Résistance chez les entérocoques selon les classes d’antibiotiques

Résistance bactérienne

La résistance n’est pas un phénomène conjoncturel ou passager mais une propriété intrinsèque du monde bactérien (24). La définition de la résistance aux antibiotiques est encore à l’heure actuelle sujette à de nombreuses discussions. Ainsi, la résistance aux antibiotiques est définie selon différents points de vue (25). Selon le clinicien, une souche est résistante à un antibiotique si le traitement n’est pas efficace.

 Du point de vue du microbiologiste, les bactéries sont dites résistantes si elles disposent d’un mécanisme de résistance augmentant la valeur de la CMI
 Concernant l’épidémiologiste, une souche bactérienne est résistante à un antibiotique si sa CMI est significativement différente de celle de la population normale. Face à cette ambivalence des définitions de la résistance, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a suggère à son tour une définitions de la résistance qui énonce qu’une souche est dite « résistante » quand elle supporte une concentration d’antibiotique notablement plus élevée que celle qui inhibe le développement de la majorité des autres souches de la même espèce.

Types de résistance

La résistance bactérienne peut être selon plusieurs types. On distingue : – La résistance naturelle ou appelée résistance intrinsèque, est une caractéristique propre à une espèce bactérienne et partagée par toutes les souches de cette espèce, sur lesquelles l’antibiotique est inactif par défaut de cible ou d’accès à la cible. Elle peut être due à la présence d’un gène chromosomique. Par ailleurs chez les mycoplasmes par l’absence de paroi bactérienne qui leur confère une protection innée et les rend inactifs contre certains ATB (9). – La résistance acquise, dans ce cas, ce type de résistance n’est prèsent que chez certaines souches de l’espèce. Cette résistance résulte d’une modification génétique par mutation ou d’une acquisition de matériel génétique étranger (9). – La résistance mutationnelle, C’est un phénomène rare, stable, du au hasard, transmissible uniquement de façon verticale de bactérie mère à bactéries filles. L’antibiotique donc révèle la mutation de résistance en sélectionnant les bactéries mutantes résistantes ou plus exactement, en détruisant les autres bactéries de l’espèce, celles restées sensibles à l’action de l’ATB.
– La résistance extra-chromosomique ou plasmatique, est la conséquence d’un transfert horizontal entre espèces éloignées phylogénétiquement. Les gènes de résistance peuvent s’associer aux plasmides, soit par le système de recombinaison homologue de la cellule, soit encore par des mécanismes spécialisés tels que les transposons et les intégrons. Une fois le gène de résistance présent sur le plasmide, il peut être transmis à toutes les espèces faisant partie de la gamme des cellules hôtes du plasmide.
– La résistance croisée, correspond à un seul mécanisme de résistance et entraîne la résistance à tous les antibiotiques d’une même famille (12). – La co-résistance, plusieurs mécanismes de résistance sont associés chez la même bactérie, parfois stabilisés par intégration dans le chromosome. Chacun des mécanismes confère par résistance croisée la résistance à un groupe d’antibiotique conférant à la bactérie un large spectre de résistance.
– La multirésistance, il s’agit d’une terminologie très couramment utilisée même si elle ne répond pas à une définition univoque. Il est d’usage de parler de multi-résistance face à une bactérie qui, du fait de l’accumulation de résistances naturelles ou acquises, n’est plus sensible qu’à un petit nombre d’antibiotiques habituellement actifs en thérapeutique ou face à une bactérie sensible à moins de 3 familles d’antibiotiques(10).

Types de mécanismes de résistances

Différents mécanismes ont été développés par les bactéries afin de neutraliser l’action des agents antibactériens, décrits comme suite :
a) Perméabilité réduite Contrairement aux bactéries à Gram positives, dont la structure enveloppante est assez simple, composée d’une paroi externe épaisse de peptidoglycanes que les antibiotiques traversent par simple diffusion, les bactéries à Gram négatives jouissent quant à elles d’une enveloppe plus complexe et plus difficilement franchissable. Les mutations que peuvent surgir au niveau des porines sont à l’origine de résistances acquises empêchant ainsi l’antibiotique de traverser la paroi et donc d’atteindre sa cible. Tel est l’exemple des β-lactamines, comme étant des molécules hydrophiles leur pénétration s’effectue à travers la membrane , leur sensibilité dépend du nombre de porines synthétisées et fonctionnelles.
b) Résistance à médiation enzymatique Les bactéries produisent des enzymes qui altèrent chimiquement les antibiotiques et les rendent ainsi inactifs: c’est le cas des B-lactamases hydrolysant l’anneau B-lactame des pénicillines et des céphalosporines, le mécanisme le plus répandu de résistance à la pénicilline. D’autres enzymes inactivent des molécules d’antibiotiques en y ajoutant des groupements chimiques: à titre d’exemple, les aminosides peuvent être inactivés par phosphorylation, adénylylation ou acétylation (11).
c) Altération de la cible Des bactéries peuvent produire des protéines structurales ou des enzymes se substituant aux protéines qui sont les cibles normales des antibiotiques. La cible de l’antibiotique est alors structurellement modifiée ou remplacée, de telle sorte que le composé antibactérien ne puisse plus se lier et exercer son activité au niveau de la bactérie. Il représente le mécanisme de résistance décrit pour la plupart des antibiotiques, particulièrement pour les résistances aux pénicillines, aux glycopeptides et aux molécules du groupe MLS chez les bactéries à Gram positives , c’est donc la conséquence de l’acquisition de matériel génétique mobile codant pour une enzyme modifiant la cible de l’ATB (9). Citons comme exemple : Les PLP ou « protéines liant les pénicillines » sont des enzymes qui catalysent l’étape finale de la biosynthèse du peptidoglycane (paroi bactérienne) et qui sont la cible des bêta-lactamines. En se fixant aux PLP les béta-lactamines les empêchent de jouer leur rôle ; la synthèse du peptidoglycane est donc entravée.
d) Expulsion des antibiotiques Les bactéries produisent souvent des protéines transmembranaires agissant comme pompes moléculaires connues sous le terme de pompes à efflux ou transporteurs actifs capables d’éjecter l’antibiotique hors de la bactérie grâce un canal, cet efflux conduit à une diminution de la concentration intracellulaire de l’antibiotique. On classe ces pompes à efflux selon leur spécificité de substrats et leur source d’énergie employée. Certains de ces transporteurs sont très spécifiques et on les appelle pompes SDR pour (specificdrug-resistance), alors que d’autres agissent sur une multitude de molécules et on les nomme pompes MDR (pour multiple-drug-resistance).

Résistance chez les entérocoques selon les classes d’antibiotiques

Les entérocoques occupent une place importante en pathologie nosocomiale du fait que ces micro-organismes présentent très souvent une résistance multiple aux antibiotiques. Cette résistance est soit naturelle soit acquise, c’est ce que nous allons développer pour chaque classe d’antibiotique.

B-lactamines

Résistance naturelle
Les résistances intrinsèques aux antibiotiques comprennent la résistance aux β-lactames , ainsi qu’aux pénicilline en particulier la pénicilline M. A noter que tous les entérocoques possèdent une PLP propre , spécifiquement les PLP5 de bas poids moléculaires qui montrent une faible affinité pour les bèta-lactamines et responsable de CMI des pénicillines dix à 100 fois supérieures à celles retrouvées pour les autre streptocoques.
Résistance acquise
La résistance de haut niveau aux pénicillines est peu fréquente chez E. faecalis, mais plus répandue chez E. faecium. Cette résistance acquise repose sur différents mécanismes :
Elle est due soit à une hyperproduction de la PLP 5, de plus faible affinité pour les pénicillines .
Et encore à des mutations qui surgissent au niveau du site actif ou promoteur de la PLP5 chez E. faecium , en diminuant l’affinité de cette PLP pour les béta-lactamines.
Quant à d’autre mécanisme d’apparition plus récente, consiste en la production d’une pénicillinase plasmidique, dont le support est proche du gène blaZ. Lorsqu’il existe, ce gène se trouve fréquemment associé à un haut niveau de résistance à la gentamicine.

Aminosides

Résistance naturelle
Tous les entérocoques sont naturellement résistant à bas niveau aux aminoglycosides. Cela est dû à une anomalie de transport à travers la membrane bactérienne de l’antibiotique en question. De plus, Enterococcusfaecium produit naturellement une acétyltransférase chromosomique, AAC , qui inactive la kanamycine, la tobramicine, la nétilmicine et plus faiblement l’amikacine. La résistance est alors de haut niveau pour ces antibiotiques et aucune synergie n’est possible.

Résistance acquise
Chez E. faecium, la résistance à haut niveau aux aminosides est due à un mécanisme enzymatique similaire des enzymes plasmatiques libérées par les staphylocoques et qui contribue au même phénotype de résistance pour les entérocoques, ce dernier révèle la production d’enzymes inactivant les aminosides. Certains de ces enzymes peuvent s’associer entre eux, donnant des profils de résistances complexes. Par ailleurs , certaines altérations de la cible ribosomale ou plus spécifiquement des mutations chromosomiques peuvent conférer à E. faecalis une résistance acquise de haut niveau.

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Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre I: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Entérocoques
1. Généralités
2. Historique
3. Classification
3.1. Classification microbiologique
3.2. Classification phénotypique
4. Groupes des entérocoques
5. Facteurs de virulence
II. Résistance bactérienne aux antibiotiques
1. Définition des antibiotiques
2. Modes d’action des antibiotiques
3. Classes d’antibiotique
4. Résistance bactérienne
4.1. Définition de la résistance bactérienne
4.2. Types de résistance
4.3. Types de mécanismes de résistances
III. Résistance chez les entérocoques selon les classes d’antibiotiques
1. B-lactamines
2. Aminosides
3. Macrolides, Lincosamides, Streptogramines
4. Glycopeptides
5. Céphalosporines
6. Autres antibiotiques
Chapitre II: MATERIELS ET METHODES
1. Type d’étude
2. Lieu d’étude et échantillonnage
3. Analyses bactériologiques
3.1. Mise en culture des entérocoques
3.2. Identification des entérocoques
3.2.1. Coloration de Gram
3.2.2. Test de l’hémolyse
3.2.3. Test de catalase
3.2.4. Test de bile esculine
4. Antibiogramme
Chapitre III: RESULTATS ET DISCUSSION
1. Répartition des germes en fonction de leur origine
2. Identification des souches
3. Résistance chez les entérocoques selon l’origine
4. Résistance chez les entérocoques selon les classes d’antibiotiques
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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