Revue bibliographique sur les maladies de la sphere orl

Nous ne pouvons parler de santé en Afrique sans traiter des plantes médicinales. En effet, malgré le développement spectaculaire de la science de la santé, la phytothérapie garde toute sa notoriété et toute son importance, surtout dans les pays du tiers monde où plus de 70% de la population s’y adonne presque exclusivement [45].

L’utilisation des plantes médicinales est quasi générale et ceci quel que soit le type d’affection. Les médicaments modernes sont bien trop onéreux pour les pays en voie de développement. Afin de résoudre le problème de l’accessibilité des populations démunies aux médicaments, l’OMS recommande la valorisation et l’utilisation de médicaments à base de plantes de qualité.

C’est à ce titre que nous avons choisi ce travail, dans le but de faire l’inventaire des plantes utilisées dans la pharmacopée traditionnelle pour le traitement des affections de la sphère ORL qui sont très fréquentes, surtout chez l’enfant et le plus souvent bénigne, avec une probabilité de guérison spontanée dans près de 80% des cas. Cependant elles ont un retentissement social, individuel et collectif important [31].

DEFINITION DE LA SPHERE ORL

Les voies aériennes supérieures comprennent le larynx, la cavité oropharyngée et les fosses nasales. Elles sont en communication avec les sinus osseux du massif cranio-facial et avec l’oreille moyenne par la trompe d’eustache ; l’ensemble est également désigné sous le terme de sphère otorhino-laryngologie ou sphère ORL. Les muqueuses de la sphère ORL comprennent diverses formations lymphoïdes dont les plus importantes sont situées au niveau des amygdales pharyngées.

LES MALADIES DE LA SPHERE

Les pathologies les plus fréquentes de l’oreille

Au niveau de l’oreille externe :
Les inflammations de l’oreille externe :

Celles-ci peuvent être localisées sur le conduit auditif externe (furoncle) ou être diffuse (otite externe diffuse, eczéma de l’oreille externe…).

Le furoncle du conduit

– Epidémiologie :
L’inflammation Staphylococcique des follicules sébacés du conduit auditif peut se rencontrer fréquemment. Elle est souvent secondaire à des traumatismes discrets du conduit auditif externe ( grattage avec des allumettes, épingle à cheveux ,doigts plus ou moins propres…).
– Clinique :
La douleur est le signe le plus important, elle est précoce, intense, assez forte pour empêcher souvent le sommeil .Elle se manifeste à la mobilisation du pavillon ,à la mastication et à la pression au niveau du tragus . L’hypoacousie résulte de l’importance de l’obstruction du conduit. Les bourdonnements sont moins constants.
– Diagnostic :
A l’otoscopie, on peut voir l’infiltration rouge considérable de la peau du conduit et le furoncle. Celui-ci est situé, en général dans la portion externe cartilagineuse.
– Traitement :
Il est essentiellement constitué par l’utilisation d’antibiotiques, d’anti- inflammatoires locaux et généraux.

L’otite externe diffuse

– Epidémiologie :
L’otite externe diffuse est une affection fréquente qui présente une étiologie bactérienne et mycologique ou otomycose.
– Clinique :
La forme bactérienne complique une érosion traumatique ou macération. La douleur est vive et accentuée par la traction de l’oreille. Le patient présente une hypoacousie. Pour la forme mycosique les signes cliniques sont moins intenses.
– Diagnostic :
Pour la forme bactérienne, à l’examen objectif, on trouve une inflammation diffuse de l’ensemble du conduit auditif externe. La peau du conduit est tuméfiée et ulcérée et il y a un écoulement d’odeur douceâtre bleutée et le germe en cause est le Pseudomonas . Pour la forme mycosique, les écoulements ont une odeur de fromage, le prurit est fréquent .
– Traitement :
Le traitement de la forme bactérienne est essentiellement médical et comportera un traitement antibiotique et anti-inflammatoire local et général. L’emploi de gouttes ou pommades antibiotiques est préconisé dans la forme mycosique.

Au niveau de l’oreille moyenne :
Il s’agit de l’inflammation de l’oreille moyenne. Il existe :
* Les otites moyennes à tympan fermé qui n’entraînent de ce fait aucune suppuration extérieure, dites otites séreuses ou otites muqueuses ;
* Les otites moyennes aiguës avec perforation. Elles sont dites simples ou nécrosantes ;
* Les otites moyennes chroniques suppurées simples, cholestéatomateuses .

Les otites séro- muqueuses (OSM)

L’otite séro- muqueuse (OSM) est caractérisée par la présence dans la cavité tympanique d’un épanchement liquidien séreux ou muqueux derrière un tympan intact .

– Epidémiologie :
L’OSM atteint surtout l’enfant de 1 à 6 ans. Elle est fréquente, pouvant intéresser 30 à 40% des enfants d’une tranche d’âge.La maladie est plutôt hivernale succédant à des épisodes infectieux rhino-pharyngés et otitiques. L’otite séro-muqueuse est très souvent d’évolution capricieuse avec des récidives fréquentes (8-9 ans) [7].
– Clinique :
La maladie passe schématiquement par trois stades.
* Stade séreux : le malade (souvent un enfant) présente des rhino- pharyngites avec obstruction tubaire. Il est atteint de surdité de transmission sur les sons graves.
* Stade muqueux : la surdité s’aggrave et gagne aussi les sons aigus.
* Stade fibreux : la surdité s’installe.
Les troubles auditives sont au premier plan avec leurs corollaires : retard de langage ou difficultés scolaires.
– Diagnostic :
* Au stade séreux : L ‘otoscopie montre un niveau liquidien derrière un tympan légèrement rétracté.
* Au stade muqueux : le tympan est mat, parfois bleuté. A l’exploration transtympanique ( ponction ou chirurgie),on constate une caisse et un système cellulaire remplie d’un mucus filant aseptique ,de plus en plus gluant .
* Au stade fibreux : le tympan devient gris et s’accole peu à peu sur le fond de caisse. Le mucus s’épaissit, faisant place à des adhérences fibreuses .
-Traitement : il est
* Général, contre les tendances du terrain (allergie notamment);
* Régional, contre les rhinopharyngites et l’obstruction tubaire ;
* Local, par aspiration transtympanique et injection, d’anti- inflammatoires (cortisone) ou antifibreux ; (alphachymotrypsine) ou par la mise en place d’un aérateur transtympanique (type diabolo) ;
* Enfin, il peut être chirurgical dans des cas exceptionnels.

L’otite moyenne aiguë (OMA)

L’otite moyenne aiguë est une infection de la muqueuse des cavités de l’oreille moyenne (caisse du tympan et cavités mastoïdiennes).
– Epidémiologie :
L’OMA est l’infection la plus fréquente au cours de la première année de vie, avec un maximum durant la saison froide et chez les enfants vivant en collectivité. Elle présente le deuxième motif de consultation en pédiatrie après les visites systématiques ; la première cause de prescription d’antibiotiques chez l’enfant ; la deuxième maladie infectieuse de l’enfant après la rhino-pharyngite. L’incidence de l’OMA est évaluée entre 22 et 30% durant la première année de vie[9] . Pour l’âge, la fréquence maximale se situe entre 6 et 24 mois avec un maximum vers 10 mois. Plus de 80% des enfants souffrent d’au moins d’un épisode. [16] L’épidémiologie bactérienne des otites est variable d’un pays à un autre [24] . Dans deux tiers des cas, après paracentèse, une ou plusieurs bactéries sont isolées, essentiellement Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae, Moraxella catarrhalis [16] .
– Clinique : [9]
Les signes cliniques varient avec l’âge :
* Chez le nouveau-né ou le jeune nourrisson :
Les signes cliniques sont atypiques ; agitation ou léthargie, convulsions, vomissements et diarrhées. Température normale ou hyperthermie ou hypothermie, absence de prise de poids.
* Chez le grand enfant :
Les signes sont plus spécifiques. L’otalgie est présente dans seulement 80% des cas. Elle est violente dans 45% des cas. La température est variable. L’otorrhée signe la perforation tympanique spontanée. Elle est souvent associée  à une otorragie et à une sédation de l’otalgie. Les autres signes cliniques sont des troubles digestifs, une diarrhée, des vomissements et des troubles du comportement.
-Diagnostic :
Il repose exclusivement sur l’otoscopie.
L’aspect otoscopique de l’otite moyenne aiguë passe par deux grandes phases :
* Une phase d’otite congestive : le tympan est rouge et rosé.
* Une phase d’otite suppurée : le tympan est très rouge ou jaunâtre. S’il y a une otorrhée, on fait une perforation spontanée. Dans certaines indications, un prélèvement bactériologique doit être effectué soit après une paracentèse, soit dans le conduit auditif externe en cas d’otorrhée spontanée [9]. L’inflammation est présente dans toutes les phases d’une otite moyenne aiguë, parfois associée à un dysfonctionnement tubaire.
– Traitement :
Le traitement comprend : [9]
* Un traitement systématique : antibiothérapie
* Un traitement à la demande : antalgique, antipyrétique, désinfection rhino pharyngée. Cependant, le profil bactériologique de l’otite moyenne aiguë varie en fonction de plusieurs paramètres :
* L’âge de l’enfant : les germes rencontrés chez le jeune nourrisson de moins de trois mois, ne sont pas semblables à ceux rencontrés chez l’enfant de plus de trois mois .
* Le temps : la microbiologie de l’otite moyenne aiguë évolue d’année en année.

Bien que dans la majorité des cas (70 à 90% selon l’âge et le germe responsable), les otites moyennes évoluent spontanément vers la guérison, l’intérêt de l’antibiothérapie fait l’objet de consensus dans la plupart des pays occidentaux, car elle a permis de diminuer la fréquence des complications infectieuses [16] . Donc pour être efficaces, les antibiotiques optés pour le traitement doivent se concentrer au même endroit que les bactéries à savoir dans le sérum, dans les sécrétions de l’oreille moyenne . L’association amoxicilline- acide clavulanique regroupent les antibiotiques les plus adaptés à l’ensemble des bactéries impliquées que sont principalement : Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae. La durée du traitement reste de 8 à 10 jours pour les enfants de moins de 2 ans, mais peut être raccourcie après cet âge. L’échec du traitement antibiotique doit conduire à la réalisation d’une paracentèse avec prélèvement bactériologique et pour les souches les plus résistantes, la prescription d’antibiotiques sera de 3 jours par voie intramusculaire. En dehors des traitements symptomatiques de la fièvre et de la douleur, aucun autre traitement ne se justifie dans les otites. Les gouttes auriculaires et les anti-inflammatoires sont considérés, dans l’ensemble, comme inefficaces ou dangereux [5]. Il n’existe pas de preuves suffisantes tant expérimentales que cliniques pour recommander l’utilisation des AINS dans les otites, si ce n’est à visée antalgique.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LES MALADIES DE LA SPHERE ORL
I. DEFINITION DE LA SPHERE ORL
II. LES MALADIES DE LA SPHERE ORL
II.1. Les pathologies les plus fréquentes de l’oreille
II.1.1. Au niveau de l’oreille externe
II.1.1.1. Furoncle du conduit auditif externe
II.1.1.2. Otite externe diffuse
II.1.2. Au niveau de l’oreille moyenne
II.1.2.1. Otites séro-muqueuses
II.1.2.2 Otites moyennes aiguës
II.1.2.3 Otites moyennes chroniques
II.1.3. Au niveau de l’oreille interne
-la surdité brusque
II.1.4. Le vertige
-la maladie de Ménière
II.2. Les pathologies les plus fréquentes du nez et des cavités sinusiennes
II.2.1. Les épistaxis
II.2.2. Les rhinites
II.2.2.1. Les rhinites infectieuses
– La rhinosinusite virale de l’adulte ou coryza
– La rhinosinusopharyngite de l’enfant
II.2.2.2. La rhinite allergique
II.2.3. La polypose nasosinusienne
II.2.4. Les sinusites
II.2.4.1. Les sinusites aiguës
II.2.4.2. Les sinusites chroniques
II.3. Les pathologies les plus fréquentes de l’oropharynx, l’hypopharynx et du larynx
II.3.1. Inflammation aiguë de l’oropharynx
II.3.1.1. Les angines
II.3.1.1.1. les angines érythémateuses et érythémato- Pultacées
II.3.1.1.2. Les angines ulcéreuses
II.3.1.1.3. Les angines pseudo-Membraneuses
II.3.1.2. La mononucléose infectieuse
II.3.2. Les laryngites
II.3.2.1. Les laryngites aiguës
II.3.2.1.1. Laryngite aiguë de l’adulte
II.3.2.1.1.1. Laryngite aiguë d’origine Infectieuse
II.3.2.1.1.1.1. Laryngite catarrhale Bénigne
II.3.2.1.1.1.2. Epiglottite
II.3.2.1.1.2. Laryngite aiguë allergique
II.3.2.1.2. Laryngite aiguë de l’enfant
II.3.2.1.2.1. Laryngite striduleuse
II.3.2.1.2.2. Epiglottite
II.3.2.1.2.3. Laryngite glotto-sous-glottique
II.3.2.2.Les laryngites chroniques
DEUXIEME PARTIE : ENQUETES ETHNOBOTANIQUES
I. OBJECTIFS ET CADRE DE L’ETUDE
II. METHODOLOGIE
II.1. Echantillonnage
II.2. Entretiens
II.2.1. Critères de sélection
II.2.2. Instruments de collecte des données
II.3. Traitement des données
II.4. Difficultés rencontrées
III. RESULTATS ET COMMENTAIRES
III.1. Profils des enquêtés
III.1.1. Résultats des enquêtes chez les herboristes et les tradipraticiens
III.1.2. Résultats des enquêtes au niveau des ménages
III.2. Affections rencontrées
III.3. Les plantes utilisées dans la sphère ORL
III.3.1. Les plantes proposées par les herboristes et les tradipraticiens
III.3.2. Les plantes utilisées par les ménages
III.3.3. Répertoire général des plantes utilisées par les deux cibles
III.3.4. Répartition des plantes par affection
III.3.4.1 Plantes utilisées contre le rhume
III.3.4.2. Plantes utilisées contre l’angine
III.3.4.4. Plantes utilisées contre les otites
III.3.4.3. Plantes utilisées contre les sinusites
III.3.4.5. Plantes utilisées contre l’épistaxis
III.3.4.6. Les plantes utilisées contre les névralgies
III.3.4.7. Les plantes utilisées contre les irritations de la gorge, la migraine et l’acouphène
I. DISCUSSION
IV.1. Statut général des enquêtés
IV.2. Les affections rencontrées
IV.3. Les différentes plantes répertoriées
IV.4. Les plantes les plus citées par les deux cibles par rapport aux affections de la sphère
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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