Risque thromboembolique en chirurgie urologique

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Les uretรจres [39]

Ce sont des longs conduits cylindriques musculo-membraneux qui conduisent lโ€™urine sรฉcrรฉtรฉe par le rein, du bassinet vers la vessie. Lโ€™uretรจre fait suite ร  la partie infรฉrieure du bassinet en regard du processus transverse de L2 et comporte une partie abdominale et une partie pelvienne (Figure 5). ๏ƒ˜ Lโ€™uretรจre abdominal : verticalement descendant jusquโ€™au dรฉtroit supรฉrieur, il est long de 12 ร  14 cm. Il comporte un segment supรฉrieur ou lombaire (9 ร  10 cm) vertical rรฉtro pรฉritonรฉal (lรฉgรจrement oblique en bas et en dehors), qui va du bassinet aux vaisseaux iliaques. et un segment infรฉrieur ou iliaque (3 ร  4 cm) au niveau du croisement vasculaire avec les vaisseaux iliaques, il se plaque aux vaisseaux iliaques et entre dans le pelvis, sa position diffรจre ร  droite et ร  gauche, il est lรฉgรจrement plus antรฉrieur ร  droite quโ€™ร  gauche.
โ€ข A droite, lโ€™uretรจre croise les vaisseaux iliaques au niveau de la bifurcation entre lโ€™artรจre iliaque interne et lโ€™artรจre iliaque externe.
โ€ข A gauche, lโ€™uretรจre croise les vaisseaux iliaques un peu avant cette bifurcation.
๏ƒ˜ Lโ€™uretรจre pelvien : long de 12 ร  18 cm, il prรฉsente une portion pariรฉtale, une portion viscรฉrale et une portion vรฉsicale ou intra-murale (constitue le systรจme anti-reflux qui empรชche la remontรฉe des urines dans lโ€™uretรจre).
Lโ€™uretรจre se termine en sโ€™abouchant au niveau du trigone vรฉsical par le mรฉat urรฉtรฉral. Son calibre varie entre 3 et 5 mm. Il se prรฉsente comme un long conduit blanchรขtre aisรฉment identifiable en raison de ses ondulations pรฉristaltiques.

La vessie [1-53-59]

La vessie est un rรฉservoir musculo-membraneux destinรฉe ร  contenir les urines pendant lโ€™intervalle des mictions. Elle est entiรจrement contenue dans la cavitรฉ pelvienne en arriรจre de la symphyse pubienne et du pubis quand elle est vide. Par contre, quand elle est distendue elle dรฉborde lโ€™excavation pelvienne en haut faisant saillie dans lโ€™abdomen.
Chez lโ€™homme : elle est situรฉe au-dessus du plancher pelvien et de la prostate, en avant du rectum et des vรฉsicules sรฉminales (Figure 6).
Chez la femme : elle est placรฉe au-dessus du plancher pelvien et en avant de lโ€™utรฉrus et du vagin (Figure 7).
La capacitรฉ physiologique de la vessie est de 350 ml. Sa surface interne est rouge, lisse chez lโ€™enfant, arรฉolaire chez lโ€™adulte avec trois orifices :
– un orifice urรฉtral appelรฉ col de la vessie ou ostium urรฉtral,
– et deux orifices urรฉtรฉraux, obliques en bas et vers la ligne mรฉdiane.
Ces trois orifices permettent de distinguer deux parties ร  la base de la vessie :
– le trigone vรฉsical (ou trigone de Lieutaud) limitรฉ par les bourrelets
– et le bas fond vรฉsical situรฉ en arriรจre du pli inter-urรฉtรฉrique.

Lโ€™urรจtre [39]

Cโ€™est le conduit musculo-membraneux qui favorise lโ€™excrรฉtion dโ€™une part de lโ€™urine de la vessie vers le milieu extรฉrieur et dโ€™autre part du sperme en aval de lโ€™abouchement des canaux รฉjaculateurs. Il fait suite au col vรฉsical sur la ligne mรฉdiane ร  3 cm en arriรจre de la symphyse pubienne.
๏ƒ˜ Lโ€™urรจtre masculin (Figures 8) mesure 16 cm de long et prรฉsente trois parties :
– lโ€™urรจtre prostatique qui est compris entre le col vรฉsical et lโ€™apex de la prostate. Il mesure 3 cm avec un trajet qui est presque vertical ;
– lโ€™urรจtre membraneux qui mesure 1 ร  2 cm, traverse le diaphragme uro-gรฉnital selon une direction oblique en bas et en avant ;
– lโ€™urรจtre spongieux qui est contenu dans les corps spongieux du pรฉnis. Il prรฉsente un segment pรฉrinรฉal oblique en haut et en avant se terminant ร  la base dโ€™implantation du pรฉnis et un segment pรฉnien cheminant ร  la partie libre du pรฉnis dont elle partage la direction. Cโ€™est la seule partie de lโ€™urรจtre masculin qui est mobile.
Lโ€™urรจtre masculin se termine au sommet du gland par le mรฉat urรฉtral. Selon sa situation on distingue lโ€™urรจtre postรฉrieur (urรจtre prostatique + urรจtre membraneux) et lโ€™urรจtre antรฉrieur (urรจtre spongieux).
La paroi urรฉtrale est constituรฉe par une couche musculaire lisse ; une couche vasculaire spongieuse et une couche muqueuse trรจs plissรฉe de type cylindrique stratifiรฉe.
๏ƒ˜ Lโ€™urรจtre fรฉminin (Figure 9) : situรฉ en avant du vagin, il prรฉsente un trajet court dโ€™environ 4 cm oblique en bas et en avant dรฉcrivant une courbe ร  concavitรฉ antรฉrieure. Il est divisรฉ en urรจtre pelvien correspondant au 4/5 de la longueur urรฉtrale et en urรจtre pรฉrinรฉal situรฉ au-dessous du diaphragme uro-gรฉnital.
Il mesure 7 mm de diamรจtre et se termine ร  2 cm en arriรจre du clitoris par lโ€™ostium externe de lโ€™urรจtre qui est son point le plus รฉtroit. Sa fixitรฉ est assurรฉe par les ligaments pubo-vรฉsicaux en avant et la paroi vaginale en arriรจre.

Risque Infectieux

ร‰pidรฉmiologie

Sur des urines stรฉriles, et en dehors de lโ€™indication pour pyรฉlonรฉphrite obstructive, les nรฉphrotomies entraรฎnent un risque septique comparable ร  celui des cystoscopies, cโ€™est-ร -dire infรฉrieur ร  5 %.
En revanche, lorsquโ€™il existe une infection prรฉalable la cystoscopie entraรฎne une bactรฉriรฉmie dans 15 ร  20 % des cas [11].

Maรฎtrise du risque infectieux en urologie

Lโ€™appareil urinaire est physiologiquement un site stรฉrile, mais du fait des pathologies conduisant ร  lโ€™indication opรฉratoire, ou en raison des systรจmes de drainage urinaires mis en place au prรฉalable, la colonisation ou lโ€™infection des diffรฉrentes parties de cet appareil est frรฉquente.
La rรฉalisation dโ€™un geste chirurgical sur des urines infectรฉes a conduit autrefois ร  une incidence dโ€™รฉpisodes infectieux prรฉopรฉratoires importants, responsables dโ€™une morbiditรฉ et dโ€™une mortalitรฉ รฉlevรฉes [13]. La reconnaissance de ce risque et la politique de stรฉrilisation prรฉopรฉratoire systรฉmatique des urines, lorsquโ€™elle est possible, est probablement un des grands progrรจs dans ce domaine.
Une mรฉta-analyse rรฉcente montre que lโ€™utilisation dโ€™une antibioprophylaxie au cours de la RTUP diminue les bactรฉriuries postopรฉratoires de 26 ร  9,1 % et les รฉpisodes septicรฉmiques de 4,4 ร  0,7 %.
De mรชme, la mortalitรฉ liรฉe au dรฉveloppement dโ€™un sepsis grave aprรจs RTUP, si lโ€™examen cytobactรฉriologique des urines (ECBU) prรฉopรฉratoire est stรฉrile, est de 0,1 % [9]. En ce qui concerne la RTUP, les trois facteurs principaux reconnus comme favorisant lโ€™infection postopรฉratoire sont un drainage urinaire ou une bactรฉriurie prรฉopรฉratoire et lโ€™absence dโ€™antibioprophylaxie.
Dโ€™autres facteurs comme lโ€™รขge, la durรฉe de lโ€™intervention, lโ€™expรฉrience du chirurgien ou la rupture du systรจme clos de drainage des urines ont รฉtรฉ rapportรฉs dans certaines รฉtudes [42]. De plus, lโ€™infection pรฉri-opรฉratoire a un impact รฉconomique ; ร  titre dโ€™exemple, dans les RTUP, elle prolonge la durรฉe dโ€™hospitalisation de 0,6 ร  5 jours et en augmente les coรปts [9].

Risque Hรฉmorragique

La chirurgie urologique est une chirurgie potentiellement hรฉmorragique du fait des rapports vasculaires dans la chirurgie du rein, de la difficultรฉ de dissection des ailerons prostatiques lors de la cystoprostatectomie totale, de la prostatectomie radicale, ou mรชme de lโ€™รฉnuclรฉation dโ€™un adรฉnome.
Au cours de la chirurgie de la prostate, il est classiquement suggรฉrรฉ que le risque hรฉmorragique puisse รชtre favorisรฉ par une dรฉfibrination induite par la libรฉration dโ€™activateurs tissulaires du plasminogรจne. En fait, cette rรฉaction physiologique est la consรฉquence de lโ€™activation non spรฉcifique de la coagulation et nโ€™a pas dโ€™incidence pathologique [8].

Risque thromboembolique en chirurgie urologique

En lโ€™absence de facteurs de risque tels que le diabรจte, lโ€™obรฉsitรฉ, ou des antรฉcรฉdents thromboemboliques, le risque de thrombose est comparable ร  celui des autres types de chirurgie avec une incidence des thromboses veineuses distales de 10 %, et des embolies pulmonaires de 0,1 ร  0,7 %.
Ce risque est favorisรฉ par les pathologies cancรฉreuses, la longueur de lโ€™intervention, la position du patient pendant lโ€™intervention et par le curage ganglionnaire exposant les vaisseaux iliaques externes.
Les recommandations pour la pratique clinique publiรฉes en 1995 justifient, surtout en cas de chirurgie pour cancer, le recours ร  un traitement anticoagulant prรฉventif par hรฉparine de bas poids molรฉculaire (HBPM), dรฉbutรฉ la veille de lโ€™intervention, รฉventuellement associรฉ au port de bas de contention, pendant la durรฉe de lโ€™hospitalisation.
La durรฉe du traitement doit coรฏncider avec celle du risque thromboembolique. Ce traitement doit รชtre maintenu jusquโ€™ร  dรฉambulation active et complรจte du malade.
Une injection prรฉopรฉratoire dโ€™HBPM, ou dโ€™hรฉparine calcique de plus courte durรฉe de vie, nโ€™est possible quโ€™en รฉvaluant de maniรจre approfondie le bรฉnรฉfice de lโ€™anesthรฉsie locorรฉgionale (ALR) par rapport au risque des hรฉparines. Lโ€™anesthรฉsie rachidienne diminuerait ร  elle seule le risque thromboembolique au dรฉcours de lโ€™anesthรฉsie rachidienne, la prophylaxie par HBPM peut dรฉbuter 6 ร  8 heures aprรจs la ponction si celle-ci a รฉtรฉ atraumatique. Si ce nโ€™est pas le cas, le dรฉbut de la prophylaxie est retardรฉ. Lโ€™ablation du cathรฉter mis en place lors dโ€™une ALR se fait 2 ร  3 heures avant lโ€™injection dโ€™hรฉparine [9].

Score ASA

Lโ€™American Society of Anesthesiologists (ASA) est un systรจme de classification qui a รฉtรฉ introduit en 1941 [62]. Au fils des annรฉes, il a รฉtรฉ mis ร  jour et comprend maintenant 6 catรฉgories [66-24], catรฉgories 1 ร  5 (6 dรฉsigne un donneur d’organes) reprรฉsente des niveaux de dรฉtรฉrioration du patient, avec 1 reprรฉsentant un ยซpatient normal et sain ย ยป et 5 ยซย patient moribond qui nโ€™est pas attendu ร  survivre sans l’opรฉration.
Aujourd’hui, ASA est enregistrรฉ pour tous les cas chirurgicaux pratiquรฉ sous anesthรฉsie depuis la crรฉation de l’ASA, des รฉtudes ont montrรฉ qu’il soit significativement associรฉ ร  la morbiditรฉ et la mortalitรฉ postopรฉratoires [64].
Son objectif initial, รฉtait lโ€™รฉvaluation de lโ€™รฉtat du patient en prรฉ opรฉratoire afin de bien planifier et choisir la meilleure option thรฉrapeutique. Secondairement ce score a รฉtรฉ utilisรฉ pour comparer entre lโ€™รฉtat prรฉopรฉratoire du patient et son devenir postopรฉratoire. Puis d’autres scores ont รฉtรฉ introduits, entre lesquels on trouve ACE 27 (Adult Comorbidity Evaluation 27), CCI (the Charlson Comorbidity Index), et ECOG (the Eastern Cooperative Oncology Group performance status)
Et une รฉtude a รฉtรฉ faite pour comparer ces derniers scores avec le score ASA et ACE 27 montrent une valeur prรฉdictive clinique presque identique pour la mortalitรฉ pรฉri opรฉratoire. Les deux scores pourraient รชtre pris en considรฉration pour la pratique clinique. En ce qui concerne la facilitรฉ de production et la disponibilitรฉ, le score ASA peut รชtre considรฉrรฉ comme le meilleur instrument [51].
La classification ASA permet de distinguer 5 groupes de patients ร  risque opรฉratoire croissant [30-46].
ASA I : patient normal en bonne santรฉ
ASA II : patient atteint dโ€™une affection organique peu sรฉvรจre et non invalidante. ASA III : patient atteint dโ€™une affection organique sรฉvรจre limitant son activitรฉ mais sans risque vital รฉvident.
ASA IV : patient atteint dโ€™une affection invalidante et mettant constamment sa vie en danger.
ASA V : patient moribond.

Les affections les plus lรฉtales en urologie

Les affections cancรฉreuses

Le cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est le premier cancer chez lโ€™homme รขgรฉ de plus de 50 ans et la deuxiรจme cause de dรฉcรจs sur ce terrain (aprรจs le cancer du poumon).Il est la premiรจre cause de dรฉcรจs en pathologie urologique et la quatriรจme cause de dรฉcรจs par cancer pour lโ€™ensemble de la population [15-29-31-32-48].
Aprรจs 50 ans, la mortalitรฉ par cancer de la prostate augmente de faรงon exponentielle, beaucoup plus rapidement que tous les autres cancers et 95% de ces cancers sont diagnostiquรฉs entre 45 et 89 ans avec un รขge moyen de diagnostic de 72 ans [3]. Le cancer de la prostate est un cancer curable si le diagnostic est fait au stade localisรฉ. Le dรฉpistage individuel recommandรฉ consiste en un dosage de lโ€™antigรจne spรฉcifique de la prostate (PSA) couplรฉ au toucher rectal, tous les ans, chez les hommes de 50 ร  75 ans ou dรจs lโ€™รขge de 45 ans en cas de facteurs de risque [38-48-57]. Ce dรฉpistage a permis entre autre de noter aux USA et en France, une diminution constante de la mortalitรฉ spรฉcifique par cancer de la prostate depuis quelques annรฉes. En effet, en France la mortalitรฉ par cancer de la prostate a connu une baisse de 26% ces 15 derniรจres annรฉes soit 2,5 ร  4% par an en moyenne [12-56-67]. En Afrique oรน le cancer de la prostate est diagnostiquรฉ essentiellement ร  un stade localement avancรฉ ou mรฉtastatique, la mortalitรฉ par cancer de la prostate reste toujours ร  des taux รฉlevรฉs dans la plupart des pays [20-27-33].

Le cancer de la vessie [21-56-58-60-65]

Le cancer de la vessie occupe le neuviรจme rang des cancers au niveau mondial le septiรจme rang pour lโ€™homme et le dix-septiรจme chez la femme. Son incidence est รฉlevรฉe dans les pays industrialisรฉs ร  lโ€™exception du Japon [65].
Au Sรฉnรฉgal, le cancer de la vessie occupe le deuxiรจme rang des cancers urologiques aprรจs le cancer de la prostate [21]. Et le carcinome รฉpidermoรฏde est le type histologique le plus frรฉquent car cโ€™est un pays dโ€™endรฉmie bilharziรฉnne [21]. Il est au premier rang des cancers en Egypte et au septiรจme rang des tumeurs malignes au Burkina Faso. Au Maroc entre 1985 et 2002 รฉtaient enregistrรฉs par le service dโ€™รฉpidรฉmiologie de lโ€™INO, 1087 cas de cancer de la vessie soit 67,3% des cancers urologiques [21-65]. Il existe deux risques รฉvolutifs pour les cancers superficiels : la rรฉcidive dans 75% des cas et la progression vers un stade ou un grade supรฉrieur dans 25% des cas ; dโ€™oรน la nรฉcessitรฉ dโ€™une surveillance ร  vie. Le risque รฉvolutif des cancers infiltrants de la vessie est la dissรฉmination mรฉtastatique en lโ€™absence de traitement et inรฉluctablement le dรฉcรจs [21-65].
Il existe dโ€™importantes variations internationales concernant la mortalitรฉ liรฉe au cancer de la vessie en rapport avec les facteurs environnementaux qui sont largement impliquรฉs dans la genรจse de ce cancer. En France le cancer de la vessie reprรฉsente la septiรจme cause de mortalitรฉ par cancer chez lโ€™homme et la dixiรจme chez la femme [56-58-65]. Cโ€™est un cancer du sujet รขgรฉ, lโ€™รขge moyen au moment du diagnostic est de 70 ans avec une prรฉdominance masculine soit un sex-ratio de quatre hommes pour une femme. Le tabac est le principal facteur de risque du cancer de la vessie.

Le cancer du rein [56-58-65].

Le cancer du rein occupe le septiรจme rang des cancers les plus frรฉquents chez lโ€™homme et le neuviรจme chez la femme soit 2 ร  3% de lโ€™ensemble des cancers de lโ€™adulte. Son incidence est en augmentation progressive dans les pays industrialisรฉs. Elle a augmentรฉ de 30% en 10 ans et le taux de survie ร  5 ans est passรฉ de 35% ร  55% en 30 ans (1960 ร  1990) [58-65]. Cโ€™est le troisiรจme cancer urologique le plus frรฉquent aprรจs celui de la prostate et de la vessie [21-65].
En termes de mortalitรฉ, le cancer du rein est au treiziรจme rang des causes de dรฉcรจs par cancer en France [56-58-65]. Ces cancers peuvent รชtre classรฉs selon le grade nuclรฉaire de Fuhrmann en 4 stades. Lโ€™รฉtat gรฉnรฉral du patient, le score de Fuhrmann et la classification TNM constituent les principaux facteurs pronostiques des cancers du rein. Pour les cancers localisรฉs, la probabilitรฉ de survie ร  5 ans est de plus de 80% et pour les formes localement avancรฉes sans atteinte ganglionnaire, elle est de 70% [58].
On estime que le tabac augmente de 35% le risque de dรฉvelopper un cancer du rein. Des facteurs de risque gรฉnรฉtiques (maladie de Von Hippel-Lindau, sclรฉrose tubรฉreuse de Bourneville, syndrome de Sturge-Weber, syndrome de Birl-Hogg-Dubรฉ) existent par ailleurs dโ€™oรน lโ€™intรฉrรชt dโ€™un dรฉpistage individuel chez les familles ร  risque et la recherche dโ€™รฉventuelles anomalies chromosomiques chez les patients de moins de 45 ans [65]. Il est plus frรฉquent chez lโ€™homme avec un sex-ratio de deux hommes pour une femme. Lโ€™รขge moyen au moment du diagnostic est de 60 ans [58].

Le cancer des testicules [56-58-65].

Cโ€™est le premier cancer chez lโ€™adulte jeune entre 25 et 35 ans. Il reprรฉsente environ 1,5% de lโ€™ensemble des cancers masculins. Il est rare avant 15 ans et aprรจs 50 ans. Il occupe la quatriรจme place des cancers urologiques. Il reprรฉsente 90% des tumeurs testiculaires. Son incidence qui est de trois ร  six pour cent mille hommes en France, augmente dans les pays en dรฉveloppement. Il est responsable dโ€™environ dโ€™un dรฉcรจs pour cent mille hommes en France [56-58-65]. La cryptorchidie reprรฉsente le principal facteur de risque de ce cancer et lโ€™orchidopexie avant lโ€™รขge de deux ans ne fait pas disparaitre le risque. Lโ€™atrophie testiculaire et la dysgรฉnรฉsie gonadique sont aussi frรฉquemment associรฉes au cancer du testicule [58].
Le cancer des testicules a un bon pronostic dans lโ€™ensemble avec une probabilitรฉ de survie ร  5 ans tous stade confondu de 80%.
Dโ€™une maniรจre gรฉnรฉrale dans les pays en dรฉveloppement le cancer des testicules tend ร  devenir un problรจme de santรฉ publique du fait de lโ€™absence de politique nationale de prise en charge [58].

Les affections non cancรฉreuses

Les affections infectieuses [5-6-28-49-65].

Deuxiรจme site dโ€™infection bactรฉrienne la plus frรฉquente aprรจs le foyer pulmonaire et la premiรจre infection nosocomiale la plus frรฉquente soit40 ร  50%, lโ€™infection urinaire vient au deuxiรจme rang des motifs de consultation et de prescription dโ€™antibiotique [53].
Elle est associรฉe au sondage vรฉsical dans 80% des cas [6-49]. Lโ€™infection des voies urinaires est responsables de 50% des septicรฉmies qui surviennent en milieu hospitalier et dont la mortalitรฉ demeure รฉlevรฉe [5]. La mortalitรฉ des infections nosocomiales est estimรฉe ร  5% [5-6]. Lโ€™incidence est nettement plus รฉlevรฉe chez la femme que chez lโ€™homme avec un sex-ratio de 30 avant lโ€™รขge de 30 ans. Mais chez lโ€™homme lโ€™incidence augmente nettement aprรจs 50 ans du fait des troubles de la vidange vรฉsicale [28].
Lโ€™Escherichia coli est responsable de 60 ร  80% des infectons urinaires communautaires suivi par le Protรฉus mirabilis et le Klรฉbsiรฉlla [28-49]. Par contre les infections nosocomiales sont liรฉes ร  lโ€™Enterobacter, le Klรฉbsiรฉlla, le Pseudomonas aรฉruginosa, lโ€™Acinetobacter, et le Sรฉrratia [5-49]. Les autres agents infectieux sont les mycobactรฉries ; le schistozoma haematobiumโ€ฆ. Les formes cliniques potentiellement lรฉtales sont :
– les septicรฉmies dโ€™origines urinaires avec risque dโ€™embolie et de choc septiques dont la mortalitรฉ est estimรฉe ร  10% ;
– la pyรฉlonรฉphrite aigue obstructive qui est la cause la plus frรฉquente de septicรฉmie et de choc septique chez le sujet รขgรฉ ;
– la pyonรฉphrose qui est une affection gravissime ;
– lโ€™abcรจs du rein ;
– la nรฉcrose papillaire rรฉnale ;
– le phlegmon des bourses ;
– la gangrรจne de Fournier ;
– les infections sur terrain particulier (uropathie sous-jacente, diabรจte, รขge avancรฉ, malnutrition sรฉvรจre, insuffisance rรฉnale, grossesse, lโ€™immunodรฉpressionโ€ฆ. [48-65].

Les traumatismes urogรฉnitaux [7-16-25-44-63-65].

Dโ€™aprรจs lโ€™OMS, Les affections traumatiques reprรฉsentent la principale cause de dรฉcรจs chez les patients de moins de 45 ans et jusquโ€™ร  40% des causes de dรฉcรจs chez les sujets de moins de 15 ans [7-44-63-65]. Les traumatismes uro-gรฉnitaux reprรฉsentent environ 1 ร  5% de lโ€™ensemble de la traumatologie et ils surviennent surtout chez les adultes jeunes de sexe masculin [7-16-63]. Environ 80 ร  90% de ces traumatismes sont dus aux AVP, les autres causes sont reprรฉsentรฉes par les accidents de travail, les agressions, les chutes, les accidents sportifs [7-16-44-63-65]. Le rein, la vessie et lโ€™urรจtre sont les organes les plus lรฉsรฉs lors de ces traumatismes [7-44]. Les traumatismes rรฉnaux sont prรฉsents dans 10 ร  30% des traumatismes abdominaux.
Ils sont majeurs dans 20% des cas et environ 15% des patients prรฉsentent des lรฉsions de grades III ou IV [25]. En cas dโ€™instabilitรฉ hรฉmodynamique, tout retard thรฉrapeutique met en jeu le pronostic vital ร  trรจs court terme.

Lโ€™insuffisance rรฉnale obstructive [18-55].

Cโ€™est une altรฉration brutale de la fonction rรฉnale secondaire ร  une obstruction bilatรฉrale des voies excrรฉtrices urinaires ou sur rein unique fonctionnel ou anatomique. Cโ€™est une urgence chirurgicale qui reprรฉsente 5 ร  20% des causes dโ€™IRA, Les causes sont dominรฉes par les lithiases suivies des tumeurs pelviennes.
Les autres causes sont la fibrose rรฉtro-pรฉritonรฉale, lโ€™hydronรฉphrose aigue sur syndrome de jonction pyรฉlo-calicielle, les lรฉsions urรฉtรฉrales iatrogรจnes ; les urรฉtรฉrites stรฉnosantes telles que la tuberculose et la bilharziose urogรฉnitale [18]. Le pronostic de cette affection est fonction de la cause et du traitement. Lโ€™anurie lithiasique est de bon pronostic en gรฉnรฉral particuliรจrement chez le sujet jeune et lors du premier accident anurique. Les taux de mortalitรฉ varient entre 6,2 et 25%. Malgrรฉ les mesures de dรฉrivations urinaires, lโ€™anurie nรฉoplasique est de pronostic pรฉjoratif du fait de lโ€™IRC longtemps installรฉ et du caractรจre avancรฉ de la pathologie sous-jacente [18-55].

Les accidents iatrogรจnes [22-43-52]

Ces accidents sont frรฉquents dans les structures sanitaires surtout en milieu chirurgical ; dans les pays en voie de dรฉveloppement et chez les sujets รขgรฉs. Leur taux dโ€™incidence est estimรฉ ร  prรจs de 20% dans la plupart des pays dรฉveloppรฉs comme en France ; en Grande Bretagne. Les interventions chirurgicales et les autres actes invasifs sont ร  lโ€™origine dโ€™environ 50% des accidents iatrogรจnes [52]. Ils sont รฉvitables dans environ 30 ร  60% des cas.
La gravitรฉ de ces accidents augmente de faรงon significative avec lโ€™รขge, les facteurs de co-morbiditรฉ, lโ€™รฉtat gรฉnรฉral des patients.
La mortalitรฉ liรฉe aux accidents iatrogรจnes est plus รฉlevรฉe en Afrique oรน les taux de dรฉcรจs varient entre 0,8 et 2% des cas en milieu chirurgical [22]. En France la mortalitรฉ liรฉe aux accidents iatrogรจnes est de lโ€™ordre de 0,2% [22]. Aux USA ils reprรฉsentent globalement la huitiรจme cause de mortalitรฉ [52]. En peropรฉratoire, 40% des dรฉcรจs par accidents iatrogรจnes sont imputables ร  la chirurgie et les 60% ร  lโ€™anesthรฉsie [22]. Toutes les spรฉcialitรฉs chirurgicales touchant la cavitรฉ abdominopelvienne sont concernรฉes par ces accidents iatrogรจnes. Les lรฉsions survenant lors de la chirurgie ouverte sont essentiellement les mรชmes que celles liรฉes ร  la chirurgie laparoscopique.
Il sโ€™agit essentiellement des lรฉsions urรฉtรฉrales (section, ligature, plaie) ; les fistules ; les plaies viscรฉrales ; les lรฉsions vasculaires qui sont de loin les plus graves surtout celles survenant sur les gros vaisseaux [43]. Les accidents et incidents liรฉs ร  lโ€™anesthรฉsie lors de la chirurgie urologique les plus frรฉquents sont : les accidents cardiovasculaires (lโ€™hypotension ; lโ€™arrรชt cardio-circulatoire ; la poussรฉe hypertensive ; les troubles du rythme) ; les accidents respiratoires (25%des cas) ; les troubles digestifs (nausรฉes ; vomissement) ; les rรฉveils agitรฉs. Ces accidents sont plus frรฉquents lors de la chirurgie dโ€™urgence [22].
Les autres accidents iatrogรจnes rencontrรฉs en urologie sont les lรฉsions urรฉtrales lors du sondage vรฉsical ; les infections urinaires secondaires au sondage vรฉsicalโ€ฆ

Les accidents de levรฉe dโ€™obstacle [12]

Lโ€™hyperdiurรจse dโ€™origine nรฉphrogรฉnique qui accompagne la vidange brutale dโ€™une RCU peut รชtre ร  lโ€™origine de troubles hydro-รฉlectrolytiques graves pouvant mettre en jeu le pronostic vital ร  trรจs court terme. Ces accidents sont frรฉquents chez le sujet รขgรฉ surtout de sexe masculin du fait des obstacles urรฉtro-cervicoprostatiques qui constituent les causes de RCIU les plus rencontrรฉes. La dรฉshydratation sรฉvรจre avec risque de collapsus cardiovasculaire et de chocs hypovolรฉmiques ; les troubles รฉlectrolytiques dominรฉs par lโ€™hypokaliรฉmie et lโ€™hyponatrรฉmie constituent les principaux dรฉsordres de ce syndrome de levรฉe dโ€™obstacle. Ces accidents sont plus graves si une IRA obstructive est dรฉjร  installรฉe [12]. Ils peuvent รชtre prรฉvenus par un drainage progressif des urines encadrรฉ par une rรฉรฉquilibration hydro-รฉlectrolytique.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
1. Rappels Anatomiques : Anatomie gรฉnรฉrale de lโ€™appareil uro-gรฉnital
1.1. Dรฉfinition
1.2. Composition
1.3. Lโ€™appareil urinaire
1.3.1. Le rein
1.3.2. Les uretรจres
1.3.3. La vessie
1.3.4. Lโ€™urรจtre
1.4. Lโ€™appareil gรฉnital masculin
1.4.1. La prostate
1.4.2. Les testicules
1.4.3. Les voies spermatiques
1.4.4. Le pรฉnis
2. Spรฉcificitรฉ de la chirurgie urologique
2.1. Risque Infectieux
2.1.1. ร‰pidรฉmiologie
2.1.2. Maรฎtrise du risque infectieux en urologie
2.2. Risque Hรฉmorragique
2.3. Risque thromboembolique en chirurgie urologique
3. Score ASA
4. Les affections les plus lรฉtales en urologie
4.1. Les affections cancรฉreuses
4.1.1. Le cancer de la prostate
4.1.2. Le cancer de la vessie
4.1.3. Le cancer du rein
4.2. Les affections non cancรฉreuses
4.2.1. Les affections infectieuses
4.2.2. Les traumatismes urogรฉnitaux
4.2.3. Lโ€™insuffisance rรฉnale obstructive
4.2.4. Les accidents iatrogรจnes
4.2.5. Les accidents de levรฉe dโ€™obstacle
DEUXIEME PARTIE
5. Cadre dโ€™รฉtude
6. Patients et Mรฉthodes
6.1. Patients
6.2. Mรฉthode
7. Rรฉsultats
7.1. Rรฉpartition selon lโ€™รขge
7.2. Rรฉpartition selon le sexe
7.3. Rรฉpartition selon le type de pathologie
7.4. Rรฉpartition des complications en fonction de la pathologie
8. Discussion
8.1. Les aspects รฉpidรฉmiologiques
8.1.1. Lโ€™ร‚ge
8.1.2. Le sexe
8.1.3. Rรฉpartition des complications selon lโ€™intervention chirurgicale
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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