Contexte et justification
Contexte
Le développement était devenu, après les indépendances, le défi majeur des Etats africains. Cause pour laquelle ils ont systématiquement pratiqué une centralisation administrative et financière destinée à renforcer leur autorité et leur capacité d’intervention et, partagée par les organisations de coopération et d’assistance au développement. Pour un tel défi, ils ont intégré l’aménagement du territoire dans les politiques publiques. Les premiers plans de développement au cours de la décennie 1960 témoignent de leurs préoccupations d’un développement équilibré du territoire au sein des Etats.
Cependant, lorsque plus tard les promesses de l’indépendance et celles de la centralisation politique, économique et surtout administrative ne sont pas réalisées, l’Afrique s’est vue d’avantage, enfoncée dans une crise multiforme sans précédent. Quelques temps après, dans un pays comme le Sénégal, cette politique d’aménagement du territoire a vu son domaine d’intervention s’élargir voire changer de nature. En effet, il ne s’agit plus de penser, seulement, une meilleure répartition spatiale des hommes et des activités dans un contexte de croissance mais plutôt d’organiser l’intervention publique de sorte qu’elle induise un développement économique et social. Le centralisme étatique s’avère alors inefficace. Et ce constat d’échec a engendré des changements de centres d’intérêts aussi bien du coté des bailleurs de fonds que de la communauté scientifique par rapport à la problématique générale du développement.
A partir de cette époque, le retour aux acteurs de base a donné naissance à ce qui est communément appelé « le développement local ». Une nouvelle approche du développement qui est devenue une conditionnalité de l’aide au développement et a engendré, dans la plupart des pays du Sahel et particulièrement au Sénégal, des politiques de décentralisation jugées nécessaires pour atteindre le bien-être des populations. En effet, le Sénégal est l’un des pays de l’Afrique de l’Ouest qui se sont précocement engagés dans la voie de la décentralisation initiée réellement en 1972 avec la création des communautés rurales pour être réellement adoptée en février 1996 avec la loi sur la régionalisation. Cette décentralisation est censée réduire les inégalités sociales et lutter plus efficacement contre la pauvreté dans toutes ses dimensions. Désormais, l’Etat n’est plus le seul acteur de l’aménagement du territoire. Les collectivités locales, les populations, les Organisations Non Gouvernementales (ONG), et les organismes déconcentrés de l’Etat se sont engagés avec une nouvelle conception des politiques de développement surtout en milieu rural qui se trouve être le « développement local ». Il est défini comme « un processus de développement qui repose sur une démarche de mobilisation des acteurs d’une zone géographique donnée désireux de prendre en charge leur avenir autour de projets communs ».
Ainsi, dans la communauté rurale de Palmarin, les populations se sont organisées de façon formelle ou informelle. Elles cherchent à améliorer leurs conditions de vie, à participer au développement de leur localité et sont ainsi, les interlocuteurs incontournables des élus locaux. La société civile s’affirme ainsi à travers une grande diversité d’organisations d’activités de développement. Ces acteurs revendiquent, de plus en plus, leur rôle et droit et la nécessité de ne plus faire pour eux mais avec eux. Leur participation effective demeure ainsi, une condition sine qua non pour la légitimité, la viabilité, la réussite et la pérennité des projets locaux de développement.
Cependant, cette profonde motivation des populations dans cette collectivité est handicapée par la faiblesse de la consultation populaire dans l’exercice des compétences transférées, le manque de clarté dans la définition des attributs et des compétences, et l’absence de transfert réel des services et moyens financiers réduisant les capacités d’intervention du Conseil Rural. Les difficultés qui entravent les actions de développement y sont, également, liées au déficit des compétences des commissions techniques susceptibles de faciliter la mise en œuvre efficace des opérations au sein de la communauté rurale. Ce manque de compétence s’explique, en grande partie, par des ressources humaines très limitées, un déficit de formation et d’information et de mauvaises méthodes de gestion. Dans beaucoup de secteurs, les acteurs se préoccupent du désengagement de l’Etat qui n’a pas laissé de substituts pour le relayer dans les actions traditionnelles de financement local.
CARACTERISTIQUES GEOGRAPHIQUES
La communauté rurale de Palmarin se situe dans le département de Fatick, précisément à l’extrême sud de l’arrondissement de Fimela (carte n°1). Elle s’étend sur une superficie de 77 km2 et est limitée au nord par la communauté rurale de Fimela sa seule limite continentale, à l’Ouest par l’océan atlantique qui longe toute sa partie occidentale, au sud et à l’est par le bras de mer du Saloum (le bolong) qui la sépare de l’arrondissement de Niodior. Elle compte cinq villages officiels : Ngallou, Séssène, Ngueth, Ngounoumane et Diakhanor qui abrite le seul hameau existant (Djiffer). Ces villages sont alignés sur le même axe à proximité de la mer (carte n°2). Cette position spatiale des villages s’explique, d’une part, par l’attachement culturel des populations à la mer.
Le cadre physique
Le relief
Palmarin constitue une zone topographiquement basse. Son altitude générale ne dépasse pas les 10 mètres. Les altitudes caractérisant le rivage peuvent même être inférieures au zéro marin de référence. Il s’agit de dépressions plus ou moins marquées au Sud-est dans la zone de bolong. Ces dépressions se situent en contrebas des plaines sableuses des parties centre et Ouest de la communauté rurale.
Le climat
Il est le plus doux de l’arrondissement de Fimela avec une température moyenne de 28°C. Les pics sont de 16°C en janvier et de 38°C en Juin. Ce qui s’explique de par sa situation géographique qui lui confère un caractère de presqu’île. Mais comme partout au Sénégal, Palmarin connaît généralement deux saisons :
La saison sèche qui dure huit (8) à neuf (9) mois. Elle est dominée par l’alizé maritime du fait de la proximité de l’océan. Ce vent est le résultat des flux issus de l’anticyclone des Açores et est responsable des températures basses durant cette saison. Cette saison connaît également des flux d’alizé continental issus de l’anticyclone Saharo-Libyen qui sont à l’origine des températures élevées au courant des mois d’avril et Mai.
La saison des pluies dure trois (3) à quatre (4) mois. Elle est caractérisée par l’arrivée des flux issus de l’anticyclone de Sainte Hélène. Cet anticyclone véhicule naturellement des flux d’alizé qui, après avoir traversé l’équateur géographique, changent de direction pour devenir des flux de mousson capables d’engendrer des précipitations. Ils se font sentir à Palmarin, généralement, de juillet à Octobre. Quant à la pluviométrie, elle dépend du climat qui détermine les deux saisons citées ci-dessus avec parfois une installation tardive de la saison pluvieuse. Cette installation tardive fait que les précipitations sont très faibles. Ainsi, les données que nous présentons, sont assimilées à celles de tout l’arrondissement de Fimela où est localisé le poste officiel distant de près de vingt (20) kilomètres.
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Table des matières
Introduction générale
Problématique
Méthodologie
Première Partie : Présentation de la Communauté Rurale de Palmarin
Chapitre I : Caractéristiques géographiques
Chapitre II : Dynamisme économique
Deuxième partie : Contexte territorial et Rôle des ONG
Chapitre I : Contexte territorial
Chapitre II : Rôle des Organisations Non Gouvernementales ONG
Troisième Partie : Les réalisations des ONG
Chapitre I : Les projets mis œuvre par les ONG
Chapitre II : Contraintes et Perspectives
Conclusion Générale