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Ecologie du potamochère
La majeure partie des informations ont été acquises à partir d’observations réalisées sur les populations de P. larvatus d’Afrique du Sud [40, 41]. Le cycle de reproduction du potamochère est saisonnier. La maturité sexuelle est atteinte entre 16 et 20 mois chez les mâles et entre 17 et 22 mois chez les femelles [42]. La gestation dure environ 4 mois (de 110 à 120 jours), la femelle donne naissance à 3 ou 4 petits en moyenne [43].
En Afrique australe, la majorité des naissances a lieu au début de la saison des pluies. Des facteurs tels que la disponibilité alimentaire, la photopériode ou la température pourraient intervenir dans le déclenchement des chaleurs [7]. Comme chez d’autres espèces de Suidés sauvages, les possibilités de deux mises-bas par année existent dans les zones intertropicales bénéficiant de deux saisons de pluies [43].
Le potamochère possède un régime omnivore. Essentiellement nocturne, le potamochère passe souvent la journée à dormir dans sa bauge [7]. Le choix du régime est surtout basé sur la disponibilité alimentaire : suivant les saisons, il exploite une nourriture abondante et se tourne vers d’autres aliments, quand elle se fait plus rare [44]. Il cause de grands problèmes aux cultivateurs de maïs et de manioc, étant donné qu’il peut détruire un champ de culture en une seule nuit [8].
Peu d’études ont été menées sur le rôle écologique joué par le potamochère à Madagascar. Il y a été perçu comme un animal nuisible pour les espèces endémiques de faune et flore [45, 46, 8]. Cette hypothèse reste à confirmer et la chasse aux potamochères pourrait ainsi contribuer à limiter son impact sur d’autres espèces protégées.
Importance socio-économique du potamochère
Le commerce de viande de potamochère joue un complément non négligeable dans l’économie familiale pour un nombre important de ménages dans la région de Maroantsetra [8]. Cette situation s’est particulièrement accentuée à cause des effets de la PPA, dont les foyers ont décimé une partie très importante du cheptel porcin qui jouait un rôle socio-économique important pour affronter la période de soudure chez les populations rurales des zones riches en faune [7]. Cependant, le potamochère constitue un problème important pour les agriculteurs du fait de sa capacité à détruire les champs rapidement.
Peste porcine africaine
Généralités
La PPA ou African Swine Fever est une maladie infectieuse, contagieuse, hémorragique affectant les Suidés. Sa haute contagiosité qui lui a valu le terme de peste ainsi que la mortalité élevée qu’elle entraîne, lui donnent une importance considérable pour l’élevage porcin [47]. Elle est due à un virus à Acide Désoxyribonucléique (ADN) très résistant, appartenant à la nouvelle famille des Asfarviridae et au genre monospécifique Asfivirus [48]. Il s’agit de l’unique arbovirus à ADN connu. Le virus de la PPA peut se transmettre à travers deux types de cycles distincts : un cycle domestique impliquant les porcs domestiques, mais aussi un cycle sylvatique où le virus de la PPA infecte les Suidés sauvages ainsi que les tiques molles [49].
Distribution de la PPA
Distribution mondiale
La PPA a été identifiée pour la première fois en 1910 au Kenya, et s’est peu à peu répandue dans différentes régions du continent africain. Plusieurs pays africains ont été victimes de cette maladie dans les années 50 [50]. Elle a été plus récemment introduite dans les pays ouest africains : en Sénégal en 1959, en 1978 au Cameroun, en Côte d’Ivoire en 1996, au Bénin, Togo et Nigéria en 1997, et au Ghana et Burkina Faso pendant le début des années 2000 [51, 52].
Elle fait sa première apparition en dehors du continent africain au Portugal en 1957, puis s’étend en Europe et dans les Caraïbes [53]. Une réapparition de cette maladie a été rapportée au Portugal en 1960 et a touché l’Espagne [54] pour y persister jusqu’en 1993 et 1995 respectivement. En 2007 l’île Maurice a été touchée provoquant une épidémie importante [55]. Récemment, de nouveaux foyers ont été rapportés en Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan et Russie en 2007. La Pologne, la Lituanie et l’Estonie sont victimes de cette épidémie en 2008 [56], probablement à partir des charcuteries à base de viande de porc contaminées depuis l’Afrique de l’Est ou Madagascar [57].
Réservoirs naturels et espèces sensibles
Certains Suidés sauvages africains sont considérés comme les hôtes vertébrés naturels du virus de la PPA : ils peuvent être infectés sans exprimer de symptômes et constituent un réservoir pour le virus [59]. Ces hôtes vertébrés sont constitués par le phacochère (Phacochoerus africanus) et le potamochère (Potamochoerus porcus). Le virus a également isolé chez les hylochères (Hylochoerus meinerzhageni) mais n’a pas été redémontré depuis [60,61].
En Europe, lors des épizooties de PPA en Espagne, au Portugal et en Sardaigne, des porcs sauvages ou sangliers (Sus scrofa ferus) ont été retrouvés tués par l’infection [53, 62].
Les tiques molles (Argasidae) du genre Ornithodoros (espèces O.moubata et O. porcinus) sont les seuls réservoirs invertébrés du virus de la PPA connus en conditions naturelles [63].
Sources et transmissions du virus
Les Suidés domestiques ou sauvages infectés constituent les principales sources du virus. L’ensemble des tissus, sécrétions et excrétions des animaux infectés sont virulents, mais les niveaux de virus les plus élevés se rencontrent dans le sang.
La PPA se transmet lors de contacts directs entre animaux ou contacts avec des produits d’origine animale contaminés [64].
La transmission expérimentale du virus à partir d’un potamochère malade à un porc n’a été rapportée qu’une seule fois, l’inverse ne semble pas possible [60]. Des essais expérimentaux ont également démontré que la diffusion aérienne du virus en milieu ouvert est peu probable [65].
La transmission indirecte se fait à partir d’un environnement souillé, des eaux grasses, des déchets d’origine porcine mal cuits, des véhicules, des personnes et du matériel souillé, du fait de la résistance du virus dans le milieu extérieur [47,66].
La PPA se transmet à partir des tiques molles, d’un porc malade à un porc sain, d’un Suidé sauvage réservoir à ses congénères, ou encore d’un Suidé sauvage à un porc domestique [66] (Figure 4).
Signes cliniques et lésions
Chez les porcs domestiques, le taux de mortalité avoisine les 100% après le passage de la PPA. La PPA se manifeste sous différentes formes : aiguë, suraiguë et chroniques [67]. Les porcs infectés meurent rapidement lors de la forme aiguë, quelques animaux peuvent cependant parfois survivre à de telles épizooties, ils constitueront ainsi des porteurs chroniques pouvant infecter d’autres porcs sensibles [68].
La durée de l’incubation varie selon la voie d’inoculation et la souche mise en jeu, elle se situe entre 4 et 19 jours. La maladie est marquée par un syndrome fébrile (forte hyperthermie, diminution de l’appétit et abattement). Ces signes cliniques s’accompagnent de symptômes oculaires, cutanés, respiratoires, digestifs et nerveux (Figure 4). Des symptômes hémorragiques sont également observés : othématomes, hématémèse, purpura [66, 69] (Figure 4).
Les lésions macroscopiques observées sont inconstantes et non spécifiques, dominées par l’aspect hémorragique affectant les ganglions lymphatiques, le péricarde, la rate et le foie. Les reins et la vessie sont parsemés par des pétéchies. Les lésions de pneumonie, de péricardite, d’adénopathie et d’arthrite caractérisent les formes chroniques [11].
Sites d’étude
L’étude a été réalisée dans les zones où les potamochères sont présents, du fait de l’abondance de la couverture forestière. Après concertation avec des écologues du Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), des vétérinaires de la Direction des Services Vétérinaires (DSV), et des chercheurs du Foibem-pirenena momba ny Fikarohana ampiharina amin’ny Fampandrosoana ny eny Ambanivohitra-Département de Recherches Zootechniques Vétérinaires (FOFIFA-DRZV), les zones à priori les plus favorables pour l’existence d’une filière viande de potamochère sont le district de Moramanga, les régions Sofia-Diana, la région de Boeny, la région du Menabe et la région Atsimo-Andrefana.
District de Moramanga
La région Alaotra-Mangoro est composée de 5 districts y compris le district de Moramanga dans le Nord-est de Madagascar. Celui-ci est composé de 21 communes et s’étend sur 9396 km². Le district est caractérisé par l’importance en quantité et en qualité de forêts naturelles à endémisme élevé. La zone dispose de quatre types aires protégées : le Parc National de Mantadia incluant la réserve spéciale d’Andasibe, la Nouvelle Aire Protégée (NAP) de Maromiza, la NAP de Vohimana, et la forêt classée d’Ankeniheny. Le taux de couverture forestier est de 170000 hectares en 2005. Du Nord au Sud s’étendent d’importantes forêts qui forment le « corridor forestier ».
Le climat est de type chaud et tempéré. De fortes averses s’abattent toute l’année sur Moramanga. Même lors des mois les plus secs, les précipitations restent assez importantes.
L’élevage porcin est plus important dans les districts d’Anosibe An’Ala et de Moramanga, avec des proportions respectives de 26,9 % et de 24,4 % par rapport à la population dans la région Alaotra-Mangoro. Le nombre de cheptels porcins de la région représente 3,2 % du cheptel national, soit 16000 têtes [70].
Région Sofia
La région Sofia se trouve au Nord-ouest de Madagascar. Elle est divisée en deux sous-régions selon les paramètres physiques et agro-écologiques de la région : la zone des hauts plateaux du Nord et la zone basse du Nord-ouest. Le climat est de type sub-semi-humide caractérisé par deux saisons bien distinctes, sèche de mai à octobre et humide de novembre à avril.
Les couvertures forestières sont composées de forêts denses ombrophiles, de forêts denses à mousses, de forêts caducifoliées, de mangroves (de Port-Bergé à La Loza Antsohihy), de forêt très dégradées et de savanes. L’apparition de lambeaux forestiers est le résultat des feux de brousse incessants et des cultures sur brûlis.
L’élevage porcin est une activité marginale dans la région et le cheptel ne représente que 1,7 % du cheptel national. Toutefois, depuis quelques années, les collecteurs de bétails commencent à s’intéresser à la région. Le cheptel vif est envoyé vers les marchés des hauts plateaux à partir des marchés de Mampikony, de Mandritsara et de Bealanana. Les races exploitées restent toujours des races locales et les pratiques d’élevage sont souvent extensives [71].
Région Diana
La région de Diana se situe au Nord de Madagascar, dans l’ex province de Diégo-Suarez. Elle est subdivisée en cinq districts dont Antsiranana I ; le chef-lieu de région, Antsiranana II, Ambilobe, Ambanja et Nosy-Be. Nosy-Be renferme les plus importantes biodiversités marines et terrestres incluant des mangroves, des récifs coralliens, des îlots, des forêts sèches et humides et des végétations de transition.
On y rencontre une grande diversité de formations forestières, de la formation ombrophile à la formation xérophytique, des savanes et de la végétation des alluvions. Le climat est de type tropical sec qui se divise en une saison sèche assez marquée (mai à octobre) et une saison des pluies (novembre à avril), période de la mousson et des cyclones.
Aucune étude n’a encore montré l’abondance du potamochère dans la partie Nord-Ouest de Madagascar. Avec la prépondérance de la religion musulmane dans la région, l’élevage de porcs est moins développé que celui de caprins et d’ovins. L’élevage porcin occupe 2,4 % de la part nationale et le district d’Ambanja détient 91,7 % de l’effectif de la région [72].
Région Boeny
La Région Boeny se trouve dans la partie littorale Nord-Ouest de Madagascar. Elle est composée de six districts dont Mahajanga I comme chef-lieu de région, Mahajanga II au Nord, Soalala à l’extrême Sud-Ouest, Mitsinjo à l’Ouest, Marovoay au Centre-Sud et Ambato Boeny à l’Est.
La zone autour du Parc National de l’Ankarafantsika se situe au Nord-Ouest de la région de Boeny, dans le district de Marovoay. Situé à 454 km d’Antananarivo sur la route nationale 4, il est limité à l’Est par le fleuve de Mahajamba et à l’Ouest par le fleuve de Betsiboka. Il s’étend sur une superficie de 130026 hectares. Le climat est caractérisé par une saison humide et chaude de cinq mois (novembre à mars) et d’une saison fraîche et sèche de sept mois (avril à octobre). Depuis longtemps le parc a été soumis à diverses pressions anthropiques dont les feux tardifs, les collectes de ressources naturelles, la coupe de bois, la pêche au filet, le défrichement, la fabrication de charbon de bois et la chasse aux différents animaux en danger. La zone de l’aire protégée d’Ankarafantsika constitue un habitat idéal pour les potamochères et des enquêtes menées dans le cadre d’un projet FAO de lutte contre l’épidémie de la PPA ont confirmé une densité importante dans ces zones [73].
Le Lac Kinkony se trouve dans le district de Mitsinjo, classé parmi les NAP et nommé Complexe Zones Humides Mahavavy Kinkony depuis 2015. Cette NAP est gérée par une ONG de conservation, l’Asity.
Le cheptel porcin est relativement peu important par rapport au cheptel bovin avec 20.300 têtes de porcs, ce qui représente 1,6 % du total des effectifs porcins au niveau national. Ce sont les districts de Marovoay et d’Ambato Boeny qui composent plus de 60 % du cheptel dans la région. Vient ensuite le district de Mitsinjo avec 26 % [74]. Le mode d’élevage extensif domine, les porcs sont laissés en liberté à la recherche d’ordures ménagères ou d’autres détritus.
Région Menabe
La région Menabe se trouve à l’Ouest de Madagascar et est composée de cinq districts : Belo-Sur-Tsiribihina, Mahabo, Manja, Miandrivazo et Morondava, la capitale administrative. Elle s’étend sur une superficie de 46.121 km². Le climat est caractérisé par une saison chaude et sèche pour une grande partie de l’année et la saison des pluies commence vers la fin du mois de décembre et se termine à la fin du mois de mars.
Il a été supposé que cette région constitue un habitat favorable pour les potamochères au vu de sa disponibilité en eau et en nourriture [75, 76], notamment la présence de Strichnos spinosa, un arbuste fruitier de la famille des Loganiaceae dont la période de fructification s’étale de la mi-avril à la mi-août [77].
L’élevage porcin dans la région de Menabe représente 4,1 % de la population porcine nationale. Cette population porcine est répartie entre les différents districts de la façon suivante : 16,2% à Belo-Sur Tsiribihina, 24,8% à Mahabo, 8,0% à Manja, 17,7% à Miandrivazo, et 33,2% à Morondava [78]. Selon un rapport du Ministère de l’Elevage, la région dispose de 96.500 têtes de porcins en 2012[71].
Région Atsimo-Andrefana, autour du parc d’Isalo et Tuléar
Située dans la partie Sud-ouest de Madagascar, la région Atsimo-Andrefana se trouve dans l’ex-province de Tuléar. Elle est limitée au Nord par le fleuve de Mangoky, à l’Est par le massif ruiniforme d’Isalo et une partie de la région d’Anosy, au Sud par le fleuve de Menarandra et à l’Ouest par le Canal de Mozambique. Neuf districts composent la région : Toliara I, Toliara II, Morombe, Ampanihy Ouest, Ankazoabo Sud, Benenitra, Beroroha, Sakaraha et Betioky Sud.
Deux types de végétation peuvent être y rencontrés : les formations terrestres et les mangroves. Les formations terrestres composées de forêts denses sèches à une formation caractérisée par des fourrés à Didiéracées et Euphorbes, de forêts claires sclérophylles.
L’élevage porcin dans la région ne représente que 1,5 % du total du cheptel dans tout Madagascar avec 63.800 têtes de porcs en 2012 [71]. Quatre districts se partagent les plus de 15 % du cheptel dans les 9 districts de la région à savoir Ampanihy Ouest (21,7 %), Morombe (18,3 %), Toliara II (16,5 %) et Beroroha (15,7 %) [79].
Méthodologie
Une étude descriptive, d’observation et transversale a été menée.
Période et durée de l’étude
La bibliographie, la rédaction du protocole de recherche, la récolte des données sur le terrain et le traitement des données se sont déroulés d’avril 2015 à mars 2016.
Population d’étude
La population d’étude est représentée par deux types de populations : les acteurs de la filière viande de potamochère composés par les chasseurs, les bouchers et les collecteurs ; les éleveurs de porcins.
Critères d’inclusion et d’exclusion
Les personnes pratiquant la chasse ou le commerce de potamochère ainsi que les personnes élevant des porcs dans la zone d’étude ont été inclues dans l’étude.
Les personnes inaptes à répondre aux questionnaires ont été exclues de l’étude.
Unité d’analyse
Chaque personne interviewée représente une unité d’analyse. Les questionnaires très incomplets ont été exclus de l’analyse.
Unité d’échantillonnage
Cette unité a été représentée par les sites où se sont déroulées les enquêtes, dans les villages des chasseurs, éleveurs de porcs et marchés des différentes zones d’étude.
Taille d’échantillon
La taille d’échantillon a été définie pour chaque type d’acteurs : éleveurs de porcs, bouchers et collecteurs de potamochères (rassemblés dans une même catégorie) et chasseurs de potamochères.
N’ayant aucune information préalable sur les prévalences attendues pour les différentes caractéristiques étudiées, une prévalence attendue de 50% a été choisie car cette valeur maximise la taille d’échantillon. Un degré de précision de 10% et un degré de confiance de 95% (et donc un risque alpha d’erreur de 5%) ont été retenus. La taille totale des populations d’acteurs de la filière dans les zones d’étude a été estimée à 1000 pour les chasseurs de potamochères, 100 pour les bouchers/collecteurs de potamochères et 5000 pour les éleveurs de porcs. Cette estimation fait suite à des échanges avec des vétérinaires de la DSV et des chercheurs du FOFIFA/DRZV.
Caractéristiques des bouchers/collecteurs interviewés
Les bouchers/collecteurs interviewés ont été répartis dans les catégories d’âge suivantes : 8 (80%) avaient entre 20 et 40 ans et 2 (20%) avaient plus de 40 ans. Ils ont en moyenne 11 ans d’expérience (minimum 1, médiane 10, maximum 24) et la majorité d’entre eux, 8 (80%) étaient des bouchers de viande de potamochère et 2 (20%) des collecteurs.
La totalité (100%) des bouchers/collecteurs enquêtés exerçait une autre activité autre que la vente de viande de potamochère, 4 (40%) étaient des agriculteurs, (30%) étaient des bouchers de viande de porc et le reste boucher de viande bovine et collecteur de porcs (10% respectivement).
En raison de la faible taille d’échantillon aucune comparaison entre les zones d’étude n’a pas pu être faite.
Caractéristique des éleveurs interviewés
Les éleveurs recrutés ont été répartis dans les catégories d’âge suivantes : 46 (50%) ont plus de 40 ans, 45 (49%) ont entre 20 et 40 ans et un seul éleveur (1%) avait moins de 20 ans. La majorité des éleveurs pratiquaient l’élevage comme une source de revenu additionnel (59%), et 11% le considéraient comme une source de revenu principal. La plupart des éleveurs, 58 (61%) faisaient de l’engraissement et du naissage en même temps, 26 d’entre eux (27%) faisaient de l’engraissement et 11 (11%) faisaient du naissage. La race porcine locale était la plus exploitée, 41% des éleveurs l’utilisaient, ensuite venait la race mixte soit 34%, 20% des éleveurs exploitaient les races améliorées (largewhite, landrace) et 3% élevaient en même temps les races croisées. Chaque éleveur possédait en moyenne 7 porcs (minimum 0, médiane 4, maximum 33).
Importance de la filière viande de potamochère et description de son organisation spatio-temporelle
Présence des potamochères
La présence de potamochère autour du village a été signalée par 42 (56%) des 75 chasseurs ayant répondu à cette question. Cela correspondait à 27 (60%) des 45 fokontany dans lesquels des chasseurs ont été interviewés ayant une présence de potamochères autour des villages.
Trente-sept (58%) des 64 chasseurs ayant répondu à cette question considéraient qu’il y avait plus de potamochères qu’il y avait10 ans tandis que 13% considéraient qu’il y en avait autant et 30% qu’il y en avait moins.
Les potamochères s’approchaient à une distance minimale d’en moyenne 158 mètres (minimum 10, médiane 100, maximum 500) du village.
Lorsque des potamochères étaient présents autour des villages, la protection des cultures du village contre ces potamochères était systématique. La technique de protection la plus employée était la pose de câbles (23 sur 36 réponses soit 64%) suivie par les pièges en bois ou kotonas (12 sur 36 réponses soit 33%). La lance, les chiens et le fusil étaient moins employés (respectivement 19%, 14% et 6% des réponses). La clôture des cultures n’a été mentionnée que dans un village. Différences entre les deux zones sur : la présence de potamochère ; des mois de présence des potamochères autour du village ; de la distance minimale et du nombre de potamochère par rapport à il y a dix ans : Aucune différence significative n’a été observée sur la présence des potamochères autour du village dans les deux zones la valeur de p est de 0,344 après le test chi-carré, elle a été signalée par 62% des chasseurs (soit 23 sur 37 réponses) dans la partie NNO et 46% (soit 16 sur 35 réponses) dans la partie SSO (Tableau II).
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Table des matières
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I- Consommation de la viande de brousse dans le monde et à Madagascar
II- Risques sanitaires liés à l’exploitation de la viande de brousse
III- Systématique du potamochère
IV- Ecologie du potamochère
V- Importance socio-économique du potamochère
VI- Peste porcine africaine
VI.1- Généralités
VI.2- Distribution de la PPA
VI.2.1 – Distribution mondiale
VI.2.2 – Distribution à Madagascar
VI.3- Epidémiologie
VI.3.1- Réservoirs naturels et espèces sensibles
VI.3.2- Sources et transmissions du virus
VI.3.3- Signes cliniques et lésions
DEUXIEME PARITE : METHODES ET RESULTATS
I- METHODES
I.1 Sites d’étude
II.1.1 District de Moramanga
II.1.2 Région Sofia
II.1.3 Région Diana
II.1.4 Région Boeny
II.1.5 Région Menabe
II.1.6 Région Atsimo-Andrefana, autour du parc d’Isalo et Tuléar
I.2 Méthodologie
II.2.1 Période et durée de l’étude
II.2.2 Population d’étude
II.2.3 Critères d’inclusion et d’exclusion
II.2.4 Unité d’analyse
II.2.5 Unité d’échantillonnage
II.2.6 Taille d’échantillon
I.3 Collecte des données
I.3.1 Questionnaire pour les éleveurs de porcs
I.3.2 Questionnaire pour les bouchers/collecteurs de potamochères
I.3.3 Questionnaire pour les chasseurs de potamochères
I.4 Paramètres étudiés
I.5 Analyse des données
I.6 Limites de l’étude
I.7 Considérations éthiques
II- RESULTATS
II-1 Description de l’échantillon
II.1.1 Caractéristiques des chasseurs interviewés
II.1.2 Caractéristiques des bouchers/collecteurs interviewés
II.1.3 Caractéristique des éleveurs interviewés
II-2 Importance de la filière viande de potamochère et description de son organisation spatio-temporelle
II.2.1 Présence des potamochères
II.2.1.1 Selon les chasseurs
II.2.1.2 Selon les éleveurs
II.2.2 Modalités de la chasse au potamochère
II.2.2.1 Saisonnalité de la chasse
II.2.2.2 Lieux de chasse
II.2.2.3 Techniques de chasse
II.2.3 Importance de la filière viande de potamochère
II.2.3.1 Nombre de personnes concernées et raisons pour la chasse
II.2.3.2 Nombre de potamochères capturés
II.2.3.3 Nombre de potamochères vendus
II.2.3.4 Revenus générés par la vente de potamochères
II.2.4 Destination de la viande
II-3 Risques sanitaires liés à l’existence de la filière viande de potamochère et leurs déterminants éventuels
II.3.1 Maladies du potamochère
II.3.2 Risques sanitaires en lien avec la chasse, les modes de conservation et les modes de transports
II.3.3 Risques sanitaires en lien avec la consommation
II.3.3.1 Pratiques
II.3.3.2 Connaissances
II.3.3.3 Risques sanitaires en lien avec l’élevage de porc domestique
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
III- DISCUSSION
III.1 Réflexion sur la méthodologie
III.2 Taille échantillon
III.3 Importance de la filière et organisation spatio-temporelle
III.4 Importance de la filière viande de potamochère
III.5 Risques sanitaires liés à la filière
III.5.1 Cysticercose
III.5.2 PPA et autres maladies
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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