Clermont-Ferrand est une ville en pleine reconfiguration et requalification urbaine. C’est une ville qui fut, depuis toujours marquée par un grand pouvoir industriel. Mais peu à peu ce pouvoir est en déclin et l’image de la ville se dégrade. Ainsi, Clermont Ferrand tente de se tourner vers le futur avec plusieurs projets et aménagements urbains. Ce sont ces raisons qui m’ont poussée à choisir délibérément comme projet: « La requalification du site industriel Saint Jean en un quartier durable ». Ce projet tente de répondre à plusieurs besoins et notamment enjeux de la commune : «Comment la création d’un quartier durable permet de répondre aux enjeux environnementaux et attractifs de la ville dans un espace dédié jusque-là à l’industrie? » Par l’élaboration de diagnostics macro et micro-territoriaux, par la conceptualisation et la justification de choix d’aménagement et de contenu immobilier, ce projet est bâti sur près de cinq ha et allie recherche esthétique, qualité environnementale, mixité sociale et intergénérationnelle, ainsi que l’intégration des enjeux attractifs de la ville qui tente de redorer son image.
Clermont-Ferrand : Capitale de l’ancienne région Auvergne
Le territoire sur lequel je souhaite réaliser mon projet individuel se situe dans la commune de Clermont-Ferrand. Il est donc important de s’intéresser à la ville, à ses projets d’avenir et ses nouvelles politiques afin de mieux comprendre le territoire étudié et les objectifs à atteindre.
Présentation générale de la ville
Clermont-Ferrand est une ville de tradition industrielle située dans le Massif Central. Elle fut jusqu’au 31 décembre 2015, le chef-lieu de l’ancienne région Auvergne. Cette commune de France comptait près de 141 569 habitants en 2012 (recensement Insee), ce qui la classe comme étant la 23ème commune de France en termes de densité de population. Cette ville est située les chaînes du Puy à l’Ouest et la plaine fertile de Limagne à l’Est. Il s’agit d’un réel carrefour d’axes et voies de communication, notamment autoroutiers. En effet, l’agglomération constitue le croisement autoroutier du centre de la France, avec le début de l’A71 jusqu’à Paris. Elle abrite également le point initial de l’A75 menant au Sud de la France et à l’Espagne. Enfin, elle est traversée par l’A89, reliant Bordeaux à Lyon. De plus, elle dispose d’un aéroport (400 000 passagers/an) mais souffre de l’absence d’une liaison TGV. La ville moderne nommée « Clermont-Ferrand » est en réalité née de l’union de deux anciennes villes imposée en 1630 : Clermont et Montferrand. A présent, il s’agit de la 5ème commune au niveau de la région Auvergne-Rhône Alpes, néanmoins, elle reste un centre administratif, économique et universitaire très important pour la région. De plus, elle concentre l’essentiel du potentiel au niveau de la recherche régionale.
Situation actuelle de la ville
Aujourd’hui, la ville de Clermont-Ferrand est marquée par la fondation de l’industrie Michelin, et ce depuis le XIXème siècle. En effet, Cette ville est notamment présentée comme une ville ouvrière et dont la tradition industrielle reste très forte .
Ainsi, on peut remarquer que l’industrie reste très présente à Clermont-Ferrand, et ce sur plusieurs quartiers. Néanmoins, l’entreprise perd de son poids au sein de la ville en termes d’emplois industriels, on peut alors constater une évolution et rééquilibrage au profit du secteur tertiaire. Ceci signifie que plusieurs filières (comme la filière viande dans le secteur d’étude Saint-Jean) voient leurs manufactures et bâtiments abandonnés.
Par conséquent, grand nombre de ces quartiers sont aujourd’hui en état de friche urbaine, dégradant ainsi grandement l’image de la ville, de son architecture et dynamisme.
Il est alors très important aujourd’hui, dans un tel contexte, de trouver des solutions pour ces espaces urbains « fragmentés » (des disparités sociales, des espaces monofonctionnels, des coupures dans le tissu urbain). Néanmoins, la ville de Clermont-Ferrand n’est pas une ville qui souffre d’un dysfonctionnement urbain ou environnemental. Elle possède un tissu industriel diversifié, inscrit dans l’économie mondialisée. Ce contexte favorable fait de la commune un vrai laboratoire ouvert sur le monde en construction. L’ingénierie urbaine émergente, les nouvelles technologies, entrent en synergie avec les savoir-faire traditionnels, agricoles et industriels, encore très vivants sur le territoire de l’agglomération. Il s’agit d’atouts majeurs pour prendre une nouvelle trajectoire ouverte, exploratoire et pour construire des échanges fructueux avec d’autres villes où les enjeux urbains sont beaucoup plus problématiques. La recherche de grandes performances environnementale et technologique entre ainsi au service d’une économie qui va dans les années futures être de plus en plus urbaine (70% des habitants de la planète vivront en ville en 2050). Les atouts et le potentiel de transformation de la ville font de Clermont Ferrand un terrain urbain propice à l’expérimentation, autant dans la programmation et les aménagements que dans la philosophie et la mise en œuvre d’un projet urbain global.
La question de l’habitat à Clermont-Ferrand
Mon projet individuel se porte notamment sur la création de nouveaux logements. Il est donc essentiel d’étudier la question de l’habitat dans la commune clermontoise afin de mieux percevoir les problématiques et objectifs concernant ce secteur.
Quelques données sur les parcs de logements
Clermont Communauté compte près de 155 264 logements qui représentent 42% des logements du département. Ces logements se répartissent de la manière suivante:
– 136 365 résidences principales, soit 47% des résidences principales du Puy de Dôme
– 15 031 logements vacants, soit 36 % des logements vacants du Puy de Dôme
– 3 868 résidences secondaires, soit 12% des résidences secondaires du Puy de Dôme .
Le stock de logements dits « inoccupés » (logements vacants et résidences secondaires) est significatif sur des communes urbaines telles que Royat, Chamalières, Clermont Ferrand (11.9% des logements de la ville sont vacants).
Les taux élevés de vacance supérieurs à 1 an et 3 ans indiquent qu’un potentiel non négligeable de logements peut être mobilisé pour être remis sur le marché (7 969 logements). Néanmoins, Les logements vacants depuis plus de 3 ans indiquent que leurs caractéristiques ne sont pas adaptées aux besoins et attentes des ménages. Par conséquent il faut prévoir des travaux sur ces logements existants, mais également de nouvelles structures accueillant des logements à la hauteur des espérances des ménages. L’habitat collectif représente 3 logements sur 5 dans l’agglomération, ceci reflète bien le fait urbain des centralités. La commune de Clermont-Ferrand a un taux de logements collectifs nettement supérieur à celui des logements individuels (16.9% seulement de logements individuels contre 83.1% de logements collectifs).
Les caractéristiques du parc social de l’agglomération
L’agglomération clermontoise concentre l’essentiel de l’offre départementale en proposant 26 293 logements au 1er janvier 2010 (source : enquête EPLS), soit les trois quarts du parc départemental. L’article 55 de la loi n°2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains a créé l’obligation pour les communes de plus de 3 500 habitants d’un EPCI de plus 50 000 habitants comprenant au moins une commune de plus de 15 000 habitants, de disposer à terme d’au moins 20% de logements sociaux au sein des résidences principales. Par conséquent, des inventaires de logements sociaux sont réalisés tous les ans sur chacune des communes du Puy de Dôme. Néanmoins, les orientations du SCoT restent claires sur le sujet, en effet, il faudra prévoir une production de 20% de logements sociaux dans le cœur métropolitain y compris pour les communes répondant d’ores et déjà aux objectifs de la l’article 55 de la loi SRU comme celle de Clermont-Ferrand.
Des logements potentiellement indignes
Le taux de logements potentiellement indignes au sein de la commune clermontoise est de 2100 logements, ce qui représente environ 3,4 % du parc des résidences principales du parc privé. Ce taux de 2100 logements est identifié pour 80% comme appartenant à la catégorie cadastrale 6, soit des logements ordinaires, de qualité courante, avec des pièces de tailles réduites. Les 20% restant et qui représentent environ 420 logements sont classés en catégorie 7 et 8, respectivement considérés comme sans confort, délabrés et proches de l’insalubrité irrémédiable. En effet, une résidence principale sur 4 de Clermont-Ferrand a été construite avant 1949. En 2007, le PPPI au sein de ce parc très ancien est de plus de 11% avec un risque fort de saturnisme. Sur la ville de Clermont-Ferrand, un logement sur 10 construit avant 1949 peut être considéré comme indigne. Sur Clermont-Ferrand, les publics fragiles (référent < 25 ans ou > 60 ans) représentent 30 % des occupants du parc privé potentiellement indigne. En 2007, 10% des jeunes clermontois en résidences principales du parc privé (référent de moins de 25 ans) habitent un logement PPPI (parc privé potentiellement indigne). L’agglomération regroupe ainsi des situations diverses qui démontrent la nécessité d’agir tant en faveur des locataires que des propriétaires-occupants très modestes. Ces ménages très modestes résidant dans des logements potentiellement indignes, sont également des ménages en situation de précarité énergétique. La réponse à cet enjeu social et sanitaire est mise en œuvre par l’État et l’ANAH grâce au programme national d’aide à la rénovation thermique des logements « Habiter Mieux ».
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Table des matières
INTRODUCTION
A. CLERMONT-FERRAND : UNE VILLE EN RECONVERSION
1) CLERMONT-FERRAND : CAPITALE DE L’ANCIENNE REGION AUVERGNE
1.1) Présentation générale de la ville
1.2) Situation actuelle de la ville
2) LA QUESTION DE L’HABITAT A CLERMONT-FERRAND
2.1) Quelques données sur les parcs de logements
2.2) Les caractéristiques du parc social de l’agglomération
2.3) Des logements potentiellement indignes
3) L’AVENIR DE LA VILLE
3.1) Les projets Ecocités
3.2) Les projets et directives du SCoT/PLU
3.3) Une politique d’habitat durable
B. DIAGNOSTIC : LE QUARTIER SAINT-JEAN, UN SITE DE « L’ENTRE DEUX VILLES »
1) L’ENTRE DEUX VILLES : UNE ZONE EN RECONVERSION
1.1) Contexte actuel : un « site abandonné »
1.2) Une reconversion progressive
2) SITE D’ETUDE : DIAGNOSTIC DU QUARTIER SAINT-JEAN
2.1) Composition du site
2.2) Présentation de la parcelle d’étude
3) SITE SAINT-JEAN : UNE ZONE A ENJEUX METROPOLITAINS
3.1) Projets prévus aux alentours du site
3.2) Enjeux de la ville sur ce territoire
C. PROJET : LE QUARTIER SAINT-JEAN, UN AVENIR DURABLE
1) LES OBJECTIFS DU PROJET
1.1) Site d’étude, une parcelle entièrement vide
1.2) Des enjeux essentiels
2) LES PROPOSITIONS D’AMENAGEMENTS
2.1) Des logements diversifiés
2.2) Une nature prédominante
CONCLUSION
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