Carcinologie maligne
ย ย ย Lโรฉtiologie carcinologique est prรฉpondรฉrante dans la prรฉvalence des PSAM. En France, la pathologie cancรฉreuse des voies aรฉro-digestives supรฉrieures reprรฉsente le 5รจme cancer par ordre de frรฉquence chez lโhomme aprรจs celui de la prostate, du poumon, du colon-rectum et de la vessie. En 2012, il a รฉtรฉ diagnostiquรฉ prรจs de 14 638 nouveaux cas de cancers des VADS (74 % chez les hommes) et 4098 dรฉcรจs (80% chez les hommes). [19, 29] Au Sรฉnรฉgal, entre 1969 et 1974 sur 2038 cas de cancers, il y a eu 62 cas de cancers buccaux soit 3,04 % des cas. [36] Dans une รฉtude menรฉe en 1993 au centre hospitalier universitaire Aristide Le Dantec (HALD), 24,27 % des cas de cancers sont localisรฉs aux maxillaires. Dans cette รฉtude, la localisation maxillaire occupe la 2รจme place aprรจs les cancers de la mandibule. [36] En 1996, YOUNES in KONARE [36] trouve 16 % de cancers maxillaires aprรจs les localisations linguales et gingivales qui reprรฉsentent respectivement 38 % et 33 % de son รฉchantillon dans une รฉtude effectuรฉe ร Dakar. On constate que quatre-vingt-dix pour cent (90%) des patients atteints dโune tumeur des VADS sont doublement exposรฉs au tabac et ร lโalcool, souvent sur un terrain dโhygiรจne buccodentaire dรฉfectueuse. [19, 29] Les tumeurs malignes les plus frรฉquentes au niveau de la voรปte palatine et des gencives sont les carcinomes รฉpidermoรฏdes [10]. Cependant, la localisation primitive peut se situer ailleurs que dans la cavitรฉ buccale : sinus maxillaire ou peau et tissus mous locorรฉgionaux (nez, lรจvre supรฉrieure). Dans ce cas, les pertes de substance (PDS) sont pluritissulaires et complexes [12].
Psychologiques et sociales
ย ย ย Les infirmitรฉs engendrรฉes par les PSAM sont trรจs prรฉjudiciables au moral du malade. Le visage est le siรจge de la mimique, des organes des sens, de lโorigine des voies respiratoires et digestives. Ainsi, il est ร la charniรจre de lโindividu et du social. Cโest lโimage de soi dans le monde socio professionnel. [3] Les PSAM peuvent entrainer une altรฉration du faciรจs et des fonctions aboutissant ร un handicap socio-affectif et relationnel. Lโun des remรจdes de cet รฉtat de fait peut passer par une rรฉhabilitation prothรฉtique รฉquilibrรฉe.
Prothรจse obturatrice immรฉdiate (POI)
ย ย ย ย Elle est aussi appelรฉe obturateur chirurgical. Sa mise en place nous parait une nรฉcessitรฉ, mais exige une consultation prรฉ-opรฉratoire et une collaboration รฉtroite au sein dโune รฉquipe multidisciplinaire. Cette prothรจse obturatrice peut รชtre une plaque prothรฉtique en rรฉsine dure rose avec des dents [61]. Mais, elle est le plus souvent une plaque palatine faite de rรฉsine dure transparente [9]. Ce qui permet lors de la mise en place, le contrรดle visuel des zones de compression. Cette POI est munie dโun maximum de crochets sur les dents restantes chez le patient dentรฉ ou รฉdentรฉ partiel. Au niveau de lโintrados de la plaque et en regard de la future rรฉsection, on fixe des cavaliers de rรฉtention pour assurer une adhรฉsion mรฉcanique du matรฉriau de comblement si celui-ci est du silicone. Si le matรฉriau qui va combler le dรฉfect est la rรฉsine ร prise retardรฉe, les cavaliers de rรฉtention ne sont pas nรฉcessaires. Lโadhรฉsion chimique est largement suffisante pour assurer la liaison du matรฉriau de comblement ร la plaque. Chez le patient รฉdentรฉ complet, la rรฉtention peut รชtre amรฉliorรฉe par diffรฉrents moyens que sont : [9]
๏ญ des fils mรฉtalliques suspendus aux apophyses zygomatiques et/ou ร lโรฉpine nasale antรฉrieure;
๏ญ des fils de suture ou encore des vis trans-osseuses.
Selon les cas cliniques (conditions locorรฉgionales, tempsย prรฉchirurgical dont on dispose), on peut รชtre amenรฉ [64]:
๏ญ ร rรฉaliser une prothรจse obturatrice avec des dents prothรฉtiques remplaรงant les dents absentes ;
๏ญ ร confectionner une simple plaque obturatrice en rรฉsine ;
๏ญ ร modifier une prothรจse obturatrice prรฉexistante pour quโelle remplisse le rรดle dโobturateur immรฉdiat.
La prothรจse obturatrice immรฉdiate est une solution qui prรฉsente un grand intรฉrรชt pour le patient car elle:
๏ญ permet dโavoir une รฉtanchรฉitรฉ entre la cavitรฉ buccale et les cavitรฉs naturelles ou chirurgicales et redonne un confort au patient [31] ;
๏ญ assure la restauration des fonctions de mastication, de phonation et de dรฉglutition immรฉdiatement aprรจs le rรฉveil du malade opรฉrรฉ ;
๏ญ offre un soutien aux tissus mous de la face, รฉvitant ainsi les rรฉtractions fibreuses donc accompagnant et guidant la cicatrisation ;
๏ญ amรฉliore lโhรฉmostase ;
๏ญ protรจge la plaie des traumatismes et des contaminations alimentaires ;
๏ญ permet dโรฉviter les douloureux mรฉchages et dรฉmรฉchages post opรฉratoires ;
๏ญ supprime lโรฉtape de pose de la sonde gastrique en permettant la reprise de lโalimentation par voie orale [3] ;
๏ญ sert de guide cicatriciel ;
๏ญ joue un rรดle psychologique majeur : lโintervention chirurgicale devenant moins handicapante.
Lโensemble de ces avantages fait que cette prothรจse joue un rรดle important sur le plan psychologique et relationnel.
Prise dโempreintes
ย ย ย Les empreintes prises dans le cadre dโune rรฉhabilitation dโune perte de substance acquise nโont pas pour objectif dโenregistrer la totalitรฉ de la cavitรฉ dโexรฉrรจse. Certaines bases osseuses ou cartilagineuses subsistantes (cloison nasale, paroi sinusienne, plancher de lโorbite, cornet infรฉrieur, cornet moyen) nโont pas la capacitรฉ de supporter les pressions sans subir de rรฉsorption ou de douleur. [20] Les empreintes doivent pouvoir enregistrer :
๏ญ toutes les brides cicatricielles ;
๏ญ les freins autour des lรฉsions ;
๏ญ les contre-dรฉpouilles immรฉdiatement sous-jacentes ;
๏ญ les contours du defect.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES PERTES DE SUBSTANCE ACQUISES ET LEUR PRISE EN CHARGE PROTHETIQUEย
I. RAPPELS SUR LES PERTES DE SUBSTANCE ACQUISES AUX MAXILLAIRES (PSAM)
1. Dรฉfinition
2. Etiologie
2.1. Tumorale
2.1.1. Carcinologie maligne
2.1.2. Carcinologie bรฉnigne
2.2. Traumatique
2.3. Infectieuse
2.4. Toxique
3. Classification
4. Consรฉquences
4.1. Fonctionnelles
4.1.1. Phonation-Elocution
4.1.2. Mastication-Dรฉglutition-Alimentation
4.1.3. Respiration
4.2. Infectieuses
4.3. Esthรฉtiques
4.4. Psychologiques et sociales
II. PRISE EN CHARGE PROTHETIQUE DES PSAM
1. Notions dโรฉquilibre prothรฉtique
1.1. Dรฉfinition
1.2. La sustentation
1.3. La stabilisation
1.4. La rรฉtention
2. Prothรจses obturatrices
2.1. Prothรจse obturatrice immรฉdiate (POI) (fig. 2A, 2B, 2C et 2D)
2.2. Prothรจse obturatrice semi-immรฉdiate (POSI)
2.3. Prothรจse obturatrice transitoire (POT)
2.4. Prothรจse obturatrice dโusage
2.4.1. Rรฉsines acryliques
2.4.1.1. Dรฉfinition
2.4.1.2. Composition
2.4.1.2.1. La poudre
2.4.1.2.2. Le liquide
2.4.1.3. Propriรฉtรฉs
2.4.1.4. Rรฉaction de polymรฉrisation
2.4.1.4.1. Polymรฉrisation des radicaux
2.4.1.4.2. Les phases de la formation de la pรขte rรฉsine
2.4.1.4.3. Monomรจre rรฉsiduel
2.4.1.5. Vieillissement du matรฉriau
2.4.1.5.1. Physique
2.4.1.5.2. Chimique
2.4.2. Prothรจse obturatrice ร รฉtages en silicone (fig.5A et 5B)
2.4.3. Prothรจse obturatrice monobloc en rรฉsine dure (fig.6)
2.4.4. Rรฉsines souples de rebasage
2.4.4.1. Rรฉsines souples chรฉmo-polymรฉrisables
2.4.4.2. Rรฉsine souple thermo-polymรฉrisable
2.4.4.2.1. Avantages
2.4.4.2.2. Inconvรฉnients
DEUXIEME PARTIE : REHABILITATION DE TROIS CAS DE MAXILLECTOMIE PAR PROTHESE OBTURATRICE REBASEE CHEZ DES EDENTEES TOTALES
I. JUSTIFICATIF DE LโETUDE
II. METHODOLOGIE
1. Cadre dโรฉtude
2. Cas cliniques
2.1. Cas clinique Nยฐ1
2.1.1. Interrogatoire
2.1.2. Examen clinique
2.1.3. Traitement
2.1.3.1. Prise dโempreintes
2.1.3.1.1. Empreintes primaires
2.1.3.1.2. Empreinte secondaire
2.1.3.2. Dรฉtermination de la dimension verticale dโocclusion et enregistrement du rapport maxillo-mandibulaire
2.1.3.3. Essayage de la maquette en cire
2.1.3.4. Essayage de la prothรจse obturatrice en rรฉsine dure et surempreinte de la PSA
2.1.3.5. Livraison de la prothรจse obturatrice rebasรฉe
2.1.4. Suivi post-prothรฉtique
2.1.5. Contrรดle ร 6 mois
2.2. Cas clinique nยฐ2
2.2.1. Interrogatoire
2.2.2. Examen clinique
2.2.3. Traitement
2.2.3.1. Prise dโempreintes
2.2.3.1.1. Empreintes primaires (fig.20A)
2.2.3.1.2. Empreintes secondaires
2.2.3.2. Dรฉtermination de la dimension verticale dโocclusion (DVO) et enregistrement du rapport maxillo-mandibulaire (RMM)
2.2.3.3. Essayage des maquettes en cire
2.2.3.4. Essayage des prothรจses en rรฉsine dure et sur-empreinte de la PSAM
2.2.3.5. Livraison des prothรจses
2.2.4. Suivi post-prothรฉtique
2.2.5. Contrรดle ร 6 mois
2.3. Cas clinique Nยฐ3
2.3.1. Interrogatoire
2.3.2. Examen clinique
2.3.3. Traitement
2.3.3.1. Rรฉalisation de la prothรจse obturatrice transitoire (POT)
2.3.3.2. Rรฉalisation des prothรจses dโusage
2.3.3.2.1. Empreintes primaires (fig. 28A et 28B)
2.3.3.2.2. ……… Empreintes secondaires โ รฉvaluation de la dimension verticale dโocclusion (DVO) et enregistrement du rapport maxillomandibulaire (RMM)
2.3.3.2.3. Essayage des maquettes en cire
2.3.3.2.4. Essayage des prothรจses en rรฉsine dure et sur-empreinte de la PSAM
2.3.4. Suivi post-prothรฉtique
III. COMMENTAIRE
1. Observation gรฉnรฉrale
2. Technique dโempreinte
3. Type de prothรจse
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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