Rosier pour fleur coupee

La rose est une fleur dont la beauté et le parfum sont reconnus à travers le monde. Cette fleur issue du rosier occupe la première place au niveau de la commercialisation des fleurs coupées dans le monde (MAILLARD & FAYOLE, 2006). A Madagascar, le rosier a été introduit en 1924 (ANDRIANARIVELO, 1980). C’est dans la commune d’Ambalavao de la région d’Analamanga que la culture au niveau rural a débuté. Cette culture s’est étendue dans les autres communes et de plus en plus, la rose a pris une place remarquable aussi bien dans le quotidien de la population que dans les moments importants de leur vie (RANDRIAFARA & RASOLOFOSON, 1998). D’autant plus, l’un des défis proposés par le gouvernement actuel est la diversification des activités agricoles. Et la culture du rosier constitue une des possibilités pouvant améliorer le revenu des paysans (PRESIDENCE, 2006).

Les producteurs, face à l’attaque des ennemis de culture du rosier, doivent trouver une solution chaque année (RANDRIAFARA & RASOLOFOSON, 1998). Cette étude intitulée « Contribution à la lutte contre les ennemis du rosier dans la région d’Analamanga, cas des pucerons du rosier, Macrosiphum roseae Linnée » permettra aux différents acteurs de la filière rose coupée, surtout les producteurs ruraux, de mieux connaître la pratique de la lutte phytosanitaire et d’agir en conséquence.

Caractéristiques de la plante

Morphologie et biologie 

Le rosier est un arbuste ligneux dont les racines sont ramifiées et profondes. Les tiges peuvent être garnies d’aiguillons et les feuilles, stipulées et composées avec des échancrures à leurs bords, sont alternes (VIDALIE, 1998). Les fleurs sont solitaires ou réunies en corymbes terminaux. Après la première floraison, les bourgeons floraux sont émis tous les 40 à 45 jours en saison chaude et jusqu’à 60 jours en saison froide. La floraison des roses passe par différents stades (figure 1). La durée en vase des fleurs qui est un élément important de la qualité des roses, dépend du stade auquel la coupe est faite.

Systématique 

D’après la classification de Rehder (1940) (MEYNET, 1995), le rosier appartient à :
Regne : Plantae
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Ordre : Rosales
Famille : Rosaceaes
Genre : Rosa .

Variétés pour fleur coupée
Il existe plus de 100 variétés de rosiers dans le monde, on les classe, généralement selon leur forme, en rosier nain, rosier arbuste et rosier grimpant. Les rosiers pour fleur coupée sont parmi les rosiers arbustes (RABENASOLO, 1998). Les rosiers pour fleur coupée peuvent être :
• à grandes fleurs, exemples : variété « Meger » (Baccarat ®),
• à moyennes et petites fleurs, exemples : variété « Merko » (Mercedes ®),
• pluri flores, exemple : « Golden mini ®».

Les rosiers dits « remontants à grandes fleurs » (exemple : variété « Meifikalif» ou ALLEGRO® (annexe 1)) sont les représentants les plus connus des roses pour fleur coupée. Ils sont issus du rosier thé, R.indica odorata possédant le caractère remontant. Au fil des siècles, les hybridations, entre autres, R.chinensis, R.damascena et R.alba ont permis d’avoir des hybrides remontants, fleurissant en abondance. Ces hybrides ne sont pas sensibles au froid et ont des fleurs isolées de diamètre de plus de 8 cm. La variation de couleur des fleurs de rosier a été aussi engendrée par l’hybridation (MEYNET, 1995). Au fil des siècles, les hybridations complexes avec entre autres R.chinensis, R.damascena et R.alba ont permis d’avoir des hybrides remontant et fleurissant en abondance. Ces hybrides ne sont pas sensibles au froid et ont des fleurs isolées de diamètre plus de 7cm. La variation de couleur des fleurs de rosier a été aussi engendrée par l’hybridation (MEYNET, 1995). Certains rosiers contemporains ont été découverts par des entreprises privées (exemple : entreprise « MEILLAND » en France). Ces nouvelles variétés sont interdites de multiplication sans autorisation (® : marque commerciale protégée). En Europe, la culture sous serre, pour une production à grande échelle, a besoin d’une variété à croissance rapide, à floraison abondante et à production de fleurs ayant une grande valeur esthétique (exemple : variété « First Red »). Les fleurs de ces variétés doivent avoir une bonne longévité en vase et supporter le conditionnement et le transport (VIDALIE, 1998). La culture en plein air, pour une collection des variétés de rosiers, est surtout pratiquée par les particuliers ou se fait dans les jardins publics et les espaces verts (MEYNET, 1995). A Madagascar, plusieurs variétés de rosiers sont cultivées en milieu rural et en plein air pour être commercialisées. Signalons que de nos jours, il n’y a pas d’introduction officielle de nouvelles variétés dans le pays.

Ecologie du rosier 

Aire géographique de culture
La culture du rosier se fait surtout dans les zones à climat tempéré et chaud. Le rosier se cultive aussi en altitude et en bord de mer (KROLL, 1992). Dans tout Madagascar, cette culture est favorable (RABENASOLO, 1998).

Humidité, eau et température
L’humidité relative requise en serre pour cultiver le rosier est de 80% à 90% lors du débourrement des bourgeons après le repos de végétation et de 65% à 70% durant les autres phases. Selon les études de l’Institut National de Recherches Agronomiques ou INRA, le rosier a besoin de 900 à 1000 l/m² d’eau par an (VIDALIE, 1998).

En serre, les rosiers ont besoin d’une température de 18°C à 22°C au sol et cette température décroît progressivement en montant vers le haut de la serre (HOFLACK & MARLOT, 1988).

Lumière et sol
Le rosier est de préférence cultivé en plein air, dans les endroits aérés, ensoleillés et loin des plantes à racines envahissantes (RABENASOLO, 1998). La lumière intervient sur la floraison durant les périodes froides en accélérant le débourrement et la croissance de la tige. Elle diminue l’avortement des boutons floraux. Il faut au moins quatre heures de lumière par jour pour le rosier (HOFLACK & MARLOT, 1988). Le rosier a besoin de sol aéré, perméable et profond avec un pH de 5 à 8 et un taux de matière organique de 3 à 5%. Il n’est pas conseillé sur sol imperméable, trop argileux ou calcaire (RABENASOLO, 1998). A Madagascar, la culture se fait sur les pentes, les bas des pentes et les bourrelets de berges (ADRIANARIVELO, 1980).

Culture du rosier 

Itinéraire de culture Itinéraire de culture 

Mode de culture et multiplication
A Madagascar, la culture du rosier est une culture pluriannuelle, certains producteurs conservent ses rosiers jusqu’à une dizaine d’années. La multiplication du rosier passe par le bouturage de la rose sauvage R.canina ou Eglantier puis le greffage en écusson de celui ci. Le greffon est constitué d’une partie de la rose hybride souvent issue de la culture précédente (RABENASOLO, 1998). Le semis est une voie assez longue car la levée ne peut se faire qu’après deux ans (GOUTIER, 2002). Généralement, il est pratiqué pour obtenir de nouvelles variétés de roses hybrides mais effectuer le semis n’a pas encore été évoqué à Madagascar .

Préparation du sol et fumure
Le labour profond est exigé pour la culture du rosier. A Madagascar, l’apport en fumure se fait uniquement avec du fumier de l’ordre de: 15 à 25 kg/m². La fumure de fond est enfouie au moment du labour tandis que celle de l’entretien est superficielle effectuée 2 à 3 fois par an (RABENASOLO, 1998). L’utilisation d’engrais minéraux est préconisée mais le prix et la disponibilité ne favorisent pas son utilisation au niveau des producteurs ruraux (RANDRIAFARA & RASOLOFOSON, 1998).

Plantation et entretiens
Dans la région d’Analamanga, les boutures d’églantier sont mises en pépinière et après quelques temps elles sont transplantées. Six mois à un an plus tard, on greffe l’églantier. La distance de plantation conseillée est de 50 cm x 20 cm. Le renouvellement est en général de 6 à 7 ans. Les entretiens consistent au binage, à l’enlèvement des gourmands, à la taille et au traitement phytosanitaire. L’irrigation est indispensable surtout en saison sèche (RABENASOLO, 1998).

Coupe et rendement
La coupe se fait tôt le matin ou en fin d’après midi, tous les 2 à 3 jours, au stade 2 de la floraison (RABENASOLO, 1998). Le rendement dépend surtout de la saison de l’année. En moyenne, la production est de 145 douzaines de tiges par are à part la première année (RANDRIAFARA & RASOLOFOSON, 1998).

Conservation, conditionnement et transport
En dehors de Madagascar, les conservateurs (exemple : CHRYSAL CLEAR) sont couramment utilisés par les fleuristes et les consommateurs. A l’exportation, le respect de la chaîne de froid est primordial au cours du transport. En Afrique et en Amérique, la production est acheminée par avion et les fleurs sont spécialement conditionnées (VIDALIE, 1998). A Madagascar, les ruraux conservent les tiges florales dans l’eau. Ils les livrent tôt le matin en bus ou en bicyclette en les enveloppant de feuilles. Chez les fleuristes et les vendeurs, les tiges florales sont mises dans l’eau ou immédiatement arrangées (RAHAJASON, 2003).

Situation phytosanitaire du rosier 

Ennemis de culture

Maladies du rosier
Plusieurs maladies attaquent le rosier (annexe 3). Quelques unes atteignent plus les rosiers en plein air que ceux en serre (HOFLACK & MARLOT, 1988). Dans la région d’Analamanga la répercussion des maladies sur la production est inconnue (RANDRIAFARA & RASOLOFOSON, 1998).

Taches noires (Marssonina rosae ou Diplocarpon rosae)
Classe : Adelomycètes/Famille : Sphaeropsidales (JOLY, 1993) Ce sont des taches comme des taches d’encre sur les feuilles basses qui jaunissent et tombent. La maladie progresse vers le haut et les rosiers attaqués peuvent perdre toutes ses feuilles en été (JARREAU, 1997). Il provoque un affaiblissement général du rosier avec un blocage de la croissance végétale et une faible floraison (HORST, 1989). La conservation des mycéliums en saison froide se fait sur les feuilles infectées (LEMPERIERE et al I, 1996). La période pluvieuse et chaude de l’année est celle de la grande infestation (HOFLACK & MARLOT, 1988).

Rouille (Phragmidium disciflorum.)
Classe : Hemibasidiomycetes/Ordre : Uredinales/Famille : Puccinacées (JOLY, 1993) Sur la face supérieure des feuilles, des petites taches jaunâtres ou rougeâtres apparaissent. Sur la face inférieure des feuilles, aux points correspondants de ces petites tâches, des pustules jaunes bruns à oranges rouges sont visibles (RABENASOLO, 1998). La Rouille se déclare sur les feuilles basses puis remonte progressivement (JARREAU, 1997). Les attaques sévères provoquent une distorsion des feuilles et leur chute. Une infestation importante provoque la chute prématurée des feuilles qui formeront le foyer primaire d’infection pour la saison suivante. La proximité d’autres genres de plantes atteintes par la Rouille, la mauvaise aération des plantes et l’excès d’humidité favorisent l’infestation (LEMPERIERE et al I, 1996).

Oïdium ou Blanc du rosier (Sphaerotheca pannosa-Variété rosae)
Classe : Euascomycetes/Famille : Erysiphacées (JOLY, 1993) Un feutrage blanchâtre se remarque sur les parties infectées et par la suite les recouvre entièrement. Il atteint les feuilles qui se gaufrent et les tiges (JARREAU, 1997). Il peut aussi se développer sur les fleurs et entourer les boutons floraux non ouverts. Les fleurs seront de mauvaises qualités. Les attaques sévères réduisent la croissance de la plante (HORST, 1989). En saison froide, la conservation du mycélium se fait sur les rameaux, les bourgeons et les feuilles. La germination des spores se produit entre 21°C à 27°C avec une hygrométrie supérieure à 50% (HOFLACK & MARLOT, 1988). L’humidité sur les feuilles durant une longue période et la brusque variation de température favorisent la maladie (LEMPERIERE et al I, 1996).

Ravageurs du rosier
Les pucerons, les acariens, les cochenilles et les vers blancs sont les ennemis courants dans les roseraies locales (RABENASOLO, 1998). Les autres ravageurs du rosier en plein air dépendent de la saison et de l’environnement de la roseraie .

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Table des matières

Introduction
1 Rosier pour fleur coupee
1.1 Caractéristiques de la plante
1.1.1 Morphologie et biologie
1.1.2 Systématique
1.1.2.1 Sous genres
1.1.2.2 Variétés pour fleur coupée
1.1.3 Ecologie du rosier
1.1.3.1 Aire géographique de culture
1.1.3.2 Humidité, eau et température
1.1.3.3 Lumière et sol
1.2 Culture du rosier
1.2.1 Itinéraire de culture
1.2.1.1 Mode de culture et multiplication
1.2.1.2 Préparation du sol et fumure
1.2.1.3 Plantation et entretiens
1.2.1.4 Coupe et rendement
1.2.1.5 Conservation, conditionnement et transport
1.2.2 Situation phytosanitaire du rosier
1.2.2.1 Ennemis de culture
1.2.2.2 Protection et lutte phytosanitaire
1.3 Filière rose coupée
1.3.1 Marché mondial
1.3.1.1 Situation générale
1.3.1.2 Norme et qualité
1.3.2 Marché dans la région d’Analamanga
1.3.3 Dynamisme de la filière
1.3.3.1 Acteurs de la filière
1.3.3.2 Problèmes de la filière
1.3.3.3 Avantages de la culture
1.4 Conclusion partielle
2 Pratique de la lutte phytosanitaire dans la region d’analamanga
2.1 Contexte de l’étude
2.1.1 Situation actuelle
2.1.2 Objectif
2.1.3 Problématique
2.2 Culture, aspect phytosanitaire et commercialisation des rosiers
2.2.1 Méthodologie d’enquête
2.2.1.1 Lieux et méthode d’enquête
2.2.1.2 Choix et nombre des enquêtés
2.2.2 Résultats d’enquête
2.2.2.1 Typologie
2.2.2.2 Situation de la culture du rosier
2.2.2.3 Méthode de culture
2.2.2.4 Matériel végétal
2.2.2.5 Itinéraire de culture
2.2.2.6 Ennemis de culture et habitudes phytosanitaires
2.2.2.7 Commercialisation
2.2.3 Discussion
2.2.3.1 Méthode de culture
2.2.3.2 Commercialisation
2.2.4 Problèmes et limites de l’enquête
2.3 Essai de lutte contre les pucerons du rosier, Macrosiphum roseae L.
2.3.1 Matériels et méthodes
2.3.1.1 Matériel végétal
2.3.1.2 Terrain d’essai
2.3.1.3 Dispositif expérimental
2.3.1.4 Conduite de l’essai
2.3.1.5 Evaluation de l’essai
2.3.2 Résultats de l’essai
2.3.2.1 Caractéristiques des pucerons
2.3.2.2 Taux de mortalité des pieds
2.3.2.3 Evolution de l’infestation des pucerons
2.3.2.4 Obtention des tiges florales de qualité
2.3.2.5 Autres observations
2.3.3 Analyse
2.3.4 Critiques et limites de l’essai
2.4 Conclusion partielle
3 Propositions d’amélioration de la lutte contre les ennemis du rosier pour fleur coupee
3.1 Points à considérer
3.1.1 Matériel végétal
3.1.2 Méthode de culture
3.1.3 Méthode de lutte phytosanitaire
3.1.4 Rôles des différents acteurs
3.2 Suggestions
3.2.1 Luttes contre les pucerons
3.2.2 Luttes contre les autres ennemis
3.2.3 Autres propositions
3.3 Perspectives d’avenir
3.4 Conclusion partielle
Conclusion
Sources d’information
Annexes

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