Réussite scolaire et réussite éducative

Réussite scolaire et réussite éducative

Présentation et définition du sujet

Ce travail se penche sur les concepts d’attention sélective, d’attention soutenue, d’autoévaluation de ses capacités attentionnelles et de réussite scolaire. De manière générale, dans un environnement où l’homme est constamment assailli d’informations provenant de l’extérieur, l’attention se définit comme un mécanisme mental lui permettant de donner un ordre et une priorité au traitement des informations reçues (Houart & Romaiville, 2003 ; Richard, 1980 ; Mialet, 1999 ; Dehaene, 2015). C’est donc l’attention qui détermine comment seront perçus les stimuli venant du monde extérieur. Ainsi, l’attention joue un rôle primordial dans l’apprentissage puisque c’est en partie grâce à elle que l’apprenant va traiter de manière approfondie ou non les informations qu’il reçoit (Boujon & Quaireau, 1997). De manière plus précise, l’attention soutenue est un mécanisme permettant au sujet de maintenir son attention sur une période relativement longue (Richard, 1980). L’attention sélective, quant à elle, permet de sélectionner parmi tous les stimuli perçus par un sujet ceux qui les plus sont pertinents et intéressants pour la tâche en cours, tout en mettant de côté ceux qui ne le sont pas (Richard, 1980 : Lieury & De la Haye, 2009 : Boujon & Quaireau, 1997). En contexte scolaire, si l’on considère que « l’attention se met au service d’un but et sélectionne ce qui est utile pour parvenir à ce but » (Mialet, 1999), cette sélection d’informations pertinentes est alors centrale lorsque l’on s’intéresse à la réussite scolaire des élèves. En effet, si l’élève ne fixe pas son attention sur les stimuli pertinents, il risque de manquer des informations centrales et donc de ne pas être en mesure de retenir les savoirs enseignés. Qu’il s’agisse d’écouter le professeur plutôt que son camarade, de prendre des notes au lieu de rédiger un SMS, de sélectionner les bonnes informations dans une consigne ou encore de ne pas se laisser distraire pas ses émotions, l’attention sélective est grandement sollicitée, et ce, tout au long de la journée, d’où l’importance de l’attention soutenue. C’est pour cela que beaucoup d’auteurs ayant traité de la relation entre attention soutenue, attention sélective et réussite scolaire s’accordent à dire que ces mécanismes sont un aspect central de la réussite scolaire des élèves (Boujon & Quaireau, 1997 ; Lemaire, 2003 ; Blair & Raver, 2015 ; Falardeau et al., 1993). Certains chercheurs vont même jusqu’à dire que l’attention est un « processus cognitif majeur qui conditionne l’accès aux apprentissages » (Le Floch et al., 2014), qu’il n’y a pas d’apprentissage sans attention (Simon, 1986) ou qu’elle est « le premier pilier de l’apprentissage » (Dehaene, 2015). Pourtant, il est impossible pour un élève de huit ans d’être pleinement attentif plus de trois heures par jour (Montagner, 2009). De plus, l’attention sélective et l’attention soutenue sont sujettes à de fortes fluctuations au cours de la journée (Janvier & Testu, 2005 ; Mackworth, 1958, cité par Richard, 1980), empêchant ainsi une sélection efficace et pertinente des informations nécessaires tout au long des heures de cours. Cependant, nous demandons aux élèves une attention accrue pendant plus de sept heures par jour ! Aussi, Houart et Romainville (2003) mettent en lumière un élément majeur, très important pour la compréhension de la réussite et de l’échec scolaires : la demande « sois attentif » de l’enseignant est dénuée de sens pour la plupart des élèves (Houart & Romainville, 2003). Ils ne sont donc pas toujours en mesure d’estimer s’ils sont attentifs ou non, car ils ne savent pas réellement ce que cela signifie. La perception qu’ils ont de leurs capacités d’attention en classe est donc biaisée, rendant bien souvent les élèves inconscients de la source de leurs difficultés, et donc incapables d’y remédier, ce qui les maintient en situation d’apprentissage non optimale (Houart & Romainville, 2003). Face à ces constatations, nous voyons alors apparaître deux problèmes: premièrement, l’élève doit réaliser continuellement une action, être attentif, qu’il n’a pas la possibilité d’effectuer de manière optimale tout au long de la journée en raison des fluctuations inévitables que subit son attention au cours de la journée. Deuxièmement, il n’est bien 8 souvent pas en mesure d’estimer correctement ses capacités attentionnelles en classe. Ces deux éléments mettent en péril la réussite scolaire de l’élève. Il semble donc important pour les enseignants de s’attarder sur ce phénomène.

Importance du sujet

En contexte scolaire, les élèves doivent continuellement percevoir, mémoriser et apprendre. Ces actions, indispensables à la maitrise des savoirs dispensés dans l’enseignement (Boujon & Quaireau, 1997), requièrent de l’attention sélective et de l’attention soutenue. Ce sont en effet ces mécanismes qui décident des stimuli qui seront traités ou non et de la profondeur avec laquelle ils seront traités : plus l’attention portée à une information est importante, meilleure est la qualité de son encodage en mémoire (Boujon & Quaireau, 1997). Il s’agit alors là de compétences de base, indispensables à l’apprentissage (Simon, 1986 ; Le Floch et al., 2014). En effet, si l’élève ne fait pas attention aux données transmises durant l’enseignement et préfère rédiger un SMS ou lire le journal, il traitera en priorité les informations provenant de cette activité, les retenant au détriment des informations transmises par l’enseignant. Ces données ne seront alors pas traitées en profondeur, et ne seront donc pas retenues en mémoire (Boujon & Quaireau, 1997). Sans mémorisation, l’apprentissage ne peut pas se faire. La relation entre attention sélective, attention soutenue et réussite scolaire n’est donc pas négligeable. Il semble également important de se pencher de manière parallèle sur la perception qu’a un élève de ses capacités attentionnelles, donc sur le regard métacognitif qu’il peut porter sur ses capacités d’attention sélective et soutenue. Cet aspect métacognitif est également déterminant pour la réussite scolaire (Noël, 1994 ; St-Pierre, 2004). Une réflexion métacognitive sur ses capacités d’attention peut mener l’élève à une prise de conscience des informations qu’il traite en priorité, de celles qu’il décide de rejeter, de ce qu’il regarde et qui le distrait du cours, de ce qui détourne son regard du tableau, de la durée pendant laquelle il peut travailler sans se déconcentrer, etc. Être conscient de ces éléments est un bénéfice pour l’élève : plusieurs études démontrent qu’un élève capable d’estimer ses capacités de manière concordante avec la « réalité », c’est-à-dire avec les capacités avérées par un test standardisé, obtient de meilleurs résultats scolaires (StPierre, 2004 ; Dory et al., 2009 ; Le Bastard-Landier, 2005 ; Bouffard et al., 2013 ; Le Floch et al., 2014). L’élève tire donc un double avantage à porter un regard métacognitif sur ses performances attentionnelles : premièrement, exercer la métacognition permet d’améliorer le rendement scolaire (Noël, 1994). Deuxièmement, ce processus métacognitif appliqué à l’attention sélective et à l’attention soutenue permet une prise de conscience de ses performances attentionnelles, et une perception concordante aux capacités avérées par un test standardisé permet d’obtenir de meilleurs résultats scolaire (St-Pierre, 2004 ; Dory et al., 2009 ; Le Bastard-Landier, 2005 ; Bouffard et al., 2013 ; Le Floch et al., 2014) Nous allons maintenant nous appliquer à présenter succinctement les données scientifiques relatives à notre sujet. Pour plus de clarté, nous présenterons d’abord ce qui se dit dans la littérature concernant le lien entre attention sélective, attention soutenue et réussite scolaire. Dans un second temps, nous traiterons des études s’étant intéressées au lien entre la perception que des sujets ont de leurs capacités attentionnelles et leurs capacités d’attention sélective ou soutenue avérées par un test standardisé. Finalement, nous ferons un tour d’horizon des connaissances relatives au lien entre la perception de ses capacités attentionnelles et la réussite scolaire.

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Table des matières

1. Introduction
2. Problématique
Présentation et définition du sujet*
Importance du sujet
Etat des lieux des connaissances sur le sujet
2.3.1. Relation entre attention sélective, attention soutenue, et réussite scolaire
2.3.2. Perception de ses propres capacités attentionnelles et capacités d’attention sélective et
soutenue avérées par des tests standardisés
2.3.3. Perception de ses capacités attentionnelles et réussite scolaire
Objectif général de la recherche et orientation disciplinaire
3. Cadre conceptuel L’attention
3.1.1. Définitions
3.1.2. Attention et fonctions exécutives
3.1.3. Les formes d’attention ou mécanismes attentionnels
3.1.4. Les processus contrôlés et automatiques
3.1.5. La distraction
Métacognition et perception de ses capacités attentionnelles
3.2.1. Développement des capacités métacognitives avec l’âge
La réussite scolaire
3.3.1. Définition
3.3.2. Réussite scolaire et réussite éducative
3.3.3. Les déterminants de la réussite scolaire
4. Questionnement de la recherche
Question de recherche principale, sous-questions et hypothèses.
4.1.1. Question de recherche principale
4.1.2. Première sous-question
4.1.3. Deuxième sous-question
4.1.4. Troisième sous-question
5. Méthode
Le choix de la méthode : le test d2-R et le questionnaire
Le test d2-R
Le questionnaire et sa structure
L’échantillon et le recueil des données
Le codage du questionnaire et du test d2-R
6. Analyse des données et interprétation des résultats
5Première sous-question : lien entre les capacités d’attention sélective et soutenue
avérées par le test d2-R et la réussite scolaire
6.1.1. Rappel de la question de recherche et de l’hypothèse
6.1.2. Procédure
6.1.3. Analyse pour l’attention soutenue
6.1.4. Analyse pour l’attention sélective
6.1.5. Interprétation des résultats
Deuxième sous-question : lien entre les capacités d’attention sélective et soutenue
avérées par le test d2-R et l’autoévaluation des capacités d’attention sélective et soutenue.
6.2.1. Rappel de la question de recherche et de l’hypothèse
6.2.2. Procédure
6.2.3. Analyse pour l’attention soutenue
6.2.4. Analyse pour l’attention sélective générale
6.2.5. Analyse pour la capacité de sélection d’informations
6.2.6. Analyse pour la capacité d’inhibition
6.2.7. Interprétation des résultats
Troisième sous-question : lien entre l’autoévaluation des capacités d’attention
sélective et soutenue et la réussite scolaire
6.3.1. Rappel de la question de recherche et de l’hypothèse
6.3.2. Procédure
6.3.3. Analyse pour l’attention soutenue
6.3.4. Analyse pour l’attention sélective générale
6.3.5. Analyse pour la capacité de sélection d’informations
6.3.6. Analyse pour la capacité d’inhibition
6.3.7. Interprétation des résultats
7. Retour sur le questionnement et conclusions de la recherche
8. Distance critique
9. Prolongements possibles
10. Mot de la fin
11. Bibliographie
12. Liste des annexes
Annexe I : le test d2-R
Annexe II : la grille d’évaluation du test d2-R
Annexe III : le questionnaire d’autoévaluation des capacités d’attention
13. Certificat d’authenticité

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