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Mode d’échantillonnage
Le recrutement est exhaustif et concerne tous les patients pris en charge dans le service.
Taille de l’échantillon
Parmi les patients pris en charge, 31 cas de LNS chronique ont été retenus.
Variables étudiées
Les paramètres analysés étaient les suivants :
• L’âge du patient en année. Les patients ont été catégorisés par tranche de 10 ans.
• Le genre du patient. Les patients ont été classés en sous-groupe d’homme et de femme.
• La profession du patient. Les patients ont été groupés selon leurs régularité de leur rémunération. Ceux qui étaient rémunérés mensuellement étaient dans le groupe de salariés. Ceux qui étaient rémunérés de façon irrégulière étaient dans le groupe de non salarié et ceux qui étaient en cours d’étude étaient classés dans le groupe d’étudiant.
• Domicile des patients. Les patients ont été groupés en zone urbaine pour ceux qui habitaient en ville et en zone suburbaine pour ceux qui habitaient à la périphérie de la ville selon la répartition en zone administrative en vigueur à Madagascar.
• Pratique de l’activité sportive. Les patients ont été regroupés selon leurs pratiques d’activité physique ou pas.
• Les éléments cliniques :
o Intensité de la douleur avant et après traitement évaluée par l’échelle visuelle analogique (EVA), mesurée en millimètre (mm).
o Distance doigt-sol (DDS) en flexion, évaluée en demandant le patient de se pencher en avant et d’atteindre le sol avec les 2 mains sans fléchir le genou, mesuré en centimètre (cm).
o Indice de Schöber Mac Rae mesuré en cm, évaluée à partir d’une ligne verticale reliant un point rejoignant les 2 épines iliaques postérieures et un point à 15 cm au-dessus du premier point.
• Le score du questionnaire d’évaluation de l’incapacité fonctionnelle Oswetry
Index disability (ODI) avant et après traitement. Cet index évalue les douleurs, les soins élémentaires, le port de charges, la marche, la station assise, la station debout, le sommeil, la vie sexuelle, la vie sociale et les déplacements. Le score minimum (0) correspond à une absence de déficit, le score maximum (100%) correspond au déficit maximal (Annexe 1)
• Le score de l’échelle d’incapacité fonctionnelle pour l’évaluation des lombalgies (EIFEL). L’échelle est graduée de 0 à 24 points. Cette échelle permet de mesurer l’impact fonctionnel et physique de la pathologie sur la locomotion, les transferts, l’habillage, les activités domestiques et le confort corporel (Annexe 2).
• Le score d’évaluation de l’anxiété et de dépression HAD (Hospital Anxiety Depression). HAD-A pour l’anxiété et HAD-D pour la dépression. L’état anxieux et dépressif est coté entre 0 à 21. Un score de 0 à 7 représente une absence de troubles anxieux et dépressifs, de 8 à 10 la présence de légers troubles anxieux et dépressifs, et de 11 à 21 une présence avérée de troubles anxieux et dépressifs (Annexe 3).
• Le score de Fear Avoidance Belifs Questionnaire (FABQ) subdivisé en 2 sous-groupes : le FABQ 1 évalue la croyance concernant le travail contenant 5 items et le FABQ 2 évalue la croyance concernant l’activité physique contenant 6 items. Cette échelle a été utilisée à la fin du traitement (Annexe 4)
• La Medical Outcome Study Short Form 36 (MOS SF-36 ou SF-36) est une échelle multidimensionnelle, générique évaluant l’état de santé indépendamment de la pathologie causale, du sexe, de l’âge, et du traitement. Elle comporte 36 items évalue 8 dimensions à savoir l’activité physique (PF), les limitations dues à l’état physique (RP), les douleurs physiques (BP), la santé perçue (GH), la vitalité (VT), la vie et relation avec les autres (SF), les limitations dues à l’état physique (RE) et santé psychique (MH) (Annexe 5).
Mode de collecte de données
La fiche d’observation médicale ainsi que des fiches contenant les questionnaires de chaque échelle ont été utilisées.
Pour les questionnaires de l’ODI, EIFEL, tous les patients ont été interrogés avant et après le traitement lors des séances de consultation.
Pour les questionnaires de FABQ et la SF-36, les patients ont été interrogés seulement après le traitement.
L’enregistrement des informations et des résultats des différents scores a été réalisé sur Excel 2010.
Mode d’analyses des données
Les données ont été analysées sur le logiciel Epiinfo 7 et SPSS version 20.
Le score de corrélation de Pearson a été utilisé pour évaluer la corrélation.
Une revue de la littérature a été réalisée conduisant à la discussion à partir de cas étudiés.
Limites de l’étude
L’étude a été réalisée uniquement dans un seul centre de rééducation rendant la taille de l’échantillon petite.
Considération éthique
La confidentialité des patients a été respectée tout au long de l’étude. Les principes de l’éthique à savoir l’équité, la bienfaisance, la non malfaisance et le respect de la dignité humaine sont respectés. L’étude a reçu l’autorisation de la Direction du Centre Hospitalier Universitaire d’Anosiala.
Domicile
Plus que la moitié (24 patients soient 77,42%) des patients habitaient dans le milieu suburbain.
Pratique d’activités sportives
Parmi les 31 patients, 16 patients soient 51,61% ne pratiquaient aucune activité sportive.
Evolution de la douleur
Vingt-quatre patients soient 77,42% avaient une douleur modérée à intense avant la prise en charge. Après la prise en charge, aucun patient n’avait plus une douleur d’intensité modérée à intense. L’intensité moyenne de la douleur avant la prise en charge était de 60,25 mm avec un écart-type de 20,06 et des extrêmes 30 mm à 100 mm. Après la prise la prise en charge, l’intensité moyenne de la douleur était de 9,03 mm avec un écart-type de 10,18 mm et des extrêmes de 0 mm à 30 mm.
Evaluation de la peur et de la croyance
Le score moyen de FABQ 1 était de 21,96 (SD=12,19) avec un score minimal de 0 et un score maximal de 42. Le score moyen de FABQ 2 était de 18,93 (SD=4,71) avec des scores extrêmes cotés à 6 et 24. Six patients soient 19,36% parmi les 31 patients avaient un score élevé (>34) de FABQ1 et 24 patients soient 77,42% avaient un score de FABQ 2 élevé (>15). Les patients ayant la notion d’appréhension et d’évitement sur la reprise de l’activité physique étaient plus élevés que celle de l’activité professionnelle.
Evolution de l’état anxieux et dépressif
Avant le traitement, 22 patients soient 70,97 % avaient un trouble anxieux et 4 patients soient 12,90% avaient un trouble dépressif. Une prédominance du trouble anxieux avait été constatée. Après le traitement, une régression des troubles anxieux-dépressifs avait été observée.
Genre
La lombalgie fait partie d’une des pathologies articulaires et musculosquelettiques associées aux douleurs chroniques ayant une légère prédominance féminine [23]. Une étude décennale de santé, menée en France en 2002 à 2003 a montré une prévalence significativement différente de la lombalgie chez les hommes et les femmes avec une prévalence élevée chez la femme [16]. De études ont retrouvé cette prédominance féminine au cours de la lombalgie chronique [24,14,15]. Le résultat de notre étude est superposable à ceux de la littérature. Cette prédominance féminine pourrait être expliquée par l’influence des hormones sexuelles sur la modulation de la douleur modifiant ainsi la physiopathologie de la douleur [23, 24, 25]. Les douleurs lombaires peuvent être liées au trouble hormonal dans l’ostéoporose, la menstruation ou la grossesse [23]. Les facteurs individuels ou sociétaux influencent également le ressenti de la douleur. Ces facteurs influencent également la différence de prévalence entre les femmes et les hommes [26]. Les travaux ménagers ainsi que les soins de la famille sont essentiellement effectués par les femmes à Madagascar. Cela rejoint la prédominance féminine à Madagascar. Cependant, peu d’études ont retrouvé une différence statistiquement significative de la prévalence de la lombalgie chronique chez les femmes que chez les hommes dans les pays en voie de développement [25].
Profession
Au cours de notre étude, les salariées sans distinction de poste étaient les plus fréquemment touchés par la lombalgie comparée aux non-salariés ou aux étudiants. Notre résultat coïncide avec celui d’une étude en Belgique qui a montré que la lombalgie touche toutes les catégories d’industries. Cette étude a conclu que la prévalence de la lombalgie est particulièrement élevée au sein d’une profession parmi les travailleurs agricoles, les travailleurs de la construction, les charpentiers, les conducteurs d’engin (camions et tracteurs inclus), les infirmiers (ères) et les aide-infirmiers, les agents de nettoyage, les aides-soignants, les aides familiales [27]. Par ailleurs, Mantsui et ses collaborateurs ont retrouvé que la lombalgie chronique est plus fréquente chez les travailleurs manuels que chez les travailleurs sédentaires [28].
En effets des facteurs psychosociaux dans le lieu de travail jouent un rôle important dans la lombalgie tel que l’insatisfaction au travail, la monotonie, la pauvreté de la relation au travail, et le manque couverture médico-social. Le stress au travail est associé à l’augmentation de l’épisode de lombalgie [25].
Etant donné que Madagascar fait partie des pays en voie de développement où la population est jeune et l’entrée dans le monde de travail se fait trop tôt, la lombalgie chronique est parmi des troubles musculosquelettiques fréquents chez travailleurs [25]. Une étude réalisée par Hoy et ses collaborateurs ont retrouvé que l’absence de différence significative de la prévalence de la lombalgie entre les pays développé et les pays en voie de développement [21]. Toutefois, Volinn et ses collaborateurs en 1997 ont retrouvé une prévalence basse de la lombalgie dans les pays en voie de développement. Cette prévalence basse avait été expliquée par la pratique d’exercice physique élevée, la petite taille, le seuil de la douleur élevé ainsi que le manque de couverture sociale [29]. A Madagascar, la prévalence exacte de la lombalgie chronique dans la population générale et chez les travailleurs que ce soient des travailleurs manuels soient des travailleurs sédentaires n’est pas encore connue, mais cette prévalence pourrait être influencée par le faible revenu des majeures parties de la population malgache par rapport à la charge de travail effectuée.
Domicile
Les patients que nous avons pris en charge habitaient dans la majorité (77,42%) des cas dans la zone suburbaine. Contrairement à Halmich, son étude a retrouvé une prévalence élevée de la lombalgie chronique au sein de la population habitant en ville [30]. Hoy et ses collaborateurs ont retrouvé qu’il n’y a pas de différence significative sur le domicile des patients que ce soit en zone urbaine ou en zone rurale [21]. Les zones suburbaines à Madagascar sont classées comme des communes rurales selon la zone administrative. Pourtant les activités professionnelles en zone urbaine sont les mêmes qu’en zone suburbaine expliquant l’existence de lombalgie en zone suburbaine. L’éloignement de la zone d’habitation (en zone suburbaine) et de la zone de travail (en zone urbaine) pourrait être aussi la raison de la lombalgie chronique en zone suburbaine.
Pratique d’activité sportive
La pratique de l’activité physique est considérée comme un moyen efficace de prévention de la lombalgie que ce soit l’apparition du nouveau cas soit la diminution de la prévalence et l’évolution vers la chronicité [31]. Les activités sportives ont un intérêt sur la motivation et bonne adhérence au programme de l’exercice physique (y compris le programme de rééducation) [32].
En effet, le manque d’activités sportives engendre un déconditionnement global du patient lombalgique, associé à la douleur, ils participent à la chronicisation de la lombalgie [32]. Au cours de notre étude la sédentarité a été constaté dans la moitié des cas. Notre résultat rejoint celle de la littérature.
Aspect Clinique
Une amélioration de l’intensité de la douleur ainsi que l’indice de Schöber Mac Rae et de la distance doigt-sol a été observée après la prise en charge. Une relation entre la douleur et l’agrandissement de la DDS a été observée avant la prise en charge. Tous les patients ont suivi un programme de rééducation standard associé à un programme d’auto-rééducation à domicile. Cette amélioration a été aussi observée dans la littérature quel que soit le programme de rééducation. Cette amélioration a été maintenue jusqu’ au troisième mois [33,34]. Le suivi n’a pas pu être effectué du fait que les patients se sentent bien et que faute de temps des patients.
Au cours de notre étude, 77, 442% des patients avaient une douleur modérée et intense en arrivant dans le service de rééducation. Une étude réalisée par Yong et ses collaborateurs ont retrouvé une fréquence moins élevée de la douleur modérée et sévère (67,3%) [15]. Le manque de réclamation de la douleur par les patients avait été l’origine de ce résultat. D’autres études sur les douleurs chroniques tous sièges confondus ont rapporté que 80% à 100 % des patients se plaignaient d’une douleur d’intensité modérée et intense [34,7]. Le résultat de notre étude est superposable avec cette dernière étude.
Une étude réalisée par Goldby et ses collaborateurs comparant les différentes composantes du traitement conservateur au cours de la lombalgie a retrouvé que quelques soit le type de traitement utilisé, la douleur persiste jusqu’ à 2 ans après arrêt du traitement [35]. Certes, la douleur diminue au cours du traitement et cette diminution perdure jusqu’à 2 ans mais la douleur existe encore à moindre intensité. Après 6 mois, la technique de stabilisation de la colonne vertébrale a été supérieure par rapport aux autres traitements sur la réduction de la douleur. Dans le groupe d’éducation thérapeutique seul aucun bénéfice n’a été retrouvé.
La prise en charge de la lombalgie dans les services de rééducation à Madagascar est basée essentiellement sur la pratique des exercices physiques. Van Middelkoop et ses collaborateurs ont retrouvé que les exercices physiques utilisées lors du traitement de la lombalgie sont efficaces [12]. Néanmoins, la pratique d’un traitement alternatif essentiellement la médecine traditionnelle malgache durant le traitement que les patients ne mentionnent pas par peur pourrait avoir une influence sur le résultat du traitement.
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Table des matières
INTRODUCTION
METHODES
I- Cadre et période d’étude
II- Type d’étude
III- Durée de l’étude
IV- Période d’étude
V- Population d’étude
VI- Critère d’inclusion
VII- Critère de non inclusion
VIII- Mode d’échantillonnage
IX- Taille de l’échantillon
X- Variables étudiées
XI- Mode de collecte de données
XII- Mode d’analyses des données
XIII- Limites de l’étude
XIV- Considération éthique
RESULTATS
I- Age
II- Genre
III- Profession
IV- Domicile
V- Pratique d’activité physique
VI- Evolution de la douleur
VII- Evolution de la distance doigt-sol
VIII- Evolution de l’indice de Schöber Mac Rae
IX- Evolution du handicap
X- Evolution de l’incapacité fonctionnelle
XI- Evaluation de la peur et de la croyance
XII- Evolution du l’état anxieux et dépressif
XIII- Evaluation de la qualité de vie
XIV- Corrélation entre les données démographique et l’intensité de la douleur
XV- Corrélation entre la douleur et les différents scores des échelles avant et après traitement
XVI- Corrélation entre la qualité de vie et la douleur avant et après traitement
DISCUSSION
I- Aspect épidémiologique
I.1- Age
I.2-Genre
I.3- Profession
I.4- Domicile
I.5- Pratique d’activité sportive
II- Aspect clinique
II.1- Retentissement de la douleur sur l’activité de la vie quotidienne
II.2 – Retentissement de la douleur sur la peur et la croyance
II.3- Retentissement de la douleur sur la santé mentale du patient
II.4- Retentissement de la douleur sur la qualité de vie
SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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