Historique des antibiotiques
L’histoire des antibiotiques est liée à la découverte des microorganismes (bactéries).Le début remonte à 1887 avec les travaux de Pasteur et Joubert qui constatèrent que les cultures des bactéries de charbon poussaient difficilement lorsqu’elles étaient au contact des bactéries aérobies saprophytes. Ils conclurent qu’il était possible d’obtenir des médicaments à partir de cette expérience. En 1897, Duchesne aboutit aux mêmes conclusions. Plus tard, Vuilleman émit la théorie de l’antibiose après avoir constaté que les êtres vivants pour survivre se livraient à la lutte. Ces notions de concurrence vitale ne restèrent pas vaines, car elles permirent la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming, bactériologue britannique. En effet A. Fleming remarqua en 1929 que l’action du penicillium notatum était liée à une moisissure verte qui provoquait la lyse des colonies de staphylocoques. Dix ans plus tard, l’équipe d’Oxford dirigée par Loray et Chain réussirent à préparer en petite quantité stable et purifiée, la pénicilline. Elle sera utilisée dans le traitement de l’infection à staphylocoque et dans les méningites intrarachidiennes. En 1935, l’allemand Domagk a utilisé le premier antimicrobien produit synthétiquement (la sulfanilamide).Cet antibiotique fut employé pour traiter les fièvres puerpérales et les septicémies post partum à streptocoques fréquentes et fatales à cette époque. En 1944, Schwartz, Bugie, et Waksman ont découvert les substances antibactériennes à spectre large comme la pénicilline, la streptomycine, premier antituberculeux efficace.
En 1945 et à la fin des années 80, le rythme de la création de nouveaux antimicrobiens devançait la progression de la résistance que développaient les bactéries. Dans les années 50 et 70, on a découvert de nouvelles catégories d’antibiotiques, notamment le chloramphénicol actif sur les bacilles typhiques qui sera utilisé dans le traitement des fièvres typhoïde et para typhoïde ; les tétracyclines ont été synthétisées à partir de streptomyces albo Niger par Duggar : la méthylcycline (1961), la doxycycline(1965). Ainsi, la pénicilline et l’oxacilline ont été obtenues en1960, la dicloxacilline en1965, la pénicilline G ayant un spectre étroit, des pénicillines à spectre large ont été synthétisées ; la metampicilline(1967) l’amoxicilline (1971). Sur 2500 molécules obtenues par la recherche systématique, une centaine seulement est utilisée en thérapeutique. La science médicale a alors utilisé les antibiotiques non seulement pour traiter les maladies, mais aussi pour donner accès à des interventions chirurgicales qui auraient été trop risquées sans la disponibilité d’antibiotiques permettant de combattre le risque accru d’infection. A titre d’exemple, lors des greffes d’organes, on se fie aux antibiotiques pour combattre l’infection.
Caractéristiques des prescripteurs
Les internes représentaient 66% des prescripteurs dans notre étude. Ceci pourrait s’expliquer par le fait qu’au niveau du service de consultation externe la plupart des malades étaient consultés par les internes. Les salles d’hospitalisations étaient également réparties entre les internes qui assuraient la garde en faisant appel aux médecins en spécialisation en cas de problèmes rencontrés. Au cours de notre étude, 64% des prescripteurs n’ont pas pu répondre correctement à la définition d’un antibiotique. Par contre ils connaissaient mieux les différentes familles d’antibiotiques et 96% ont pu nous citer au moins six (6) familles d’antibiotiques. Nous avons constaté que l’amoxicilline était l’antibiotique le plus connu avec 42% des prescripteurs qui l’ont cité comme exemple d’antibiotiques. La majorité des prescripteurs a bien répondu à la définition de l’association synergique soit 74% ; 82% ont aussi bien répondu à la définition de l’association antagoniste. Par contre 70% des prescripteurs n’ont pas pu répondre à la définition de l’association additive. Dans notre étude 58% des prescripteurs nous ont donné un exemple d’association synergique Par contre, aucun prescripteur n’a pu nous donner non seulement un exemple d’association antagoniste mais aussi un exemple d’association additive. Ceci pourrait se justifier par le fait que l’association synergique est de pratique très courante au service de chirurgie orthopédique dans les ostéites et que les deux derniers types ne sont pas pratiqués.
Formes et voies d’administration des ATB La voie orale a été la plus utilisée (60,8%). Les formes « comprimés ou gélules » ont été les plus prescrites (60,8%). OUEDRAOGO [18] a trouvé que la voie orale était la plus prescrite 81% contre 19% pour la voie parentérale. TANKOUA [19] trouve que la voie orale est le mode de prédilection pour l’administration des ATB. SISSOKO [14] a trouvé que la forme injectable (51,61%) a été la plus prescrite suivie de la forme comprimé ou gélule (42,38%). Bien que la voie IV soit mieux indiquée, car elle permet d’avoir une antibiohémie constante et un passage tissulaire meilleur [20], il ne faut pas négliger le surcoût des présentations parentérales, les risques nosocomiaux des perfusions et le faible niveau de surveillance de cette voie d’administration par le personnel infirmier. Au cours de notre étude on n’a relevé 4,98% de prescription abusive des ATB. Ce taux est comparatif à celui de TANKOUA qui trouve 5,5% de prescription abusive. Ce résultat est du même ordre qu’en Tunisie (5%) [21]. ASWAPOKIE à Bangkok, AVORN, BARRIERE, EVANS font la même constatation après des études réalisées dans les hôpitaux.
La plupart des ATB sont prescrits de façon exagérée et parfois injustifiée [22,23,24,25].Pour cela la plupart des auteurs qui ont étudié le sujet aux Etats-Unis [23,24,25,26], en Asie [22,27], en Europe [28,29,30] et en Afrique [31,32] s’accordent sur la nécessité de la mise en place d’un système de contrôle de l’antibiothérapie dans les hôpitaux et de l’utilisation des molécules efficaces et moins chères. Certains proposent comme au Danemark, le contrôle strict par un pharmacien des ordonnances, rédigeables seulement par les médecins [33].Ce système permettrait de rationaliser l’utilisation des ATB et de guider les prescripteurs dans leur choix qui devient de plus en plus difficile avec le nombre de molécules disponibles. Au Mali la situation est extrême, même en milieu hospitalier les cliniciens, les étudiants stagiaires, les infirmiers sont pratiquement libres de prescrire les antibiotiques de leur choix. Cette attitude doit être révisée. La prescription d’ATB est un acte médical majeur qui ne peut se faire que sous la responsabilité directe de médecin et de pharmacien théoriquement toujours présent en permanence dans les hôpitaux de référence.
CONCLUSION
Il découle de notre étude, que les antibiotiques occupent une place importante dans les prescriptions médicamenteuses du service de chirurgie orthopédique et traumatologique de l’HGT. Cette étude nous a permis aussi de constater un niveau de connaissances très limité des prescripteurs sur les antibiotiques et sur leur utilisation, 64% des prescripteurs n’ont pas pu répondre à la définition d’un antibiotique et 70% à celle de l’association additive. Cependant aucun prescripteur n’a pu donner un bon exemple d’association antagoniste et additive. Les bêtalactamines ont été les antibiotiques les plus prescrits (59,2%) et en particulier les pénicillines (48,8%). L’amoxicilline a été l’antibiotique le plus prescrit (36,8%). Le taux de prescription le plus élevé a été observé dans la tranche d’âge de 20-39 ans. Les ostéites ont été les indications les plus fréquentes (59,2%). La voie orale a été la plus utilisée (60,8%). L’association la plus utilisée était ciprofloxacine+metronidazole(43,02%). Les internes représentaient 66% des prescripteurs dans notre étude. Le paracetamol a été le médicament le plus associé aux antibiotiques. De nombreux abus pourraient être évités à condition que les prescripteurs approfondissent la démarche diagnostique, qu’ils conçoivent et utilisent des arbres décisionnels. Mais, au delà de ces mesures internes au service, il importe qu’une structure pluridisciplinaire chargée de l’antibiothérapie à l’hôpital soit créée et soutenue avec pour but de rationaliser l’antibiothérapie. De telles structures ont fait leurs preuves dans certains hôpitaux [34] et ont été recommandée par l’infectious Diseases Society of America [35].
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Table des matières
I Introduction Objectifs
Généralités
1.Définitions de quelques termes
2.Historique des antibiotiques
3.Définition des antibiotiques
4.Classification
5.Résistances bactériennes aux antibiotiques
6.Indications de l’antibiothérapie
Matériel et Méthode
1.Cadre de l’étude
2.Type, lieu, période d’étude
3.Population d’étude
4.Collecte des données
5.Echantillonnage
6.Déroulement de l’enquête
7.Variables de l’étude
8.Traitement et analyse des données
9.Ethique
10.Contraintes et difficultés
Résultats
Commentaires et discussions
1.Caractéristiques des prescripteurs
2.Taux de prescription globale
Conclusion
8. Recommandations
9. Bibliographie
10. Annexes
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