ROLE DES PETITES VILLES DANS LES STRATEGIES D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

Aménagement

    Bien que l’action d’aménager est très ancienne et qu’elle est liée à la présence de l’homme sur la terre qui a cherché toujours à s’adapter à son milieu, de transformer l’espace qu’il occupe, l’aménagement du territoire est très récent dans son acceptation récente, il remonte aux années 1930 avec les travaux de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR). (1932) et la Tennessee Valley Authority (TVA). (1933) ; tandis que les grands travaux d’irrigation remontent à l’Antiquité. Mais ce sont surtout les années 1960 qui donnent naissance à l’aménagement avec la mise en place de grands travaux, de vastes programmes et la création d’institutions appropriées. Les collectivités ont été amenées souvent à agir sur les espaces qu’elles occupent ; conquête de terres, bonification, aménagements hydro-agricoles, construction de routes, de ponts et de viaducs… On peut citer les Pharaons, l’empire romain, les bastides du Moyen âge, les cils de l’Andalousie musulmane, les travaux hydro-agricoles dans les oasis… On en trouve les traces de l’aménagement dans la plupart des civilisations du monde méditerranéen, africain, indochinois, indou ou latino-américain. On a affaire ici à des aménagements spontanés menés par les différentes collectivités pour s’adapter à leurs espaces et les maîtriser. Dans le sens moderne, l’aménagement est l’action programmée de grande envergure menée souvent par le pouvoir sur son territoire qui consiste à modifier, rectifier, corriger, adapter et transformer un espace donné en vue d’un objectif déterminé. Aménager une salle, un bureau, une chambre, une ville ou une région…. L’aménagement se définit toujours par rapport à un objectif bien clair. On n’aménage pas sans une finalité précise. L’aménagement correspond à une volonté, notamment collective, de corriger les déséquilibres d’un espace, local, régional, national voire suprarégional et s’appuie sur le volet appliqué de la géographie à côté des autres disciplines comme l’économie, la sociologie, le droit… Il suppose une conception globale de l’ensemble d’un territoire, une analyse à la fois rétrospective (bilan) et prospective (perspectives). C’est une véritable synergie des disciplines et des compétences comme la géographie, l’économie, la sociologie, l’urbanisme, le droit, le paysage, l’agroéconomie…. L’aménagement est transdisciplinaire ou du moins multidisciplinaire qui regroupe plusieurs savoirs faires. Il concerne aussi toutes les sphères de la collectivité qu’elle soit locale, régionale ou nationale : les différents départements, les ministères, les organismes spécialisés comme la DATAR en France ou la DGAT en Tunisie qui a pris la relève sur la DAT des années 1960-7046, l’aménagement est d’une certaine façon une projection de la société dans le futur, c’est la conception de la société de demain.

La question de l’intercommunalité

    Depuis les années 70, le Sénégal a commencé à adopter des politiques de décentralisation. En effet, l’un des objectifs de ces politiques était de réorganiser le territoire national qui présentait des inégalités spatiales. Ainsi la décentralisation au Sénégal est un modèle Français. A cet effet elle rencontre parfois des difficultés pour s’affirmer dans notre pays car la plupart des acteurs ne maitrisent pas son contenu. En outre, les populations à la base ne parviennent pas à exploiter les conventions admises par manque de niveau. Malgré ces difficultés, la décentralisation est un outil de libération car elle permet à l’individu de développer ses pensées et ses vœux et de la démocratie car elle a permis aux collectivités territoriales de s’administrer librement avec leur autonomie financière. En outre, à l’issue des deux premiers actes, l’acte III de la décentralisation a apporté quelques modifications dans l’administration territoriale. C’est par ces dernières que le pays est doté de deux collectivités territoriales à savoir les départements et les communes. Elle a entrainé la suppression des régions comme collectivités territoriales et a favorisé la communalisation intégrale. Par ce terme il faut, il faut comprendre le passage de toutes les communautés rurales à des communes. Et c’est dans cette perspective d’idées que l’inter- communalisation a pris de l’ampleur au Sénégal. La communalisation intégrale, a non seulement permis de supprimer les communautés rurales pour mettre en place des communes, mais aussi et surtout va leur ouvrir de nouvelles opportunités d’accéder aux financements des partenaires au développement. Elle devra donner une grande opportunité pour l’aménagement de l’espace rural. Les limites entre les communes seront à préciser pour éviter les conflits fonciers potentiels. En outre, la promotion de pôles urbains doit s’inscrire dans une stratégie globale et locale de la politique d’aménagement du territoire. Par ailleurs, le département de Kaolack fait partie parmi les collectivités territoriales qui sont victimes d’oubli et d’en quelque sorte de marginalisation. Il est constitué de onze communes rurales et une commune urbaine. Avec la pression démographique, la commune urbaine dépasse largement ses limites administratives. Elle se développe vers les communes rurales. Cependant cette situation d’extension spatiale dans le cas son développement n’a pas encore engendré de conflits territoriaux car d’après notre descente sur le terrain nous avons constaté que la commune de Ndoffane n’est pas directement liée aux autres communes, la ville est en principe entourée par ses villages rattachés et avec ces villages l’on note une très rare évolution. Néanmoins, la ville de Ndoffane s’étale dans deux sens :
 D’abord au nord-ouest la ville s’étend massivement vers le garage et prends la direction du fief communal de Keur Baka qui est situé à moins d’un kilomètre,
 Ensuite au Sud-ouest vers Keur Gallo, un village situé à moins d’un Kilomètres de Ndoffane et n’appartenant pas à la commune
Ces deux faits associés à la vitesse d’exécution de l’agrandissement de l’espace de la ville et le Projet d’Appui à la Promotion de l’Emploi des Jeunes et des Femmes (PAPEJF), implanté par le ministère de la jeunesse et de la construction citoyenne (MJECC) et financé par la Banque Africaine de Développement qui tend de plus en plus vers les terres de Keur Baka et ces populations interrogées sur la situation on la plupart du temps eu des réactions semblables :
 Concernant l’occupation spatiale progressives du projet du nombre d’habitants interrogés, pensent qui si toutes fois, leur dû leurs ai données la cohabitation sans problèmes ou conflits fonciers peut persister et si ce n’est pas le cas donc ils s’y opposeront farouchement. Toujours dans ce même sillage, les chefs de quartiers de Ndoffane interrogés et l’adjoint au maire ainsi que le chargé de la comptabilité de la mairie, l’information commune qui nous est livrée est que la commune n’a pas encore rencontré aucun litige foncier ou spatial concernant les communes voisines. Ils n’ont que des rapports amicaux, de fraternité, de voisinage et d’entraide.
 Pour ce qui est de l’extension spatiale de la ville du point de vue des habitations, les populations de la commune de Keur Baka sont carrément claires ou fermes sur leurs oppositions parce que leur commune est constituée essentiellement d’agriculteurs et d’éleveurs d’où l’importance de préserver leurs terres. Dans le cadre de l’intercommunalité, les différents acteurs des communes du département doivent renforcer leur synergie en vue de promouvoir le développement local. L’intercommunalité un outil de développement que les communes moins équipées doivent en profiter. Leur coopération basée sur l’implication de tous les acteurs concernés accroitre l’économie du département.

Les acteurs de l’aménagement de la ville

    L’organisation spatiale des villes secondaires est au centre des politiques de développement initiées par les différents acteurs du développement. Dans le cadre de l’aménagement du territoire, la ville est une priorité pour les décideurs car elle représente une dépression où toute la population de son hinterland converge pour accéder à certains services sociaux de base. De ce fait la ville apparait comme un endroit qui approvisionne son espace environnant dans tous les secteurs. C’est ainsi que ces centres urbains secondaires nécessitent des stratégies de planification urbaine en vue d’atténuer les inégalités spatiales notées au sein même des villes mais aussi dans son territoire départemental voire même national. Les acteurs désignent un « Ensemble des individus et institutions intervenant à l’échelon local dans un processus d’élaboration et de mise en œuvre d’un projet de développement. On distingue d’une part, les acteurs publics regroupant principalement les élus locaux (collectivités locales), les représentants des services déconcentrés de l’Etat (préfet, direction départementale ou régionale des Ministères) et les agents dépendants de structures publiques, qui assurent essentiellement un rôle d’organisation et d’aménagement ; et d’autre part, les acteurs non institutionnels regroupant en particulier les entreprises, les organismes socio-professionnels, les établissements de formation, les associations locales, qui assurent le rôle d’agent de développement dans les secteurs économiques, sociaux, culturels, éducatifs ». En plus, nous retrouvons ces mêmes acteurs dans la ville de Ndoffane. De ce fait il convient de préciser qu’il s’agit de deux catégories d’acteurs à savoir les acteurs institutionnels et les acteurs non institutionnels. Mais tous les deux œuvrent de bonnes actions pour répondre aux besoins des populations. D’après notre entretien avec l’adjoint au maire de la commune de Ndoffane l’acteur principal des projets d’aménagement est l’Etat avec les grandes réalisations dans la ville comme la mise en place du lycée, de deux collèges d’enseignement moyen, les institutions administratives et juridiques mais aussi les infrastructures routières. En outre, selon toujours l’adjoint au maire avec l’acte III de la décentralisation la puissance publique a transféré quelques domaines de compétences dont l’aménagement fait partie. C’est en ce sens que la municipalité intervient dans plusieurs secteurs comme l’éducation maternelle et primaire, la santé, le foncier, le social etc. Ces acteurs sont aussi appuyés par les partenaires techniques de développement, les ONG comme et USAID qui évolue dans la santé, JICA (Japonais) dans l’éducation, des partenaires belges, français, allemands et Japonais qui œuvrent dans l’élevage et l’agriculture, les ressortissants de Ndoffane, les organismes de développement communautaire de base et la société civile sur le plan juridique et fonctionnement des institutions. Cependant la diversité des acteurs et de leurs compétences n’excluent pas une synergie entre ces derniers cars ils possèdent les mêmes visions. Leurs objectifs tournent autour d’un développement de la ville afin de jouer pleinement son rôle de ville intermédiaire. Autrement dit la ville de Ndoffane la capacité soit capable d’offrir à sa population urbaine et rurale des services de base de haut niveau pour endiguer la migration ou l’exode rural vers les autres villes. Malgré ces multitudes d’acteurs, la ville de Ndoffane fait partie les villes les plus souffrantes et les plus attardées de la région de Kaolack. En effet, même si l’on sait que la ville a une position géographique bien propice ainsi qu’une bonne situation physique, il faut se souvenir que l’inondation constitue le principal problème dans la commune ; ainsi durant l’hivernage on assiste à la dégradation des routes liant la ville à son voisinage ainsi se pose le problème d’accessibilité des populations nécessiteuses. En outre, il faut savoir qu’il n’y a pas de réseau d’assainissement à Ndoffane jusqu’à nos jours et l’adjoint au maire nous l’a confirmé lors de notre entrevu. Concernant les problèmes d’inondation, il faut noter des impacts dans l’activité commerciale de la ville car durant l’hivernage le transport des charretiers pour écouler certains produits du marché central vers les villages rattachés et les communes environnantes est souvent menacé par les stagnations des eaux de pluie. En plus, les petits commerçants venant des villages environnants rencontrent ces mêmes difficultés. L’absence des infrastructures routières modernes dans la ville est aussi un inconvénient pour faire booster son économie. La ville est majoritairement reliée aux communes environnantes avec des anciennes pistes avec des distances très importantes. Toutes ces contraintes sont des défis que les différents acteurs de la ville doivent relever pour mieux pousser la ville de Ndoffane vers le développement pour qu’elle puisse participer à la compétitivité et la viabilité national mais aussi de pouvoir garder de manière pérenne son statut de « ville animatrice » des toutes les communes rurales dépendant d’elle.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte et justification
II. Problématique de l’étude
1. Cadre théorique
2. Discussion des concepts
a. La Ville
b. Villes secondaires
c. Aménagement
d. Territoire
e. Aménagement du territoire
f. La commune
III. Cadre opératoire
IV. Méthodologie
a. Population-cible
a. L’échantillonnage
b. Instruments de collecte de données
c. Traitement des données
V. Revue documentaire
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE NDOFFANE
CHAPITRE I : CADRE PHYSIQUE
I. Situation
I. Historique de la commune
II. Le relief
III. Le climat
I. Les types de sols
CHAPITRE II : LE CADRE HUMAIN
I. La composition de la population par quartiers et par villages rattachés
I. La répartition par sexe
II. La composition ethnique, religieuse et socio-professionnelle
a. Ethnies
b. Religion
b. Catégories socio-professionnelles
CHAPITRE III : L’ANALYSE DES SECTEURS D’ACTIVITES ET DES EQUIPEMENTS DE LA COMMUNE DE NDOFFANE
I. L’analyse des secteurs d’activités
a. L’agriculture
b. L’élevage
c. Le commerce
d. Le maraichage
e. L’artisanat
f. Transport
IV. Le niveau d’équipements de la commune de Ndoffane
a. Les infrastructures hydrauliques
b. Les infrastructures de santé
c. Les infrastructures scolaires
d. Equipements marchands
e. Les infrastructures sportives
f. Les infrastructures culturelles
DEUXIEME PARTIE : DYNAMIQUES SPATIALES ET ROLE DE LA VILLE DANS L’ANIMATION ET LA STUCTURATION DE L’ESPACE
CHAPITRE I : LES DYNAMIQUES SPATIALE DE LA VILLE
I. L’évolution spatiale de la ville jusqu’à 2000
I. L’évolution spatiale de la période de 2000 à 2009
I. L’évolution spatiale de 2010 à nos jours
CHAPITREII : ROLE DE LA VILLE DANS L’ANIMATION ET LA STRUCTURATION DE L’ESPACE
I. La polarisation du marché central de Ndoffane
I. La polarisation du lycée de Ndoffane
III. La polarisation du district sanitaire de Ndoffane
TROISIEME PARTIE : ENJEUX ET PERSPECTIVES D’AMENAGEMENT DE LA VILLE DE NDOFFANE
CHAPITRE I : LES ENJEUX D’AMENAGEMENT DE LA VILLE DE NDOFFANE 
I. Les enjeux et d’aménagement
a. Les enjeux fonciers
c. La question de l’intercommunalité
CHAPITRE II : LES PERSPECTIVES D’AMENAGEMENT ET DES PETITES VILLES
a. La santé
2. La promotion de l’économie locale
a. La promotion de l’agriculture et de l’élevage
b. La valorisation des produits et des pistes de production
c. La promotion de l’artisanat
3. La promotion de la bonne gouvernance
a. La promotion de la démocratie locale
b. L’appui des mouvements associatifs et activités culturelles
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *