REVUE DE LA LITTERATURE SUR LE SYNDROME DE WEST

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Classification des crises รฉpileptiques

Epilepsies avec signes moteurs

Concerne la musculature sur toutes ses formes.
L’รฉvรฉnement moteur pourrait consister en une hausse (positive) ou baisse (nรฉgative) dans la contraction musculaire pour produire un mouvement.

Les signes moteurs รฉlรฉmentaires

Un type unique de contraction d’un muscle ou d’un groupe de muscles qui est d’habitude stรฉrรฉotypรฉ et non dรฉcomposable en phases.
o Tonique
Une augmentation soutenue dans la contraction musculaire qui dure quelques secondes voire quelques minutes
โ€ข Spasme รฉpileptique (jadis spasme infantile)
โ€ข Postural
โ€ข Versif
โ€ข Dystonique
o Myoclonique
Contraction d’un muscle ou d’un groupe de muscles d’une topographie variable (axial, proximal, distal) soudaine et brรจve (100ms) involontaire, unique ou multiple.
โ€ข Myoclonique nรฉgative
โ€ข Clonique
โ€ข Marche jacksonienne
โ€ข Tonico-clonique
Une sรฉquence consistant en une phase tonique suivie d’une phase clonique. Des variantes telles que clonico-toniques peuvent รชtre vues.
o clonico-tonique gรฉnรฉralisรฉe
Jadis appelรฉe crise grand mal : contraction clonique bilatรฉrale des muscles somatiques, d’habitude associรฉe aux phรฉnomรจnes autonomiques.
o Atonique
Une perte soudaine ou diminution du tonus musculaire sans myoclonies prรฉcรฉdentes apparentes ou un รฉvรฉnement tonique durant une ร  deux secondes, impliquant la tรชte, le tronc, la mรขchoire ou un membre de la musculature.
o Astatique
Une perte de posture รฉrectile, qui rรฉsulte d’un mรฉcanisme tonique myoclonique, atonique.
o Synchrone (asynchrone)
Un รฉvรฉnement moteur ayant lieu en mรชme temps ou pas dans les ensembles corporels.

Automatisme

C’est une activitรฉ motrice plus ou moins coordonnรฉe rรฉpรฉtitive, qui a souvent lieu lorsque la cognition est altรฉrรฉe et pour laquelle le sujet est d’habitude amnรฉsique aprรจs. Cela ressemble parfois ร  un mouvement volontaire et peut consister en une continuation inappropriรฉe de l’activitรฉ motrice prรฉ-ictus courante.
o Oro-alimentaire
Un lรฉchage ou pincement des lรจvres, grincement des dents ou avalement.
o Mimรฉtique
Une expression faciale suggรฉrant un รฉtat รฉmotionnel, parfois la frayeur.
o Manuel ou pรฉdestre
– Indique principalement des composantes distales, bilatรฉrales ou unilatรฉrales.
– Tรขtonnement, perรงage, mouvement de manipulation.
o Gestuel
Parfois unilatรฉral :
– Tรขtonnement ou mouvements exploratoires avec main dirigรฉe soit vers soi soit vers son entourage ou environnement.
– Mouvements ressemblant ร  ceux destinรฉs ร  prรชter un ton รฉmotionnel supplรฉmentaire au discours.
o Hypercinetique
– Concerne principalement les membres proximaux ou les muscles axiaux qui produisent des mouvements ballistiques, sรฉquentiels et irrรฉguliers.
– Augmentation du taux de mouvement en exรฉcution ou une exรฉcution rapide et inappropriรฉe d’un mouvement.
o Hypocinรฉtique
Une baisse d’amplitude ou du taux ou l’arrรชt de l’activitรฉ motrice en cours.
o Dysphasique
Une communication langagiรจre altรฉrรฉe sans dysfonctionnement moteur primaire concernรฉ ou des voies sensorielles, qui se manifeste par des troubles de la comprรฉhension, l’anosmie, des erreurs paraphrasiques ou une combinaison de ces phรฉnomรจnes.
o Dyspraxique
Une incapacitรฉ ร  exรฉcuter spontanรฉment les mouvements appris ou commandรฉs ou limitรฉs malgrรฉ la non altรฉration des systรจmes sensoriels et moteurs concernรฉs, malgrรฉ une coopรฉration et une comprรฉhension adรฉquates
o Gรฉlastique
Un รฉclat de rire ou fou rire, d’habitude sous un ton affectif appropriรฉ.
o Dacrystique
Des รฉclats de cris de type
– vocal,
– verbal ou
– spontanรฉ.

EPILEPSIES AVEC SIGNES NON MOTEURS

Lโ€™aura

C’est un phรฉnomรจne subjectif de l’ictus, qui pour un patient donnรฉ peut prรฉcรฉder une crise observable ; lorsquโ€™elle est isolรฉe, elle constitue une crise sensorielle.

Lโ€™aura Sensoriel

Une expรฉrience perceptuelle qui n’est pas causรฉe par un stimulus appropriรฉ de l’environnement, modifie la crise de l’aura. Elle peut รชtre :
โ€ข รฉlรฉmentaire
Un phรฉnomรจne informe et unique impliquant une modalitรฉ sensorielle primaire.
Elle est :
o somatosensorielle o visuelle
o auditive o olfactive o gustative
o รฉpigastrique o cรฉphalique o automatique.
Elle peut รชtre:
โ€ข expรฉrimentale
Un phรฉnomรจne perpรฉtuel, mnรฉmonique ou affectif incluant des รฉvรฉnements hallucinatoires composites ou illusoires. Ces phรฉnomรจnes peuvent รชtre isolรฉs ou combinรฉs. En outre, il y a le sentiment d’รชtre รฉtranger ร  soi mรชme. Ces phรฉnomรจnes ont des qualitรฉs subjectives. Ils sont similaires ร  ceux
expรฉrimentรฉs dans la vie, mais sont reconnus par le sujet comme se passant dans
un contexte hors de la rรฉalitรฉ.
Ils peuvent รชtre dโ€™ordre :
o affectif
o mnรฉmonique o hallucinatoire o illusionnel

Dyscognitif

Ce terme dรฉcrit des รฉvรฉnements dans lesquels le dรฉrangement de la cognition est la caractรฉristique qui domine ou celle qui est la plus visible, et deux ou plusieurs de ces composantes sont concernรฉes ; l’implication de telles composantes reste indรฉterminรฉe. Autrement, utiliser le terme le plus spรฉcifique (crise expรฉrimentale mnรฉmonique ou crise expรฉrimentale hallucinatoire). Les composantes de la cognition sont :
o perception : conception symbolique de l’information sensorielle,
o attention : sรฉlection appropriรฉe d’une perception ou tรขche principale,
o รฉmotion : signification affective appropriรฉe d’une perception
o mรฉmoire : capacitรฉ ร  emmagasiner et ร  restituer les
perceptions et les concepts,
o fonction exรฉcutive : anticipation, sรฉlection, surveillance des consรฉquences et initiation d’activitรฉs incluant la praxie, les discours.

Lโ€™EVENEMENT AUTONOMIQUE

L’aura autonomique

La sensation compatible avec l’implication du systรจme nerveux autonome, incluant les fonctions cardiovasculaires, gastro-intestinales, sudoromotrices, vasomotrices et thermorรฉgulatrices.

La Crise autonomique

Une altรฉration distincte et objectivement documentรฉe de la fonction du systรจme nerveux autonome incluant les fonctions cardiovasculaires, pupillaires, gastro- intestinales, respiratoires et thermorรฉgulatrices.

LES SIGNES MODIFICATEURS SOMATOTOPIOUES

La latรฉralitรฉ

ยพ Unilatรฉrale
C’est une implication exclusive ou virtuelle d’un seul cotรฉ en tant que phรฉnomรจne moteur, sensoriel ou autonomique.
ยพ Hรฉmicorporel
D’un cotรฉ, droite ou gauche
ยพ Gรฉnรฉralisรฉ
Plus du minimum de l’implication de chaque cotรฉ en tant que phรฉnomรจne autonomique, sensoriel ou รฉlรฉmentaire.
Composantes motrices modifiรฉes d’avantage comme :
o Asymรฉtriques o Symรฉtriques

La Partie du corps

Cette partie fait rรฉfรฉrence aux parties concernรฉes (par exemple bras, jambes, visage, tronc et autres).

La Centralitรฉ

Modificatrice dรฉcrite en proximitรฉ ร  l’axe du corps.
Elle est axiale
Concerne le tronc y compris le cou.
o partie proximale du membre
Signifie lโ€™implication des รฉpaules aux poignets, des hanches aux chevilles.
o partie distale du membre
Indique lโ€™implication des doigts, des mains, des oreilles, des orteils et/ou des pieds.

Lโ€™EPIDEMIOLOGIE

Dans le monde, la maladie รฉpileptique a une rรฉpartition gรฉographique variable, avec un taux de prรฉvalence de 1,5 ร  5%0 habitants. Cette rรฉpartition dรฉpend du niveau de dรฉveloppement socio-รฉconomique. La prรฉvalence est 5 ร  10fois plus รฉlevรฉe dans les pays en voie de dรฉveloppement que dans les pays industrialisรฉs. Le syndrome de West est lโ€™encรฉphalopathie รฉpileptique le plus frรฉquent.
Dans le monde, la prรฉvalence du syndrome de West est dโ€™environ 1/4000 ร  1/6000. Statistiquement les garรงons sont plus ร  risques que les filles, dans un ratio de 3/2. Dans 90% des cas les spasmes se manifestent pour la premiรจre fois entre 3 et 12 mois de vie. Dans des cas plus rares, les spasmes dรฉbutent pendant les deux premiers mois de vie ou durant la deuxiรจme ร  la quatriรจme annรฉe. (J Roger et al, 2002)
En Afrique, la maladie รฉpileptique a une rรฉpartition gรฉographique variable, avec un taux de prรฉvalence de 14%0 en moyenne. A Madagascar la frรฉquence varie de 12 %0. En milieu intertropical, il y a une grande variabilitรฉ avec des zones de moyenne prรฉvalence (8 ร 12 %0 pour le Sรฉnรฉgal, la Cote dโ€™Ivoire et le Togo) et dโ€™autres de forte prรฉvalence (20%0 voire plus de 40%0 pour le Liberia, le Nigeria, et la Tanzanie). La prรฉvalence est relativement faible au nord et au sud du continent africain. Elle varie de 4 ร  8%0. (I. Mbodj, 2003)
Une รฉtude camerounaise sur le syndrome de West a montrรฉ que la prรฉdominance รฉtait masculine (59,46%), avec un sexe ratio de 1,47. un facteur รฉtiologique รฉtait retrouvรฉ dans 83,78% des cas.

LES FACTEURS ETIOLOGIQUES

Une lรฉsion cรฉrรฉbrale prรฉexistante peut รชtre mise en รฉvidence dans 60-90 pour cent des cas (Diebler et Dulac, 1987 ; Ludwig, 1987). Lโ€™histoire peut rรฉvรฉler une lรฉsion acquise prรฉ-, pรฉri- ou postnatale, et lโ€™examen clinique les anomalies dโ€™un syndrome neurocutanรฉ, mais au moment du diagnostic, lโ€™examen neurologique proprement dit est habituellement peu contributif. Par consรฉquent, la neuroradiologie est une source majeure dโ€™informations, mais elle doit รชtre rรฉalisรฉe avant le dรฉbut de la corticothรฉrapie qui donne des images dโ€™atrophie cรฉrรฉbrale (Gastaut et al., 1978) difficiles ร  distinguer dโ€™une atrophie qui est elle-mรชme prรฉsente dans la moitiรฉ des cas (Curatolo et al., 1982 ; Singer et al., 1982) et des variations physiologiques des espaces pรฉricรฉrรฉbraux chez le nourrisson (Fukuyama et al., 1979).
Lโ€™imagerie par rรฉsonance magnรฉtique (IRM) peut en outre mรฉconnaรฎtre des anomalies de la substance grise au cours du second semestre de la vie, et devrait par consรฉquent รชtre rรฉalisรฉe aprรจs lโ€™รขge de 18 mois (Valk et Knaap, 1989). La signification dโ€™une image de retard de myรฉlinisation est difficile ร  dรฉterminer en lโ€™absence de donnรฉes neuropathologiques (Muroi et al., 1996). Les investigations neuropathologiques post-mortem ont รฉtรฉ nรฉgatives dans seulement 3-4 pour cent des cas, mais il y a un biais รฉvident en faveur des cas les plus sรฉvรจres.
Les malformations cรฉrรฉbrales concernent 30 pour cent des cas si on inclut les cas de syndrome neurocutanรฉ. Les plus frรฉquentes sont lโ€™agรฉnรฉsie du corps calleux, y compris le syndrome dโ€™Aircardi (Diebler et Dulac, 1987), la polymicrogyrie (Gastaut et al., 1978), la lissencรฉphalie (Bordarier et al., 1986), lโ€™hรฉmimรฉgalencรฉphalie (Robain et al., 1989), la dysplasie corticale focale (Chugani et al., 1990) et la schizencรฉphalie. Il reste ร  prรฉciser si la dรฉcouverte de microdysgรฉnรฉsie a une rรฉelle signification pathogรจne (Jellinger, 1987 ; Lyon et Gastaut, 1985). Les malformations vasculaires, y compris la maladie de Sturge-Weber (Millichap et al., 1962) et les fล“topathies (Watanabe et al., 1973) sont des causes rares. Lโ€™รฉvidence prรฉcise de lโ€™ischรฉmie pรฉrinatale responsable de SW est vraisemblablement plus proche de 15 pour cent (Aircadi et Chevrie, 1978) que des 80 pour cent antรฉrieurement annoncรฉs, et les lรฉsions affectent le cortex, la substance blanche et les noyaux gris centraux plus souvent que le tronc cรฉrรฉbral (Van Bogaert, 1993). Lโ€™hypoglycรฉmie peut รชtre la cause en elle-mรชme du SW ou parce quโ€™elle est la consรฉquence dโ€™une hypotrophie fล“tale causรฉe par une hรฉmorragie utรฉrine ou une toxรฉmie gravidique (Riikonen et Donner, 1979).
Les lรฉsions post-natales causales incluent lโ€™ischรฉmie, lโ€™infection et les traumatismes (Millichap et al., 1962 ; Ganji et al., 1987 ; Aubourg et al., 1985). Les erreurs innรฉes du mรฉtabolisme sont rarement en cause, mais une grande diversitรฉ dโ€™entre elles peut produire des convulsions infantiles, parmi lesquelles les spasmes sont simplement dโ€™un type particulier.
Nรฉanmoins, la maladie de Menkes (Sztriha et al., 1994), la phรฉnylcรฉtonurie et certaines mitochondriopathies (Makela-Bengs et al., 1995) produisent un taux รฉlevรฉ de spasmes infantiles. En ce qui concerne la derniรจre รฉtiologie, elle est facilement reconnue au vu de lโ€™hypersignal en T2 qui dessine les noyaux gris centraux. Tous les types de tumeurs du nourrisson, y compris les papillomes du plexus choroรฏde associรฉs au syndrome dโ€™Aicardi, peuvent sโ€™accompagner des spasmes infantiles.
Une encรฉphalite herpรฉtique nรฉonatale ou du nourrisson constitue un risque รฉlevรฉ de SW. Lโ€™incidence du SW aprรจs mรฉningite bactรฉrienne est plus basse. La responsabilitรฉ de la vaccination contre la coqueluche a pu รชtre exclue ร  la suite dโ€™une analyse รฉpidรฉmiologique portant sur les consรฉquences dโ€™un changement du calendrier des vaccinations au Danemark (Bellman et al., 1983).
Sept ร  17 pour cent des patients ont une histoire familiale dโ€™รฉpilepsie ou de convulsions fรฉbriles (Jan et al., 1971), lโ€™incidence รฉtant de 40 pour cent dans les formes cryptogรฉniques (Matsumoto et al., 1981). Il y a une transmission autosomique dominante dans la sclรฉrose tubรฉreuse de Bourneville (Wilson et Carter, 1978), la neurofribromatose (Motte et al., 1993) et le syndrome de CHARGE (Curatolo et al., 1983).
La transmission est dominante liรฉe au sexe dans lโ€™incontinentia pigmenti et le syndrome dโ€™hรฉtรฉrotopie en bande/lissencรฉphalien (des Portes et al., 1998). Dโ€™autres familles ont une forme liรฉe au chromosome Xp11.4-Xter (Claes et al., 1997) ou Xp11.4Xp22.11 (Stromme et al., 1999). Une translocation chromosomique concerne le syndrome de Williams (Mizugishi et al., 1998) et la trisomie 21 (Silva et al., 1996). Dans cette derniรจre, le SW tend ร  rรฉsister au traitement quand celui-ci est instaurรฉ tardivement.
Lโ€™association dโ€™une dysmorphie, dโ€™une hypotonie et des signes pyramidaux est observรฉe en cas dโ€™intervention de la duplication du chromosome 15q (Bingham et al., 1996). Diverses dysmorphies familiales sont associรฉes aux spasmes infantiles, y compris les pouces larges (Tsao et al., 1990), et le bec de liรจvre avec exophtalmie (Tutuncuoglu et al., 1996).
Il a รฉtรฉ rapportรฉ des spasmes infantiles familiaux avec microcรฉphalie et syndrome nรฉphrotique (Roos et al., 1987). Une augmentation modรฉrรฉe de lโ€™incidence du SW a รฉtรฉ observรฉe dans les familles des enfants avec SW cryptogรฉnique mais le risque estimรฉ de rรฉcurrence chez un frรจre ou une sล“ur est infรฉrieur ร  1 pour cent (Dulac et al., 1993).
Dans quelques familles finlandaises, une hypsarythmie รฉtait associรฉe ร  une encรฉphalopathie congรฉnitale, avec ล“dรจme et atrophie optique (PEHO), transmise sur un mode autosomique rรฉcessif (Salonen et al., 1987).

LES ASPECTS ELECTROCLINIQUES

Lโ€™hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ de la prรฉsentation clinique de lโ€™EEG, de lโ€™รฉtiologie et de lโ€™รฉvolution appellent un dรฉmembrement du groupe ร  la recherche de corrรฉlation entre une cause particuliรจre, sa prรฉsentation clinique et les tracรฉs EEG correspondants. Une telle corrรฉlation existe pour certaines malformations dont les tracรฉs ne sont jamais hypsarythmiques : lissencรฉphalie, syndrome dโ€™Aicardiโ€ฆ
En pratique, les principales situations cliniques peuvent รชtre regroupรฉes en 4 rubriques.

Les spasmes compliquant une encรฉphalopathie diffuse

Une lรฉsion prรฉnatale diffuse, telle quโ€™une malformation, est dรฉmontrรฉe ou suspectรฉe devant une maladie mentale prรฉexistante ; ou des signes neurologiques. Lโ€™EEG est rarement hypsarythmique. Il montre soit un aspect qui est propre au type de lรฉsion cรฉrรฉbrale malformative : agyrie, hรฉmimรฉgalencรฉphalie, syndrome dโ€™Aicardi : soit des anomalies paroxystiques focales ou multifocales se gรฉnรฉralisant dans le sommeil, en cas de lรฉsions corticales multiples : sclรฉrose tubรฉreuse de Bourneville, sรฉquelles dโ€™anoxo-ischรฉmie du nouveau-nรฉ ร  terme.
Parfois, il nโ€™y a mรชme aucune activitรฉ paroxystique, mais un tracรฉ globalement ralenti. Lorsque les rythmes physiologiques sont identifiables, ils sont asymรฉtriques, spontanรฉs ou aprรจs administration intraveineuse de diazรฉpam. Chaque spasme est associรฉ ร  un complexe EEG lent, diffus et de grande amplitude qui prรฉcรจde une diminution importante de lโ€™amplitude du tracรฉ jusquโ€™au spasme suivant. Le diagnostic repose sur lโ€™anamnรจse et les examens cliniques et neuroradiologiques.
Une notion de souffrance pรฉrinatale doit รชtre รฉtayรฉe par la mise en รฉvidence de signes directs ou indirects de lรฉsion cรฉrรฉbrale. Parfois, lโ€™anamnรจse est nรฉgative et la neuroradiologie ne montre aucune lรฉsion cรฉrรฉbrale : ce sont les formes symptomatiques sans lรฉsion identifiable.
La corticothรฉrapie est rarement utile dans ce cas en particulier lorsque lโ€™enfant a prรฉsentรฉ, avant les spasmes, des crises gรฉnรฉralisรฉes dโ€™un autre type ou des crises partielles avant lโ€™รขge de 3 mois ou lorsquโ€™il nโ€™y a aucune activitรฉ paroxystique intercritique : les spasmes persistent de nombreuses annรฉes plus tard. Le vigabatrin, le valproate et les benzodiazรฉpines peuvent rendre service.

La lรฉsion focale

La lรฉsion focale Progressive (tumeur angiome) ou non progressive prรฉnatale prรฉcoce (dysplasie corticale focale) ou des derniers mois de grossesse (porencรฉphalie), pรฉrinatale (anoxo-ischรฉmie du prรฉmaturรฉ) ou post-natale (mรฉningite encรฉphalite) avec EEG hypsarythmique.
Ces lรฉsions intรฉressent la rรฉgion pariรฉto-occipitale ou rolandique : elles sโ€™รฉtendent parfois sur la rรฉgion frontale, mais concernent exclusivement la rรฉgion frontale. Les spasmes ont une composante asymรฉtrique : dรฉviation de la tรชte et/ou des yeux, oculoclonies, raidissement dโ€™un membre supรฉrieur ou de la main, fixitรฉ du regard avant la salve, comme si lโ€™enfant ยซ mรฉditait ses spasmes ยป.
Dโ€™autres types de crises peuvent prรฉcรฉder les spasmes. Il peut exister des signes neurologiques dรฉficitaires focaux. Lโ€™รฉvolution des spasmes est souvent favorable sous corticoรฏdes et cette รฉpilepsie ne modifie pas lโ€™รฉvolution neurologique et cognitive qui dรฉpend de lโ€™รฉtendue et de la topographie des lรฉsions cรฉrรฉbrales prรฉexistantes.
En revanche, lโ€™extension frontale semble indiquer un risque de persistance des spasmes ou lโ€™apparition dโ€™une รฉpilepsie focale ultรฉrieure. Dans la dysplasie corticale focale, lโ€™รฉvolution est souvent dรฉfavorable, avec une รฉpilepsie rebelle, voire la persistance de spasmes. Lโ€™identification en est parfois difficile sur lโ€™IRM avant que la myรฉlinisation soit complรจte.
Bien que ses deux premiers groupes soient lรฉsionnels, leur รฉvolution รฉpileptique est trรจs diffรฉrente.

Les spasmes infantiles cryptogรฉniques

Les patients ont un dรฉveloppement initial apparemment normal; ils nโ€™ont aucune cause dรฉcelable et anomalie au scanner et ร  lโ€™imagerie par rรฉsonance magnรฉtique (IRM), mais une รฉvolution dรฉfavorable. La rรฉgression est souvent importante avec perte du contact oculaire, voire comportement autistique. Les spasmes ne sont pas prรฉcรฉdรฉs dโ€™autres types de crises; ils sont le plus souvent symรฉtriques, mais lโ€™EEG montre des salves de spasmes non indรฉpendants, sous rรฉserve dโ€™un enregistrement assez long, de 12 heures dans certains cas.
Le tracรฉ intercritique est hypsarythmique, souvent asymรฉtrique, en particulier aprรจs administration du diazรฉpam. Ces cas sont deux fois sur trois sensibles ร  la corticothรฉrapie, avec un risque de rechute transitoire dans la deuxiรจme annรฉe, en particulier dans le cas oรน lโ€™EEG au 15e jour de traitement montre la persistance dโ€™un foyer dโ€™ondes lentes et/ou de pointes.
A long terme, la sรฉvรฉritรฉ de lโ€™รฉvolution peut dรฉpendre de la persistance dโ€™une รฉpilepsie ou de troubles cognitifs :
โ”€ certains enfants continuent ร  avoir des spasmes ; les anomalies EEG diffuses gardent un aspect hypsarythmique ou deviennent plus synchrones, avec des pointe-ondes lentes, rรฉalisant une forme particuliรจre de syndrome de lennox-gastaut; le dรฉveloppement mental est pratiquement arrรชtรฉ ;
โ”€ dโ€™autres enfants cessent de faire des spasmes mais dรฉveloppent quelques mois ou quelques annรฉes plus tard une รฉpilepsie partielle ou gรฉnรฉralisรฉe, et gardent un retard mental plus ou moins sรฉvรจre.
En cas dโ€™รฉpilepsie partielle, le foyer EEG est dans le territoire oรน les anomalies prรฉdominaient au moment du syndrome de West. Dans ce groupe, les crises ultรฉrieures sont souvent oculo-cloniques ou partielles ou complexes :
โ”€ dโ€™autres enfin cessent dโ€™avoir des crises et leur EEG se normalise ou garde un foyer dโ€™ondes lentes et/ou des pointes.
Quโ€™ils demeurent ou non รฉpileptiques, la plupart de ces patients gardent des troubles cognitifs et/ou du comportement, de type autistique ou hyperkinรฉtique. Ces troubles semblent รชtre corrรฉlรฉs ร  la topographie des zones dโ€™hypodรฉbit dรฉcelรฉes par le SPECT : temporales en cas de dysphasie et dโ€™hyperkinรฉsie, pariรฉto-occipitales en cas de troubles visuo-moteurs, et ร  la fois frontales et temporo-occipitales en cas de comportement autistique.
Ces constatations doivent รชtre comparรฉes ร  lโ€™รฉvolution du mรฉtabolisme chez lโ€™enfant normal : la rรฉgion pariรฉto-occipitale devient mature ร  lโ€™รขge habituel dโ€™apparition du syndrome de West.
Dans les 2 premiers cas, le comportement est transitoirement autistique au dรฉcours du syndrome de West et cesse de lโ€™รชtre lorsque le moyen de communication รฉpargnรฉe vient ร  maturitรฉ : visuel dans la 1รจre annรฉe chez les patients avec dysphasie, linguistique dans la 2-3e annรฉe chez les patients avec troubles visuo-moteurs.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
1- Dรฉfinition
2- Intรฉrรชts
3- Objectifs
I- PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LE SYNDROME DE WEST
1- Dรฉfinition de lโ€™รฉpilepsie
2- Classification de lโ€™รฉpilepsie
3- Epidรฉmiologie
4- Facteurs รฉtiologiques
5- Facteurs รฉlectrocliniques
II- DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNELย 
1- Patients et mรฉthodes
a- Patients
b- Mรฉthodologie
2- Rรฉsultats
III- TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRE
CONCLUSON
BIBLIOGRAPHIE

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