Retard de croissance et récupération en taille
Réversibilité du retard de croissance en taille
L’idée qu’un enfant retardé en taille donne un adulte petit a été longtemps admise. Une étude réalisée en Gambie a montré qu’à l’âge de 3 mois les enfants gambiens sont plus petits que les enfants britanniques d’environ 1 cm. A l’âge de 3 ans, cette différence de taille est de 7,3 cm chez les garçons et de 6,5 cm chez les filles. A l’âge adulte il subsiste une différence de 6,4 cm chez les garçons et de 4,3 cm chez les filles comparées respectivement aux garçons et filles britanniques à l’âge de 18 et 16 ans. Les auteurs en ont conclu que pour les enfants malnutris durant l’enfance, les déficits staturaux établis dans la prime enfance perdurent pour la vie (Billewicz & Mc Gregor, 1982). Le même constat est fait au Guatemala où le gain de taille de 5 ans à l’âge adulte n’est pas influencé par le degré de retard statural (Martorell et al., 1990). Ce gain est de 4 à 5 cm inférieur à celui présenté dans deux populations non hispaniques des USA (étude de croissance de Berkley et courbes de références du NCHS) mais égal à celui des populations saines du Guatémala, du Mexique et de populations mexicano- américaines. Au Sénégal par contre, une étude longitudinale a montré la persistance des déficits staturaux chez les garçons et un début de rattrapage chez les filles malnutries les plus âgées de la cohorte. En effet, la différence de taille entre les sujets retardés en taille et ceux n’ayant jamais souffert de retard de croissance, est de 12 cm à l’âge de 5 ans dans les deux sexes. Mais à l’adolescence, cette différence est de 13 cm chez les garçons, de 10 cm pour les filles âgées de 15 ans et de 6,2 cm pour celles âgées de 17 ans. Cependant ces jeunes n’étaient pas suivis jusqu’à l’âge adulte (Simondon et al., 1998). Au Kenya, une étude transversale a comparé la taille de jeunes urbains bénéficiant d’un environnement favorable à celle de jeunes ruraux provenant d’un milieu défavorisé, la pauvreté étant utilisée comme indicateur de la malnutrition chronique (Kulin et al., 1982). Le résultat principal montre un rattrapage du retard de croissance avec des moyennes de taille comparables dans les deux groupes. En effet, la différence de taille de 7 et 11 cm observé respectivement chez filles et garçons, à l’âge 11-12 ans a disparu à la fin de la puberté. En Inde, la prolongation des suivis longitudinaux de la croissance a permis de revoir les premières conclusions qui faisaient état d’une absence de récupération en taille (Satyanarayana et al., 1980). En effet, ces jeunes qui auparavant n’étaient pas suivis jusqu’à la fin de la puberté ont montré par la suite une récupération partielle du retard de taille survenu durant l’enfance. Mais, cette récupération est meilleure chez les filles que chez les garçons. Les filles ont rattrapé 45% de leur déficit statural contre 33% chez les garçons (Satyanarayana et al., 1981 ; Satyanarayana et al., 1986).
Chez des esclaves noirs américains du 19 siècle, la taille est inférieure de 15 cm en comparaison à la référence NCHS, avant le début de la puberté. Cette différence de taille semble s’accroître à l’âge de 9 ans chez les filles et 11 ans chez les garçons, indiquant un retard pubertaire. A la fin de la période de croissance, la différence de 15 cm d’avec la référence NCHS s’est réduit à 5 cm (Steckel, 1987). En Alabama, aux USA, Dreizen a comparé la taille d’un groupe de 30 filles malnutries durant la petite enfance à un groupe de filles normales. Le déficit de taille des filles malnutries de 9,0 cm à l’âge de 12,5 ans s’est réduit à 0,9 cm à l’âge de 19 ans. Il y a ainsi un rattrapage en taille presque complet au cours de l’adolescence du déficit de taille survenu durant l’enfance (Dreizen et al., 1967). Pour les études qui ont mis en évidence un rattrapage en taille du retard statural, ce dernier s’est effectué dans l’environnement même qui a concouru à la mise en place du déficit de taille durant l’enfance (Dreizen et al., 1967 ; Satyanarayana et al., 1981 ; Cameron et al., 1988 ; Kulin et al., 1982). Pour les études qui n’ont pas montré de rattrapage en taille, il y a tout au moins une croissance adéquate, une fois dépassée la turbulente période de la petite enfance (Martorell et al., 1990 ; Billewicz & McGregor, 1982). Il s’y ajoute que dans le modèle animal, des expériences ont montré que lorsque le facteur limitant à savoir la nutrition a été rétabli, la croissance en taille peut recommencer de plus belle (Golden, 1994). Ces différents constats ont permis de penser qu’une amélioration des conditions de vie par migration ou adoption permettrait une meilleure récupération du déficit statural des sujets malnutris.
Effets d’un changement d’environnement sur la croissance en taille
Les effets d’un changement d’environnement sur la croissance staturale et par suite la récupération en taille du déficit statural peuvent être étudiés à plusieurs niveaux :
Accroissement du niveau de vie des populations
En étudiant l’évolution séculaire de la taille moyenne des populations, des résultats montrent que dans la plupart des pays industrialisés qui ont connu un certain développement socio-économique, celui-ci s’est accompagné d’une augmentation de la taille adulte moyenne des populations et d’une baisse de l’âge à l’apparition des règles, donc d’une puberté plus précoce (Tanner, 1990 ; Wieringen, 1986 ; Taranger, 1983). Cette situation est perçue comme le résultat de l’accroissement du niveau de vie au cours du siècle dernier.
Différences ethniques et sociales
L’étude des différences ethniques et sociales permet également d’appréhender l’importance de l’environnement sur la croissance en taille. C’est ainsi que la comparaison de la taille d’enfants issus de classes sociales et de pays différents a permis de constater que la différence de taille des groupes privilégiés de différents pays (donc de différentes ethnies) est plus petite comparée à la différence de taille observée entre différents groupes sociaux économiques à l’intérieur d’un même pays (Martorell & Habicht, 1986). En effet il a été démontré chez des enfants âgés de 1 à 7 ans, d’origine indienne, guatémaltèque, africaine ou américaine, a priori bien nourris, que les différences de poids et de taille sont relativement faibles, soit 3% pour la taille et 6% pour le poids. Par contre cette différence s’est révélée être de l’ordre de 12% pour la taille et de 30% pour le poids chez des enfants de même origine ethnique mais vivant dans des environnements différents (Habicht et al., 1974).
Adoption ou migration des pays pauvres vers les pays développés
L’adoption ou la migration d’enfants des pays en développement vers les pays industrialisés constitue des cas majeurs de changement d’environnement. Une étude portant sur des enfants d’immigrants japonais installés aux USA, a montré qu’à l’âge adulte, ils sont plus grands que leurs parents et ont une taille similaire à celle des américains (Greulich, 1957 ; Greulich, 1976). Une étude menée chez des orphelines coréennes adoptées dans des familles américaines a montré que les enfants qui ont souffert de malnutrition précoce, ont par la suite surpassé leurs compatriotes en terme de poids et de taille (>50ème percentiles des normes coréennes). Mais, ils ne parviennent pas à atteindre les normes américaines d’enfants de même âge. La prise en compte de l’âge d’arrivée en terre d’adoption montre que plus l’arrivée en terre d’adoption est tardive plus il y a une persistance des effets du retard statural (Winick et al., 1975 ; Lien et al., 1977). En résumé, le passage d’un environnement pauvre à un environnement plus favorable a une influence positive sur la croissance en taille. Pourtant les effets d’une transition environnementale sur cette dernière restent controversés. Les résultats portant sur de jeunes indiennes adoptées dans des familles suédoises ont montré que le changement d’environnement induit une puberté précoce. Cette précocité pubertaire empêche le rattrapage en taille par la réduction de la phase de croissance linéaire au cours de laquelle l’enfant peut combler son déficit statural survenu durant l’enfance (Proos et al., 1991 ; Proos et al., 1993a ; Proos et al., 1993b).
La question reste encore peu documentée du fait de la dispersion des sujets et de la lourdeur de tels suivis longitudinaux.
Migration des jeunes ruraux vers les zones urbaines ou semiurbaines : cas de Niakhar au Sénégal
En Afrique, la zone rurale est caractérisée par de fortes prévalences du retard de croissance chez les enfants de 0 à 5 ans (ACC/SCN, 2000). Elle est aussi caractérisée par des moyennes de taille adulte peu différentes des standards internationaux, laissant croire à l’existence d’un rattrapage du retard de croissance en taille (Cameron et al., 1988). Or ce rattrapage qui s’effectue vraisemblablement vers la fin de la puberté (Kulin et al., 1982 ; Cameron et al., 1994) coïncide avec une période ou les jeunes ruraux sont fortement attirés par la migration vers les grandes villes pour la recherche de travail ou par désir d’émancipation (Delaunay, 1998). Au Sénégal, la migration des jeunes des zones rurales vers les centres urbains ou semi urbains est l’une des stratégies mise en place par les familles rurales pour la diversification des revenus et pour aider à la subsistance des familles surtout en période de saison sèche. Ainsi, en ville, les filles travaillent comme aides domestiques (Delaunay, 1994) tandis que les garçons exercent différents petits métiers : marchands ambulants, jardiniers, apprentis etc… En zone urbaine, les jeunes ruraux se trouvent confrontés à un changement de leurs habitudes alimentaires dont les caractéristiques ne sont pas bien cernées. Ces jeunes nécessitent une attention particulière en cas d’antécédents de retard de croissance. En effet, une étude menée chez les adolescentes rurales de la zone de Niakhar a montré que la croissance est moins bonne chez les filles migrantes comparées aux non migrantes. Le niveau d’activité physique élevé et le manque de sommeil en zone urbaine sont mis en cause (Garnier & Benefice, 2001). Mais cette analyse n’a pas tenu compte du niveau de retard de croissance et de la durée totale de migration effectuée en zone urbaine.
Retard de croissance et composition corporelle
Le corps humain est représenté par deux compartiments que sont la masse grasse et la masse maigre (Keys & Brozeck, 1953). La masse grasse représente les réserves énergétiques. La masse maigre assure l’essentiel des fonctions vitales de l’organisme. En cas de malnutrition, la composition corporelle est affectée, avec une diminution de la masse musculaire et de la masse grasse (Picou et al., 1966). Cela se traduit par un déficit pondéral et même par un arrêt de croissance. Mais, le niveau de répercussion de la malnutrition chronique sur la composition corporelle reste à déterminer surtout à l’adolescence. Une étude réalisée en Inde a montré que le poids corporel total des filles malnutries est inférieur de 4 kg à celle des filles n’ayant pas connu le retard de croissance (Satyanarayana et al., 1981). Au Guatémala, la masse maigre est inférieure de 6,7 kg chez les hommes et 3,8 kg chez les femmes dans le groupe des sujets de petite taille comparés aux sujets non malnutris (Martorell et al., 1990). Il a été suggéré que le retard de croissance soit associé à un risque futur de surpoids ou d’obésité dans certains pays en développement (Afrique du Sud, Russie, Chine et Brésil) particulièrement marqués par le phénomène de transition nutritionnelle (Popkin et al., 1996). Le suivi entre l’âge de 11 et 15 ans, d’un groupe d’adolescentes originaires de la zone de Niakhar, a montré qu’il y a une accumulation préférentielle de masse grasse dans la partie supérieure du corps chez les sujets retardés en taille durant l’enfance (Bénéfice et al., 2001). Chez un sous-échantillon de jeunes adultes guatémaltèques âgés de 17 à 28 ans, le retard statural est associé à de faibles valeurs d’indice de masse corporelle et de pourcentage de masse grasse chez les hommes. Chaque diminution d’une unité de z-score de l’indice taille selon l’âge à 3 ans est corrélée à une baisse significative de 0,51% [IC= 0,11 – 0,91] du pourcentage de masse grasse (p=0,002). Il n’y a pas d’association significative entre le retard de croissance et le pourcentage de masse grasse chez les femmes. Dans les deux sexes cependant, le retard de croissance est corrélé à une augmentation de la masse grasse abdominale. En tenant compte de l’âge gestationnel, les résultats montrent que la faible croissance intrautérine est plus liée à l’augmentation de la graisse abdominale que ne l’est la faible croissance postnatale. De plus chez les femmes la migration urbaine potentialise cette association (Schroeder et al., 1999). Chez des jeunes filles âgées de 10 à 15 ans originaires de la province nord d’Afrique du Sud, des résultas ont montré une accumulation de masse grasse chez celles qui sont retardées en taille. En effet, la somme des plis cutanés tricipital et souscapulaire est plus élevée dans le groupe des filles retardées comparées à celles qui ne sont pas retardées en taille. Par ailleurs le niveau des ingestas énergétiques ne diffère pas selon le retard statural, par contre 72,5% des filles retardées en taille sont inactives comparées à 66,1% des filles ne souffrant pas de retard de croissance (Kruger et al., 2004).
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Table des matières
Chapitre I : INTRODUCTION
I. Croissance et corollaires
I.1. Croissance et maturation
I.2. Croissance, génétique et environnement
II. Retard de croissance en taille ou malnutrition chronique
II.1. Prévalence
II.2. Causes et conséquences
II.2.1. Causes
II.2.2. Conséquences
III. Retard de croissance et récupération en taille
III.1. Réversibilité du retard de croissance en taille
III.2. Effets d’un changement d’environnement sur la croissance en taille
III.2.1. Accroissement du niveau de vie des populations
III.2.2. Différences ethniques et sociales
III.2.3. Adoption ou migration des pays pauvres vers les pays développés
III.2.4. Migration des jeunes ruraux vers les zones urbaines ou semiurbaines : cas de Niakhar au Sénégal
IV. Retard de croissance et composition corporelle
V. Retard de croissance et hypertension artérielle
V.1. Prévalence de l’hypertension artérielle
V.2. Interactions retard de croissance – pression artérielle
VI. Problématique de recherche
VII. Hypothèses de recherche
VIII. Objectifs de l’étude
Chapitre II : SUJETS ET METHODES
I. Type d’étude
II. Cadre d’étude : la zone de Niakhar
II.1. Données physiques et démographiques
II.2. Santé et vie sociale
II.3. Suivi démo-épidémiologique mené par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) à Niakhar
II.4. La migration des jeunes de Niakhar
II.4.1. Conditions de vie en zone de migration
II.4.2. Autres types de migration exercés par les garçons
III. Etudes associées à notre étude
III.1. Etude de la petite enfance
III.2. Etude début adolescence
IV. Sujets de l’étude
IV.1. Etude fin adolescence
IV.2. Etude suivi de la croissance staturale terminale des garçons
V. Enquêtes
V.1. Suivi des sujets de l’étude
V.2. Procédures d’obtention du consentement éclairé
V.3. Questionnaire et recueil des données
V.4. Reproductibilité des mesures et standardisation
V.5. Difficultés rencontrées
VI. Mesures anthropométriques
VI.1. Le poids
VI.2. La taille
VI.3. Le périmètre brachial
VI.4. Les plis cutanés tricipital et sous scapulaire
VII. Indices anthropométriques
VII.1. Les indices poids selon l’âge P(A), poids selon la taille P(T) et taille selon l’âge T(A)
VII.2. L’indice de masse corporelle ou IMC
VII.3. Le périmètre musculaire du bras (PMB)
VII.4. Maigreur, surpoids, obésité : définition et valeurs seuils
VIII. Répartition des sujets de l’étude selon l’indice T(A) durant l’enfance
IX. Pression artérielle
IX.1. Mesure de la pression artérielle
IX.2. Définition de l’hypertension artérielle
X. Statistiques
X.1. Contrôle de qualité des données et stratégie d’analyse
X.2. Gestion des variables
X.2.1. Variables mesurées
X.2.2. Variables calculées
X.2.3. Variables en classes
X.3. Phénomène statistique de régression vers la moyenne
X.4. Tests statistiques et degré de signification
X.5. Logiciels utilisés
Chapitre III : RESULTATS
I. Principales caractéristiques de l’échantillon d’étude
I.1. Evènements survenus au cours de l’étude 1983-84 à 2001-02
I.2. Reproductibilité des mesures
I.2.1. Reproductibilité intra-mesureur
I.2.2. Reproductibilité inter-mesureur
I.3. Caractéristiques anthropométriques de l’échantillon d’étude
I.3.1. Effectif et âge moyen selon le sexe
I.3.2. Prévalence de la malnutrion selon les indices P(A), P(T) et T(A)
I.3.3. Moyenne de l’indice T(A) selon le groupe de déficit statural
I.3.4. Répartition des différents groupes de déficit statural selon la classe d’âge
I.3.5. Déficit de taille des sujets de l’étude par rapport à la référence NCHS
I.3.6. Etat nutritionnel durant l’enfance selon le degré de déficit statural
I.3.7. Scolarisation et déficit statural
I.3.8. Migration et déficit statural
I.3.9. Relation entre scolarisation et migration
II. Taille moyenne, rattrapage du déficit statural et migration
II.1. Déficit statural durant l’enfance et taille moyenne à l’adolescence
II.2. Déficit statural et gain de taille de l’enfance à la fin de l’adolescence
II.3. Le phénomène statistique de régression vers la moyenne
II.4. Etude de la croissance staturale terminale des garçons
II.5. Effet de la migration sur le gain taille de l’enfance à la fin de l’adolescence
II.5.1. Relation entre gain de taille et durée de migration
II.5.2. Relation entre le gain de taille et l’âge à la première migration
III. Déficit statural durant l’enfance, composition corporelle à l’adolescence et migration
III.1. Déficit statural et poids corporel total
III.2. Déficit statural et périmètre brachial
III.3. Déficit statural et périmètre musculaire du bras
III.4. Déficit statural et indice de masse corporelle
III.5. Prévalence de maigreur, de surcharge pondérale et d’obésité : comparaison selon le sexe et selon le degré de déficit statural
III.5.1. Comparaison des taux de maigreur, de surpoids et d’obésité selon le sexe
III.5.2. Comparaison des taux de maigreur, de surcharge pondérale et d’obésité selon le degré de déficit statural durant l’enfance
III.6. Déficit statural et plis cutanés tricipital et sous-scapulaire
III.7. Comparaison de la composition corporelle entre migrants actuels et sujets restés au village
IV. Déficit statural durant l’enfance, pression artérielle à l’adolescence et migration
IV.1. Déficit statural et pression artérielle
IV.2. Prévalence d’hypertension artérielle selon le sexe et selon le degré de déficit statural
IV.3. Pression artérielle et migration
IV.3.1. Pression artérielle et durée totale de migration en ville (Dakar)
IV.3.2. Pression artérielle et âge à la première migration sur Dakar
Chapitre IV : DISCUSSION
Chapitre V : CONCLUSIONS