Indice de masse corporelle
L’indice de masse corporelle (IMC) constitue un outil essentiel pour la surveillance de la corpulence au cours de la croissance et pour le repérage précoce des personnes à risque de surpoids et d’obésité. Il est le paramètre du surpoids et de l’obésité le plus couramment utilisé. Il se calcule en divisant le poids en kilogramme par le carré de la taille exprimée en mètres (kg/m²) IMC = Poids / Taille². Chez l’adulte, on parle d’obésité lorsque l’indice de masse corporelle égal ou supérieur à 30 kg/ m2 [12]. Ce dernier est utilisé en clinique et permet de classer l’obésité en plusieurs catégories [13]. On parle de surpoids lorsque l’IMC est égal ou supérieur à 25 et on diagnostique l’obésité lorsque l’IMC est égal ou supérieur à 30. A partir de 40 on parle d’obésité morbide car des fonctions physiologiques fondamentales telles que la respiration ou la marche sont perturbées. Cet indice est toutefois discuté, étant donné que si on admet une augmentation du risque pour un IMC égal ou supérieur à 25, on note qu’il ne prend pas en compte la masse musculaire, l’ossature ou la répartition des graisses. Il devient donc inapproprié pour certains groupes de populations, comme par exemple les sportifs qui se retrouvent, selon cet indice, en surpoids alors qu’ils sont en excellente condition physique [14]. Cependant, l’évaluation de l’état nutritionnel ne doit pas se baser seulement sur l’IMC car malgré sa large utilisation et son grand intérêt, elle présente des limites quant à l’évaluation de l’adiposité. Il devrait être allié à d’autres indices tels que l’épaisseur du pli cutané, la mesure du tour de taille ou l’indice du tour de taille rapporté à la taille pour une évaluation idéale [15].
Mesure du périmètre pli cutané
Elle consiste à mesurer avec précision l’épaisseur de graisse composant le corps pour estimer le pourcentage de la masse grasse du corps. Elle est réalisée à l’aide d’une pince anthropométrique de précision (figure 4). Son principe repose sur le fait que les données relevées par cette technique reflètent la masse grasse totale de l’organisme. Cependant, chez les enfants ayant une surcharge pondérale (type androïde), il est difficile d’utiliser cette technique, notamment au niveau du pli supra-iliaque. Le second inconvénient est le choix de la localisation du pli. En effet, la localisation spécifique à chaque pli, nécessite de prendre un mètre ruban et de mesurer la zone concernée afin de la diviser en deux, et de trouver le point exact de mesure. Pour finir, la prise de mesure ne se fait que sur la partie supérieure du corps, et peut donc engendrer des sous-estimations concernant l’obésité gynoïde. Ainsi, cette mesure a pour avantage sa simplicité, sa rapidité et son coût minime [20].
Conseils nutritionnels
Nous avons constaté que 73 % des répondants donnent des conseils nutritionnels souvent ou systématiquement. Ces résultats sont inférieurs à ceux apportés par Nadudin 85 % [106] et corroborent avec ceux obtenu lors d’une enquête sur 35 pharmaciens sur 40 ont prodigué des conseils de santé qui visaient l’alimentation. En effet, les conseils nutritionnels permettent d’établir un lien entre les apports alimentaires et la santé. Selon M. MICHELI [14]. Par ailleurs, le pharmacien est parfois le seul professionnel de santé au contact de ces patients. Il a donc un rôle important d’écoute et de motivation à jouer :
En conseillant un taux de sucre et de lipides contrôlés dans leur alimentation,
En soulignant les bénéfices d’une prise en charge médicale afin de réduire les comorbidités associées et améliorer leur qualité de vie [14].
Le Code de déontologie des pharmaciens du Sénégal souligne d’ailleurs que le pharmacien d’officine doit assurer sa vocation d’éducateur sanitaire [105]. Les pharmaciens sont jugés comme des professionnels de santé qualifiés, compétents, responsables, toujours à l’écoute et disponibles. Ce sont des professionnels de santé de premier recours [107]. Selon Boulin L’exercice professionnel du pharmacien passe par l’éducation thérapeutique du patient [108].
Disponibilité des produits amaigrissants
Sur 381 pharmaciens enquettés 92,8% disposent des produits indiqués dans la prise en charge de l’obesité à l’officine. Ces resultats corrdonent avec celles d’’une etude menée au Canada sur un echantillion de 40 phamacies, il ressort que 39 des 40 pharmacies communautaires vendaient des produits amaigrissants voir même les 38 pharmacies communautaires faisaient la promotion de produits amaigrissants sur leurs rayons [104]. Notre étude prouve qu’il y a cependant une augmentation des demandes des produits à visé perte du poids. 70,2% des pharmaciens enquêtés ont ressenti une augmentation de la demande au cours de ces dernières années. Cet engouement pour les produits amincissants peut en partie être expliqué par les facteurs sociodémographiques : augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité, prise en charge croissante de la capitale santé, vieillissement de la population [106]. Mais on ne peut pas laisser de côté l’influence des médias, de la mode et de la publicité sur l’idéal que les gens veulent atteindre, en plus d’une réelle intolérance voir même une discrimination vis-à-vis des gens obèses. La présence de produits de santé naturels en pharmacie doit rappeler au pharmacien l’importance d’exercer un rôle de surveillance et de conseils. Le pharmacien a le devoir de bien informer ses patients sur les produits de santé naturels, sur leur contenu, sur les risques inhérents et sur leurs impacts sur la santé [104]. Il doit agir en conseillant les clients /patients :
En évitant la prise de produits miracles présentés comme pouvant procurer des pertes de poids rapides et non risqués ;
En les informant des possibilités de traitement [14].
Le pharmacien fournit non seulement des informations sur la façon de prendre les médicaments mais il donne les conseils hygiéno-diététiques appropriés. Cet accompagnement maximise les bénéfices (administration correcte du médicament, identification des effets secondaires et interactions médicamenteuses, découverte d’erreurs de prescription, etc.) et minimise le risque inhérent à l’utilisation des médicaments par les patients [109]. Nos résultats attestent que 88,4 % donnent toujours ou systématiquement des conseils liés à l’utilisation des produits.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
I.1. Définition de l’obésité
I.1.1. Différents types d’obésité
I.1.2. Mesures anthropométriques
I.1.2.1. Indice de masse corporelle
I.1.2.2. Courbe de corpulence
I.1.2.3. Tour de taille
I.1.2.4. Mesure du périmètre pli cutané
I.2. Epidémiologie de l’obésité
I.2.1. Epidémiologie dans le monde
I.2.2. Situation en Afrique
I.2.3. Situation au Sénégal
I.3. Physiopathologie de l’obésité
I.3.1. Physiologie de la régulation pondérale
I.3.1.1. Régulation par des médiateurs de l’inflammation
I.3.1.2. Régulation par les lipides
I.3.2 Régulation par la leptine
I.4. Causes de l’obésité
I.4.1. Habitudes alimentaires
I.4.2. Facteurs génétiques
I.4.3. Facteurs psychologiques
I.4.4. Sédentarité
I.4.5. Obésité iatrogène : médicament pouvant favoriser l’obésité
I.4.6. Facteurs socio- économiques et culturels
I.4.7. Facteurs divers
I.5. Les complications de l’obésité
I.5.1. Cancers
I.5.2. Obésité et HTA
I.5.3. Obésité et diabète
I.5.4. Troubles respiratoires
I.5.5. Complications ostéoarticulaires
I.5.6. Maladies psychiatriques
I.5.7. Carences nutritionnelles
I.6. Approches préventives et thérapeutiques
I.6.1. Prévention de l’obésité
I.6.1.1. Activité physique
I.6.1.2. Mesures hygiéno-diététiques
I.6.2. Traitements médicaux et chirurgicaux
I.6.2.1. Traitement médicamenteux
I.6.2.2. Chirurgie de l’obésité
I.7. Pharmacien et obésité
I.7.1. Prévention et Promotion
I.7.2. Dépistage
I.7.3. Référence à un médecin
DEUXIEME PARTIE : Enquête auprès des pharmaciens d’officine de Dakar
II.1. Objectifs
II.1.1. Objectif général
II.1.2. Objectifs spécifiques
II.2. Méthodologie
II.2.1 Cadre d’étude
II.2.1. Présentation générale de la zone d’étude
II.2.2. Type d’étude
II.2.3. Population d’étude
II.2.4. Critères d’inclusion
II.2.5. Critères de non inclusion
II.2.6. Echantillonnage
II.2.7. Plan de sondage
II.2.7.1. Taille de l’échantillon
II.2.7.2. Méthode de sélection des unités
II.2.7.3. Questionnaire
II.2.7.4. Procédure de collecte
II.3. Présentation des résultats
II.3.1. Profil des praticiens officinaux « répondants »
II.3.1.1. Statut
II.3.1.2. Ancienneté dans la profession
II.3.1.3. Répartition en fonction du sexe
II.3.1.3. Répartition selon l’âge
II.3.2. Prise en charge
II.3.2.1. Connaissances sur l’obésité
II.3.2.2. Dépistage
II.3.2.2.1. Outils de diagnostic
II.3.2.2.2. Répartition en fonction de la gratuité du dépistage
II.3.2.2.3. Tarifs
II.3.2.3. Conseils hygiéno-diététiques
II.3.2.4. Place des conseils nutritionnels en pharmacie
II.3.2.5. Activité physique
II.3.2.6. Le pharmacien d’officine est-il concerné par la prévention de l’obésité
II.3.2.7. Place du pharmacien d’officine dans la prévention de l’obésité
II.3.2.8. Conseils pour maigrir
II.3.2.9. Satisfaction des clients/patients
II.3.2.10. Disponibilité des produits indiqués dans la prise en charge de l’obesité à l’officine
II.3.2.11. Demande en produits visant une perte de poids
II.3.2.12. Conseils liés à l’utilisation du produit
II.3.2.13. Moyens pour lutter efficacement contre l’obésité
II.2.14. Fiches conseils nutritionnels en officine
II.3.3. Connaissances en Nutrition/diététique
II.3.1. Auto-évaluation des connaissances
II.3.3.2. Nécessité d’une formation améliorant les connaissances dans la prise en charge de l’obésité
II.4. DISCUSSION
II.4.1. Difficultés rencontrées
II.4.2. Connaissances sur l’obésité
II.4.3. Dépistage
II.4.4. Activité physique
II.4.5. Conseils nutritionnels
II.4.6. Disponibilité des produits amaigrissants
II.4.7. Connaissance en nutrition/diététique
CONCLUSION
REFERENCES
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