y a antagonisme important entre les deux : les forces productives engendrent un rapport de domination et de servitude entre les travailleurs et les propriétaires du capital. Il s’ensuit une polarisation de la société en deux classes rivales : les bourgeois capitalistes et les prolétaires, possesseurs de leur seule force de travail. Les seconds sont soumis à l’exploitation des premiers, notamment par l’exploitation de la plus-value réalisée sur le travail salarié. Au sens non marxiste, une classe représente tout groupe connaissant la même situation, caractérisée par les mêmes « chances » de disposer de certains biens et services. Les acteurs sont alors moins soumis à un déterminisme de classe et peuvent même évoluer au sein des différentes classes sociales.

L’immigration

Au vu d’une approche théorique et première sur la définition de mixité sociale et de mixité culturelle, les Pays-Bas semblent se rapprocher du schéma français. Si la mixité sociale reste également un schéma idéologique dans les enjeux politiques du pays, la mixité ethnique est elle aussi très présente dans ce pays. Mixité culturelle restant encore une notion englobant plusieurs paramètres, je parlerai de mixité ethnique. Tout comme la France, les Pays-Bas ont accueilli depuis très longtemps de nombreux immigrés. Cette mixité des cultures au sein du pays, comme au sein des villes est devenus un réel enjeu politique, économique et social. Il y a aujourd’hui dans le pays un enjeu de diminuer l’exclusion sociale. Cette exclusion dépend de trois domaines pertinents : l’intégration à la communauté, la participation, et l’assise sociale du respect de soi. Par immigré j’entends quelqu’un résidant aux Pays-Bas, né étranger à l’étranger. Il peut être devenu citoyen néerlandais par acquisition ou avoir gardé sa nationalité étrangère. Par contre le groupe des étrangers est constitué par l’ensemble des résidents ayant une nationalité étrangère, qu’ils soient nés aux Pays-Bas ou en dehors. Le mot immigré est le correspondant français du concept néerlandais d’allochtone de première génération. Les statistiques néerlandaises subdivisent la population en autochtones et allochtones. Les autochtones sont les personnes dont les deux parents sont nés aux Pays-Bas. Les allochtones sont toutes les personnes dont au moins un des parents est né à l’étranger. Les allochtones nés eux-mêmes à l’étranger sont appelés allochtones de première génération (eerste generatie allochtonen), tandis que ceux qui sont nés aux Pays-Bas forment la deuxième génération. Les allochtones de première génération sont divisés en deux groupes d’origine : les allochtones occidentaux et les allochtones non occidentaux, et ce sur base de leur pays de naissance. Ils sont comptés comme non occidentaux s’ils sont nés en Turquie, en Afrique, en Amérique latine (y compris Surinam et les Antilles néerlandaises) ou en Asie à l’exception du Japon et de l’Indonésie. Les allochtones de deuxième génération sont eux aussi catalogués en occidentaux et non occidentaux, d’abord sur base du pays d’origine de la mère. Si cette dernière est née aux Pays-Bas, alors c’est le pays de naissance du père qui est déterminant pour la classification en allochtone. Pour cette deuxième génération, la distinction entre allochtones occidentaux ou allochtones non occidentaux est basée sur la même classification des pays que celle concernant les allochtones de première génération. La notion d’allochtone permet de cerner la deuxième génération, et ses comportements démographiques et autres, contrairement aux notions d’étranger ou d’immigré. La population allochtone augmente progressivement. Les allochtones représentent 19,3 % de la population des Pays-Bas en 2005, 21,3 % en 2014, 21,6 % en 2015, 22 % en 2016 et 22,6 % en 2017. Ces chiffres permettent de mesurer le poids de l’immigration dans la démographie des Pays-Bas.
Le premier tableau indique l’évolution de la population néerlandaise, des autochtones et des allochtones les plus nombreux. On notera que même si la population augmente peux ces dernières années aux Pays-Bas, le taux d’allochtones est bien supérieur au taux d’autochtones dans cette expansion démographique. Ce qui fait aujourd’hui l’évolution de la population aux Pays-Bas est bien l’immigration. Il est évident alors de noter que cette population d’immigrés est extrêmement importante pour le pays, que ce soit ceux installés depuis plusieurs générations ou les nouveaux flux. On note également que peu de ces allochtones acquièrent la nationalité néerlandaise et gardent alors leur statut d’allochtones. Et la proportion des moins de 20 ans chez les allochtones est souvent bien plus importante que chez les autochtones, ce qui demande de gérer leur insertion dans le pays dès le plus jeune âge. Je pense que ce taux concerne plus les allochtones de deuxième génération et pas de la première génération qui représente plutôt des adultes venus chercher du travail. A l’échelle de l’Union Européenne, ce taux d’immigration reste très largement inférieur à l’Allemagne et inférieur à la France.
On notera alors que les immigrés des Pays-Bas, quel que soit leurs flux migratoires, sont presque tous européens ou asiatiques. Suite à cette première partie, il est important de voir l’importance que représente les populations immigrées aux Pays-Bas. C’est une caractéristique forte de la population du pays, d’autant plus que ces allochtones viennent de nombreux pays différents, avec alors des modes de vie et des cultures différentes. Même si on remarque également qu’en comparaison avec d’autres pays européens comme l’Allemagne ou l’Italie, cela reste moins important en nombre d’entrées de personnes étrangères. Je pense qu’il est intéressant de voir, dans une deuxième partie, l’histoire de la ville de Rotterdam, la manière dont elle est devenue une ville moderne, ainsi que la place qu’ont ces allochtones à l’échelle de la ville. Sont-ils socialement intégrés ou y-a-t-il une forme de ségrégation sociale envers eux ? Et si le rapport entre le quartier et la population reste encore un peu flou, ce lien va être abordé dans la partie suivante.

Rotterdam : esprit de ville, ou politique urbaine

La croissance rapide de la ville moderne : une ville portuaire et innovante

Les Pays-Bas sont une monarchie constitutionnelle et constituent la partie européenne du Royaume des Pays-Bas. Ils sont situés sur la mer du Nord au nord-ouest de l’Europe et sont encadrés par la Belgique et l’Allemagne. Le Royaume des Pays-Bas comprend également Aruba et les Antilles néerlandaises, territoires insulaires autonomes situés dans les Caraïbes. Les Pays-Bas sont très souvent désignés sous le terme « Hollande » et ses habitants appelés « Hollandais ». Il s’agit d’un abus de langage provenant du nom des deux provinces les plus connues du pays : la Hollande du Nord et la Hollande du Sud. La même confusion existe quant à l’utilisation du mot « hollandais » pour désigner la langue nationale, qui est le néerlandais. La capitale des Pays-Bas est Amsterdam. Cependant, le siège du gouvernement et de la Cour se trouve à La Haye, également chef-lieu de la Hollande-Méridionale. Les Pays-Bas comportent l’une des populations les plus denses au monde (393 hab./Km²). Un quart du pays se trouve au-dessous du niveau de la mer. Ils sont réputés pour leurs digues, leurs polders et leurs moulins. La superficie totale est de 41 526 Km² (dont 18,41% d’eau) et le nombre total d’habitants est de 16 783 000. La monnaie officielle est l’euro. Les Pays-Bas sont composés de 12 provinces : Groningue (Groningen), Frise (Friesland), Drenthe, Overijssel, Gueldre (Gelderland), Flevoland, Utrecht, Hollande du Nord (Noord-Holland), Hollande du Sud (Zuid-Holland), Zélande (Zeeland), Brabant du Nord (Noord-Brabant) et Limbourg (Limburg) ; les îles de Wadden situés au nord font partie de la province de Friesland. Rotterdam est une ville portuaire et commune néerlandaise, située en Hollande-Méridionale. Ses habitants sont les Rotterdamois. Au 1er janvier 2013, la commune comptait 631 155 habitants (environ 1 200 000 dans l’agglomération). Rotterdam est la deuxième ville des Pays-Bas après Amsterdam. Elle représente le coeur industriel du pays, et jouit d’une position géographique stratégique, à l’embouchure du Rhin et de la Meuse et proche du pas de Calais séparant Manche et Mer du Nord. Elle est ainsi le débouché économique de toute l’Allemagne de l’ouest, la région la plus dynamique d’Europe. Son activité est donc principalement maritime, elle possède des infrastructures portuaires sur près de 42 kilomètres. La capacité et la modernité de celles-ci lui permettent le quasi-monopole des arrivées d’hydrocarbures en Europe (Rotterdam et Le Havre sont les seuls ports de la côte atlantique à pouvoir accueillir des super tankers pouvant transporter jusqu’à 400 000 tonnes de pétrole) et elle est aussi un point important pour les matières premières et les conteneurs. Cet ensemble lui a permis de s’affirmer comme le huitième port mondial en 2014, après Shanghai et Singapour qui l’ont largement dépassé pour le transbordement de conteneurs, Tianjin, Ningbo-Zhoushan, Tangshan, Canton et Tsingtao, et le premier port européen.
Rotterdam trouve ses origines au Xe siècle lorsqu’une digue est conçue pour protéger la ville qui s’est implantée au niveau le plus bas de la Rotte, affluant de la nouvelle Meuse. Elle se situe donc au nord de la vaste zone du delta du Rhin et de la Meuse, un territoire entre terre et eau. C’est en 1400 qu’on lui confère le statut de « ville » et le canal Rotterdamse Schie est achevé, ce qui permit à Rotterdam de devenir un des centres pour le commerce naval entre l’Angleterre et l’Allemagne. La ville s’agrandit ainsi. Des aménagements commencés dès le XIIIe siècle ont permis à la ville de gagner de la terre ferme et de se défendre contre la mer et les crues des rivières : digues, polders, dragage de chenaux, canaux, barrages. Dès son origine, Rotterdam possède une réelle relation avec l’eau qui l’entoure. C’est certainement pourquoi, contrairement à de nombreuses villes européennes dont le développement a été radioconcentrique, Rotterdam tient sa forme étirée de la poursuite de son port. En 1600, elle s’impose comme la capitale économique de la province de Hollande-Méridionale. Le commerce avec la Baltique et la mer du Nord est très important. Le port devient important, en lien avec les révolutions industrielles que connait l’Europe à cette époque ci. Rotterdam voit donc son extension d’Est en Ouest au fil des siècles, le long de la Meuse, pour rester en permanence accessible par des transporteurs et conteneurs maritimes de plus en plus gros. La ville subit ensuite deux inondations en 1775 et 1825, d’ampleur dévastatrices, ce qui oblige la ville à revoir son système de canaux, dont le Nieuwe Waterweg, soit le Nouveau Canal, qui renforce l’activité des transports fluviaux. Ce n’est pas sans savoir que 40% du pays se situe en dessous du niveau de la mer. La population atteint 100 000 habitants. La ville est bien bâtie, coupées par plusieurs canaux, bordées de quais et de belles promenades. En 1872, la construction du pont Willems facilite la première liaison nord/sud. Rotterdam est alors située à 56 km au sud-sud-ouest d’Amsterdam et à 22 km au sud de la capitale La Haye. En 1882, l’annexion de la commune de Delfshaven, jusqu’alors constituée comme port d’attache de Delft agrandit Rotterdam. En 1940 a lieu le terrible Bombardement de Rotterdam : la ville est bombardée par la Luftwaffe qui détruit totalement le centre-ville. Plus de 800 personnes sont tuées et 80 000 Rotterdamois sont sans abri. Comme pour Le Havre, ce bombardement engendre la reconstruction partielle de la ville. Le port est également restructuré, par la suite, dans les années 2000. Avec l’explosion de la consommation européenne de pétrole, importé par voie maritime, Rotterdam devient la « station-service » de l’Europe. Après la Seconde Guerre mondiale, l’extension des installations portuaires se poursuit en direction de la mer.
Le terminal pétrolier d’Europoort est alors construit. Puis, le trafic conteneur se développant, un banc de sable est aménagé sur la mer du Nord pour devenir le terminal à conteneurs Maasvlakte. Courant 2010, a commencé la construction de Maasvlakte 2, nouveau terminal à conteneurs en eau profonde, pour faire face à la croissance du trafic. Aujourd’hui, des nouveaux bassins s’avancent sur la mer du Nord, à plus de 30 km des premiers situés au coeur du centre-ville. Dans une recherche plus large, si on se demande pourquoi les Pays-Bas ont fait de Rotterdam une ville portuaire tournée vers le monde, et non la Haye, car la position géographique des villes voudrait que cela soit le contraire, il faut comprendre que la Haye a été le centre administratif de la Hollande très tôt et qu’elle est ensuite devenue celui des Pays-Bas ; ainsi qu’une ville beaucoup plus dévastée par les bombardements de la seconde guerre mondiale.

Une ville cosmopolite : entre autochtones et allochtones

Rotterdam a commencé à devenir une ville d’envergure au début du XVIIe siècle. Sa population a connu une très forte croissance entre 1880 et 1920, passant de 105 000 à 500 000 habitants. Une croissance qui s’est par la suite stabilisée, et une population qui s’installe de plus en plus en aire urbaine. Aujourd’hui, Rotterdam est la deuxième ville des Pays-Bas après Amsterdam avec 1 414 903 habitants. Mais, ce qui fait une des particularités des Pays-Bas, c’est que ce pays accueille une population très hétéroclite. À l’instar d’Amsterdam, Rotterdam est une ville multiculturelle dont près de la moitié de la population est d’origine étrangère. Elle est la ville des Pays-Bas qui concentre le plus d’immigrés. Ville portuaire tournée vers le monde et le commerce, elle a su accueillir de tout temps des personnes venues du monde entier ainsi que de faciliter leur intégration. Ayant besoin de main d’oeuvre, les immigrés affluent venant de l’Europe du sud et des anciennes colonies. Une richesse sociale et culturelle que la ville doit prendre en considération dans ses enjeux urbains afin d’affirmer les modes de vie de chacun. En effet, les Pays-Bas ont connu plusieurs flux d’immigration : juifs et protestants chassés de l’Europe catholique au XVIe siècle, Indonésiens et Surinamiens issus des anciennes colonies dans les années 1960, Turcs et Marocains pour répondre aux besoins de main-d’oeuvre dans les années 1980 et Européens de l’Est dans les années 1990. La capitale néerlandaise est une cité d’immigration. Aujourd’hui, Amsterdam regroupe 180 nationalités différentes. Rotterdam, 1er port industriel d’Europe, compte 625 000 habitants et 170 nationalités. La ville, qui se veut être un laboratoire social, est dirigée depuis 2009 par le premier maire d’origine étrangère et de confession musulmane élu en Europe, Ahmed Aboutaleb. Cette situation n’est pas sans créer des tensions. Ces habitants d’origines différentes se sont-ils finalement regroupés par ethnie ? Ou appartiennent-ils à un autre système de sectorisation et de regroupement ? L’ont-ils choisi ou le subissent-ils ? Quels sont les impacts sociaux, urbains, économiques et politiques que peuvent avoir les quartiers qui accueillent des populations aux cultures si divergentes ?

Le logement social

Au-delà de la question ethnique, Rotterdam doit faire face à une classe moyenne très importante car c’est une ville qui repose sur une homogénéité sociale avec une inégalité des fortunes moindre. En effet, Rotterdam reste une ville plutôt populaire et modeste n’étant pas dominée par des écarts socioéconomiques immenses, mais une prédominance pour la classe moyenne. Les habitants les plus démunis s’entassent dans des quartiers qui ne sont pas adaptés à les accueillir. Il y a là un réel enjeu politique et social au vu de l’augmentation de la population à Rotterdam ces dernières années. La ville se tourne donc vers l’habitat social pour parer à cela. Il y a eu en parallèle de cela une réelle augmentation du logement social ces dernières années. Un logement social surement liée à la demande initialement. Les Pays-Bas comptent 35 % de logements sociaux. C’est le taux le plus élevé de l’Union européenne. Le pays y accorde beaucoup d’importance depuis les années 1900. En 1901, une loi fonde la politique du logement : leHousing Act (Woningwet) pour résorber, notamment, l’habitat insalubre. Attribué en priorité aux ménages les plus modestes, le logement social a longtemps été accordé sans condition de ressources. Une situation qui change, depuis peu, sous la contrainte de la Commission européenne : depuis 2011, un plafond de ressources de 33 000 euros par ménage et par an a été introduit, suite aux plaintes de la Fédération européenne de la propriété immobilière. Aujourd’hui, le public éligible au logement social représente 41 % de l’ensemble de la population, ce qui est assez considérable. La gestion du logement social est assurée par 500 associations et fondations, aux compétences de plus en plus régionalisées. À travers le pays, elles gèrent 2,4 millions de logements sociaux, largement composés de maisons individuelles. Le loyer moyen est alors de 495 € mensuels pour un logement social aux Pays-Bas, avec une durée de bail entre 5 et 7 ans pour les jeunes locataires.

Quartiers et unité de voisinage

Si on reprend les termes de Kevin Lynch dans L’Image de la cité, la morphologie urbaine d’une ville peut se résumer en 5 types d’éléments : les voies, les limites, les quartiers, les noeuds et les points de repère (Lynch, 1998). Et comme l’explique Anne-Lise Humain-Lamoure, la construction des quartiers revient à construire des territoires politiques et leurs frontières, avec la complexité de la morphologie générale de la ville et de celle des quartiers distinctement, de la densité, et des histoires politiques déjà vécues (Humain-Lamoure, 2010). Nous avons vu que Rotterdam tend à s’étendre par le nord et le sud de la ville, dans l’axe opposé du fleuve. Un enjeu couplé d’une volonté d’unifier le tissu urbain de la ville entre la rive sud et nord, avec une ville moderne verticale effaçant petit à petit l’image de la ville industrielle horizontale. A l’échelle du territoire, je pense que l’expansion de la ville et donc le tracé des nouveaux quartiers s’est fait et se fait en lien avec les enjeux régionaux comme la connectivité des villes de la Randstad. Si on reprend la définition d’un quartier urbain : ce terme désigne le plus souvent une portion d’espace urbain individualisée, située à un niveau intermédiaire entre l’îlot et la ville toute entière. Et il est aujourd’hui utilisé dans quatre grandes catégories : – par sa situation (quartier central, quartier de banlieue) ; – par sa fonction lorsqu’elle est dominante et structurante en en faisant un espace aux caractéristiques génériques (quartier d’affaires/CBD, quartier de gare) ; – par sa composition sociale et par l’image ou la symbolique qui lui est conféré dans les représentations collectives souvent en lien avec sa fréquentation ou ses habitants (quartier mal famé, quartier bourgeois, quartier populaire, etc.) ; – par sa morphologie : une relative homogénéité de bâti, généralement lié au moment de sa construction ou de son intégration dans le tissu urbain (quartier de Belleville, quartier de grands ensembles, quartier pavillonnaire). Ses dimensions sont très variables (de quelques îlots à plusieurs dizaines d’hectares).

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Table des matières

Préface
Terrain mental
Méthodologie
I. Les Pays-Bas : une terre d’immigration
1. Définition d’un quartier
2. Définition de mixité sociale et culturelle
3. L’immigration
II. Rotterdam : esprit de ville, ou politique urbaine
1. La croissance rapide de la ville moderne : une ville portuaire et innovante
2. Une ville cosmopolite : entre autochtones et allochtones
3. Le logement social
III. Rotterdam : entre morphologie urbaine et sociale 
1. Plan d’extension : vers une uniformisation urbaine
2. Quartiers et unité de voisinage
3. Le quartier : un territoire de démocratie participative Conclusion
Bibliographie
Annexes
Table des illustrations
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