Les espaces ruraux français ont un statut particulier depuis la révolution industrielle. En effet, les courants de pensée concernant ces espaces à part, n’ont pas cessés de changer, entraînant à chaque fois l’évolution de la politique ou de la perception des Français. Souvent, les territoires ruraux étaient vus comme du potentiel en terme de productivité agricole ou de foncier libre et accessible (remembrement, périurbanisation…). Bien sûr, des politiques plus positives à leur égard ont été menées jusqu’à maintenant (création du CNAT en 1963 par exemple), prônant la « nonremise en cause de l’existence d’un monde rural solide et autonome, qu’il faut moderniser de façon originale sans rompre sa cohérence interne, facteur essentiel d’équilibre, de santé et de prospérité pour la nation » (18) . C’est dans cette dernière optique que ce dossier s’adjoindra de travailler. Ce point de vue, qui concerne aussi l’aménagement rural, est une des raisons qui explique le choix du sujet d’étude Requalification d’une friche industrielle en milieu rural. D’autres explications se joignent à cette première cause : le site (mot « utilisé pour désigner la parcelle de territoire qui détermine l’étendue géographique et les frontières d’un projet » (18))), se situe dans une commune rurale et dans un PNR (Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche). Ces deux éléments sont très intéressants, car j’envisage de travailler dans de telles conditions de ruralité dans le futur : le PNR implique une prise en considération accrue de la nécessité d’aménager durablement, ce dernier caractère faisant partie intégrante de la charte de tous les parcs naturels régionaux (prise en considération du social, de l’économie et de l’environnement).
Un territoire manquant de dynamisme, mais justement riche en opportunités
Vals-les-Bains, la commune où se situe le lieu d’étude de ce projet individuel, fait partie de plusieurs découpages territoriaux qui se superposent les uns avec les autres (commune, intercommunalité, Parc Naturel Régional…), ce qui demande une analyse de chacun d’eux, pour mieux saisir sa situation actuelle. Afin de comprendre l’essentiel des phénomènes influant sur le dynamisme de la commune, nous partirons d’une échelle plus petite pour aller vers une échelle plus grande. Ce processus semble le plus efficace pour comprendre petit à petit les différents mécanismes en jeux à Vals-les-Bains, sans dénaturer les éléments les plus fins de l’analyse qui sera menée.
Le relevé des équipements, services et associations
Intéressons-nous maintenant aux équipements disponibles à Vals-les-Bains, éléments dont l’importance est prépondérante pour les petites villes comme nous le verrons ultérieurement.
« La différence est très importante entre les petites villes (communes de 3 000 à 20000 habitants) et le reste des villages, tant en matière de consommation quotidienne, de circulation des richesses et de convergence des flux quotidiens. Les petites villes offrent une diversité de choix en matière de centralité des quotidiens et de services mobiles de proximité équivalente à celle des villes moyennes et des grandes villes ! » Effectivement, on voit bien, d’après la figure 7, qu’il y a une très grande diversité d’équipements, ce qui ne semble pas être le cas pour toutes les petites villes. C’est donc un avantage pour la notre. Les équipements éducatifs, de santé, sportifs sont tous largement présents. Depuis peu, une pépinière d’entreprises « La Treuillère » a vu le jour, elle n’est donc pas entièrement occupée et toute analyse de son fonctionnement est donc impossible. Tous ces services et équipements sont ce que l’on peut appeler des(1) « centralités des quotidiens ». Cela (1)« désigne les points de convergence et d’ancrage des mobilités des populations », des équipement ou services (1)« qui induisent un déplacement de l’usager ou du client et peuvent être qualifiés d’équipements fixes. » Le reste des équipements nécessitant une plus grosse infrastructure (grandes surfaces,…) sont présents à Aubenas, une ville voisine de plus grande taille. La densité et la diversité des services observés dans notre commune n’est donc pas ce qui pose problème en premier lieu. Un élément vient troubler le tableau flatteur précédent. Tous les équipements liés aux thermes (thermes, piscine, accrobranche…) et donc au tourisme, ne sont ouverts qu’entre Avril et Septembre, pendant la période estivale. Le tourisme estival est donc avantagé, car une majorité des services qui s’y rapportent (mais qui n’en sont pas forcément spécifiques, comme ceux cités précédemment), de part leurs dates d’ouverture, ne sont pas spécifiquement pensés pour les Valsois. C’est toute la partie Sud qui est concernée. Le reste de la commune est beaucoup moins actif, même s’il prend en compte tout le centre ville et de nombreux services (restaurants, cafés, bars…). Sur cette rue centrale, des magasins tentent constamment de s’implanter, mais ils ne réussissent souvent pas à rester ouvert plus d’une année. Ce phénomène est signe d’un des problèmes qui touche à la dynamique de la ville. Il reste donc toute la question de l’hiver, où ne restent que les habitants et où toute la ville est beaucoup moins vivante. Seuls les commerces présents depuis longtemps et munis d’un cercle d’habitués sont alors animés (d’après des observations et des témoignages d’habitants). La ville et son économie dépendent quasi-entièrement du tourisme thermal et estival dont elle jouit.
« Une autre façon de dynamiser un territoire est de trouver le produit de son terroir qui lui est le plus attaché, et d’en obtenir un produit dérivé, soit avec l’étiquette d’une origine contrôlée ou protégée (AOC, AOP), soit avec l’étiquette biologique. » Le terroir de la commune est mis en valeur à l’échelle nationale depuis quelques années déjà, avec des marques comme Bourganel (bière brassé à Vals-les-Bains, l’eau minérale pétillante de Vals, la crème de marron Sabaton. Cela participe sans doute à l’attractivité du territoire, mais en influant seulement sur la fréquentation touristique. Cela n’attirant pas de nouveaux habitants (ou en très petit nombre), car les travailleurs peu qualifiés majoritaires sont originaires de la commune ou des environs. De plus, la création de telles maisons, représentantes du savoir-faire et du terroir de la région n’étant plus actuelles, le dynamisme résultant ne l’est plus non plus. Cela peut aussi être provoqué par le »vieillissement » de l’image de certains de ces produits. D’après Didier Boutet et son livre sur l’urbanisme en milieu rural(3), on peut saisir que «Le Maire ou le président de l’EPCI concerné a, par exemple, la possibilité (…) de favoriser la création, l’implantation et la visibilité d’associations portées sur la valorisation et le développement du territoire. Ces postes permettent de créer du lien, d’apporter de la solidarité dans le quotidien des habitants, mais aussi de former les gens concernés ». Les associations sont donc des éléments qui doivent absolument être listées afin de comprendre l’investissement des habitants pour leur commune et le reste de la population, celui-ci pouvant avoir un impact très fort sur le dynamisme de la ville.
Le site de Vals-les-Bains nous renseigne qu’il n’y a pas moins de 90 associations qui interviennent sur la commune, ce qui paraît être un chiffre très important pour une ville d’à peine 3400 habitants. Elles sont regroupées en associations patriotiques, culturelles, sportives, éducatives et sociales. Cependant, il faut préciser qu’une grande proportion n’ont pas leur siège à Vals-lesBains, ou ne sont pas dirigés par des Valsois, comme c’est le cas pour beaucoup d’associations sportives, qui voient leurs activités se dérouler à Aubenas. Cela fait perdre un peu de la dynamique et du partage que ce nombre impressionnant aurait pu nous laisser croire à fortiori. De plus, une grande partie des associations listées sont réservées à une certaine part de la population, du fait de leur âge (comme des clubs de personnes âgées), de leur profession (association réservée aux fonctionnaires)…Il ne faut pas remettre en cause leur utilité et leur bienfondé, mais elles ne permettent pas certaines choses, qui seraient très utiles à la relance d’une certaine dynamique dans une petite ville rurale comme celle de Vals-les-Bains. Un type d’association manque cependant à Vals-les-Bains : des associations qui amène de la mixité sociale, inter générationnelle. Aucune association ne défend, ni ne met en valeur non plus son territoire et les savoir-faire qui le caractérisent.
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Table des matières
Introduction
I. Un territoire manquant de dynamisme, mais justement riche en opportunités
A. La commune de Vals-les-Bains et son territoire
1. Une absence de dynamisme à Vals-les-Bains ?
a. Etudes démographiques
b. Le relevé des équipements, services et associations
c. Questionnaire auprès des habitants
2. La Communauté de Communes comprend les villes d’Aubenas et de Vals-les-Bains
a. Présentation générale de l’intercommunalité
b. La CCPAV présente à la fois des points forts et faibles
c. Comparaison de Vals-les-Bains avec d’autres communes
B. Le site du projet, une friche industrielle délaissée et peu connue
1. Le bâtiment de la chaudronnerie, une structure peu utilisable pour un réaménagement des lieux
a. La chaudronnerie, un équipement industriel d’une soixantaine d’années
b. La situation du CMA dans la ville
c. L’état actuel du bâtiment
2. L’accessibilité au site diffère selon le mode de déplacement
a. Tous les modes de déplacements ne sont pas utilisables avec la même facilité
b. Le site est peu indiqué
II. L’aménagement du site, entre complexité, respect des traditions du territoire et mixité dans un cadre durable
A. Construire avec le présent, composé avec le passé
1. L’ancienne chandronnerie sera requalifié
2. Les caractéristiques du savoir-faire de la construction ardéchoise, à utiliser pour notre projet
B….Pour proposer une diversité de nouveaux services, complémentaires et modulables dans le temps
1. Les conditions de vie du rural nécessitent certaines spécificités de la part du projet
2. Le projet découlent de la réflexion antérieure
a. La crèche, ou un projet nécessitant la prise en compte d’exigences légales ou pratiques
b. Les autres éléments du projet sont modulables
c. Un travail sur les accès et la visibilité du site doit être aussi réalisé
C. …permettant le partage entre associations et usagés dans un cadre durable
1. En amont, la communication du projet est importante pour son appropriation par la population et les différents acteurs
2. Pendant la construction, des techniques locales traditionnelles doivent être utilisées en parallèles des installations respectueuses de l’environnement
3. Pendanr la vie du projet, il faut privilégier le partage, la participation du public et la mixité
Conclusion
Bibliographie
Annexes
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