Rôle des villes secondaires dans le développement territorial

La macrocéphalie urbaine qui caractérise la plupart des capitales Africaines se reflète au Sénégal. En effet, les politiques héritées de l’époque coloniale ont rendu le réseau urbain sénégalais déséquilibré. Les premières villes créées par la colonisation (Saint louis, Gorée, Dakar) avaient des fonctions à la fois militaires et économiques. C’était des points de collectes de commercialisation et d’acheminement des produits vers l’Europe.

La colonisation a favorisé ses propres pôles de croissance qui, pour la plupart, étaient situés dans la zone littorale. C’est ce qui explique d’ailleurs le caractère macro-céphalique de la capitale sénégalaise. C’est après l’indépendance que les nouvelles autorités administratives ont créé d’autres villes à l’intérieur du pays. Ces dites villes sont en train de subir les conséquences de ces logiques colonialistes. Ce fait se rapproche de la pensée de Papa Sakho : «l’inertie des villes intérieures actuelles a été largement tributaires des préoccupations et idéologies métropolitaines de pillages des ressources colonialistes et de l’incapacité des élites politiques de l’après indépendance à rompre d’avec la logique coloniale. » .

L’essentiel des investissements ont toujours étaient concentrés dans des villes uniques en l’occurrence les grandes villes du littoral qui ont constitué les lieux de résidence des cadres de l’administration coloniale.  Ces villes de l’intérieur sont les plus grandes oubliées dans les politiques de développement. Leur sous- équipement est manifeste. Leurs populations migrent vers la capitale où sont maximisées les opportunités. Ces villes ont d’autant plus souffert lorsque la culture arachidière (socle de l’économie de beaucoup d’entre elles) a connu son déclin vers les années 1965-1966. La mainmise de l’Etat dans la commercialisation de l’arachide cumulée aux effets de la sécheresse a été à l’origine de la faillite de la culture arachidière dans ces villes .

Problématique

Contexte de l’étude

A l’image de l’urbanisation en Afrique, le phénomène urbain au Sénégal est caractérisé par une capitale macro céphalique et des villes de l’intérieur très peu dynamique. Cette croissance de la métropole Dakaroise trouve son explication par une concentration des services (universités, entreprises, institutions etc.), de l’essentiel des organes de décision, des fonctions administratives et des activités économiques. C’est ce qui explique en partie le phénomène d’exode rural vers la capitale pour des populations qui aspirent à une vie meilleure. Or « l’urbanisation » macro céphalique » porte un développement déséquilibré. La capitale primatiale aspire les ressources économiques et refoule les autres centres urbains au rang fourretout de » villes secondaires asphyxiées. Ces dernières ne polarisent que de médiocres échanges dans une production dévitalisée et une consommation appauvrie.

Ainsi, avec 697 058 habitants soit 22% de la population totale, la population urbaine du Sénégal a connu une dynamique fulgurante. En l’espace seulement de quelques années le taux d’urbanisation a doublé. De 23 ,3% en 1960, il est passé de 34% en 1976, 39% en 1988, 40,7% en 2002. Selon les derniers recensements de 2013, le taux d’urbanisation a atteint les 45%. Et si l’accroissement démographique est maintenu, le taux d’urbanisation atteindra les 56,4% d’ici à 2021.

Néanmoins, le phénomène est plus accentué dans la capitale. De 1960 à nos jours, la capitale Dakar a connu un taux d’urbanisation passant de 49,9% en 1961, 96,3% en 1976, 96,5% en 1988 et 96,4% en 2013 . Sa densité représente 5739 habitants/Km² alors que la densité du pays est de 65 habitants/Km². En effet La région de Dakar, à elle seule, polarise les 49% de la population urbaine du pays. Son taux d’urbanisation tourne autour de 96%. Elle dépasse de très loin la deuxième ville du Sénégal, Thiès, avec seulement 49%. A l’échelle régionale, les statistiques montrent que la région de Kaolack a un taux d’urbanisation de 54%. Elle constitue la ville la plus urbanisée devant Guinguinéo et Nioro.

En 2013, la population de la région de Kaolack comptait 960 875 habitants avec un taux d’urbanisation de 35,3%, cinquième région la plus urbanisée du Sénégal .

Et d’après le recensement général de 2013, le Sénégal compte 55 communes de moins de 10 000 habitants, 74 villes de 10 000 à 50 000 habitants, 24 villes de 50000 à 100 000 habitants et 14 villes de plus de 100 000 habitants. Les villes moyennes de 50 000 à 100 000 habitants représentent 29,2% tandis que celles de 10 000 à 50 000 habitants constituent 28,1% de la population urbaine. La ville de Nioro qui constitue notre cadre d’étude se situe dans la deuxième catégorie de villes moyennes c’est à dire entre 10 000 et 50 000 avec une population de 20 784 habitants en 2013. La ville de Nioro a un taux d’urbanisation de 7,4% après la ville de Guinguinéo qui a un taux d’urbanisation de 13,9% . Nioro du Rip, à l’instar des villes des pays du tiers monde, est marquée par une croissance de sa population. Avec une population de 2 760 habitants en 1961, 7 934 en 1976, la ville a connu entre ces dates un taux d’accroissement de 5,27%. En 1988, la population atteignait 11 841 habitants contre 12 708 habitants en 1990 . Le dernier recensement de 2013 confirme pour Nioro une population totale 20 784 habitants .

La revue documentaire

La recherche documentaire nous a conduit vers des centres de documentations tels que la bibliothèque centrale de l’UCAD, l’Agence Universitaire de la Francophonie, le GERAD, l’ENEA, la bibliothèque d’ENDA Tiers Monde etc. une consultation sur internet a aussi été effectuée à travers des sites de recherches comme : le site de l’IRD, cyber géo, Persée etc. L’objectif était de recueillir toutes les informations se rapportant aux villes, aux villes secondaires, au développement territorial mais aussi toutes informations ayant trait à la géographie et particulièrement la géographique urbaine, notre domaine d’étude.

A travers cette quête d’informations, nous avons consulté des ouvrages généraux et spécifiques. Ces documents trouvés abordant la géographie urbaine étaient abondantes. Concernant les villes, les études étaient plus axées sur les concepts de villes, petites ou moyennes, de villes intermédiaires ou même de villes «escales» faisant allusion à la ville secondaire. La ville secondaire proprement dite a été timidement évoquée dans les ouvrages consultés du fait peut-être de la complexité même de ce concept. Cependant, il est important de signaler que notre zone d’étude n’a pas fait l’objet d’un nombre important de travaux. Hormis le Plan de Développement Communal (PDC) consulté au niveau de la mairie et les travaux du Centre de Suivi Ecologique sur la Gouvernance Locale et la Gestion Décentralisée des Ressources Naturelles en 2005, le Plan Directeur et d’urbanisme de Nioro Horizon 2021, nous n’avons pas fait connaissance avec des travaux sur Nioro en rapport avec notre thème d’étude.

Néanmoins les ouvrages consultés ont été d’une importance capitale pour la compréhension de notre thématique car proposant des pistes de réponses aux différentes questions soulevées par la problématique.

C’est ainsi que des auteurs comme B. Mboup (2006) insiste sur l’équilibre ville-campagne qui selon lui a été à l’origine du développement de la région de Louga. Cet état de fait est malheureusement compromis par la crise arachidière. Son étude nous a éclairés sur l’importance de l’agriculture dans l’attractivité et la compétitivité de la ville sur son environnement rural. Il a élargi sa réflexion sur le rôle de la migration internationale qui, par ses réseaux d’acteurs et ses transferts de fonds, a réussi à créer un équilibre entre ville et campagne.

Papa Sakho, 1991, quant à lui met en lumière l’évolution des escales de l’époque coloniale à nos jours et particulièrement dans le Bassin Arachidier Oriental. Les escales ferroviaires sont nées de l’attrait du chemin de fer sur les producteurs et négociateurs à travers les échanges. Elles ont connu une période glorieuse liée à l’essor du chemin de fer et à la spéculation arachidière durant la période coloniale. Avec la crise du chemin de fer, les uns sont en déclin, les autres se sont reconvertis à d’autres activités économiques pour leur survie. Son étude est d’une importance capitale car permettant une meilleure appréhension de la relation ville campagne, de la place des escales considérées comme des villes intérieures dans la hiérarchie mais aussi leur fonction de métropole d’équilibre et de ville polarisatrice de leur hinterland. Comme la plupart des documents consultés ayant trait aux villes secondaires, son étude fait état du déficit d’équipements sanitaires, socio-économiques qui caractérisent ces villes intérieures. Ceux-ci les empêchent de jouer pleinement leur rôle de métropole d’équilibre et de ville polarisatrice de leur hinterland. Or, pour permettre à ces villes de jouer pleinement ces rôles, elles doivent être dotées d’un marché attractif, des infrastructures et équipement adéquats et d’une capacité d’encadrement politique et administratif du monde rural. Cependant, son étude n’aborde pas les questions actuelles comme les conflits de compétences qui caractérisent les relations villes et campagnes que nous comptons élargir dans le cadre de notre étude.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE
Introduction
Chapitre I : présentation du cadre de l’étude
Chapitre II : Evolution démographique et expansion spatiale de la ville de Nioro
Chapitre III : Desserte et Niveau d’équipement de la ville de Nioro
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE
Introduction
Chapitre I : Economie urbaine
Chapitre II : Zone d’influence de Nioro
Chapitre III : Nioro face aux défis du développement
Conclusion partielle
Conclusion générale
ANNEXE
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES CARTES
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES ENCADRES
BIBLIOGRAPHIE

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