Rôle de l’éducateur/trice de l’enfance
Signes supposant une utilisation excessive
À la suite d’une utilisation excessive et non-adaptée à l’âge de l’enfant, différents signes peuvent être observés. En voici les principaux :
Un retard de langage
Une étude a été menée aux États-Unis concernant l’impact de la télévision chez les bébés.
Tisseron (2009) nous fait part des résultats obtenus :
Le résultat est que pour chaque heure par jour pendant laquelle un bébé regarde des DVD ou des vidéos, ses apprentissages en vocabulaire diminuent de six à huit mots par rapport aux enfants qui ne regardent pas ces programmes. …
Si les programmes dits « adaptés » n’ont pas plus d’effets positifs sur l’acquisition du langage que les autres, c’est qu’ils s’accompagnent d’une bande-son incapable d’adapter ses intonations à l’état psychologique du bébé.
Différents retards d’apprentissage
Selon Marie Winn, les effets qu’ont les écrans sur le développement de l’enfant sont plutôt indirects. Le problème n’est pas ce que fait l’enfant devant la télévision, mais plutôt ce qu’il ne fait pas. Le temps que l’enfant passe assis sur le canapé est tout le temps qu’il ne consacre pas à tous les apprentissages qu’il pourrait faire en manipulant, en explorant et en exploitant son environnement afin de faire diverses découvertes.
La personne interviewée confirme que l’enfant qui est tout le temps devant un écran et qui n’est pas en interaction avec les adultes perdra des opportunités d’apprendre. C’est pourquoi des retards peuvent apparaitre (communication personnelle [Entretien téléphonique],décembre 2016).
Par exemple, l’enfant qui reste assis sur le canapé devant un écran « manque d’air, d’activités sollicitant ses grands muscles, et finit par souffrir de carences en forces musculaires, en souplesse, en coordination, en plus de s’essouffler au moindre déplacement. » .
Des difficultés de socialisation
Des pédiatres se sont intéressés à l’effet des écrans sur le développement social de l’enfant et se sont positionnés sur la question :
Nous [les pédiatres] avons remarqué que les enfants qui regardent régulièrement la télévision développent des schémas bien précis de comportement : ils vont au devant des gens sans timidité ni réserve mais, par la suite, ils ne cherchent pas à établir un vrai contact interpersonnel. Ils ne parviennent pas à regarder quelqu’un dans les yeux tranquillement, sans le fixer ni faire de grimaces. Ils posent des questions superficielles, sans s’intéresser particulièrement aux réponses, et donnent des réponses superficielles ou stéréotypées aux questions qu’on leur pose. Ils ne développent pas d’intérêts profonds, éprouvent des émotions primaires et sont souvent insensibles; leur pensée procède de façon rapide et prévisible.
Tisseron (2013) ajoute que « les bébés les plus exposés à la télévision deviennent aussi «des enfants moins autonomes, moins persévérants et moins habiles socialement.»
Une attitude passive face à son environnement
Une étude a été menée concernant l’incidence du temps passé devant un écran avec le développement de l’enfant. Il en est ressorti que :
Chaque heure en surplus s’est traduite plus tard par une augmentation de 10% du risque d’être constitué en victime ou en « bouc émissaire » par les camarades de classe. Ce dernier résultat s’expliquerait par le fait que la fréquentation télévisuelle invite l’enfant à se constituer en spectateur du monde plutôt qu’en acteur de celui-ci.
Un sommeil perturbé
Bourcier (2010) explique que l’enfant de moins de 4 ans est incapable de distinguer la fiction de la réalité. Les images visionnées peuvent générer des peurs dont l’enfant parle peu. « Il croit à la réalité de la menace des monstres, des fantômes, des sorcières et autres créatures imaginaires. L’enfant qui se couche la tête pleine de fusils et de poursuites mortelles est habité par des émotions intenses et peut y réagir par des cauchemars » .
Tisseron (2009) ajoute :
Deux enfants sur trois rêvent de ce qu’ils ont vu à la télé et une fois sur quatre sous forme de cauchemars, fait remarquer Clerget. … La fatigue, l’irritabilité, le manque de concentration et des résultats scolaires en chute peuvent être le résultat d’un manque fréquent de sommeil.
Selon la personne interviewée, des signes peuvent nous faire supposer ce manque de sommeil. Ce sont des enfants plutôt nerveux et irritables (communication personnelle [Entretien téléphonique]).
Un surpoids
Le surpoids n’est pas une conséquence directe de l’utilisation excessive des TIC. La personne interviewée explique que, lorsque les enfants restent assis sur le canapé devant un écran, ce manque de mouvements et cette sédentarité expliquerait la prise de poids (communication personnelle [Entretien téléphonique], décembre 2016). Tisseron (2013) ajoute :
Au-delà de deux heures par jour, chaque heure de plus passée devant un téléviseur se traduit en effet, à l’âge de 10 ans, par une diminution de 9% de l’activité physique générale, une augmentation de 10% du grignotage et de 5% de l’indice de masse corporelle (IMC) qui mesure l’obésité.
Un déficit d’attention et de concentration
Une étude a été menée afin de déterminer l’influence du temps passé devant la télévision et des programmes inadaptés proposés aux enfants sur l’attention et la concentration de l’enfant. Il a été déterminé que :
Chaque heure qu’il passe quotidiennement devant la télévision avant 3 ans augmente de 9% ses chances d’avoir des problèmes d’attention à 7 ans. Un enfant qui regarde la télévision deux heures par jour avant 3 ans aurait donc, en moyenne, près de 20% de chance en plus de présenter des problèmes d’attention à 7 ans, comparé à un enfant qui n’a pas été exposé aux écrans de télévision dans ses premières années. …
Ce sont [généralement] les programmes télévisés inadaptés à l’enfant en bas âge qui peuvent avoir des répercussions négatives sur son attention.
Difficultés de gestion de l’ennui
La personne interviewée ajoute que les enfants qui se retrouvent souvent devant un écran ne savent plus comment s’occuper sans. Ils perdent leur créativité et n’arrivent plus à imaginer et créer quelque chose, un jeu et à pouvoir s’occuper seuls. La raison en serait que, lorsque l’enfant s’ennuie en dehors de l’institution, un écran lui est proposé et n’exerce ainsi pas sa capacité à rêver, s’ennuyer, imaginer ou créer un jeu ou une histoire (communication personnelle [Entretien téléphonique]).
Rôle de l’éducateur/trice de l’enfance
Définition de la profession d’EDE
Selon le PEC, L’éducateur-trice de l’enfance ES (EDE) est un-e spécialiste de l’accompagnement, du suivi et de l’éducation des enfants, inséré dans la dynamique actuelle du champ socio-éducatif et pédagogique. Il-elle est chargé-e, dans un lieu d’accueil collectif extra-familial, de l’encadrement socio-éducatif d’enfants confiés généralement par leurs parents.
L’EDE, par sa pratique réflexive, pense chacun des moments et chacune des actions éducatives proposées aux enfants dans la vie quotidienne. Il s’ajuste et mène une réflexion pour chaque situation problématique dans le but de garantir une sécurité pour l’enfant, une qualité de présence et de favoriser le bon développement de chaque enfant selon son rythme.
Il travaille également en collaboration avec les parents dans le but de créer un partenariat afin d’assurer une continuité entre la maison de l’enfant et la structure d’accueil, ainsi que de garantir une prise en charge adaptée et ajustée aux besoins de chacun.
L’éducateur de l’enfance travaille également en équipe afin d’assurer une continuité des actions pédagogiques instaurées dans l’institution et un soutien en cas de difficultés rencontrées par l’un ou l’autre membre de l’équipe.
L’éducateur peut faire appel à différents professionnels dans le but de garantir un bon développement et une bonne santé de l’enfant. Ces organismes externes peuvent être appelés par les professionnels ou par les parents. L’EDE a la possibilité d’orienter les parents vers les professionnels concernés ou de les contacter directement.
Observer et utiliser la pratique réflexive
Selon le processus 3 du PEC, « l’EDE observe toute situation individuelle ou de groupe pour fonder son action éducative. Il-elle partage ses observations avec les enfants, les parents et les autres membres de l’équipe éducative. » .
Tout d’abord, l’EDE observe chaque enfant dans son individualité et exploite ses connaissances sur le développement de l’enfant afin d’ajuster son action éducative. Le but de l’observation est « de mieux connaître l’enfant afin d’adapter nos intervention de manière à répondre à ses besoins et à favoriser son développement harmonieux ». Ces observations peuvent servir à déterminer si le développement de l’enfant observé correspond au développement dit « normal » d’un enfant du même âge.
L’observation peut également être utilisée en cas de situation problématique en lien avec le groupe d’enfants, un moment dans la journée ou lors d’un questionnement d’équipe. Elle est un outil indispensable lorsque nous étudions et réfléchissons à une problématique afin d’observer une évolution, de pouvoir transmettre les résultats à l’équipe, aux parents ou à différents réseaux. Pour qu’elles soient de qualité, il est nécessaire que les informations référées soient objectives et précises.
Dans l’observation d’enfants dont les professionnels auraient des doutes quant à leur rapport aux écrans, l’éducateur observera leur comportement en fonction des signes qui leur laisserait supposer un usage inadéquat des médias numériques. Un suivi peut être mis en place pour vérifier l’évolution de la situation afin de déterminer les suites à donner en fonction des résultats obtenus.
Accueillir l’enfant dans son individualité
Selon les processus 1 et 2 du PEC, L’EDE doit entendre, comprendre et répondre aux comportements, aux interpellations et aux émotions de l’enfant. Il-elle sait développer une relation différenciée qui s’ajuste à chaque enfant, tenant compte de l’âge, des particularités de chacun et des circonstances de la vie quotidienne. … L’EDE encourage et valorise la tendance naturelle des enfants à la rencontre avec les autres, le partage, l’échange des connaissances et l’exploration. Il-elle soutient l’enfant dans le développement et l’acquisition de ses compétences selon son rythme propre et dans son intégration sociale.
Le travail quotidien des éducateurs s’organise autour des enfants. Le bien-être et la santé des enfants accueillis sont les priorités des professionnels, tout comme leur bon développement. L’EDE stimule et encourage l’enfant à grandir et devenir autonome. Son rôle est d’adapter l’environnement et son action éducative aux capacités de chacun afin que chaque enfant puisse apprendre à son rythme, tout en acceptant et encourageant l’enfant à travailler ses difficultés. Les professionnels de l’éducation de l’enfance créent un lien de confiance avec chacun d’eux en leur offrant un cadre et un environnement sécurisants. Les EDE s’inquiètent de la sécurité physique et affective de chacun et veille à leur bien-être. Ils sont à l’écoute et proposent leur soutien à chacun des enfants à tout moment de la journée.
Accompagner la parentalité
Selon le processus 7 du PEC, L’EDE développe une relation de partenariat avec les parents. Il-elle sait écouter, comprendre et décoder leurs demandes et identifie leurs besoins. Il-elle est un partenaire relais entre l’enfant et ses parents et suggère des pistes de compréhension et d’action. Il-elle aménage des espaces de rencontre qui tiennent compte des différences de sensibilité et d’appartenance culturelle.
Le premier contact qu’ont les professionnels avec la famille d’un enfant se passe lors d’un entretien d’information. Ces rencontres sont effectuées « à l’entrée de l’enfant dans la structure » . Pour des échanges plus spécifiques ou en cas de problématique, d’autres entretiens peuvent être proposés à tout moment de l’année soit par la famille, soit par l’équipe éducative. Ces entretiens d’aide sont réalisés « pour répondre aux besoins ou aux demandes ponctuelles » .
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Table des matières
1 Introduction
1.1 Cadre de recherche
1.2 Problématique
1.3 Cadre théorique et/ou contexte professionnel
1.4 Cadre d’analyse
2 Développement
2.1 Quelques chiffres
2.2 Signes supposant une utilisation excessive
2.3 Rôle de l’éducateur/trice de l’enfance
3 Conclusion
3.1 Résumé et synthèse des données traitées
3.2 Analyse et discussion des résultats obtenus
3.3 Limites du travail
3.4 Perspectives et pistes d’action professionnelle
3.5 Remarques finales
Bibliographie
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