Revue de littérature sur les relations santé/bien-être et zones bleues
Méthodologie de travail
Pour ce travail, des articles ont été collectés, en fonction de plusieurs mots-clés utilisés en anglais , sur des bases de données comme PsychInfo, Science Direct, Cairn, ou grâce au moteur de recherche Google Scholar. Les recherches ont été centrées au départ sur les relations entre les zones naturelles urbaines en général et la santé. Puis progressivement une recherche plus précise sur les effets des zones bleues urbaines a été réalisée. Au fur et à mesure des lectures, d’autres références ont été jugées intéressantes et ont été ajoutée à la bibliothèque. Des concepts très précis ont été recherchés comme la thérapie par le paysage par exemple.
Au total, une soixantaine d’articles ont été consultés parmi plus d’une centaine d’articles sélectionnés lors des recherches. Les articles restant sont pour la plupart hors propos par rapport au sujet, toutefois il serait pertinent de consulter les derniers pour faire évoluer le travail présent.
L’urbanisation, un phénomène aux multiples menaces
L’urbanisation est un phénomène qui est, depuis les 50 dernières années, en croissance permanente et qui concerne ainsi plus de la moitié de la population mondiale (Dallimer et al. 2012). Les espaces naturels sont conquis au fur et à mesure de l’expansion des zones urbaines et pour les espaces épargnées, leur accès reste compliqué (Hoyle, Hitchmough, et Jorgensen 2017).
Ce phénomène entraîne plusieurs effets négatifs sur les conditions de vie des citadins avec une pollution de l’air importante, une mauvaise qualité des pièces d’eau (Garrett et al. 2019) et une pollution de l’environnement en général. Le rythme de vie en ville est également devenu plus stressant (Srivastava 2009) et moins sain. Le développement de transports a entraîné la réduction de l’activité physique et les habitants se sédentarisent. Tous ces éléments impactent donc la santé physique des populations avec l’augmentation de la fréquence des maladies respiratoires, des maladies cardiovasculaires et gastro-intestinales (Garrett et al. 2019). Ils fragilisent aussi la santé mentale avec l’apparition de nouveaux facteurs de stress qui conduisent à plus de violence (Srivastava 2009) et à la dépression (Garrett et al. 2019), dépression qui deviendra en 2030 la maladie la plus importante (Clark et al. 2014). De plus, la réduction des espaces naturels ne favorise pas la diminution de ces effets négatifs.
Toutefois, depuis une quarantaine d’années, la modification et la restauration des zones bleues urbaines a été menée par les politiques publiques (Völker et Kistemann 2011a) et davantage ces vingt dernières années avec l’évolution de la législation en faveur des espaces naturels. Les zones urbaines doivent respecter par exemple les Lois Grenelle en France et mettre en place des corridors écologiques, trames vertes et bleues, qui devraient permettre le retour de services écosystémiques en milieu urbain et notamment ceux nécessaires au bien-être et à la santé humaine.
Les notions relatives aux bienfaits des zones bleues urbaines sur la santé et le bien-être
Dans la littérature, il est plus aisé de trouver des articles évoquant les bienfaits des espaces naturels en général et ceux dits « verts » sur la santé et le bien-être. En effet, il existe moins de recherches empiriques sur les zones bleues et leurs effets sur l’homme (Haeffner et al. 2017). Toutefois, les espaces verts urbains incluent très souvent une pièce d’eau pouvant être considérée comme une zone bleue. Certains effets des zones vertes peuvent donc être transposés aux zones aquatiques urbaines qui sont souvent, elles aussi, prises en compte avec leur espace naturel végétalisé voisin. Plusieurs notions importantes se dégagent des articles consultés pour réaliser cette étude. Chacune d’elle est développée dans cette partie pour préciser les liens avec la santé et le bien-être humain en contexte urbain.
Les écosystèmes
Avant toutes autres notions, celle d’ « écosystème » est importante pour le bien-être physique, mental et social (Abraham, Sommerhalder, et Abel 2010) et pour la santé quand celui-ci est perçu et considéré dans son ensemble (Haines-Young et Potschin 2010), c’est-à-dire avec toutes ses composantes. C’est par les interactions avec ces éléments constitutifs que l’écosystème, qui peut donc être une zone bleue urbaine, peut rendre des services à l’homme et notamment en étant une partie intégrante de son traitement davantage du côté de la santé mentale.
L’écosystème est une vaste notion mais il est intéressant de retenir que c’est un élément complexe et bien utile à l’homme.
La biodiversité des espaces
La biodiversité est un élément essentiel d’un écosystème et qui revient assez régulièrement dans les recherches en faveur du bien-être humain. C’est en effet très souvent un indicateur de la qualité de l’écosystème. Un écosystème en bonne santé est d’ailleurs primordial puisqu’il permet à celui-ci de rendre de nombreux services à l’homme. Si les services remplissent certains besoins humains, ces derniers sont rassurés et leur bien-être mental est favorisé tout comme leur santé. C’est ainsi par exemple que la biodiversité impacte indirectement la santé et le bien-être (Sandifer, Sutton-Grier, et Ward 2015). Toutefois, la biodiversité peut avoir différentes influences directes sur la santé et le bien-être (Figure 4, (Sandifer, Sutton-Grier, et Ward 2015)). En effet, la perception de cette biodiversité en milieu urbain traduit, pour les personnes en contact avec les espaces naturels, un certain équilibre de la nature et semble favoriser des émotions positives (Southon et al. 2018). De plus, Southon et al. (Southon et al. 2018) ou encore Dallimer et al. (2012) ont remarqué que les personnes les plus touchées grâce à cette perception de biodiversité sont celles liées professionnellement ou ayant des affinités pour la biologie ou d’autres activités naturalistes. Elles percevraient davantage cette diversité et seraient donc rassurées d’être entourées de zones naturelles en bon état.
La perception des zones naturelles
La perception des zones naturelles passe principalement par deux des sens humains : l’ouïe et la vue qui permettent la perception des couleurs, des paysages et des sons. Les espaces naturels urbains peuvent également être perçus dans leur ensemble à travers la spiritualité et les ressentis directement liés aux affects. Plusieurs études ont été réalisées dans des zones vertes, majoritairement, et bleues afin de mettre en évidence les effets et les différences de perceptions entre les individus, usagers des espaces naturels, selon leur profil ou leur origine variés.
Ainsi, pour commencer chronologiquement, une étude de la perception et de la relation entre la clarté et la couleur de l’eau et les reflets a été menée par Smith et al. (1995). Cette étude a mis en avant que la couleur de l’eau domine sur l’influence des gens par rapport à la clarté. Toutefois, le cerveau influence les résultats selon que l’eau observée est bleue ou marron et turbide ou non. En effet, une eau bleue sera favorablement perçue bien qu’elle soit turbide, la couleur dominera alors sur la clarté tandis que si l’eau est marron et non turbide, alors la clarté dominera l’influence de l’homme sur la couleur (Smith, Croker, et McFarlane 1995a). Dans cet exemple, l’importance de la perception visuelle est mise en évidence et notamment son influence sur le jugement de la qualité de l’eau d’une zone par les observateurs. L’étude dans une deuxième partie relate que les reflets de l’environnement à la surface de l’eau stimulent les passants (Smith, Croker, et McFarlane 1995b). La perception de la couleur de la première partie pourrait être erronée par ce réfléchissement qui modifie les couleurs de l’eau et crée une confusion pour le cerveau des observateurs. Une eau peut ainsi être turbide, dans une moindre mesure, du moment que les gens sont satisfaits par leur vision d’une eau brillante et miroitante. Smith et al. (Smith, Croker, et McFarlane 1995a; 1995b) précise finalement que d’après ses observations, les politiques publiques d’aménagement devraient prendre en compte l’attrait de l’eau envers les badauds pour que ceux-ci exploitent au maximum les zones bleues pour leur bien-être via la baignade ou le profit d’un paysage éclatant.
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Table des matières
I- Introduction
II- Définition des concepts du sujet
1) Le bien-être humain
2) La santé
3) Les zones bleues urbaines
4) Le service écosystémique
III- Problématique
IV- Revue de littérature sur les relations santé/bien-être et zones bleues
1) Méthodologie de travail
2) L’urbanisation, un phénomène aux multiples menaces
3) Les notions relatives aux bienfaits des zones bleues urbaines sur la santé et le bien-être
a) Les écosystèmes
b) La biodiversité des espaces
c) La perception des zones naturelles
d) La thérapie par le paysage
e) Attractivité et contact
f) L’accessibilité aux zones bleues urbaines
4) Quelques pistes d’amélioration des zones bleues pour favoriser la santé et le bien-être
5) Les aspects négatifs des zones bleues urbaines à ne pas oublier
V- Justification du maintien, de l’aménagement et de la restauration des zones bleues urbaines
1) Valoriser les espaces existants et les rendre accessibles
2) Améliorer la qualité des zones bleues depuis la source
3) Travailler en collaboration
4) Sensibiliser les populations urbaines
5) Les effets négatifs des zones bleues à prendre en compte
VI- Discussion et perspectives d’évolution du travail
VII- Conclusion
Bibliographie
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