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MATERIELS UTILISES
Données utilisées
Les données que nous avons utilisées sont la carte administrative des communes de Moramanga, les surfaces couvertes des forêts estimées en 2000 et 2005 et le taux de déforestation entre la période 2000_2005 de chaque commune.
Logiciels
Pendant la réalisation de ce mémoire, nous avons utilisé le Microsoft Office Excel et le logiciel QGIS.
Excel est un tableur qui sert à construire des tableaux et des graphes. Il ne permet pas seulement de faire des calculs simples, mais il contient une multitude de fonctions et d’autres outils, d’analyse permettant des calculs des plus complexes. [18]
QGIS est un logiciel SIG (Système d’Information Géographique).Ce logiciel a été utilisé pour traiter ces données afin d’obtenir une carte des zones à risques.
RESULTATS ET DISCUSSIONS
Vulnérabilité à la déforestation:
La figure 4 ci-dessous nous résume la vulnérabilité des communes de Moramanga.
Causes de déforestation
Répartition de la population enquêtée
Sur un effectif de 28 personnes, des enquêtes ont été réalisées. La figure 5 ci-après donne la répartition des enquêtés selon leur sexe.
Dans la figure 5, on note que 21 de nos enquêtés sont des hommes et 7 des femmes.
Récapitulatif des causes de déforestation selon les enquêtés
Le tableau1 ci-dessous résume les causes de déforestation dans les communes de Moramanga. D’après ce tableau, nous remarquons que 26/28 des enquêtés (89,28%) pensent que l’énergie est la première cause de la déforestation des communes de Moramanga. Elle est destinée à la fabrication de charbon de bois et bois de chauffe. Du fait d’un rapide accroissement de la population locale (en 2009 la population dans les communes de Moramanga a été évaluée à 304175habitants, en 2015 le nombre de population a atteint 315 348), ce qui implique une augmentation d’une production en bois d’énergie et bois de chauffe. La production totale en bois d’énergie à Moramanga a atteint 439 544m3 en 2005[19].25/28 des enquêtés pensent que c’est l’agriculture par la pratique du tavy qui en est la deuxième cause. La plupart de la population surtout en milieu rural est encore rattachée à ses coutumes traditionnelles. Les habitants sont des agents de la déforestation : ils défrichent et brûlent la forêt pour ensemencer de petites parcelles de terres. Ces zones déboisées ont été converties en terres agricoles utilisées principalement pour les cultures de manioc, de maïs, d’ananas et surtout la plantation de riz sec. La foresterie et les mines sont aussi des causes non négligeables. L’exploitation forestière (licite ou illicite) exagérée détruit la forêt. Les produits de la forêt sont utilisés pour les bois de construction, bois d’œuvre et bois d’industries. Pour les mines, comme pour l’exploitation licite, la surface à exploiter détruit souvent une vaste étendue de forêt. Or, les zones reboisées n’arrivent pas à remplacer les forêts détruites. Outre que cela l’exploitation illicite, non contrôlée est aussi présente dans les communes de Moramanga et fait aussi de ravage.
Le tableau ci-dessous nous montre l’exploitation forestière.
Tableau 2: Production en bois de Construction, d’Œuvre et de service par type de forêt (source:USAID, (2006), Etude sur la consommation et la production en produits forestiers ligneux à Madagascar)
Pour ce qui est de la consommation de bois de COS, l’accroissement de la population et l’exportation sont les facteurs d’activation des marchés. La consommation de bois de COS a été estimée à 852 209m3 pour l’année 2005. Outre que cela selon les chiffres officiels des permis en cours 2004, la superficie totale exploitée était 3 060ha dans la CIREF Moramanga.
Facteurs favorisant la déforestation
Le tableau 3 nous montre que plusieurs facteurs contribuent à la déforestation du corridor forestier de Moramanga. Pour la démographie, le taux de croissance de la population dans cette zone a été galopant (en 2009, le nombre de population est 304 175, il a atteint 315 348 en 2015). Pourtant avec cette hausse, il est nécessaire d’étendre les terres agricoles afin de trouver leur nourriture et satisfaire leur besoin. D’où la conversion des forêts en terrains de culture.La migration en zone forestière a aussi augmenté à cause de la mauvaise gestion des terres agricoles qui rend ces dernières infertiles.
La pauvreté de la population est aussi un point fondamental qui entraine la déforestation. La fabrication de charbon de bois, une des principales activités de la population locale impliquant des coupes excessifs des bois, et surtout sa commercialisation est un moyen rapide pour trouver de l’argent. C’est pourquoi cette filière est très pratiquée par la population riveraine. En milieu rural la base de ses économies est l’agriculture (45 180 ha de superficie cultivables, source: Ministère de l’Agriculture, Monographie du district). Les zones forestières sont aménagées en terrains de culture. Les forêts qui se trouvent près des habitations humaines et loin de la route principale sont les plus touchés.
Pour ce qui est de la corruption, elle se voit surtout dans la fabrication de charbon. Exemple, le permis délivré n’a autorisé que deux hectares de surface boisée or sur le terrain c’est le contraire, la surface coupée a augmenté. Cela est due au fait que la personne qui est censée faire le contrôle sur terrain lui-même est corrompue. Aussi, les moyens d’intervention de l’administration sont insuffisants.
Etat des forêts
Evolution de la couverture forestière
Le tableau 4 nous montre les surfaces des forêts par commune en 2000 et 2005 et les taux annuels de régression. Les cases vides indiquent des données manquantes.
Tableau 4: Evolution de la couverture forestière par commune en 2000_2010 avec taux de déforestation (source: MINENEFT, 2007, Evolution de la couverture des forêts naturelles 1990_2000_2005)
Impacts de déforestation
L’impact de la déforestation au niveau local est la perte des services écologiques offerts par les forêts et les écosystèmes s’y rattachant. Selon les constats des populations environnantes (Tableau 6), la déforestation pourrait entrainer d’importants effets néfastes sur la population notamment du point de vue économique par exemple la perte des moyens de subsistances. L’abattage des forêts à Moramanga supprime les habitats naturels et menace les faunes présentes. La perte de forêt réduit également la disponibilité des ressources renouvelables telles que le bois, les plantes médicinales. Donc, la déforestation peut conduire à la réduction de la biodiversité.
A long terme, la déforestation peut avoir un impact plus étendu, ayant un effet sur le changement climatique. Ces changements sont plus difficiles à observer et anticiper que les effets locaux, car ils se déroulent sur une période plus longue et difficile à mesurer.
Les espèces végétales: Les plantes médicinales (exemple : Ambora), les bois de construction (Palissandre), les bois précieux (Pandanus), les bois dur (varongo) sont devenues rares.
Les espèces animales: puisque les forêts fournissent des habitats et protection pour quelques animaux comme les Lémuriens, la déforestation peut causer leur extinction.
Les sols: la déforestation favorise la dégradation du sol et les glissements de terrains. Ceux-ci sont dus à l’abondance des pluies dans cette zone. Aussi, la faute des racines d’arbres ne retient plus le sol.
L’eau : les forêts participent activement au cycle de l’eau. Leurs racines vont chercher l’eau à la profondeur et facilitent l’infiltration des pluies. Aujourd’hui, à cause de la déforestation, l’obtention de l’eau dans ce district est difficile. Les sources d’eau se tarissent.
L’homme: les forêts fournissent des emplois, par la déforestation il y a perte de service. Les sources de revenue sont donc perdues.
Capacité
La capacité est la combinaison de toutes les forces et de tous les moyens disponibles au sein d’une communauté, d’une société ou d’une organisation qui peuvent atteindre des objectifs fixés [20].
Dans les communes de Moramanga, il existe une reforestation au niveau des stations forestières. Comme dans les Aires Protégées sous la protection de MNP (Madagascar National Parks), VOI (Vondron’ Olona Ifotony) ou COBA (Communauté de Base) et d’autres associations comme Association Mitsinjo (Figure 6).
CALCUL D’INDICE DE VULNERABILITE
D’après toutes ces données obtenues, nous avons calculé l’indice de vulnérabilité des communes de Moramanga.
Selon les réponses des personnes enquêtées, la pondération s’est faite comme suit:
La pondération d’exposition et des impacts est exprimée entre 0 et 1.Pour la pondération égale à 1, 28/28 personnes ont dit oui. Pour la pondération égale à 0, 0/28 enquêtés ont répondu oui.
l’agriculture, 25 sur 28 enquêtés ont dit oui d’où 0,89;
la mine, 09 sur 28 enquêtés ont répondu oui d’où 0,32;
l’énergie, 26 sur 28 enquêtés ont dit oui d’où 0,92;
la foresterie, 19 sur 28 enquêtés ont répondu oui d’où 0,67;
la perte des forêts (plantes médicinales etc.), 28 sur 28 enquêtés ont dit oui d’où 1;
la perte des services écologiques offerts par les forêts, 24 sur 28 enquêtés ont dit oui d’où 0,85;
changement climatique, 11 sur 28 enquêtés ont dit oui d’où 0,39.
Quant à la pondération de la sensibilité, elle est égale à 1 car les forêts sont sensibles à cet aléa. Ceci est dû à la population qui est dépendante des forêts dans ce district.
Pour la pondération de la capacité, s’il existe une reforestation, elle est égale à 1 si non elle est égale à 0.
EX= 4 causes de déforestation
WEX=0,7 coefficient de pondération d’exposition à partir de la personne enquêtée SE= 1 sensibilité
WSE=1coefficient de pondération de sensibilité à partir de taux moyen annuel Donc IP= 2,23
IP= 2,23
WIP=0,74coefficient de pondération des impacts à partir de personne enquêtée CA= 2 Capacité
WCA= 1coefficient de pondération des capacités (degré de capacité)
Donc V= 2,09 or on a 5 enjeux
D’où l’indice de vulnérabilité est égal à 0,42.
Les communes de Moramanga sont moyennement vulnérables avec un indice égal à 0,42.
Carte des zones à risque
Taux de déforestation
A partir du tableau 4, le taux de déforestation par commune se présente sous forme d’un graphe (Figure 7).
Figure 7: Taux de déforestation par commune (source: Auteur, 2016)
Le taux de déforestation élevé se voit dans les communes d’Ambohimbary, Fierenana et Andaingo. Presque toutes les causes de déforestation y sont présentes. Ceux des communes Analasoa, Bembary, Andialaza, les données sont manquantes. Le taux de déforestation est quasi nul dans la commune Ambohidronono. Cela signifie que les forêts ne sont pas menacées (Taux de déforestation est égal 0 cf. Tableau 4).Comme le cas de la commune de Lakato, Ambatovola etc., le taux de déforestation est faible. L’exploitation minière et forestière est la principale cause qui menace les forêts, suivi des conversions des forêts en terres agricoles dans ces zones. Le taux de déforestation est à peu près égal à la moyenne comme dans le cas des communes Andasibe, Ampasimpotsy et Beforona. Quant à la commune d’Andasibe, elle est près des Aires Protégées donc on ne voit que les exploitations forestières illicites.
Disparition totale des forêts
D’après le tableau 8, après calcul, on obtient les surfaces des forêts perdues dans chaque commune et la durée prévue pour la disparition totale des forêts. Plus l’année prévue de disparition est élevée, plus le risque est faible.
Tableau 8: Durée prévue de disparition totale des forêts et les surfaces des forêts perdues des communes de Moramanga
Pour les communes à risque quasi nul, le taux de déforestation est zéro. La durée prévue de disparition totale des forêts est infinie. C’est le cas de la commune d’Ambohidronono.
Pour ce qui est des zones à risque faible, le taux de déforestation est faible avec une grande couverture forestière. La durée prévue de disparition des forêts est élevée. Par exemple, le cas de la commune Fierenana et Mandialaza etc.
Pour les communes à risque moyen, la durée prévue de disparition des forêts est à peu près égale à la moyenne comme le cas de la commune Beparasy.
Le risque est élevé (haut risque) dans le cas de la commune qui a une durée prévue de disparition des forêts faible comme la commune Andaingo, Antanandava etc.
RECOMMANDATIONS
Plusieurs propositions sont avancées:
La déforestation à Moramanga est due aux exploitations forestières, exploitations minières, énergies et aussi conversions des forêts en terres agricoles.
Face à ceux-là, en premier lieu, il est nécessaire de mettre en place de nouvelles Aires Protégées (AP). Dans ces dernières, le taux de déforestation est plus faible. Par exemple, dans l’Aire Protégée de Zahamena ce taux est égal à 0.01% par an pendant 2000_2005[21].En second lieu, pour les conversions des forêts en terres agricoles, il faut sensibiliser et former les collectivités locales en appliquant les nouvelles techniques agricoles et aménagements des plaines, de rizière; renforcer la responsabilité des VOI, des associations ;renforcer les capacités administratives: multiplier les agents forestiers. Pour ce qui est des énergies, des énergies alternatives puissent être proposées par exemple utilisation du biogaz. Le charbon est un moyen rapide pour trouver de l’argent, alors le développement d’activités alternatives financières pour les populations environnantes puisse être avancé. Aussi, les notions sur les forêts et la déforestation doivent être intégrées au programme scolaire au niveau de base car la plupart des populations locales ne connaît pas les impacts de déforestation. Et enfin, pour les exploitations minières et forestières, il est nécessaire de renforcer l’application de Dina en couplant avec des sensibilisations et de formation des collectivités locales sur les textes relatives à la législation forestière.
CONCLUSION
L’étude de l’évaluation des risques de la déforestation dans le district de Moramanga nous a permis de connaître la situation des forêts. Ces dernières ont été détruites à cause des exploitations massives. L’évolution de déforestation dépend de l’intensité et la fréquence des activités humaines sur le milieu. La surface des forêts diminue laissant à la place des terrains de cultures, des zones d’exploitation minière et forestière. Les forêts sont aussi utilisées pour la fabrication d’énergies.
Du fait de ces activités, Moramanga continue de connaître une perte annuelle importante de sa couverture forestière. Entre la période 2000_2005, ce taux a atteint 1,1% par an.
D’après le calcul et les informations obtenues à partir de l’enquête, les communes du district Moramanga sont moyennement vulnérables face à la déforestation. Son indice de vulnérabilité est 0,42.
En analysant les risques de déforestation avec leur taux et celle de couverture forestière, notons qu’en général les communes dans le district de Moramanga comme la commune Andaingo, Antanandava, etc le risque est élevé. Mais dans le cas de commune d’Ambohidronono, le risque est quasi nul. Face à ces dangers qui menacent les forêts à Moramanga et en vue de réduire les risques de la déforestation, il est essentiel de vulgariser les actions déjà existantes.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I: GENERALITES ET PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I.1.Généralités
I.1.1.Forêt
I.1.2.Déforestation
I.1.3.Risque
a. Définition
b. Risques liés à la déforestation
c. Analyse des risques
I.2.Présentation de la zone d’étude
I.2.1. Zone à étudier
CHAPITRE II: METHODOLOGIEET MATERIELS UTILISES
II.1. Méthode d’approche
II.1.1.Collecte des données
a. Recherche documentaire
b. Enquête sur terrain
II.1.2. Cartographie des zones à risques
a. Analyse des données
b. Analyse de vulnérabilité
c. Cartographie des zones à risques
II.2. Matériels utilisés
II.2.1. Données utilisées
II.2.2. Logiciels
CHAPITRE III: RESULTATS, DISCUSSIONS et RECOMMANDATIONS
III.1. Résultats et discussions
III. 1.1. Vulnérabilité à la déforestation
a. Causes de déforestation
Répartition de la population enquêtée
Récapitulatif des causes de déforestation selon les enquêtés
Facteurs favorisant la déforestation
b. Etat des forêts
Evolution de la couverture forestière
c. Impacts de déforestation
d. Enjeux de déforestation
e. Capacité
III. 1.2. Carte des zones à risques
a. Taux de déforestation
b. Disparition totale des forêts
c. Zones à risque
III.2. Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES
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