Depuis le début des années 1990, les pays méditerranéens, à l’image de ce qui se passe ailleurs dans le monde, connaissent un essor des politiques d’environnement. Inscrits dans un mouvement qui a pris de l’ampleur, des plans nationaux de protection et d’observation de l’environnement sont maintenant élaborés ou mis en œuvre dans plus de la moitié des pays riverains ; visant non seulement la réparation des dégradations, mais cherchent de plus en plus à intégrer les préoccupations écologiques dans une forme durable de développement. Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) coordonne le Plan d’Action pour la Méditerranée (PAM) et a mis en œuvre plusieurs programmes couvrant les aspects scientifiques, socio-économiques, culturels et juridique de la protection de l’environnement méditerranéen.
Dans notre pays, l’environnement est une préoccupation sous-tendue par des raisons aussi multiples que diverses. Dans un premier lieu, bien que la dimension environnementale se soit diffusée progressivement dans l’appareil d’état et la société à travers des textes législatifs et réglementaires, la création d’organismes et l’élaboration de programmes, il n’en demeure pas moins que les résultats enregistrés dans le cadre des différentes mises en œuvre, n’ont pas été probants (CNES, 1997).
Dans un second lieu, il est constaté un processus continu de détérioration de l’état général de l’environnement qui affecte au demeurant tous les domaines. Cette évolution ne cesse d’amplifier légitimement les inquiétudes des citoyens sous les effets combinés des agressions à l’environnement, des pollutions et des nuisances qui donnent aux éléments essentiels de l’existence un caractère de précarité et de fragilité. En fait, cela traduit une situation de blocage des mentalités, d’inefficience des règlements et procédures, de dysfonctionnement des activités au détriment de l’environnement. Cette situation découle en fin de compte de la complexité du sujet et de l’étendue de son champ d’emprise à la fois politique et culturelle, administratif et juridique, socioéconomique et spatial. Une meilleure perception et une plus grande clarification du concept même de l’environnement est nécessaire et certaines des multiples réalités qu’il recouvre doivent être précisées. En effet, pour les uns, ce concept évoque l’hygiène, la santé la nature, les paysages et l’écologie. Pour les autres, il renvoie aux nuisances et pollutions et à la dégradation du cadre de vie. Pour d’autres encore, il se réfère à un mode de vie et de pensée.
Revue sur les principaux types de polluants
Lors d’études d’évaluation de la qualité du milieu marin, les caractéristiques physico-chimiques doivent être prises en compte et ce pour les raisons suivantes :
La température :
La température est un paramètre important pour la caractérisation de la pollution des eaux marines. En effet, diminuant la teneur en oxygène, les températures relativement élevées agissent comme pollutions additionnelles ayant ainsi des répercussions sur les cycles biologiques. D’un point de vue réglementaire, selon le décret exécutif n°93-160 du 10 juillet 1993, les rejets industriels ne doivent pas atteindre une température au-delà de 30°C.
La salinité :
Dans l’étude du milieu marin, la mesure de la salinité est importante du fait qu’elle exerce une influence significative sur la densité de l’eau de mer. Représentant la proportion de sels minéraux dissous dans l’eau de mer, elle permet d’identifier les masses d’eaux d’origine différentes et de suivre leurs mélanges au large comme à la côte.
Le pH :
En milieux côtiers ou estuariens, certains rejets industriels ou apports d’eaux continentales sont la cause de variations du pH qui s’avère dans ce cas un indice de pollution (AMINOT, 1983). L’importance de la mesure du pH, bien que très répondue, est en fait limitée aux effluents industriels.
Selon le décret exécutif n°93-164 du 10 juillet 1993 définissant la qualité requise des eaux de baignade, le pH ne doit pas dépasser une valeur limite comprise entre 6 et 8.
L’oxygène dissous :
Gouvernant la majorité des processus biologiques des écosystèmes aquatiques, l’oxygène dissout est un paramètre très important. C’est un composé essentiel de l’environnement aqueux puisqu’il est le réactif limitant de la principale voie de biodégradation de la pollution organique. La nitrification de l’azote ammoniacal est une source de déficit en oxygène, par ailleurs, des développements de phytoplanctons en zones eutrophes, peuvent engendrer des sur-saturations. L’appauvrissement du milieu en oxygène dissout provoque l’apparition de pollutions bactériologiques impliquant des maladies infectieuses, alors que le phénomène de corrosion est proportionnel aux teneurs élevées de l’oxygène dissous. Selon le décret exécutif n°93-164 du 10 juillet 1993 définissant la qualité requise des eaux de baignade, Le taux de saturation en oxygène ne doit pas dépasser une valeur limite comprise entre 80 et 120%.
Les nitrates (NO3-) :
Produits de la dégradation des substances organiques azotées, le nitrate atteignant des teneurs relativement élevées est caractéristique des eaux polluées.
Les nitrites (NO2-) :
Ce sont des sels de l’acide nitreux (HNO2) et sont considérés comme des indicateurs de pollution.
La conductivité électrique :
Paramètre non spécifique, la conductivité électrique d’une eau résiduaire (valeur) n’offre que peu de d’intérêt, mais par contre, la variation de cette valeur dans une même agglomération et la comparaison avec celle de l’eau de consommation peut apporter des indications sur la charge polluante associée.
La compréhension des mécanismes qui contrôlent le devenir des flux des contaminations apportés au littoral et des effets biologiques imputables à la contamination chronique des eaux côtières constitue une étape indispensable à l’établissement d’un bilan de l’état de santé d’un écosystème côtier ainsi qu’à l’établissement de recommandations sur les apports telluriques et à la détermination des niveaux de risques acceptables ; environnementaux ou sanitaires.
Polluants micro-biologiques
L’analyse micro-biologique des eaux marines s’inscrit dans un cadre général de protection de la santé humaine et de l’environnement afin de rendre les eaux susceptibles d’être polluées compatibles avec les diverses formes de vie aquatique et des organismes pouvant être en contact. Cette analyse est donc indispensable et complémentaire de l’analyse physico-chimique pour la détermination de la qualité générale des eaux marines. Pour les eaux littorales, la quasi-totalité des micro-organismes identifiés sont de provenance fécale. Afin d’évaluer le risque sanitaire lié à l’aspect récréatif des eaux susceptibles d’être contaminées par des micro-organismes pathogènes pour l’homme, la compréhension de leur comportement semble être nécessaire.
Définitions
Les coliformes totaux :
Les coliformes totaux sont des bacilles Gram- , non sporulés, aéro-anaérobies qui fermentent le lactose en produisant des acides et des gaz (en 24 à 48h à 35-37°C). Ces coliformes vivent dans les intestins de l’homme et des animaux homéothermes, leur résistance en milieu extra intestinal est variable du fait de l’hétérogénéité de ce groupe.
Les coliformes fécaux :
Sous-groupe des coliformes totaux, les coliformes fécaux sont des bacilles Gram- , non sporulés, aéro-anaérobies, fermentant le lactose en produisant des acides et des gaz (en 24h à 44°C) et en eau tryptonée ( contenant du tryptophane) ils produisent de l’indole. E. coli est l’espèce dominante de ce groupe.
Les streptocoques fécaux :
Cocci en chaînettes, Gram+ , ayant une structure antigénique du groupe D de Lance Field (Bonne persistance dans le milieu extra-intestinal), caractérisés par leur hétérogénéité.
Origine :
La pollution micro-biologique est principalement liée aux eaux résiduaires urbaines.Les points ‘’névralgiques’’ les plus importants coïncident avec les points ‘’névralgiques’’ de bactéries d’origine fécale (humaine ou animale). Les micro-organismes pénètrent le plus souvent dans l’environnement marin par les rejets d’eaux résiduaires municipales non traitées ou partiellement traitées, constituant ainsi (en plus des apports relatifs au tourisme) les apports ponctuels. Les eaux de ruissellement constituent également une source importante de pollution micro biologique, la plupart du temps, à cause des rejets des eaux usées en amont. Ces apports sont dits diffus.
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Table des matières
Introduction
I. Généralités
Ι.1. Etude descriptive de la région de Skikda
1. Facteurs physiques
2. Facteurs anthropogèniques
Ι.2. Revue sur les principaux types de polluants
1. Polluants micro-biologiques
Définitions
1.1.1. Les coliformes totaux
1.1.2. Les coliformes fécaux
1.1.3. Les streptocoques fécaux
Origine
Devenir et impact
Réglementation
2. Polluants organiques : les hydrocarbures totaux
2.1. Définition
2.2. Origine
2.3. Sources de pollution par les hydrocarbures
2.4. Devenir
2.5. Impact
2.6. Lutte et réglementation
3. Polluants métalliques : les métaux lourds
3.1. Définition
3.1.1. Cadmium
3.1.2. Fer
3.1.3. Mercure
3.1.4. Nickel
3.1.5. Plomb
3.1.6. Zinc
3.1.7. Chrome
3.1.8. Cuivre
3.1.9. Manganèse
3.2. Devenir
3.3. Toxicité et impact
3.4. Normes de qualité
II. Matériel et méthodes
II. 1. Présentation de la zone d’étude
Localisation
1. Commune de Filfila
2. Commune de Ben Mhidi
3. Commune de Skikda
3.1. Zone industrielle
3.2. Ports de commerce
3.3. Oued Safsaf
3.4. Les plages
3.5. Point chaud
3.6. Point de référence
4. Commune de Stora
4.1. Port de pêche
4.2. Les plages
5.Commune de Ain Zouit
Infrastructures
1. Infrastructures industrielles
Centrale thermique
Complexe de liquéfaction du gaz (GL1/K)
Complexe pétrochimique (CP1/K)
Complexe de raffinage (RA1/K)
ENAMARBRE
2. Infrastructures Portuaires
Port mixte (ancien port)
Nouveau port
Port de pêche de Stora
II. 2. Etude expérimentale
1. Caractéristiques physico-chimiques
Sites et techniques d’échantillonnage
Analyse des échantillons
2. Polluants bactériologiques
Sites et techniques d’échantillonnage
Analyse des échantillons
3. Polluants organiques : les hydrocarbures totaux
Sites et techniques d’échantillonnage
Analyse des échantillons
4. Polluants Métalliques : les métaux lourds
Sites et techniques d’échantillonnage
Analyse des échantillons
III. Résultats
1. Caractéristiques physico-chimiques
1.1. Température
1.2. pH
1.3. Salinité
1.4. Oxygène dissous
1.5. Conductivité électrique
1.6. Potentiel REDOX
2. Paramètres micro biologiques
2.1. Coliformes totaux
2.1.1. Variation spatiale
2.1.2. Variation temporelle
2.2. Coliformes fécaux
2.2.1. Variation spatiale
2.2.2. Variation temporelle
2.3. Streptocoques fécaux
2.3.1. Variation spatiale
2.3.2. Variation temporelle
3. Polluants organiques : les hydrocarbures totaux
3.1. Variation Spatiale
3.2. Variation temporelle
4. Polluants métalliques : les métaux lourds
IV. Interprétations et discussion
V. Conclusion