La vaccination en France
a. Adhésion : D’après le Baromètre Santé réalisé en 2017 par Santé Publique France (qui réunit InVS, Inpes et Eprus depuis 2016) auprès de 6.335 personnes, 77.7% des interrogés sont favorables à la vaccination en général (1). En 2016, au moins 70 % des enfants recevaient déjà les 10 injections devenues obligatoires depuis janvier 2018 (1). Cependant, 40% des interrogés ont déclaré être hostiles à certains vaccins et un accroissement préoccupant d’opinions défavorables à toute vaccination a été constaté depuis les années 2000, alimenté par la répétition des scandales médiatiques : l’affaire Médiator, les prothèses PIP, les pilules de 3ème et 4ème génération, le Levothyrox, la campagne vaccinale contre la grippe A/H1N1… (1) (2) (3). La nouvelle loi vaccinale, bien que scientifiquement recevable et approuvée par la Haute Autorité de Santé, émerge dans une période critique où la population semble parfois sceptique quant à la neutralité des professionnels de santé et des systèmes politico-économiques, régulièrement accusés de collaborer à l’enrichissement des sociétés pharmaceutiques au prix de leur santé et de leur portefeuille (4) (5).
b. Epidémiologie : Alors que pour éradiquer une maladie le seuil de vaccination doit dépasser 95 %, en France ce taux se situe, selon les vaccins, entre 70 et 99 % (6). Le vaccin contre la Diphtérie, le Tétanos et la Poliomyélite, présente un taux de couverture avoisinant les 99% en primo-vaccination, stable depuis des décennies. Les rappels qui ne couvraient que 91% des enfants jusqu’en 2013 ont aujourd’hui atteints 96%. Depuis 2015, les vaccins contre Haemophilus Influenzae et Coqueluche, fréquemment combinés au vaccin contre DTP, ont atteint le seuil de couverture de 95%. Bien qu’en augmentation constante, les taux de couverture à 24 mois des vaccins contre Pneumocoque, Rougeole-Oreillons-Rubéole, Hépatite B et Méningocoque restent insuffisants pour obtenir le contrôle voire l’éradication de ces maladies (respectivement 91%, 90%, 80% et 70% en 2016) (6). Entre 2011 et 2017, 839 cas d’infections à Méningocoque C ont été recensés dont 108 décès, avec une incidence globalement stable chez les 1 – 24 ans (0,22 à 0,33 cas / 100.000 habitants) mais en augmentation chez les moins de 1 an et les plus de 25 ans (7). L’incidence des infections invasives à Pneumocoque (méningite, septicémie, pneumopathie avec bactériémie) a diminué de 22,5 à 17,5 cas / 100.000 habitants chez les nourrissons et de 10,8 à 7,1 cas / 100.000 habitants tous âges confondus, depuis l’introduction de son vaccin dans le calendrier vaccinal (8). De 2008 à 2016, il a été recensé 14.000 cas de rougeole dont 1.500 pneumopathies graves, 34 cas de complications neurologiques graves, 19 décès. L’incidence était restée stable pendant quatre ans mais a réaugmenté en 2017 avec plus de 500 cas recensés. La couverture vaccinale à 24 mois en 2016 était de 90.5% pour une dose et 78.8% pour les deux recommandées (9).
Actions en faveur de la vaccination
Depuis de nombreuses années, les Autorités Sanitaires œuvrent à améliorer l’adhésion à la vaccination en France. Pour ce faire, elles ont notamment tenté d’améliorer l’information du grand public par la diffusion de campagnes publicitaires et le développement de la communication via Internet, qui diffuse des informations produites par le Ministère de la Santé et ses agences sanitaires (10). Les professionnels de santé, ont accès à ces mêmes informations ainsi qu’à des Bulletins Epidémiologiques Hebdomadaires publiés par l’InVS et aux publications scientifiques, afin d’être eux-mêmes en mesure d’informer leur patientèle (11). Les ARS continuent de proposer des campagnes vaccinales, afin de répondre aux questionnements et de diffuser les informations et recommandations établies
Rôle des médecins généralistes dans la vaccination
La vaccination est au cœur de la pratique des médecins généralistes. Elle est présente dans un acte sur vingt (20). Ils jouent un rôle clé dans la vaccination de la population en France puisqu’ils réalisent environ 90 % des vaccins (21). Le Baromètre Santé, effectué par L’Inpes en 2017, révélait que les patients leur font confiance et qu’ils sont 81% à se tourner vers eux en cas de questionnements relatifs aux vaccins (1) (2). Plusieurs travaux ont d’ailleurs montré l’influence de leurs recommandations sur les comportements de vaccination de leurs patients (22) (23) (24) (25).
La loi vaccinale n° 2017-1836 du 30 décembre 2017
Article L3111-1 – art. 49 du Code de Santé Publique : « La politique de vaccination est élaborée par le ministre chargé de la santé qui fixe les conditions d’immunisation, énonce les recommandations nécessaires et rend public le calendrier des vaccinations après avis de la Haute Autorité de Santé » (29).
Article L3111-2 – art. 49 du Code de Santé Publique : « Les vaccinations suivantes sont obligatoires, sauf contre-indication médicale reconnue, dans des conditions d’âge déterminées par décret en Conseil d’Etat, pris après avis de la Haute Autorité de Santé : Antidiphtérique ; Antitétanique ; Antipoliomyélitique ; Contre la coqueluche ; Contre les infections invasives à Haemophilus Influenzae de type b ; Contre le virus de l’hépatite B ; Contre les infections invasives à Pneumocoque ; Contre le Méningocoque de sérogroupe C ; Contre la rougeole ; Contre les oreillons ; Contre la rubéole » (29).
Le questionnaire
Il comportait 24 questions, majoritairement fermées, à choix multiples, avec 2 questions ouvertes facultatives. Il abordait les caractéristiques des répondants, leurs opinions relatives à la vaccination en général et aux nouvelles obligations vaccinales (2 items), les retentissements de la nouvelle loi sur leur pratique (10 items), leurs connaissances sur la nouvelle loi (4 items), l’information reçue et leur opinion sur leur implication dans le Système de Soins (7 items). Les possibilités de réponse ont été rédigées à partir des éléments trouvés dans la revue de littérature, afin d’atteindre les objectifs et d’apporter un complément d’information. Le questionnaire a été rédigé sur la plateforme Google Forms et le lien envoyé par mail aux praticiens ayant donné leur accord lors du contact téléphonique préalable.
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Table des matières
1- INTRODUCTION
1.1 Généralités
1.2 La vaccination en France
a. Adhésion
b. Epidémiologie
1.3 Autorités sanitaires et vaccination
a. Actions en faveur de la vaccination
b. La loi vaccinale
1.4 Médecins généralistes et vaccination
a. Rôle des médecins généralistes dans la vaccination
b. Opinion des médecins
c. Difficultés relatives à la vaccination
1.5 Objectifs de l’étude
2- LA LOI VACCINALE, MISE AU POINT
2.1 La loi vaccinale n° 2017-1836 du 30 décembre 2017
2.2 Pour les patients
2.3 Pour les médecins
a. Dont un patient refuse un vaccin obligatoire
b. Qui refusent de prescrire ou d’exécuter un vaccin obligatoire
3- MATERIEL ET METHODES
3.1 Le choix du sujet
3.2 Le type d’étude
3.3 La population étudiée
3.4 Le questionnaire
3.5 Le recueil des données
3.6 L’analyse statistique
4- RESULTATS
4.1 Effectifs
4.2 Caractéristiques des répondants
4.3 Opinions des répondants
a. Opinions des praticiens concernant la vaccination en général
b. Opinions des praticiens concernant l’extension des obligations vaccinales à onze pathogènes
4.4 Retentissements de la loi vaccinale sur la pratique des médecins généralistes
a. Difficultés suscitées
b. Durée de la consultation
c. Gérer les oppositions et refus
• Fréquence d’opposition par vaccin
• Difficultés face au refus de vaccins obligatoires
• Craintes en cas de refus d’un vaccin obligatoire
• Attitude face au refus d’un vaccin obligatoire
d. Les patients et la loi vaccinale
• Opinion des patients
• Questionnements des patients
• Relation médecin-patient
• Couverture vaccinale
4.5 Evaluation des connaissances des médecins sur la loi vaccinale
a. Connaissances de la législation
b. Souhait de formation
4.6 Information et implication des médecins généralistes
a. Quand les médecins généralistes ont-ils été informés de la
nouvelle loi vaccinale ?
b. Comment les médecins généralistes ont-ils été informés de la
nouvelle loi vaccinale ?
c. Rôle des médecins généralistes
5- DISCUSSION
6- CONCLUSION
7- BIBLIOGRAPHIE
8- ANNEXES
ANNEXE I : Questionnaire
ANNEXE II : Lettre d’accompagnement des e-questionnaires
LISTE DES ABREVIATIONS
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