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Présentation du site d’étude : Ambohijafy
Localisation
Situé entre les latitudes 18°54 et 18°56’ Sud, et les longitudes 47°24 et 47°27 Est, Ambohijafy (Commune Rurale de Fenoarivo, District d’Antananarivo Atsimondrano, Région Analamanga) se trouve sur la périphérie ouest de la ville d’Antananarivo, sur une déviation de près de 2 km au Nord du point kilométrique 12 de la Route Nationale n°1 (RN 1).
Structure, étendu et superficie
Le site dit Ambohijafy a été défini suivant l’importance spatiale des vergers d’agrume au niveau des 12 Fokontany qui composent la CR Fenoarivo. Parmi eux, cinq se distinguent car ils concentrent l’essentiel des vergers locaux sur une superficie de plus de 100 ha (Ratovonomenjanahary, 2007) à 300 ha (Randriamanarivontsoa, 2008). Il s’agit des Fokontany de : Ambohijafy-Antanety, Ambatomilona, Madiomanana, Tsarahonenana et Soavinimerina. Ces Fokontany se situent approximativement dans un rayon de 2,5 km à partir de la mairie de Fenoarivo située au bord de la RN1. Ils couvriraient une superficie totale de 14,42 km² (CR FENOARIVO, 2006). Les vergers occuperaient donc 7 % à 21 % de la superficie totale du site.
Infrastructures
Occupation du sol
Structure de l’exploitation agricole
A Ambohijafy, un ménage comprend en moyenne 6 individus dont 2 constituent la main d’œuvre familiale (MOF). 94 % des agrumiculteurs sont des propriétaires fonciers (Ramananarivo et al. – FCRA, 2006). Une propriété est estimée en tout à 1ha par ménage ou exploitation agricole en tenant compte de la densité de la population locale. Le capital financier engagé dans les activités de l’exploitation serait généré par les activités agricoles et non agricoles pour ceux qui en ont. Au cours de nos enquêtes, 1 exploitation sur 5 possède en moyenne 2 têtes de bovidés constitués d’une vache laitière et d’une génisse.
Systèmes de production3
Les priorités des cultures entreprises sont accordées selon les saisons : à la riziculture, aux agrumes, aux cultures maraîchères et aux cultures pluviales ou culture sur tanety basées essentiellement sur la culture des tubercules (manioc, patate douce,…).
Les informations relatives à l’utilisation des surfaces cultivables selon la disponibilité des terres, à la répartition de la main d’œuvre ainsi qu’à la planification annuelle ne sont ici fournies qu’à titre indicatif:
Pour chaque exploitation, l’hectare hypothétique de terre dont elle dispose serait disloquée en sa demeure sur les hauteurs, en terrain de cultures (essentiellement des cultures pluviales) sur les tanety, en pépinières rizicoles et en rizières situées dans les bas-fonds, en « plates-bandes » dans le polder, en vergers d’agrumes dans les vallées et les versants des collines.
Le verger potager est une pratique agricole intégrant des cultures maraîchères ou arbustives dans un verger nouvellement installé pendant que les arbres fruitiers poussent jusqu’à la production de fruits et jusqu’à ce qu’ils produisent trop d’ombre pour continuer la sous-cultivation. (in Le System Verger Potager de Phil Corbett, page web issue du site pascaletmarie.free.fr).
Le verger potager serait donc assimilé à une pratique agrosylvicole qui associe les arbres fruitiers ligneux et terres cultivées.
Dans le cas du site d’Ambohijafy, le système agroforestier étudié en tant que « Hortus » concerne le verger d’agrumes anciens ou nouveaux, associé généralement au maraîchage.
La D & D methodology
Compte tenu de la nature agroforestière du verger potager, le développement des méthodologies propres à l’agroforesterie lui est appliqué. Cette méthodologie se base sur la connaissance de l’existant qui est essentielle à la planification, objet de la recherche en agroforesterie.
La D & D methodology distingue la micro-D&D de la macro-D&D. La macro–D&D œuvre essentiellement à l’échelle d’une écozone, elle s’intéresse à différents modes d’utilisation du sol. Cette démarche a été exploitée dans la détermination des sites agroforestiers ayant précédé le choix d’Ambohijafy comme site d’étude ainsi que dans l’identification de la zone où il est prévu d’introduire l’agroforesterie.
Etablie sur trois niveaux : ménages agricoles, villages ou communautés villageoises et terroir, la micro
– D & D, par contre, s’intéresse à un mode de gestion des terres. Le verger potager a alors été défini puis caractérisé selon l’appréhension locale et leur priorité, pour être présenté au niveau des ménages agricoles suivant les orientations proposées par AVILA dans Systems concepts and research approach (in ICRAF,1992). Elle aboutit à l’analyse des systèmes de production.
Toutefois, la variation du carbone dans le sol n’y est pas particulièrement considérée dans le contexte de piégeage, même pas par la méthode d’évaluation écologique (Ecological evaluation of agroforestry de TORQUEBIAU in ICRAF, 1992) qui couvre les domaines tels que :
– la biodiversité et les écosystèmes ;
– les flux d’énergie et les cycles des nutriments. Aussi, le cadre théorique suivant est avancé pour combler cette lacune.
Définition du territoire éligible ;
Définition du référentiel d’absorption de GES du projet (niveau de référence ou « baseline ») ;
Définition de l‘activité de reboisement ou de boisement ;
Quantification de l‘absorption nette effective ;
Déduction des fuites.
La D & D et le cadre méthodologique pour l’estimation du potentiel carbone se concentrent essentiellement sur les phases de diagnostic et de conception aux dépens des phases de synthèse qui répondent au mieux l’objectif global à nos travaux de recherche. Un cadre théorique approprié est alors avancé afin de synthétiser les résultats de recherche. Il s’agit du PDD.
Mémoire de DEA Foresterie, Développement, Environnement, par RAZANAKOTO Onjaherilanto R. 21
Potentialités de la pratique agroforestière du type verger potager d’Ambohijafy pour accéder au marché international du carbone
Concepts-clefs figurant dans le descriptif de projet MDP (FCCC/CP/2003/6 in Robledo et Blaser, 2006)
Bien que spécifique au processus MDP qui exige notamment le PDD, les concepts suivants sont pour la plupart, valables dans d’autres processus de marché de carbone. Ils comprennent :
Additionnalité : Une activité de boisement ou de reboisement au titre du MDP a un caractère additionnel si les absorptions nettes effectives de gaz à effet de serre par les puits qui en résultent sont supérieures à la somme des variations des stocks de carbone dans les réservoirs de carbone à l’intérieur du périmètre du projet qui se seraient produites en l’absence de cette activité enregistrée. L’additionnalité est le résultat des puits de carbone créés par le projet (projet scénario) moins les puits existants sans le projet (base de référence). L’additionnalité se réfère seulement à la quantité supplémentaire de dioxyde de Carbone (CO2) fixée grâce à l’activité du projet.
Permanence : La permanence se réfère à la période de temps durant laquelle le carbone peut résider dans la biosphère. Due à des risques divers, y compris les feux et les parasites, le carbone peut être libéré dans l’atmosphère, réduisant alors les effets d’atténuation du changement climatique du projet. Pour résoudre ce problème, les projets de boisement/reboisement au titre du MDP doivent choisir entre la réduction certifiée des émissions temporaire (RCE-T) ou à long terme (RCE-LT).
Fuites : augmentation des émissions de gaz à effet de serre par les sources se produisant en dehors du périmètre d’une activité de boisement ou de reboisement considérée au titre du MDP qui est mesurable et qui peut être attribuée à l’activité en question.
Potentiel de carbone / absorptions anthropiques nettes de gaz à effet de serre par les puits : absorptions effectives nettes de gaz à effet de serre par les puits, moins les absorptions de référence nettes de gaz à effet de serre par les puits moins les fuites.
Impacts environnementaux et socio-économiques : Un projet de boisement / reboisement au titre du MDP doit pouvoir fournir assez d’information sur les impacts environnementaux et socio-économiques négatifs potentiels. Si un impact négatif est jugé important par les participants au projet ou la partie hôte, une étude d’impact doit être effectuée et les impacts doivent être contrôlés durant la mise en œuvre du projet.
Les deux premiers cadres théoriques présentent comme analogie l’intérêt flagrant porté sur le site d’implantation qui verrait accueillir la technologie agroforestière qu’est l’association arbres fruitiers et cultures maraîchères ou éventuellement, accueillir le puits de carbone basé sur le verger potager. Pourtant, l’analyse du site hôte actuel de la pratique devrait être mieux explicite car il représente les réalités terrain auxquelles le projet pourrait être confronté.
Ils s’attèlent également à procéder à l’évaluation économique et écologique de la pratique agroforestière. Dans ce sens, ils semblent être complémentaires mises à part les évaluations écologiques dont l’évaluation du sol qui sont d’ordre général pour le domaine agroforestier.
Aussi, la méthodologie globale choisie porte essentiellement sur les démarches relatives à l’agroforesterie et auxquelles les méthodes de quantification du carbone ont été adjointes. Bref, la vérification de chaque hypothèse aura comporté une démarche méthodologique propre. Une démarche préliminaire a mis en relation les trois démarches attribuables à chacune des hypothèses avancées par respect de l’approche transdisciplinaire et à travers laquelle la pratique agroforestière du verger potager a servi d’élément transversal. La dernière démarche consistant à développer le troisième cadre méthodologique cité précédemment a pour effet de lever les discussions relatives à chacune de rubriques du PDD.
Par ailleurs, le recours à des méthodes non conventionnelles, c’est-à-dire non associées à ces cadres, s’est avéré nécessaire.
Pour le choix de la zone d’étude
La macro-D&D à l’échelle de l’écozone a été développée dans un premier temps à travers les localités qui sont supposées abriter des pratiques agroforestières. Cette étape a pour but de définir les utilisations du sol pour chacune des localités visitées et de mettre en relief la place de l’élément ligneux dans la zone d’intérêt.
Cette première étape a été exécutée à travers des méthodes de recueil d’informations, notamment des observations non participantes qui ont permis de dégager l’organisation spatiale des groupes, de la société, etc. et des entretiens pour réaliser l’inventaire des pratiques agroforestières de chaque localité. Les évènements ont alors été brièvement appréhendés tels qu’ils sont produits au cours de nos visites prospectives.
Pour la caractérisation des pratiques agroforestières
Une fois la localité choisie, de nouvelles informations ont été recueillies dans le but de dégager : l’existence ou non des facteurs endogènes et exogènes influant sur l’application des pratiques ; la variabilité des pratiques et l’interprétation de la structure et des fonctionnalités des éléments associés à chaque variante.
Les méthodes suivantes ont été prises en compte tout au long des travaux de collecte d’information : entretien, interview, enquêtes, observation (Blanchet et al., 1987) auxquelles s’ajoutent différentes prises de mesures associées aux dimensionnements de l’arbre à usage multiple et aux superficies des parcelles. Chaque méthode est choisie au gré des situations mais se réfère obligatoirement au guide.
Le guide d’enquête ou d’entretien (Annexe 2.2-1 : Guide d’enquête) développe trois thèmes bien précis:
• le système de production : structure et facteurs de production, informations nécessaires à l’analyse de la rentabilité. Ce thème dévoile également les systèmes de culture autres que le verger potager ;
• la structure du verger potager : mode de plantation, disposition des éléments du système agroforestier, … ;
• les fonctionnalités du système agroforestier : cultures associées, gestion de la fertilité et de l’eau, ….
Dans la conduite des enquêtes, les formalités d’usage ont été respectées ; à savoir : l’introduction auprès de(s) interlocuteur(s), la présentation systématique des lettres introductives pour justifier les raisons des entretiens et les demandes de disponibilité des personnes pour recevoir ou accompagner l’ « enquêteur » ou l’ « interviewer ». Aussi, en dehors des matériels de prise de note, dont le questionnaire d’enquête ; de prise de son ou de photo, les lettres visées par l’administration locale se sont avérées très utiles.
Concernant l’effectif de l’échantillon, une quarantaine d’enquêtés sur 100 prévus ont permis d’identifier plus d’une centaine de parcelles pour les prises de mesure et pour les autres observations. L’association des agriculteurs locaux (ou FTMA) a tenu le rôle de personnes ressources pour la moitié de nos interlocuteurs.
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Table des matières
NTRODUCTION :
Cadrage de la recherche
Contexte
Formulation de la problématique ainsi que des hypothèses
Hypothèses et indicateurs
Annonce des objectifs et des issues escomptées
Objectif global
Objectifs spécifiques
Approches :
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
1.1 Le choix de la localité
1.2 Présentation du site d’étude : Ambohijafy
1.2.1 Localisation
1.2.2 Structure, étendu et superficie
1.2.3 Milieu physique
1.2.4 Infrastructures
1.2.5 Population agricole
1.2.6 Occupation du sol
1.2.7 Activités économiques et sociales
1.3 Présentation des systèmes de culture étudiés
1.3.1 Les exploitations agricoles
1.3.2 Le verger potager
1.3.3 Les systèmes de culture non vergers potagers
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE
2.1 Discussion méthodologique
2.1.1 Présentation des cadres théoriques méthodologiques :
2.1.2 Discussion proprement dite
2.2 Méthodologie adoptée
2.2.1 Collecte d’informations
2.2.2 Quantification du carbone
2.2.3 Analyse de la rentabilité
2.2.4 De l’étude de faisabilité
2.2.5 Du design / planification
2.2.6 Analyses statistiques
CHAPITRE 3 : RESULTATS
3.1 Typologie des pratiques agroforestières
3.2 Résultats des quantifications du carbone dans le verger potager
3.2.1 Stocks de carbone dans le sol
3.2.2 Stocks de carbone dans la biomasse
3.2.3 Potentiel carbone dans le verger potager
3.3 Résultats des analyses économiques
3.3.1 Analyse des filières :
3.3.2 Analyse de la rentabilité
3.4 Eléments de réponse pour l’étude de faisabilité
3.4.1 Résultats préliminaires de la prospection de site d’accueil
3.4.2 Disponibilités des exploitants
3.4.3 Echos de l’acceptabilité du projet Carbone
3.4.4 De la faisabilité
CHAPITRE 4 : DISCUSSIONS
4.1 Discussion sur la Méthodologie adoptée
4.1.1 Commentaire sur l’usage des cadres théoriques
4.1.2 Compatibilité entre les cadres méthodologiques
4.1.3 Limite des travaux
4.2 Discussion sur la zone d’étude
4.3 Discussion sur le potentiel Carbone
4.3.1 Les variables déterminant le C stocké dans le Sol
4.3.2 Les déterminants du C contenu dans la biomasse
4.3.3 Les conditions normales à une séquestration optimale du C par le verger potager
4.4 Discussion sur les résultats économiques
4.4.1 Fruits et légumes, des filières à bien connaître
4.4.2 Marché du carbone à travers le verger potager, une démarche pionnière
4.4.3 Investissements et rentabilité du verger potager
4.5 Discussion sur les corrélations Ecologie – Economie
4.6 Discussion sur l’étude de faisabilité
4.6.1 Sur l’existence de site d’accueil
4.6.2 De l’acceptabilité
CONCLUSION
REFERENCES
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