Réutilisation du Tunnel du Mortier du tunnel abandonné en pleine nature au tunnel événement

Le tunnel du Mortier est situé en Isère. Percé pour les Jeux Olympiques de Grenoble en 1968, il permettait d’accéder au massif du Vercors, en reliant entre elles les communes de Montaud et d’Autrans, situées au nord du massif. Malheureusement, suite à un éboulement, la route d’accès est fermée depuis 1992, et le tunnel reste depuis inutilisé. En m’appuyant sur un diagnostic du tunnel et de son environnement, je vais faire ressortir les enjeux d’une éventuelle réutilisation de ce tunnel. Je proposerai alors un aménagement du site, afin de valoriser les usages actuels qui sont faits du tunnel, tout en lui donnant une nouvelle dimension, par la possibilité d’y organiser des événements.

Un tunnel Abandonné à l’entée du Vercors

Le tunnel du Mortier …

Nous sommes face à un tunnel. C’est assez original, sa fonction initiale étant le transport, par la création d’une jonction artificielle entre deux lieux différents et séparés naturellement. Son caractère sous-terrain touche également tout une part de l’imagination. Il a été percé à l’occasion des Jeux Olympiques de Grenoble en 1968, pour ouvrir une nouvelle entrée au nord du massif du Vercors, en Isère. Le tunnel du Mortier est situé à 1400 mètres d’altitude, à l’extrémité nord du Vercors, en Isère. Il mesure 500 mètres de long, pour 6 mètres de large et autant de haut au centre. Le tiers de la voûte est bétonné, le deux tires restant laissant apparaître la roche nue. Cette voûte est assez haute, et même le long des murs, on a environ 3 mètres de hauteur libre.

… situé à l’entrée du Vercors …

On y accède par le nord depuis le village de Montaud (700 mètres d’altitude). La commune de Montaud est, elle, accessible depuis la vallée du Grésivaudan aux villes de SaintQuentin-sur-Isère à l’Ouest et Veurey-Voroise à l’Est. La route allant de Montaud au tunnel, assez sinueuse, passe par le haut des communes de Veurey-Voroise et Noyarey. De ce côté, l’entrée du tunnel se fait au pied de la falaise.

L’entrée sud du tunnel donne sur la commune d’Autrans. On est à près de 8km du village. Le parcours pour aller d’Autrans au tunnel se fait en fond de vallée rectiligne. Autrans est située à une heure de route de Grenoble. La route qui relie Autrans à Veurey-Voroise, en passant par le tunnel et Montaud est classée route départementale, avec le numéro D 218.

… a perdu sa fonction première 

Le tunnel a ouvert le 30 septembre 1967, dans le cadre des Jeux Olympiques d’hiver de Grenoble de 1968. Il permettait d’accéder au Massif du Vercors, où se déroulaient les épreuves de ski nordique et de saut à ski, sans avoir à passer passer par l’agglomération Grenobloise. Le Massif du Vercors présentant aux plaines alentours principalement des falaises et quelques des gorges, son accès a toujours été compliqué et limité à quelques points de passage. L’ouverture de cette nouvelle entrée permis donc de désenclaver le massif.

Cependant, le 30 Janvier 1971, un premier éboulement d’environ 50 000 m³ bloque la route d’accès nord. Il fut nettoyé après une purge de l’éboulement, et la route fut rouverte le 5 Octobre 1972. Un nouvel éboulement de 20 000 m³ eu lieu le 20 Avril 1992. Celui-ci a laissé une zone très istable, et d’autres éboulements menacent. Une remise en état de la route donc est vite abandonnée. La route et le tunnel sont depuis à l’abandon. Vu l’instabilité du secteur, le seul moyen d’assurer la sécurité de la route serait le percement d’un nouveau tunnel, plus long et moins en altitude. Des études ont été réalisées suite aux éboulements, en 1988 puis en 1993, et ont estimé que le coût d’un nouveau tunnel serait alors supérieur à 300 millions de Francs. Du coût exorbitant de ce projet, l’option d’une réouverture routière est depuis abandonnée. Depuis, la route d’accès nord est donc fermée à la circulation et le tunnel est inutilisé. La route a d’ailleurs perdu son statut de départementale entre l’éboulement et le tunnel, et n’est plus entretenue. Le tunnel n’aura même pas servi une trentaine d’années, et est aujourd’hui inutilisé depuis plus de vingt ans. L’investissement qu’il a représenté n’aura pas été durable.

Il existe cependant un chemin accessible à pied permettant d’éviter l’éboulement. Ainsi, des randonneurs franchissent le tunnel. Certains viennent en voiture par Autrans, se garent devant l’entrée du tunnel et ne font que passer le tunnel à pied. D’autres promeneurs, plus sportifs, montent depuis le nord par les sentiers. Aussi, des cyclistes montent depuis Montaud par la route et portent leur vélo pour franchir les sections non carrossables.

Un tunnel en pleine nature 

Dans le Vercors

Le Massif « forteresse » 

Ses formes topographiques
Le Tunnel du Mortier est situé à l’extrémité nord du massif du Vercors. Ce massif montagneux des Pré-Alpes offre un paysage qui lui est caractéristique. Sa formation et son érosion l’ont entouré de falaises. De ce fait, son accès ne peut se faire qu’en quelques points, par des gorges, et de rares cols routiers. Quelques cols accessibles uniquement en randonnée viennent compléter le tout.

Ces formes sont dues au passé géologique du massif. Durant les grandes glaciations, le massif était en bordure de glaciers. Aucun ne recouvrait le massif, ce qui a préservé la roche calcaire en surface dans le massif, mais des glaciers ayant leur source plus au cœur des Alpes sont descendus jusqu’aux limites du massif et en ont érodé les contours. C’est notamment le cas le Glacier de L’Isère au Nord-Ouest en passant par la pointe nord. De ce fait, le massif est réputé pour ses routes vertigineuses, taillées à la main, à même la montagne, en rebords de falaises. Les plus connues d’entre elles sont les gorges de la Bourne et les Grand Goulets. Ces routes présentent une forte fréquentation touristique en été – le massif est particulièrement apprécié des motards – mais aussi ces routes sont vitales à l’économie locale, puisqu’elles sont les rares liens du massif vers l’extérieur. Ces routes sont très empruntées : plus 8 000 véhicules par jour vers Grenoble, 2 500 véhicules par jour dans les Gorges de la Bourne. Seulement des cyclistes chevronnés s’aventurent sur ces routes.

La circulation interne au massif est également compliquée. Celui-ci peut être divisé en secteurs entre lesquels les points de passage sont rares. On remarquera le Vercors Septentrional, à l’extrémité nord du massif, essentiellement composé de Montaud, qui n’est relié au reste du massif que par le tunnel du Mortier, et les Quatre Montagnes, composé de sept communes (dont Autrans), plus tourné vers l’agglomération de Grenoble que vers le reste du massif auquel il n’est relié que part les gorges de la Bourne, fréquemment fermées pour travaux de sécurisation.

Son intérêt environnemental
Le Vercors fait la jonction entre les Alpes du Nord (Vallée de l’Isère) et du Sud (Vallée de la Drôme). Cela associé à sa topographie originale lui confère un climat caractéristique, et donc une faune et une flore qui lui sont propres, riches et variées. On y trouve beaucoup d’espèces protégées, comme le loup et le lynx, mais aussi le gypaète barbu ou le tétra lyre. On trouve bien sur également les espèces emblématiques des Alpes françaises, comme la marmotte, le bouquetin et le chamois. La flore est également riche et diversifiée. Le massif présente plusieurs étages alpins de végétations. Les fonds de vallées sont occupés par de l’agriculture extensive, les pans de montagnes par l’étage montagnard, forestier. Certains sommets atteignent l’étage alpin, et ses alpages (hauts pâturages).

Fort de son relief et de sa végétation, le Vercors offre des paysages uniques. Vu de la vallée, le massif présente généralement une longue et imposante barre rocheuse de plusieurs dizaines de kilomètres. Inversement, placé au sommets de ces falaises, on profite de magnifiques vues sur la vallée, mais aussi sur le cœur du massif. L’agglomération grenobloise se situant au pied du massif, certains sommets offrent de très belles vues sur la ville. Parfois, la vue sur la vallée est cachée par les nuages. C’est le phénomène de la mer de nuages. On ne voit alors plus que quelques sommets montagneux surgissant de cette mer.

Son histoire
Le Vercors est connu pour avoir été un maquis important lors de la Seconde Guerre Mondiale. Encore une fois, sa topographie a été un atout. Il était alors facile de surveiller la vallée, et se repérer dans le massif n’était pas facile pour l’étranger. Bien qu’il ait fini par être anéanti par l’Allemagne nazie durant l’été 1944, le maquis du Vercors aura retenu plusieurs divisions allemandes alors que les débarquements de Normandie et de Provence demandaient également beaucoup de défense. En 1968, Grenoble accueille les Jeux Olympiques d’hiver. Plusieurs épreuves se déroulent dans les Quatre Montagnes, dans le Vercors. Cela permit à plusieurs villes du massif d’acquérir des équipements touristiques, notamment du logement et des aménagements pour le ski (notamment les tremplins de saut à Autrans). On réalise aussi des travaux pour faciliter l’accès au massif. Le tunnel du Mortier en fait partie .

Son patrimoine
Par son isolement, le massif du Vercors a développé un patrimoine qui lui est propre. Les maisons du Vercors se caractérisent par leurs pignons lauzés. Initialement ceux ci servaient à protéger les toits de chaume du vent. Si le chaume a disparu des toits, la forme caractéristique des pignons a été conservée. Le Vercors contient plusieurs Appellations d’Origine Contrôlée (AOC.) Le Bleu du Vercors (ou de Sassenage), fait partie des plus emblématiques, du fait qu’il ait permis la sauvegarde de la Villard-de-Lans, race de vache endémique au Vercors, qui a failli disparaître avec l’agriculture intensive et la spécialisation des races. Le Vercors profite également des spécialités «environnantes » : la Noix de Grenoble, la Raviole du Dauphiné, ou la Clairette de Die.

Table des matières

Introduction
Un tunnel Abandonné à l’entée du Vercors
I.Le tunnel du Mortier
II.… situé à l’entrée du Vercors
III.… a perdu sa fonction première
Un tunnel en pleine nature
I.Dans le Vercors
II.La montagne équipée
III.Les ambiances aux abords du tunnel
Les enjeux du projet
Le tunnel événementiel
I.Accès depuis Autrans, au sud
II.La plateforme d’arrivée, au sud
III.Au cœur du tunnel : un aménagement modulaire pour une diversité d’événements
IV.La plateforme panoramique, au nord
V.Les accès sportifs, depuis le nord
Conclusion
Bibliographie
Index des sigles
Table des matières
Annexes

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