Soutenance mémoire
L’économie malgache est tenue par les paysans à raison de 78 % de la population active en 2002 (Microsoft Etudes 2008 [DVD]). Malgré cela, la situation de l’autosuffisance alimentaire n’est pas encore atteinte. La part des insectes ravageurs dans cette situation reste un problème peu approfondi. Ainsi est née l’idée d’étudier la présence des taupins dans le sol malgache. Ajouté à cela, il n’y a pas d’étude précise en la matière jusqu’à maintenant. Pour le cas d’Anjeva et ses environs, c’est une région ayant une potentialité sur les cultures maraîchères. La route du lait, contrairement à son nom l’indique, est la scène d’un ballet de voitures surchargées de légumes. La rivière IVOVOKA contribue dans cette situation. Mais l’implantation d’une tannerie industrielle constitue un facteur déterminant. Ses effluents confèrent à l’eau de la rivière d’odeurs nauséabondes et un aspect trouble malgré un investissement de plus 100 millions d’Ariary (Castaignos et Ducros, 2004) de cette tannerie dans la mise en place d’une unité de traitement des eaux usées.
Revue de la littérature sur la macrofaune du sol, sur les Elateridae et sur le tannage des cuirs
La faune du sol
Classification suivant la taille : Notion de « macrofaune du sol »
Le sol abrite une faune très diversifiée. Ainsi, pour mieux structurer l’étude de celle-ci, des classifications sont établies suivant les critères considérés. C’est la catégorisation suivant la taille des organismes qui indique la notion de « macrofaune du sol ».
La macrofaune se reconnait de ce fait d’une manière relativement aisée. En effet, la fourchette de taille de cette catégorie peut être discernée à l’œil nu. Toutefois, les individus d’une espèce peuvent appartenir dans différentes classes selon son stade de développement. D’autres classifications se doivent alors de compléter celle-ci. Brown et al. (2002) donnent des spécifications préconisées par d’autres auteurs sur la macrofaune. Celles-ci peuvent nous induire à des erreurs. Ainsi, pour toute la suite de cet ouvrage, la macrofaune désigne les animaux de 4 à 80 mm de long.
Classifications fonctionnelles
Brown et al. (2002) ont aussi proposé un classement de la faune du sol suivant le rôle trophique des organismes sur la plante ou la culture. Il en ressorte deux types :
• La faune nuisible (pestes ou ravageurs) : qui regroupe les organismes se nourrissant d’un ou des organes de la plante (phytophage). Elle entraine de cette manière des dégâts tout en diminuant la production.
• La faune bénéfique : qui englobe les saprophages ou détritivores, les géophages et les prédateurs.
Les saprophages s’attachent à la décomposition des matières organiques mortes d’origine végétale et/ou animale. Ils contribuent ainsi à la libération d’éléments nutritifs pour la plante. Les géophages sont des agents de bioturbations. Ils ingèrent une certaine quantité de terre avec leurs aliments. Cette action permet de creuser des galeries dans le sol affectant le régime hydrique, les échanges gazeux, la structure et la formation des agrégats jusqu’à la vitesse de formation du sol. Les prédateurs, au sommet de la chaine alimentaire du sol, se nourrissent d’autres organismes animaux vivants. Ils exercent une fonction de régulateur et œuvrent dans la lutte contre les ravageurs de cultures.
Selon Lavelle et al. (1991), un classement selon leur localisation dans le sol est possible :
• Les épigés vivent à la surface du sol et se nourrissent de la litière.
• Les anéciques, vivant dans les galeries qu’ils ont construites, se nourrissent de litières.
• Les endogés qui vivent dans le sol et se nourrissent de matières organiques ou de racines .
Les rôles de la macrofaune du sol
La faune du sol agit de manière prépondérante sur trois plans différents : physique, chimique et biologique.
Rôle physique
Les animaux de la macrofaune jouent trois opérations physiques majeures :
− La formation des galeries
− La formation des agrégats
− Le brassage des horizons du sol .
La formation de galeries
Les déplacements des animaux à l’intérieur du sol induisent à un réseau de galeries de différentes tailles et à différentes profondeurs. Ce réseau joue un rôle prépondérant dans l’aération et la circulation de l’eau dans le sol. Les structures créées favorisent, dans le sol, une nette amélioration de la porosité, de l’aération, du régime hydrique et de la stabilité structurale (Nadama, 2006). Ces galeries aident aussi au bon développement racinaire ainsi qu’à une bonne disponibilité des éléments nutritifs pour la plante.
La formation d’agrégats
Les vers de terre et les termites ingèrent de la terre en même temps que leurs nourritures. Leurs déjections sont alors un mélange de matières organiques et minérales. L’ensemble, en séchant, forme des agrégats très compacts et stables (Deprince, 2003 ; Nadama, 2006). Ces agrégats permettent aux galeries de se maintenir. Ils constituent également de sources de nutriments pour la plante.
Le brassage des horizons
D’importantes quantités de terres sont remuées par ces animaux. Cela se passe aussi bien lors de la formation des galeries que lors de la déjection des crottes. Selon Lavelle et al. (1991), les savanes d’Afriques en subissent 25 à 30 tonnes de sol par an.
Simultanément, des matières organiques sont enfouies. Deprince (2003) évoque même alors que ce brassage équivalait à un labour des vingt premières centimètres du sol. Les organismes saprophages peuvent jouer un quatrième rôle dans la dégradation des matières organiques mortes de tailles relativement grandes.
Rôle chimique
Le rôle de la macrofaune est toujours associé à celui de la microflore dans ce contexte. En effet, la minéralisation de la matière organique n’est pas aboutie sans ses enzymes, sa microflore intestinale et la microflore du sol. De plus, les boulettes fécales accroissent la disponibilité des nutriments chimiques tels les potasses assimilables, de l’acide phosphorique, des bases échangeables, de manganèse et de carbone organique selon Nadama (2006). Il faut alors la présence de la macrofaune et de la microflore pour que la transformation des matières organiques ait lieu. Le moteur du recyclage est donc l’interaction entre animaux et microorganismes (Deprince, 2003).
Rôle biologique
Le rôle de la macrofaune est surtout de la régulation biologique dans cette rubrique. En se nourrissant, elle ingère aussi des microorganismes. Cette microprédation stimule la population microbienne tout en la régulant. Bikay (2005) évoque aussi la dissémination des spores et bactéries. Les microorganismes ne peuvent pas se déplacer. Ce sont ainsi les animaux qui se meuvent dans le sol qui leurs servent de moyens de transport vers leurs substrats. Il a aussi mentionné le rôle de bioaccumulation. Le bioaccumulateur concentre en lui certains produits introduits dans le sol. L’analyse de tissu de ce dernier renseigne sur une éventuelle pollution engendrée par le produit. Son exemple est le cas des vers de terre qui peuvent révéler les pesticides utilisées ou les métaux lourds présents.
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Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre I Revue de la littérature sur la macrofaune du sol, sur les Elateridae et sur le tannage des cuirs
I.1 La faune du sol
I.2 Les Elateridae
I.3 Le tannage des cuirs
Chapitre II Matériels et méthodes
II.1 Sites de l’étude
II.2 Méthodologie
Chapitre III Résultats
III.1 Les Elatéridés
III.2 Les effets d’une tannerie sur l’agriculture
III.3 La macrofaune du sol
Chapitre IV Discussions et recommandations
IV.1 La perception des Elatéridés par les agriculteurs
IV.2 La macrofaune du sol
IV.3 Vérification des hypothèses
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Annexes
TABLE DE MATIERES
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des photos
Liste des annexes
