Rôle physiologique de l’intestin

La diarrhée animale est une maladie digestive largement rependue [1]. Elle constitue la pathologie la plus fréquente et est devenue un motif de consultation vétérinaire [2, 3]. Elle est présente de par le monde, notamment dans les pays où elle persiste et entraîne un taux élevé et rapide de mortalité, engendrant dans son sillage des graves pertes économiques dans le domaine de l’élevage contaminé [4, 5]. La cause de la mortalité c’est surtout la déshydratation. Les principales cibles ont été les jeunes animaux tels les veaux, les porcelets sous sevrage et en post sevrage [6, 7]. Une déclaration officielle à l’Office Internationale de l’Epizootie (OIE) a été le fruit de la vision de la diarrhée devenue problème majeur mondial frustrant les éleveurs et les vétérinaires [5-8].

Madagascar n’est pas épargné par cette situation. Une étude publiée en 2008 l’a montré pour l’économie Malagasy [9]. La grande majorité des éleveurs n’ont pas accès aux médicaments modernes pour plusieurs raisons dont l’insuffisance budgétaire et le manque de services offerts [9]. L’apparition des bactéries, virus, parasites et champignons résistants aux médicaments classiques aggrave la situation [10, 11]. Madagascar dispose plusieurs espèces végétales [9] dont bon nombre de ces plantes ont été usitées empiriquement comme anti-diarrhéique chez les humains mais très peu ont fait l’objet d’étude pharmacologique surtout chez les animaux [12]. Parmi elles figurent la plante que nous avons désigné par le nom de code RAF0306.

Physiopathologie de la diarrhée

La meilleure connaissance des phénomènes physiopathologiques de la diarrhée a permis une amélioration incontestable dans sa prise en charge thérapeutique.On entend par diarrhée, une émission de selles liquides de plus de trois fois et plus de 300g par jour chez l’homme [13-15]. Elle peut être aiguë, apparaissant parfois de façon soudaine avec une durée limitée [16] ou chronique dans une période excédant les trois semaines de selles liquides. Elle est due essentiellement à l’interruption du cycle entéro-systémique de l’eau par dérèglement des processus d’absorption et/ou de sécrétion des électrolytes, essentiellement du sodium [5] et dans certains cas à une hyperstimulation de la motricité intestinale. Toute perturbation de ce bilan hydroélectrique entraîne une réduction d’absorption de fluide et/ou une augmentation de la sécrétion d’eau et d’électrolytes [17, 18]. Cela favorise une augmentation du volume d’eau dans les selles [19].

Chez les animaux d’élevage, la diarrhée se définit comme une augmentation de la teneur en eau des fèces associée à une augmentation de leur fréquence, de leur fluidité ou de leur volume [3]. Les caractéristiques d’une diarrhée varient selon la zone du tube digestif affectée : intestin grêle ou gros intestin. La principale région affectée est l’intestin grêle. Les troubles intestinaux peuvent provoquer toute une série de signes cliniques dont la diarrhée profuse est la plus fréquente [3]. Elle peut être le résultat d’un certain nombre de mécanismes pour choisir le traitement approprié, un diagnostic de certitude est nécessaire.

Les étiologies possibles chez les animaux sont l’excès alimentaire, la consommation d’aliments avariés, les infections entérales : bactériennes, virales, parasitaires et les causes médicamenteuses [4, 5].

Rôle physiologique de l’intestin

Données anatomiques

L’appareil digestif chez les mammifères est constitué par la bouche, le pharynx, l’œsophage, l’estomac (ou les estomacs chez les poly-gastriques) et l’intestin.

Ce dernier est formé de deux parties anatomiquement et fonctionnellement distinctes, l’intestin grêle et le gros intestin étant séparés par la valvule iléo-caecale. L’intestin grêle est fixe dans sa première portion (le duodénum) et flottant dans sa deuxième portion (le jéjuno-iléon). Le gros intestin, encore appelé côlon, est composé de trois segments que sont successivement le caecum, le côlon et le rectum qui se termine par le canal anal dont le diamètre est supérieur à celui de l’intestin grêle, et contrairement à celui-ci, on n’y trouve plus de villosités.

Données histologiques

Histologiquement, le tube digestif présente 4 couches fonctionnelles de l’intérieur vers l’extérieur [20].
● Une musculaire muqueuse qui est délimitée par un épithélium dont le type correspond à la fonction du segment, composé d’un tissu conjonctif lâche, très vascularisé et se termine par la musculaire de la muqueuse formée de cellules musculaires lisses.
● Une sous-muqueuse, c’est le tissu de soutien de la muqueuse, composée d’un tissu conjonctif plus dense avec des vaisseaux sanguins et des fibres nerveuses (plexus de Meissner) qui commandent les secrétions du tube digestif.
● Une musculeuse : formée d’une couche interne de cellules musculaires lisses à disposition circulaire, et d’une couche externe à disposition longitudinale qui va permettre les contractions pour le brassage des aliments.
● Une séreuse de nature conjonctive qui est une couche mince conjonctive dans laquelle circulent les vaisseaux et les nerfs qui vont pénétrer dans les couches les plus externes de la paroi.

L’intestin est le siège permanent de mouvements d’eau et d’électrolytes qui résultent de l’équilibre entre sécrétion et absorption. L’intestin grêle présente une structure musculo-glandulaire de longueur variable selon l’espèce. C’est le lieu privilégié de la digestion, l’absorption des éléments nécessaires à la nutrition et l’élimination. L’intestin grêle comprend le duodénum, le jéjunum et l’iléon. La muqueuse de l’intestin grêle présente des villosités dont l’épithélium comprend des entérocytes, des cellules mucipares et des glandes de Lieburkühn [21]. Les villosités et les microvillosités de l’intestin grêle constituent une énorme surface d’absorption et d’assimilation des nutriments.

L’intestin dans son ensemble comporte une double innervation:
● Une innervation intrinsèque représentée par le plexus d’Auerbach et le plexus Sous-muqueux de Meissner.
● Une innervation extrinsèque composée de fibres nerveuses parasympathiques stimulatrices de la motricité et des sécrétions intestinales et de fibres nerveuses sympathiques inhibitrices [17, 18]. Globalement le principal’ rôle de l’intestin est d’assurer la digestion, l’absorption des nutriments et l’élimination des déchets.

Digestion et absorption intestinale

Au niveau de l’intestin grêle 

A ce niveau, la digestion est liée à l’activité sécrétoire exocrine du pancréas et de l’intestin grêle, tandis que les phénomènes d’absorption concernent les aliments assimilables qui traversent alors la muqueuse et gagnent le sang et la lymphe. Le suc digestif de l’intestin grêle est constitué d’eau, d’électrolytes, de bicarbonates, de mucus et d’enzymes digestifs, en particulier des enzymes protéolytiques et glycolytiques qui achèvent la digestion des protides et glucides respectivement avant leur absorption [22]. Le suc pancréatique et la sécrétion biliaire agissent en conjonction avec ces dernières pour une digestion complète du bol alimentaire. Ainsi les aliments sont transformés en chyme formé de substances directement assimilables : les acides aminés, les acides gras, les monoglycérides. Les entérocytes assurent la fonction d’absorption par des phénomènes soit actifs faisant appel à une dépense énergétique et nécessitant la présence d’un transporteur membranaire, soit passifs par diffusion simple suivant un gradient électrochimique, ou par courant de convexion [23]. Toute absorption est possible grâce au processus critique de la maintenance de ce gradient électrochimiques en particulier le sodium à travers l’épithélium. Toutes les cellules doivent maintenir ce gradient grâce aux pompes ioniques Na+/K+ à travers la membrane cellulaire.

L’eau est le constituant principal de l’organisme, 80% de l’eau sont absorbée par processus d’osmose. L’absorption de l’eau est totalement dépendante de l’absorption des solutés, surtout le sodium. Il existe en permanence un équilibre entre absorption et excrétion du sodium et donc d’eau, réalisant le cycle entéro-systémique de l’eau et toute rupture du cycle entéro-systémique de l’eau entraine la diarrhée. L’absorption des électrolytes a lieu au niveau des villosités avec comme moteur principal le sodium. L’absorption intestinale du sodium peut se faire de trois manières différentes:
– Système de l’antiport Na+/H+.
– Système de Co-transport Na+/Cl-.
– Système de Co-transport Na+/glucose, Na+/acide aminé, Na+/peptide [24].

Cette absorption se fait de manière active à travers la membrane apicale des entérocytes grâce au gradient de concentration entretenu entre le milieu interstitiel et l’espace intracellulaire par la Na+/K+ -ATP ase (Adénosine Tri phosphate), localisée sur la paroi baso-latérale des entérocytes, qui expulsent en permanence le sodium de la cellule vers le milieu interstitiel. Le Chlore suit globalement les mouvements du sodium. Son absorption est passive dans l’intestin proximal et active dans l’intestin distal. Il peut être sécrété activement dans la lumière intestinale par un canal qui lui est spécifique, localisé dans la membrane apicale. L’ouverture de ces canaux est dépendante de l’augmentation de la concentration intracellulaire d’AMPc (Adénosine mono phosphate cyclique), elle-même déterminée par l’activation des protéines G membranaires.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : Rappels
I. Physiologie de la diarrhée
I.1. Rôle physiologique de l’intestin
I.1.1. Donnée anatomique
I.1.2. Donnée histologique
I.2. Digestion et absorption de l’intestin
I.2.1. Au niveau de l’intestin grêle
I.2.2. Au niveau du gros intestin
I.3. Motricité intestinale
I.3.1. Motricité de l’intestin grêle
I.3.2. Motricité du gros intestin
I.4. Contrôle de la motricité intestinale
I.4.1. Contrôle nerveuse
I.4.2. Contrôle hormonale
II. Étiologie de la diarrhée
II.1. Cause infectieuse
II.1.1. Étiologie virale
II.1.2. Étiologie bactérienne
II.2.3. Étiologie parasitaire
II.2. Cause non infectieuse
III. Type de la diarrhée
III.1. Diarrhée osmotique
III.2. Diarrhée sécrétoire
III.3. Diarrhée par troubles de la motricité
III.3.1. Ralentissement du transit intestinal
III.3.2. Accélération du transit intestinal
IV. Traitement de la diarrhée
IV.1. Antimicrobiens
IV.2. Antiparasitaire
IV.3. Anti sécrétoire et/ou ralentisseur du transit
IV.4. Phytothérapie
DEUXIÈME PARTIE : méthodes et résultats
I. Méthodes
I.1. Préparation de la plante
I.2. Préparation de l’extrait
I.2.1. Choix de la plante
I.2.2. Lieu d’étude
I.2.3. Extraction
I.2.3.1. Décoction
I.2.3.2. Macération
I.2.4. Calcul de rendement
I.3. Évaluation de l’effet antibactérien de l’extrait méthanolique de RAF0306 in-vitro
I.3.1. Lieu d’étude
I.3.2. Souche bactérienne
I.3.3. Protocole
I.3.3.1. Test de sensibilité avec l’extrait méthanolique
I.3.3.2. Concentration minimale inhibitrice
I.4. Évaluation de l’effet anti-diarrhéique in-vivo de RAF0306
I.4.1. Activité de l’extrait méthanolique de RAF0306 sur le transit intestinal
I.4.1.1. Choix de l’étude
I.4.1.2. Lieu d’étude
I.4.1.3. Animaux d’expérience
I.4.1.4. Protocole opératoire
I.4.2. Activité de l’extrait décocté de RAF0306 sur la diarrhée expérimentale des porcelets
I.4.2.1. Choix de l’étude
I.4.2.2. Lieu d’étude
I.4.2.3. Type d’étude
I.4.2.4. Animaux d’expérience
I.4.2.5. Critère d’inclusion
I.4.2.6. Critère d’exclusion
I.4.2.7. Protocole opératoire
I.4.3. Analyse statistique
I.4.3.1. Variables étudiées
I.4.3.2. Hypothèses
I.4.3.3. Anova
I.4.3.4. Test « t » de student
I.4.3.5. Interprétation
II. Résultats
II.1. Rendement de l’extraction chimique
II.2. Résultats pharmacologiques
II.2.1. Diamètre d’inhibition in vitro de la croissance bactérienne
II.2.1.1. Diamètre d’inhibition de la croissance bactérienne en fonction de la quantité de l’extrait
II.2.1.2. Concentrations minimales inhibitrices d’EMM en fonction de la souche
II.2.2. Distance parcourue par le charbon et pourcentage d’inhibition de EMM sur le transit intestinal chez la souris
II.2.3. Durée de la diarrhée et pourcentage d’inhibition de la diarrhée
TROISIÈME PARTIE : Discussion
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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