Une utopie est une réponse aux besoins d’une époque donnée. Au cours du temps, les mentalités et les besoins varient considérablement. Mais chaque utopie reste gravée dans l’histoire pour enrichir cette dernière. Chaque expérience urbaine, caractérisée ou non comme utopique, apporte un bagage supplémentaire à l’histoire de l’aménagement du territoire. Notre façon d’aménager aujourd’hui découle de l’interprétation que nous faisons des résultats des expériences urbaines du passé, dont les plus enrichissantes sont les utopies. Au XIXème siècle, Fourier théorisa un genre de mixité fonctionnelle au sein d’un même quartier, idée reprise par Godin pour favoriser l’ascenseur social. Il y a 50 ans, nous construisions des barres d’habitation hors normes pour répondre au besoin croissant de logement. Ni la mixité sociale ni la mixité fonctionnelle n’était de mise. Suite aux constructions inhumaines et à la pollution des grandes villes, d’autres utopies émergèrent comme des petits villages où se retrouvaient une certaine catégorie socio-professionnelle pour profiter d’un cadre de vie agréable. Le territoire d’étude de ce projet est une utopie de ce type. Aujourd’hui, les besoins de notre société sont divers mais celui qui semble primer en matière de logement est la mixité sociale. Chaque nouveau quartier se construisant intègre généralement une part de logements locatifs aidés pour satisfaire à ce besoin, mais qu’en est-il des quartiers ghettoïsés ? Que doit-on faire des utopies de l’époque où les personnes aisées se regroupaient pour plus de plaisir et de sécurité ? De plus, notre société est aujourd’hui marquée par un fort manque de communication. Des savoirs se perdent, les générations ne communiquent plus entre elles et l’expérience acquise avec l’âge n’est plus transmise comme elle l’était dans les sociétés traditionnelles. Or les relations intergénérationnelles représentent un réel besoin pour l’intérêt général comme pour les intérêts particuliers, il ne faut donc pas la négliger. Le vieillissement de la population et l’évolution des mentalités tendent à accentuer cette scission entre les générations et créent d’autres problématiques comme celle de la décohabitation. Construire l’histoire à travers des expériences est indispensable à l’évolution de l’aménagement du territoire. Faire naître une mixité sociale dans une résidence ghettoïsée, trouver une réponse aux problématiques engendrées par des faits de sociétés, innover pour une meilleure communication ; ce sont là trois réelles expériences portées par ce projet.
Présentation de Breuillet
Une ville de la grande couronne parisienne
Au centre de l’Essonne
La commune de Breuillet se situe en Région Ile-de-France, au centre de l’Essonne (91) à 40 km au Sud de Paris.
Breuillet est une ville de la grande couronne parisienne, située entre un espace urbanisé au nord et un espace peu urbanisé et rural au sud.
Proche de Paris
Breuillet appartient au canton de Saint-Chéron et à la Communauté de Communes de l’Arpajonnais (CCA) qui regroupe près de 61 000 habitants sur 14 communes, dont 8372 breuilletois en 2011. La figure suivante représente la carte d’accès à l’intercommunalité, Breuillet se trouvant complètement à l’Ouest de la CCA.
Breuillet est à 43 minutes de Paris par les routes, notamment à 5 minutes de la Nationale 20 qui parcourt toute la France, à 10 minutes de la Nationale 104 et à 20 minutes de l’Autoroute 10. La gare tgv de Massy et l’aéroport d’Orly sont accessibles en 25 minutes par les routes lorsque le trafic le permet.
Par les transports en commun, Breuillet est accessible via 2 gares SNCF (encadrées en rouge ci-dessus) sur un embranchement de la ligne C du Réseau Express Régional d’Ile-De-France. Pour le temps de transport, les portes de Paris (Bibliothèque Nationale de France) sont accessibles en 45 minutes et son centre (Saint-Michel-Notre-Dame) l’est en 55 minutes. Dans l’autre sens, Dourdan est en bout de ligne, à 16 minutes de Breuillet, et est desservie par le Transport Express Régional trois fois par jour (ligne Paris-Chartres). Breuillet est également desservie par quelques lignes de BUS, mais le transport en commun le plus utilisé est le RER.
Un cadre de vie agréable
« Une ville à la campagne »
Le slogan du futur agenda 21 de Breuillet est « une ville à la campagne », très représentatif de la réalité. En effet, étendue sur 669 hectares, trois rivières parcourent son territoire : l’Orge et ses deux affluents, la Renarde et la Rémarde, en plus de 25 hectares de lacs et d’étangs. Les plans d’eau de la commune sont parfois de petite taille comme l’étang derrière le Moulin des Muses, ou de plus grand taille comme le lac de Port-Sud de 6,2 hectares.
Breuillet se compose d’un plateau au centre, de deux coteaux et des vallées de chaque côté. De plus, la ville est située entre le Parc Naturel Régional du Gâtinais Français (comprenant le domaine de Chamarande), celui de la Haute Vallée de Chevreuse et à la limite de la région naturelle de la Beauce. Breuillet est donc une ville située entre trois régions naturelles reconnues et une région très urbanisée et dynamique : l’Ile-de-France.
Breuillet n’a pas de besoin en ce qui concerne l’environnement, le cadre présenté ci-dessus témoigne d’une présence importante de la nature et d’une continuité de cette dernière. Le graphe suivant montre la faible part du bâtit et cette forte présence d’espaces naturels dans l’occupation des sols de la commune.
Un réel effort est fait par les services municipaux pour préserver ces atouts, la carte suivante présente les différents sentiers et aires d’accueils de la commune. On peut noter que la résidence Port-Sud est cachée derrière la légende sur le document. La cause de ce choix graphique est simple : la résidence étant une propriété privée, les sentiers, chemins et autres espaces naturels sont également privés et ne figurent donc pas sur cette carte.
Des services et des équipements complets
En plus de disposer d’un cadre de vie agréable, Breuillet est bien équipée en matière de services et de structures sociales.
Education et santé
Pour l’éducation, la ville dispose de deux écoles maternelles et de deux écoles élémentaires publiques qui scolarisent 996 élèves au total. Tout est organisé pour répondre aux besoins des élèves et également de leurs parents, avec notamment un conseil d’école pour son bon fonctionnement et une aide aux devoirs après les cours. Au niveau de la petite enfance, la crèche familiale « Les oursons » accueille 40 enfants de 2 mois et demi à 3 ans, et la halte-garderie « Les P’tits Mousses » en accueille 15. Le collège auquel est relié Breuillet est situé à Saint-Chéron, le Collège du Pont de Bois, soit à une station de RER ou à 15 minutes du centre-ville de Breuillet en voiture. Le lycée correspondant est à Dourdan, le terminus de la ligne C du RER, à 3 stations de Breuillet et à 25 minutes en voiture, c’est le Lycée Francisque Sarcey. Breuillet est à 30 minutes en voiture du campus universitaire d’Orsay (Paris-sud) en Essonne, ou encore à 50 minutes en transport en commun des universités parisiennes les plus proches, Paris-UPMC notamment. Au niveau de la santé, l’hôpital le plus proche est à Arpajon à 2 stations de RER (en direction de Paris) ou à 10 minutes en voiture. Ce centre hospitalier comprend 259 lits répartis dans différents services (chirurgie, maternité et gynécologie, pédiatrie, réanimation et gérontologie) en plus de 113 lits en maison de retraite. Breuillet dispose également d’une maison de retraite d’une capacité de 76 lits. Pour ce qui est de la densité médicale, l’Ile-De-France regroupe à elle seule 22,4% des médecins français inscrits sur le Tableau de l’Ordre. La densité générale pour 100 000 habitants est de 403,2 médecins en Ile-De-France, contre 312 en France métropolitaine. Cependant, c’est aussi la région où les inégalités sont les plus marquantes car Paris (intramuros) a une densité générale de 813,7 médecins pour 100 000 habitants, alors que la densité générale en Essonne est de 273,6. A Breuillet, il n’y a que 4 médecins généralistes et un médecin podologue pour 8372 habitants, ce qui correspond à environ 60 médecins pour 100 000 habitants. La densité médicale est donc faible, mais étant donné la proximité des autres communes et surtout celle de Paris qui a une densité médicale très forte, on ne peut pas vraiment parler de « désert médical».
Le social
Un Relais d’Assistance Maternelle est également organisé dans la commune pour aider les familles dans leurs démarches de garde. Les deux écoles maternelles et élémentaires proposent chacune un accueil de loisir d’une soixantaine d’enfants autour des horaires scolaires, le mercredi et pendant les périodes de vacances scolaires. Un troisième accueil de loisir est proposé uniquement le mercredi et pendant les vacances avec un effectif maximum de 24 enfants, mais proposant des activités plus tournées vers la nature. De plus, un Point d’Accueil Jeune encadre les jeunes de 11 à 17 ans qui veulent s’essayer à des stages d’initiation, et leur permet aussi d’effectuer des activités sportives, culturelles ou artistiques. Enfin, le département de l’Essonne permet à la commune de proposer une aide de 150 € sous forme de chèques vacances pour des jeunes de 17 à 22 ans qui montent un projet de voyage autonome en France ou dans l’Union Européenne. Du côté administratif, il existe un Conseil Municipal Enfant à Breuillet depuis 1999, qui permet de faire participer les enfants à la vie de la commune, mais surtout de former les citoyens de demain en développant leur sens de la responsabilité. Dans la même idée d’une démocratie participative, le conseil des séniors se réunit plusieurs fois par an en séance plénière et en commission thématique pour débattre des points important afin que la municipalité puisse répondre correctement à leurs attentes. Pour les séniors, des café-débats sont organisés plusieurs fois par an et le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) leur organise des sorties dans toute la France tout au long de l’année. L’Association Gymnique de Breuillet organise également des cours de gymnastique douce à partir de 55 ans, et les seniors peuvent se rencontrer au Club de l’Amitié autour de diverses activités. La ville a reçu le 2 février 2010 le label « Bien vieillir, Vivre ensemble », elle s’est alors engagée à mettre en œuvre un plan d’action sur 5 ans dans la continuité des activités proposées depuis 2009, comme le thé dansant, le banquet des aînés, diverses sorties et la célébration de la fameuse Semaine Bleue. Dans le cadre de la politique communale de 2008 pour faire de Breuillet une « handiville », Breuillet Transports permet gratuitement aux personnes du 3ème âge et aux personnes à mobilité réduite de se déplacer. Une délégation handicap a également été créée pour favoriser « l’accessibilité pour tous » aux trottoirs, aux abris bus, aux établissements scolaires et aux locaux municipaux. La ville s’est aussi associée avec l’association Handi’Chiens pour que chaque enfant souffrant d’un handicap moteur puisse avoir un chien. Un service de portage de repas à domicile est également présent depuis 2009 pour les personnes âgées, handicapées ou malades. Breuillet participe aussi au plan canicule, au plan grand froid, à l’opération tranquillité 2011 (surveillance du domicile en cas d’absence du propriétaire) et le CCAS est en partenariat avec l’Agence Nationale pour les Chèques Vacances afin de permettre aux personnes âgées de voyager plus facilement.
|
Table des matières
Introduction
Première Partie : La commune de Breuillet
I. Présentation de Breuillet
A. Une ville de la grande couronne parisienne
B. Un cadre de vie agréable
II. La démographie et le logement à Breuillet
A. Une population vieillissante et aisée
B. Le logement à Breuillet
Deuxième Partie : Diagnostic de Port-Sud
I. L’ensemble pavillonnaire Port-Sud
A. Présentation de l’utopie urbaine
B. L’évolution et l’état actuel de Port-Sud
C. Pavillon type et administration de Port-Sud
II. Les enjeux d’une telle revalorisation
A. Valoriser une résidence vieillissante avec des espaces inutilisés
B. Dans le cadre des problématiques d’aménagement
C. Dans le cadre des politiques communales
Troisième partie : Propositions d’aménagement
I. L’utilisation du droit de préemption
A. Transformation d’un pavillon en logement locatif aidé
B. Transformation d’un pavillon en deux logements
II. Création d’une association loi 1901
A. Une association intergénérationnelle
B. Les limites
C. Les projets de l’association
Conclusion
Bibliographie
Index des sigles
Table des illustrations
Télécharger le rapport complet