FACTEURS INFLUENCANT LA CROISSANCE DU POULET DE CHAIR
D’une manière générale, la croissance est le résultat d’un développement musculaire et osseux. Par ailleurs, la viande correspond à l’ensemble des muscles striés squelettiques de la carcasse ou chair musculaire. Le rendement en chair musculaire et leur qualité, sont étroitement liés au développement musculaire au cours des phases embryonnaires et néonatale (FAUCONNEAU, 1996).
Facteurs hormonaux et métaboliques
Il s’agit principalement de l’hormone de croissance, des hormones thyroïdiennes, des hormones sexuelles et des facteurs métaboliques.
Rôle de l’hormone de croissance ou hormone somatotrope
L’hormone de croissance ou Growth Hormone (GH) est secrétée par les cellules alpha de l’adénohypophyse ; elle est ,parmi tous les facteurs de croissance, la seule à stimuler la croissance longitudinale de l’os (KOLB, 1975). Son action est spécifique pour les cartilages de conjugaison qui s’hypertrophient considérablement. Mais cette action n’est pas directe car la GH agit sur la croissance postnatale en exerçant son action sur la production d’IGF‐1 (Insuline‐Like Growth Factor 1) par le foie (PELL et BATES, 1990). La GH présente avant tout une action anabolique avec stimulation de la synthèse protéique dans tous les organes. Elle intervient dans le métabolisme lipidique en mobilisant les acides gras et en fournissant une certaine quantité d’énergie utilisée pour la multiplication des chondrocytes (ISAKSSON et al, 1982 ; ISGAARD et al, 1986).
De plus, la GH influencerait la croissance musculaire postnatale en stimulant le recrutement et la prolifération des cellules satellites de poulet de chair, effets en grande partie relayés par les IGF (DUCLOS, WILKIE et GODDARD, 1991).
Rôle de l’hormone thyroïdienne
La plus volumineuse des glandes endocrines, la thyroïde produit deux hormones que sont la tétraïodothyronine ou Thyroxine ou T4 et la triiodothyronine ou T3. Pendant la période postnatale, la maturation et la différenciation osseuse restent dépendantes de la présence des hormones thyroïdiennes. Elles ont un effet direct sur la maturation des chondrocytes, indirect par l’intermédiaire de la GH dont elles augmentent la sécrétion et dont elles apparaissent potentialiser l’action au niveau des cartilages de conjugaison (KAYSER, 1970). De nombreuses données obtenues in vivo démontrent l’importance des hormones thyroïdiennes (triiodothyronine : T3 et thyroxine : T4) pour le développement postnatale du tissu musculaire (CASSAR MALEK, LISTRAT et PICARD, 1998). Il est établi en premier que ces hormones participent à la régulation de la croissance du muscle squelettique. L’action trophique de ces hormones en quantités physiologiques, s’explique par une augmentation du diamètre ainsi que du nombre des fibres musculaires chez le rat et le poulet (KING, 1987). L’augmentation du diamètre des fibres est liée à la stimulation de la synthèse protéique par des doses physiologiques de T3 et T4 (BROWN, 1966).
Rôle des hormones stéroïdiennes sexuelles
Les œstrogènes et les androgènes ont un effet stimulateur aussi bien sur la croissance musculaire que sur celle de l’os (SILBERBERG, 1971). L’action sur le squelette qui se traduit par une minéralisation de la trame protéique, est complémentaire de celle de la GH. A ces facteurs hormonaux s’associent des facteurs métaboliques dans la régulation de la croissance.
Facteurs métaboliques
Parmi les facteurs métaboliques, les minéraux et les vitamines sont d’une importance capitale. Trois vitamines exercent leur effet sur la croissance de l’os:
● la vitamine C Hydrosoluble, fournie par l’alimentation, participe chez la volaille, à la structure des cartilages, des os et de la peau ;
● la vitamine K intervient dans la calcification des os ;
● la vitamine D sous sa forme active 1,25 (OH)2D3 obtenue suite à une double hydroxylation dans le foie puis dans les reins, est apportée par l’alimentation ou synthétisé au niveau de la peau à partir du cholestérol, sous l’action des rayons ultraviolets du soleil ; elle agit sur l’os pour permettre la fixation du calcium ,mais son principal rôle est de stimuler l’absorption digestive du calcium. Sa synthèse chez certaines espèces animales dont les volailles est stimulée par l’hormone de croissance (GAREL, 1987).
● Les oligo‐éléments contribuent également pour une part importante dans l’édification osseuse (BEATTIE et AVENELL, 1992) ; les carences alimentaires en ces éléments entrainent des anomalies du squelette chez le poulet telles que la chondrodystrophie (Zn ou Mn) ou l’ostéoporose (Cu) (SCOTT et al., 1976 ; Sauveur, 1984 ; DE Groote, 1989 ; Leach et Lilburn, 1992).
Dans la pratique, les carences en ces éléments sont rares et la supplémentation en oligo‐éléments ne permet pas de diminuer l’incidence des anomalies des pattes qui ne semblent pas résulter de carence minérale (Nys, 2001). Toutefois, il a été démontré que le Mo (10 ou 100mg/kg) prévient la dyschondroplasie induite par la cystéine (Bai et al., 1994).
En plus de ces facteurs hormonaux et métaboliques, il existe d’autres facteurs liés à l’animal et à son environnement qui interviennent pour modifier la croissance des poulets de chair.
Facteurs intrinsèques
Ce sont les facteurs propres à l’animal à savoir l’âge, le sexe et la race qui sont en corrélation avec le génotype.
Influence de l’âge
La vitesse de croissance du poulet de chair varie en fonction de l’âge. En effet, les poulets de chair présentent une croissance accélérée entre 0 et 6 semaines grâce aux synthèses protéiques avec une bonne conversion alimentaire. Après cet âge, la croissance devient plus lente et plus coûteuse en énergie alimentaire (Mollereau et al., 1987).
Influence du sexe
Les mâles croissent plus rapidement que les femelles (Mollereau et al., 1987). Ceci s’explique certainement par l’action favorisante des androgènes sur la croissance, mais en plus les mâles apprennent à consommer plus rapidement les aliments que les femelles (INRA, 1989). Par contre, ces dernières ont une aptitude à déposer plus le gras que les mâles (Bougon et al., 1976).
Influence des facteurs génétiques
GIODANI cité par ENEDE (2005), en faisant une comparaison de trois souches de poules commerciales à savoir Cobb 500, Ross 208 et Ross 308, a montré qu’il y a des différences non négligeables de poids à 8 semaines d’âge. Cela témoigne de l’influence des facteurs génétiques et plus précisément des gènes sur la croissance du poulet de chair.
A ces facteurs intrinsèques, viennent s’ajouter des facteurs physiques, sanitaires, environnementaux et alimentaires, c’est‐à‐dire des facteurs extrinsèques.
Facteurs extrinsèques
Facteurs physiques
Ils sont constitués par le transport, la vaccination, une forte densité et des bruits brusques qui engendrent le stress des animaux. Ces facteurs peuvent entrainer à la longue l’épuisement et un effet immunodépresseur des animaux qui y sont exposés, la conséquence étant une diminution de l’ingestion alimentaire et par conséquent une baisse de la croissance (Blood et Henderson, 1976). En effet, en transportant des poulets de chair en croissance finition d’un bâtiment à l’autre, Tanko (1995) a observé une diminution significative de la consommation alimentaire liée au stress.
Facteurs sanitaires
Ce sont des pathologies d’origine parasitaire ou infectieuse de loin plus agressives, responsables de mortalités ou de retard de croissance dans les élevages (Lapo, 2003). Suivant la virulence des germes, la pression d’infestation parasitaire et l’état de réceptivité des sujets, l’affection peut se traduire par un simple retard de croissance ou la mort par suite de l’expression des signes cliniques.
Facteurs environnementaux
Il s’agit des facteurs d’ambiance qui peuvent compromettre la croissance ;ce sont principalement la température ambiante et la densité .
Température ambiante
Chez les volailles en croissance, la température ambiante peut modifier en même temps la vitesse de croissance, la consommation alimentaire et l’état d’engraissement des oiseaux. Une température supérieure à 25°C compromet la prise de poids par réduction de la consommation alimentaire (Kolb, 1975) ; ceci est d’autant plus marqué lorsque la température passe de 32°C à 36°C : il y a une diminution de l’ingéré alimentaire d’environ 4,2g/adulte/jour (Sanofi Santé Animale, 1996) ce qui évidemment entraine une chute de production (Diaw 1992). En climat chaud et hygrométrie élevée, les performances des animaux sont inférieures à celles des animaux en climat chaud et hygrométrie modérée.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : FACTEURS INFLUENCANT LA CROISSANCE DU POULET DE CHAIR
I-1-Facteurs hormonaux et métaboliques
I-1-1 Rôle de l’hormone de croissance ou hormone somatotrope
I-1-2 Rôle de l’hormone thyroïdienne
I-1-3 Rôle des hormones stéroïdiennes sexuelles
I-1-4 Facteurs métaboliques
I-2-Facteurs intrinsèques
I-2-1-Influence de l’âge
I-2-2-Influence du sexe
I-2-3-Influence des facteurs génétiques
I-3-Facteurs extrinsèques
I-3-1 Facteurs physiques
I-3-2-Facteurs sanitaires
I-3-3-Facteurs environnementaux
I-3-3-1 Température ambiante
I-3-3-2-Densité
I-3-4-Facteurs alimentaires
I-3-4-1-Besoins alimentaires du poulet
Chapitre II-Caractéristiques du soja et des feuilles de Moringa .oleifera
II-1-Caractéristiques du soja
II-1-1- Origine et caractéristiques botaniques
II-1-2-Utilisations
II-1-2-1-Exploitation et Usage industriels
II-1-2 -2- Utilisation en alimentation animale
II-2-Caractéristiques des feuilles de Moringa oléifèra
II-2-1-Origine et étude ethnobotanique de M .Oleifera
II-2-2 Utilisations médicinales et industrielles de M.Oleifra
II-2-3-Les feuilles de Moringa oleifera
II-2-3-1-Valeur nutritive des feuilles M .Oleifera
II-2-3-2- Facteurs Antinutritionnel des Feuilles de Moringa Oleifera
II-2-3-3-Utilisation des feuilles de Moringa oleifera en alimentation animale
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1 MATERIEL
I.1.1 Site et période de travail
I.1.2 Matières premières utilisées pour les rations alimentaires
I.1.3 Matériel animal
I.1.4 Matériel d’élevage et de contrôle de performance
I.1.5 Matériel de fabrication des rations alimentaires
I.2 METHODES
I.2.1 Conduite d’élevage
I.2.1.1 Préparation du bâtiment d’élevage
I.2.1.2 Fabrication et formulation des rations alimentaires
I.2.1.3 Réception et installation des poussins
I.2.1.4 .Repartions des poussins
I.2.1.5 Prophylaxie
I-2-1-6. Alimentation des oiseaux
I.2.2 Collecte des données
I.2.2.1 La consommation alimentaire et d’eau
I.2.2.2 L’évolution pondérale
I-2-2-3-Les mortalités
I.2.3 Evaluation des performances de croissance
I.2.3.1 La consommation alimentaire et d’eau
I.2.3.2 Le Gain Moyen Quotidien (GMQ)
I.2.3.4 Le Rendement carcasse (RC)
2.3.5 Le Taux de mortalité
I.2.4 Analyse économique
I.2.5 Analyse statistique des résultats
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
II.1 RESULTATS
II.1.1 Les performances de croissance
II.1.1.1 La consommation d’aliments
II.1.1.2 La consommation d’eau
II.1.1.3 L’évolution pondérale
II.1.1.4 Gain Moyen Quotidien
II.1.1.5 Indice de Consommation
II.1.1.6 Caractéristiques de la carcasse
II.1.1.7 Taux de Mortalité
II.1.2 Résultats de l’analyse économique
II.1.2.1 Estimation du coût de production
II.1.2.2 Recettes
II.2 DISCUSSION
II-2-1-Effets de la substitution sur les performances croissance
II-2-1-1-Effets sur la consommation alimentaire et hydrique
II-.2-1 -2 Effets sur l’évolution pondérale et le GMQ
II.2.1.3. Effet sur l’Indice de Consommation
II-2-1-4 Effets sur les rendements et les caractéristiques de la carcasse
II.2.1.5 Effets sur la mortalité
II.2.2 Effets de la substitution sur la rentabilité économique
CONCLUSION GENERALE
SYNTHESES BIBLIOGRAPHIQUES