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Structures d’encadrement
Encadrement technique
Structures publiques
Dès 1960, l’Etat a institué des Centres Avicoles dans tout le pays afin d’initier les populations à l’aviculture moderne. La Société de Développement des Productions Animales (SODEPRA), créée en 1970 sous la forme de société d’Etat, a repris la gestion des Centres Avicoles par la mise à disposition des opérateurs, les intrants et l’appui- conseil nécessaire au développement de l’aviculture moderne. Elle intervenait dans les élevages indépendants non intégrés dans les structures d’encadrement privé. De plus par l’intervention des encadreurs qu’elle formait, la SODEPRA suivait l’application des techniques améliorées et les programmes de prophylaxie sanitaire.
A partir de 1982, la SODEPRA a contribué largement à l’augmentation de la production avicole moderne en mettant un accent particulier sur le développement des élevages à cycle court dans la zone forestière. Elle à été dissoute en 1994 et remplacée dans sa mission par l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER) qui n’a malheureusement pas su continuer cette mission. L’aviculture a donc été laissée à la charge des structures d’encadrement privé (IPRAVI, 2004).
Structures privées
A partir de 1976, les structures privées se sont installées progressivement pour suppléer l’Etat. Ces structures regroupent des firmes industrielles produisant poussins et aliments, des grossistes importateurs de produits vétérinaires et des vétérinaires cliniciens installés en clientèle privées. L’intervention de ses différents acteurs dans la filière se présente sous deux formes qui sont :
– L’encadrement libre qui se fait par des provendiers et par des distributeurs de produits vétérinaires. En effet chaque structure de production d’aliments possède une équipe d’encadrement technique qui est chargée de suivre ses clients. L’encadrement libre découle du souci de management et de la fidélisation de la clientèle et diffère d’un provendier à un autre. Parmi les entreprises de production d’aliments seulement deux ont embauché des vétérinaires. Ce sont la SIPRA depuis 1994 et le domaine de FOANI de 2001 à 2004. Quand aux vétérinaires grossistes-répartiteurs ou représentants de firmes pharmaceutiques, ils jouent un rôle de conseiller auprès de certains élevages qu’ils encadrent bénévolement dans le souci de promouvoir leurs produits.
– L’encadrement contractuel est initié par les vétérinaires cliniciens installés en clientèle privée. Ici entre l’encadreur et l’éleveur il est établi un contrat de suivi technique de l’élevage en contrepartie d’une rémunération qui varie entre 120.000 F et 180.000F CFA (M’BARI, 2000).
Formations et informations
La formation des agents du secteur de l’élevage ivoirien est assurée à différents niveaux par des structures locales et étrangères. Les docteurs vétérinaires sont tous formés à l’étranger dans des écoles vétérinaires alors que les ingénieurs zootechniciens le sont sur place à l’Institut Polytechnique Houphouët-Boigny (INPHB) de Yamoussoukro. Les agents d’exécution sont formés à l’école d’élevage, au centre d’élevage et au Laboratoire de Pathologie Animale (LPA) de Bingerville. Ils y reçoivent des formations d’éleveurs et de techniciens avicoles. Il existe également de nombreuses sessions de formation en aviculture initiées par des cabinets privés de formation et par l’Union des Aviculteurs de Côte d’Ivoire.
Le développement de l’aviculture en Côte d’Ivoire s’est appuyé sur des projets de développement tel que le Projet de Développement d’Elevage de Cycle court (PE2C) en 1977. A cette époque l’encadrement technique était offert gratuitement ou en partie par les deux structures étatiques à savoir la SODEPRA et la SIPRA (KOUAKOU, 2005). En 1994, le PAS a conduit à la privatisation de la SIPRA et à la fermeture de la SODEPRA, deux structures étatiques.
Dans cette même période, plusieurs organisations professionnelles privées se sont mises en place pour assurer non seulement l’approvisionnement, la production et la vente des produits avicoles mais aussi l’encadrement technique de tous les acteurs de ce secteur. Elles disposent de vétérinaires-conseils chargés du suivi des activités et des programmes de prophylaxie sanitaire et médicale (NGANDEU et NGATCHOU, 2006).
L’évènement qui marque l’histoire de l’aviculture sur le plan mondial est l’apparition en Afrique en 2006 de l’Influenza Aviaire Hautement pathogène (IAHP) appelé Grippe Aviaire (GA) qui selon KONE (2007) a réduit l’espoir des acteurs de la filière. Il apparaît comme « un éveil de conscience » et a activé tous les acteurs publics comme privés de ce secteur. Des missions, des séminaires et des ateliers de formations et de sensibilisations sont organisés soit par le Ministère de la Production Animale et des Ressources Halieutiques (MIPARH), soit par les organisations internationales (FAO, OIE, OMS ). Les thèmes tournent généralement autour de la Grippe Aviaire et les moyens de lutte.
La tenue de toutes ces activités visent entre autres à renforcer les capacités des professionnels du secteur avicole à mieux maîtriser les bonnes pratiques d’hygiène, à améliorer la communication entre l’administration et les structures d’encadrement et entre les producteurs et les opérateurs économiques. Le but est d’endiguer la maladie chez les animaux et donc à éviter le risque de transmission de la maladie à l’homme (BAKAYOKO, 2007a).
A l’heure actuelle, la communication est l’outil indispensable. Les aviculteurs, les gérants de marché et les politiciens jouent un rôle déterminant, conjointement aux services vétérinaires, dans l’établissement d’un environnement porteur solide afin que tous soient motivés pour agir. Aussi des informations claires et accessibles sur les mesures de biosécurité requises et sur les avantages qu’elles présentent doivent leur être fournies (FAO, 2007).
Structures d’organisation
Au niveau de l’Etat
Avant 2004, le secteur de l’élevage était géré par des directions au sein du Ministère de l’Agriculture et des ressources animales (MINAGRA). En Avril 2004, un Ministère de la Production Animale et des Ressources Halieutiques (MIPARH) a été créé à la faveur de la formation du gouvernement de réconciliation nationale de la Côte d’Ivoire. L’Etat ivoirien en créant ce ministère lui a assigné des missions dont les plus déterminantes dans le domaine de l’aviculture sont :
– la réglementation ;
– l’organisation ;
– la promotion du secteur ;
– le contrôle sanitaire.
Le ministère assure ses tâches à travers diverses directions dont la Direction des Productions d’Elevage (DPE). Cette direction est l’organe de production de viande et de produits laitiers. Son rôle est purement organisationnel dans le secteur avicole.
Organisations professionnelles et interprofessionnelles
Face à la volonté de l’Etat de réduire son implication dans les secteurs de production, la filière avicole a ressentie le besoin de s’organiser. C’est ainsi que sont nées quatre associations professionnelles aux lendemains des premières journées avicoles en 1988. Il s’agit de :
Union des Aviculteurs de Côte d’Ivoire (UACI)
Créée en 1989, (UACI) est la première de toutes les coopératives avicoles nationales. Elle regroupe les exploitants individuels, éleveurs de volailles de chair et producteurs d’œufs de consommation. L’UACI est représentée sur le territoire national par des sections départementales. Ses missions tournent autour de la défense des intérêts des éleveurs (CÔTE D’IVOIRE/ MINAGRA, 1992), de l’étude et de la mise en place de structures adéquates de commercialisation des produits avicoles et enfin de l’information régulière de tous les adhérents afin de faciliter la concertation entre les différents maillons de la filière (M’BARI, 2000).
Association Nationale des Aviculteurs de Côte d’Ivoire (ANAVICI)
L’ANAVICI est la seconde association de producteurs de volailles mise en place en juillet 2005. Elle regroupe également les exploitants individuels, éleveurs de volailles de chair ou producteurs d’œufs de consommation. Son objectif est d’accroître la production de viande de volailles et le bien-être des acteurs du secteur avicole.
Association des Industriels (INTERAVI)
Créée en 1989. Elle regroupe les industriels producteurs et distributeurs de poussins d’un jour, d’aliments composés, de matériel d’élevage et de produits avicoles (volailles abattues, œufs calibrés et conditionnés…).
Association Interprofessionnelle Avicole Ivoirienne (IPRAVI)
L’IPRAVI est créée le 16 février 1995. Elle a pour membres, les deux associations d’éleveurs (UACI et ANAVICI) et l’association des industriels (INTERAVI). C’est la faîtière des associations du secteur avicole en Côte d’Ivoire.
Elle intègre tous les maillons de la filière avicole (accouveurs, producteurs d’aliments composés, éleveurs de volailles de chair, producteurs d’œufs de consommation, abattoirs de volailles et centre de conditionnement d’œufs de consommation). C’est un cadre institutionnel d’échange entre tous les acteurs de la filière. Son rôle principal est de défendre les intérêts communs à l’ensemble des professionnels du secteur avicole, de promouvoir la production et la consommation des produits avicoles locaux et de rechercher une plus grande compétitivité des produits avicoles ivoiriens par une meilleure maîtrise des coûts de production, par la formation et l’appui en conseil de gestion.
La figure 2 donne un schéma simplifié de l’organisation de la filière avicole.
PROBLEMATIQUE DANS LE SECTEUR
L’aviculture ivoirienne fait partie des activités à poids économique considérable de par son chiffre d’affaire et les emplois qu’elle offre. Cette filière constitue un débouché important pour de nombreux produits agricoles et agro-industriels (maïs, son de riz, farine de blé, tourteau de soja et de coton, farine de poisson…). En effet, son développement va de pair avec celui de l’agriculture céréalière et elle peut être perçue comme un moyen efficace pour :
– diversifier le revenu des populations agricoles ;
– économiser une partie des devises dépensées pour l’importation de viande ;
– valoriser certains sous produits agro-industriels en les transformant en protéines nobles telles que la viande et les œufs.
L’aviculture présente bon nombre d’aspects favorable à un développement rapide par rapport aux autres types d’élevages. Elle traduit l’importance même des productions à cycle court (ADAMA, 1990). Elle joue aujourd’hui un rôle économique de tout premier ordre en Côte d’Ivoire. Malheureusement ce secteur se trouve confronté à un certain nombre de problème.
D’après une étude de BULDGEN et coll. (1992), les problèmes de l’aviculture sont multifactorielles, à la fois d’origine financière, commerciale, zootechnique, foncière, et pathologique. Syfia International (2004) distingue en Afrique de l’Ouest les problèmes liés au développement en deux niveaux d’exploitation qui sont les élevages traditionnels et modernes.
En ce qui concerne l’élevage moderne, on peut citer parmi tant d’autres, le manque de qualification professionnelle, les coûts élevés des intrants, l’accès difficile au crédit, les difficultés d’approvisionnement en énergie, le circuit de commercialisation défaillant et le peu ou l’absence d’appui de l’Etat. Au Sénégal, AHAMET (2004) a identifié en plus de ces problèmes, des problèmes liés au climat.
En élevage villageois, la faible productivité des poulets traditionnels constitue le problème majeur. De plus, il s’ajoute l’insécurité de ces oiseaux. En effet, ils sont exposés aux dangers que représentent les prédateurs et les produits phytosanitaires très toxiques qui sont utilisés dans les champs à proximité des concessions (TRAORE, 1997). A tous ces problèmes s’ajoute dans les deux types d’élevage les problèmes sanitaires et hygiéniques.
Selon AHAMET (2004), les défaillances observées dans l’application des normes techniques d’élevage sont à l’origine des mauvaises performances. En effet, la mauvaise conception des bâtiments, les vides sanitaires mal effectués en pratique et l’insuffisance ou l’absence d’hygiène souvent constatée dans les fermes, ont des conséquences néfastes en élevage intensif. Les maladies de Gumboro, de Newcastle et la Coccidiose sont les plus fréquentes chez les poulets de chair et les poulettes (M’BARI, 2000), de même qu’avec les races locales. La coccidiose est l’entité parasitaire la plus importante avec des taux de mortalité variant de 2 à 5% (DOMENECH, et coll. 1991).
L’aspect pathologique dans les exploitations avicoles constitue sans doute le problème majeur des éleveurs dans leur effort d’améliorations des résultats techniques.
MESURES DE BIOSECURITE EN ELEVAGE
DEFINITION, PRINCIPES ET OBJECTIFS
L’élevage n’est rien d’autre que de l’hygiène en action. Aujourd’hui ce principe est toujours vérifié.
Définitions
Il existe plusieurs définitions de la biosécurité en élevage. La définition assez générale utilisée dans le document de synthèse de la FAO présenté à la Conférence interministérielle sur la grippe aviaire et la grippe pandémique à New Delhi en décembre 2007 est la suivante: « le terme biosécurité désigne l’ensemble des mesures visant à réduire le risque d’introduction du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène dans les unités de production individuelles (bioexclusion) ainsi que le risque de transmission à l’extérieur (bioconfinement) et de propagation ultérieure par le biais de la filière de production et de commercialisation ».
Cette définition s’applique théoriquement à de nombreuses activités, dont la vaccination.
A Rome en 2008, dans son document intitulé « La biosécurité au service de la lutte contre l’Influenza Aviaire Hautement Pathogène: Contraintes et solution possible» la FAO donne une définition légèrement plus restreinte de la biosécurité à savoir : « ensemble des mesures visant à réduire le risque d’introduction et de propagation d’organismes pathogènes ».
A la déclaration de Dakar (SENEGAL) du 19 au 23 Mai 2008, la biosécurité a été définie comme suite : « Renforcer les savoir-faire et les capacités nécessaires pour assurer l´observance de bonnes pratiques de biosécurité dans la filière de la volaille (élevages, marchés, frontières, transport, etc.) afin de prévenir l´introduction de l´IAHP et d´en contrôler la circulation, pour assurer des systèmes de production de volaille sains ».
Au cours régional de Bamako (MALI) en octobre 2008, la biosécurité est définie comme un ensemble de pratiques conçues pour empêcher l’introduction et la propagation d’une maladie dans et au sein d’une ferme avicole ou un marché de volailles.
Le but est de maintenir les germes à distance des animaux et les animaux à distance des germes.
Principes
La biosécurité constitue un ensemble de mesures ou principes dont certaines sont simples et peu coûteuses. Ces principes de base se résument en trois étapes à savoir : L’isolement, le nettoyage et la désinfection.
L’isolement
C’est la première étape, la plus importante et la plus efficace. Elle consiste en la mise en place et au maintien de barrières visant à limiter les possibilités d’introduction d’animaux infectés ou d’objets contaminés dans une unité de production non infectée. Lorsqu’il est correctement mise en œuvre, cette mesure permet de contenir l’infection à la source dans la plupart des cas.
Les barrières doivent être matérielles et/ou temporelles lorsque cela est possible, et procédurales lorsque cela ne l’est pas. Elles ne sont toutefois efficaces que si elles sont contrôlées pour veiller à ce qu’aucun animal ou objet susceptible d’être contaminé ne pénètre dans les unités en production. L’isolement constitue la base de la plupart des mesures de biosécurité appliquées dans les systèmes de production à grande échelle fortement intégré depuis le portail de l’exploitation jusqu’aux poulaillers individuels. L’isolement est la première ligne de défense et la plus importante. C’est la meilleure forme de biosécurité.
Il est ainsi recommandé d’insister sur la «bioexclusion» (garder les vecteurs de la maladie à l’extérieur) dans les fermes et les villages, et sur le «bioconfinement» (garder les vecteurs de la maladie à l’intérieur) sur les marchés ; dans le cas des élevages de canards, les deux mesures doivent être fermement appliquées.
L’obligation de changer de chaussures et de vêtements pour toute personne franchissant la barrière ou de restreindre l’entrée des véhicules fait partie de ce type de mesures.
Il est intéressant de remarquer que même, et peut-être encore plus, dans les systèmes de production à grande échelle fortement intégrés caractérisés par de l’apport important d’intrants, une forte production et de faibles marges et dans lesquels la biosécurité est critique, car la maladie peut avoir des conséquences désastreuses.
Le nettoyage
C’est la deuxième étape en termes d’importance et d’efficacité en matière de biosécurité. Tout le matériel (véhicules, équipement, etc.) franchissant la barrière sanitaire soit en pénétrant soit en quittant les unités de production doivent être soigneusement nettoyés afin d’éliminer toute les souillures visibles. Le nettoyage permet d’éliminer la plus grande partie des organismes pathogènes susceptibles de contaminer ces équipements. Cela signifie qu’aucun signe de saleté ne doit être visible.
La désinfection
La désinfection est la troisième et dernière étape. Rarement appliquée de manière correcte, la désinfection est généralement considérée comme la mesure la moins fiable. Son efficacité va dépendre de beaucoup de facteurs, y compris la qualité du nettoyage. Dans des conditions idéales et contrôlées, de nombreux désinfectants détruisent ou inactivent tous les organismes pathogènes encore présents, mais dans les conditions de terrain les plus fréquentes, ils se révèlent moins efficaces. La désinfection est importante lorsqu’elle est appliquée de manière systématique et correcte. Mais elle doit être considérée comme une étape de «finition» de la biosécurité, après un nettoyage minutieux. Pour être efficace, la biosécurité doit être intégrée dans le travail quotidien; il faut également que les mesures proposées soient difficiles à contourner et qu’elles soient simples à mettre en œuvre.
Même si l’accent est souvent mis sur les bâtiments, le matériel et les produits tels que les désinfectants, ce sont les individus qui décident, souvent d’un commun accord, d’adopter et d’appliquer ces mesures. Les mesures de biosécurité les plus sophistiquées soient elles peuvent être mises en échec par une erreur humaine. Il est impératif que les mesures de biosécurité recommandées tiennent compte des réalités socio-économiques chez les personnes censées les appliquer (FAO, 2008 c).
La biosécurité relève du bon sens. Elle ne coûte pas cher, il s’agit avant tout de bonnes pratiques d’élevage. Ces principes peuvent s’adapter de la même façon aux grosses unités de production et aux petits élevages. Ils sont applicables à tous les maillons de la filière de production et de commercialisation, mais il faut adopter une approche différente pour formuler les recommandations.
Si les mesures de biosécurité ne sont pas respectées, l’on risque de passer plus de temps et de dépenser plus d’argent à essayer de régler le problème quand il survient http://www.cuniculture.info/index.htm.
0bjectifs
Les pathologies aviaires en particulier les pathologies virales telles que la panzootie actuelle de l’influenza aviaire hautement pathogène (HPAI) montre que dans de nombreux pays où il existe une forte possibilité de transmission, l’abattage et la vaccination ne suffisent pas à éradiquer la maladie. La biosécurité est préventive et donne aux producteurs des moyens de protection de leurs propres troupeaux; elle est proactive et crée les conditions favorables pour lutter contre la maladie (FAO, 2008 c).
Les objectifs de la biosécurité sont de :
– Prévenir l’introduction des germes pathogènes dans les élevages ;
– Eviter le maintien et la diffusion de ces germes dans les élevages.
DIFFERENTES PRATIQUES DE BIOSECURITE
Il n’est pas possible de recommander un seul et unique ensemble standardisé de mesures. Dans chaque pays, région ou système de production, les sources potentielles d’infection doivent être évaluées afin d’identifier les mesures qui auront le plus fort impact. Ceci doit se faire :
– avant que la maladie n’apparaisse, pour identifier les voies potentielles de la transmission du germe à l’aide d’une analyse de la filière de production et de commercialisation, assortie d’une évaluation du risque et ;
– lorsqu’un foyer d’infection se développe, pour identifier les voies effectivement probables de la transmission à l’aide d’une enquête.
Lorsqu’un foyer apparaît, il est important de déployer tous les efforts possibles pour découvrir la source de l’infection. L’examen d’une série de foyers déclarés verra émerger les types les plus communs de transmission du germe. Une fois ces voies identifiées, un ensemble de mesures de biosécurité sera défini en collaboration avec les personnes qui seront chargées de les mettre en œuvre. Toutefois, certaines mesures de base sont souhaitables et doivent être appliquées là où elles sont possibles (FAO, 2008c).
Selon KABORET (2007b), la mise en œuvre de la biosécurité dépend de plusieurs facteurs. Il s’agit notamment :
– des facteurs liés à la conception des bâtiments et à l’exploitation des fermes ;
– des facteurs liés à la conduite de l’élevage ;
– des facteurs liés aux exploitants ;
– des facteurs liés à l’encadrement des acteurs par les services vétérinaires.
La liste qui suit met en valeur les mesures de biosécurité les plus importantes.
Ces mesures se résument en quatre points et sont plus simple à mettre en œuvre :
Application de bonnes pratiques d’élevage
L’application de bonnes pratiques en élevage consiste à :
– approvisionner suffisamment les volailles en eau et en aliments. L’aliment doit être donné en quantité suffisante avec un équilibre d’ingrédients et la qualité de l’eau de boisson vérifiée et analysée régulièrement surtout en climat chaud et humide (KABORET, 2007b).
L’eau destinée à l’abreuvement des volailles doit provenir d’une origine fiable et être potable pour l’homme. Autrement dit, elle ne doit pas être issue de points d’eau non traités ou d’eaux de surface pouvant être contaminées par les matières fécales de volailles domestiques ou d’oiseaux sauvages ou encore d’autres matières organiques d’origine aviaire (dont des carcasses).
– éliminer les carcasses au moins deux fois par jour ;
– effectuer un abattage des oiseaux malades ;
– contrôler et noter les conditions de santé du cheptel ;
– pratique de l’élevage en bande unique ;
Cette pratique est recommandée d’où l’expression « all in all out » (GUEYE, 2008) de même que le contrôle régulier de la température à l’intérieur du bâtiment à l’aide d’un dispositif adéquat.
– ne jamais ajouter de nouvelles volailles à un cheptel déjà existant ;
– ne pas élever sur un même site des espèces aviaires différentes
( CHERRY, 2007).
Conception et entretien d’une ferme de façon à éviter les maladies
Bâtiments d’exploitation
Selon PARENT et coll. (1989) il existe de nombreux modes d’élevage, mais la claustration au sol reste le système le mieux adapté et le plus économique pour l’Afrique de l’Ouest. Tous les bâtiments d’élevage doivent être conçus et entretenus de manière à ce que les oiseaux sauvages en particulier, mais aussi les rongeurs, ne puissent s’y introduire (Grillage de protection).
Des bâtiments appropriés peuvent être construits pour les élevages commerciaux à grande échelle, mais il n’en est pas toujours ainsi. Cela est souvent impossible dans les élevages commerciaux à petite échelle pour lesquels les bâtiments n’ont pas toujours été construits pour cet usage ou l’ont été avec des matériaux moins adaptés.
Il existe toujours un risque que les volailles élevées en divagation (poulets villageois) soient au contact d’oiseaux sauvages et de rongeurs, notamment à proximité des plans d’eau où se rassemblent de nombreux oiseaux aquatiques.
Limitation de l’accès de l’enceinte de la ferme avicole:
Selon une publication de FAO (2008b), il faudrait clôturer les locaux de l’exploitation et installer un portail. L’espace alloué aux volailles doit l’être également.
Aussi il est important d’éviter les eaux stagnantes dans l’exploitation car ces dernières peuvent abriter des maladies infectieuses dont les agents causaux peuvent être transportés sur les chemins empruntés par des véhicules et des personnes. Les agents pathogènes protégés peuvent ainsi servir de réservoir et réinfecter la ferme après le nettoyage et la désinfection (COX, 2007).
Contrôle des entrées et des mouvements dans une ferme avicole
Il s’agit là de barrières physiques vis à vis de l’entrée des personnes et des objets. La barrière physique est la mesure la plus importante qu’une exploitation puisse prendre pour réduire le risque d’infection. Elle représente le premier point critique de contrôle pour l’entrée d’une maladie infectieuse dans l’exploitation (COX, 2007). En effet un point d’entrée bien organisé, délimité par une barrière, permettant de contrôler et de restreindre l’accès des visiteurs et des objets réduira considérablement le risque d’introduction du germe par des oiseaux infectés ou du matériel contaminé. La barrière physique permet de contrôler les mouvements dans l’élevage. L’accès des véhicules et des personnes étrangères sont autorisé.
La préférence est une barrière fixe. La porte doit être assez haute pour être visible à partir d’une voiture ou un camion à cabine et empêcher le véhicule de se déplacer à travers la porte sans l’ouvrir. Elle doit être solide, résistant à la rouille des métaux de façon permanente avec les montants fixes par exemple en béton. Selon KABORET (2007b), il faudrait tenir les portes et le portail fermés à clé. Quelle que soit la structure utilisée, la barrière doit être vérrouillable.
Contrôle à l’entrée de la ferme
Le contrôle concerne les visiteurs, le personnel, les véhicules et le matériel.
Visiteurs
L’entrée des visiteurs dans une ferme ne doit se faire qu’en cas de nécessité, Ces derniers doivent changer de vêtements et de chaussures, porter une coiffe et des gants avant d’entrer dans l’enceinte même de la ferme. Cette règle doit également s’appliquer aux propriétaires, aux vétérinaires, aux conseillers, aux marchands, à la famille, aux amis, etc. Elle est particulièrement importante pour les visiteurs qui ont été récemment au contact avec d’autres oiseaux.
Un registre des visiteurs est nécessaire. En effet, il est de la responsabilité du propriétaire de la ferme d’avoir un registre de tous les visiteurs entrant dans l’exploitation, afin de faciliter une réponse rapide en cas d’apparition d’une maladie (COX, 2007).
La biosécurité est un processus à double sens. Tous les visiteurs doivent se conformer aux procédures exigées à l’entrée et la sortie de la ferme. Ceux qui refusent de s’y conformer devront être refusé d’accès à la ferme. Il reste cependant très important et efficace de limiter dans toute la mesure du possible le nombre de personnes entrant dans les unités de production.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
CHAPITRE I : SECTEUR AVICOLE EN CÔTE D’IVOIRE
1.1.HISTORIQUE
1.2.ORGANISATION DE LA FILIERE
1.2.1.Système de production
1.2.1.1- Secteur 4 ou système d’élevage avicole villageois
1.2.1.2- Secteur 3 ou secteur commercial système d’élevage semi intensif
1.2.1.3- Secteur 2 ou système d’élevage intensif de poulets commerciaux
1.2.1.4-Secteur 1 ou système d’élevage industriel intégré
1.2.2-Circuit de commercialisation
1.2.3. Structures d’encadrement
1.2.3.1-Encadrement technique
1.2.3.1.1-Structures publiques
1.2.3.1.2.Structures privées
1.2.3.2. Formations et informations
1.2.4-Structures d’organisation
1.2.4.1-Au niveau de l’Etat
1.2.4.2-Organisations professionnelles et interprofessionnelles
1.2.4.2.1. Union des Aviculteurs de Côte d’Ivoire (UACI)
1.2.4.2.2.Association Nationale des Aviculteurs de Côte d’Ivoire (ANAVICI)
1.2.4.2.3. Association des Industriels (INTERAVI)
1.2.4.2.4. Association Interprofessionnelle Avicole Ivoirienne (IPRAVI)
1.2.4.3. Autres structures
1.2.4.3.1. Organismes de financement
1.2.4.3.2. Laboratoires
I.3. PROBLEMATIQUE DANS LE SECTEUR
CHAPITRE II : MESURES DE BIOSECURITE EN ELEVAGE
2.1. DEFINITION, PRINCIPES ET OBJECTIFS
2.1.1. Définitions
2.1.2. Principes
2.1.2.1. L’ isolement
2.1.2.2-Le nettoyage
2.1.2.3.La désinfection
2.1.3. Les objectifs
2.2. LES DIFFERENTES PRATIQUES DE BIOSECURITE
2.2.1.Application de bonnes pratiques d’élevage
2.2.2. Conception et entretien d’une ferme de façon à éviter les maladies
2.2.2.1. Les bâtiments d’exploitation
2.2.2.2-Limitation de l’accès de l’enceinte de la ferme avicole:
2.2.2.3-Contrôle des entrées et des mouvements dans une ferme avicole
2.2.2.3.1. Le contrôle à l’entrée de la ferme
2.2.2.3.1.1. Visiteurs
2.2.2.3.1.2. Personnel
2.2.2.3.1.3. Véhicules et matériel
2.2.2.3.2. Mouvements dans la ferme
2.2.2.4. Assurance de la propreté d’une ferme avicole
2.2.2.4.1. Nettoyage et désinfection du matériel à intervalles réguliers
2.2.2.4.2. Gestion des aliments
2.2.2.4.3.Gestion des litières
2.2.2.4.4. Le nettoyage et la désinfection des poulaillers entre les bandes
2.2.2.4.5.Contrôle des animaux nuisibles
2.3. SYSTEME DE SUIVI ET D’EVALUATION DES MESURES DE BIOSECURITE EN ELEVAGE
CHAPITRE III : RISQUES BIOLOGIQUE EN ELEVAGE AVICOLE
3.1. RISQUES LIES AUX MICROBISME DANS LES ELEVAGES
3.2. RISQUES LIES A L’INTRODUCTION OU A LA REINTRODUCTION DES GERMES PATHOGENES
3.2.1. Les facteurs d’introduction et de réintroduction de maladies dans les élevages :
3.2.1.1. Facteurs humains
3.2.1.2. Équipement et matériel d’élevage
3.2.1.3. Oiseaux sauvages
3.3. RISQUES D’ENDEMICITE
DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DES MESURES DE BIOSECURITE MISES EN ŒUVRE DANS LES FERMES AVICOLES A AGNIBILEKROU ET EN ZONES PERI URBAINES D’ABIDJAN
CHAPITRE I : LIEU D’ETUDE
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
2.1. Matériel
2.1.1. Les élevages
2.1.2. Personnel encadreur des élevages
2.1.3. Matériel (équipement) de protection personnelle
2.2. Méthode d’étude
2.2.1. Enquête documentaire
2.2.2. Enquête de terrain
2.2.2.1. Elaboration des questionnaires
2.2.2.2. Administration de questionnaire
2.2.3. Analyses statistiques
CHAPITRE III: PRESENTATION DES RESULTATS
3.1. Enquêtes dans les élevages
3.1.1. Zone d’implantation et caractéristiques des élevages
3.1.2. Conception des bâtiments
3.1.3. Dispositifs à l’entrée et protection de la zone d’élevage
3.1.4. Maîtrise sanitaire à l’intérieur du bâtiment
3.1.4.1. Aménagement à l’intérieur du bâtiment
3.1.4.2. Conduite de l’élevage
3.1.4.3. Personnel d’élevage
3.1.5. Autres informations
3.2. Enquête auprès des agents de service vétérinaire
3.2.1. Formation en mesures de biosécurité
3.2.2. Procédure pour l’application des mesures de biosécurité dans les élevages
CHAPITRE IV : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
4.1. Discussion
4.1.1. Méthode
4.1.1.1. Choix des personnes cibles
4.1.1.2. Choix des zones d’étude
4.1.1.3. Méthodes de l’enquête
4.1.2. Résultats
4.1.2.1. Enquêtes dans les élevages
4.1.2.1.1. Zone d’implantation et caractéristiques des fermes
4.1.2.1.2. Conception des bâtiments
4.1.2.1.3. Dispositifs à l’entrée et protection de la zone d’élevage
4.1.2.1.4. Maîtrise sanitaire à l’intérieur du bâtiment
4.1.2.1.4.1. Aménagement à l’intérieur du bâtiment
4.1.2.1.4.2. Conduite de l’élevage
4.1.2.1.4.3. Personnel d’élevage
4.1.2.1.5. Autres informations
4.1.2.2. Enquête auprès des agents de service vétérinaire
4.2. Recommandations
4.2.1. A l’endroit de l’Etat et des agents de services vétérinaire
4.2.2. A l’ endroit des éleveurs du secteur 3 ou secteur commercial
4.2.3. A l’ endroit des éleveurs villageois
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIGRAPHIQUE
ANNEXES
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