Requalification du centre-ville de Saint-Lô (50)

Accessibilité de Saint-Lô

   Le réseau routier s’est considérablement amélioré depuis le début de XXIé siècle. Une autoroute gratuite, l’A84 a été ouverte en 2003 reliant Caen à Rennes. Cette autoroute passe à Guilberville à 20 km au Sud de Saint-Lô. Afin que Saint-Lô soit bien desservie, une quatre voies a été mise en place. Au Nord-Est de Saint-Lô passe la RN 13 reliant Caen à Cherbourg. Ainsi, Saint-Lô se trouvait-elle auparavant à distance de toute grande voie de communication ce qui empêchait tout développement économique par l’implantation de nouvelles entreprises. L’arrivée de l’autoroute a permis une meilleure visibilité de Saint-Lô et participe à l’essor de la ville. Désormais, Caen se trouve à 1 h de trajet et Rennes à 1 h 45 et l’autoroute permet aussi bien de se rendre dans le Nord de la France et de l’Europe que dans le Sud. En revanche, si le réseau routier s’est élargi, le réseau ferroviaire est peu performant et Saint-Lô n’est que très peu desservie par des trains. Ceci est dû à sa position centrale entre Caen et Rennes. L’essai qui consistait à proposer un train direct SaintLô-Paris tous les jours n’a pas été concluant et ne s’est pas pérennisé faute d’un nombre suffisant de passagers. L’unique ligne desservant Saint-Lô est une ligne TER entre Caen et Rennes rencontrant de multiples et récurrents problèmes

Historique de la ville de Saint-Lô

1. Aux origines de la ville : Les premiers vestiges de la ville remontent à l’époque gallo-romaine, elle se nommait alors Briovère ce qui signifie le pont sur la Vire. Au VIè siècle après JC, l’évêque de Coutances, Laud ou Lô, se proclama également évêque de Briovère. Par les miracles qu’il accomplit, il fut élevé au rang de Saint et Briovère l’honora en prenant son nom. C’est au VIIIè siècle que Charlemagne fit construire les premiers remparts autour du rocher, ils se révélèrent utiles par la suite car Saint-Lô fut traversée par de nombreuses périodes troubles comme l’invasion par les Vikings ou la guerre de Cent ans. Sous le règne de Philippe-Auguste, Saint-Lô et la Normandie deviennent françaises. Bien plus tard, Bonaparte en fit le chef-lieu administratif du département. Le XIXè siècle marqua alors une époque de grands changements et de développement. Un port est aménagé sur la Vire et une liaison ferroviaire sera établie. De plus un tribunal, une prison et le haras national seront construits. Cet essor fut important et paisible mais il sera troublé par un événement majeur : la Seconde Guerre mondiale.
2. La Seconde Guerre mondiale, la « capitale des ruines » : Saint-Lô est située dans la zone occupée pendant la Seconde Guerre mondiale. Par sa position de carrefour stratégique, les Américains décidèrent de bombarder la ville dans la nuit du 6 au 7 juin 1944. En effet, il fallait empêcher les renforts allemands stationnés en Bretagne de pouvoir remonter sur le front de libération amorcé le 6 juin 1944 lors du débarquement sur les plages calvadosiennes. Les tracts d’avertissements n’étant pas tombés au bon endroit, la population ne fut pas avertie et les bombardements eurent de lourdes conséquences encore visibles aujourd’hui. On compte plus d’un millier de morts et la ville est détruite à plus de 95% ce qui lui vaudra le surnom de « capitale des ruines ». Cet expression est celle de Samuel Beckett dans son texte du 10 juin 1946 The capital of ruins. Il montre bien l’ampleur et la gravité des bombardements. Cet événement constitue un fait majeur de l’histoire de Saint-Lô et a encore des répercussions sur l’ensemble de la ville et son fonctionnement. Il fait partie intégrante de la ville et reste symbolisé par les stigmates que portent encore l’église Notre-Dame volontairement laissée meurtrie. Les politiques français avaient d’ailleurs hésité à reconstruire Saint-Lô, certains souhaitant laisser la ville en ruine comme un symbole de cité martyre de la guerre. Ils proposaient de fonder une nouvelle ville plus loin. Finalement, après avis de la population, la Reconstruction fut engagée. Ainsi, le ministre de la Reconstruction Raoul Dautry proposa l’installation de baraquements en bois pour loger temporairement les habitants. En effet, même si la Reconstruction se fit le plus rapidement possible, les populations ont dû trouver refuge dans ces habitations provisoires pendant un certain temps. Le Président de la République en fonction à l’époque, Vincent Auriol viendra inaugurer la pose de la première pierre de la Reconstruction en 1948 soit 4 ans après le débarquement. La Reconstruction se fit selon le plan d’André Hilt alors architecte en chef de la Reconstruction. Il proposa de garder la trame générale d’avant-guerre tout en modernisant la ville et en mettant en valeur les remparts autrefois masqués par les bâtiments. Tout cela devait se réaliser dans les plus brefs délais possibles en raison de l’urgence de la situation. Le style dominant choisi est donc fonctionnel avec une omniprésence du béton. Les immeubles sont gris, monotones et imposants. De plus ils paraissent aujourd’hui datés et dépassés. Cette architecture symbolise tout à fait la période de la Reconstruction au même titre que les villes du Havre et de Lorient. L’église NotreDame ne fut pas reconstruite à l’identique dans un souci de garder visible la guerre et ses dégâts.
3. De la période des Trente Glorieuses jusqu’à nos jours : Suite à la Reconstruction, Saint-Lô bénéficie aussi de l’essor économique qui prime sur toute la France dans les années 60. La population s’accroît de 30% entre 1968 et 1973 imposant la construction de nouveaux quartiers de résidence. Ainsi les quartiers du vallon de la Dollée et du Val Saint Jean voient le jour respectivement en 1965 et 1970 avec une majorité d’immeubles HLM. Ces immeubles bien que de hauteur modérée font partie de l’ensemble des constructions de Grands Ensembles et sont de qualité médiocre. Le quartier de la Dollée a d’ailleurs subi une réhabilitation dans les années 90 ainsi que les immeubles du quartier du Val Saint Jean en 1990 ; une partie d’entre eux est actuellement démantelée afin de reconstruire du petit collectif. L’arrivée à la mairie de M. Digard en 1995 signe le début d’une politique d’embellissement de la ville. En 2004, les bords de la Vire sont réaménagés en réhabilitant un chemin de halage et en créant une plage verte.  Cette plage verte participe à la végétalisation de la ville tout comme le nouveau quartier du Bois Jugan. Ce quartier se veut plus aisé avec la construction de maisons individuelles de plus grand standing et l’installation d’un golf compact. Les espaces verts n’ont pas été oubliés avec l’aménagement d’un parc paysager. Dans la continuité de ces travaux, le maire a décidé de lancer un projet de réhabilitation du centre-ville. En effet, le centre-ville dénote aujourd’hui avec le reste de la ville et se trouve délaissé de la population au profit des périphéries de la ville

L’activité économique de Saint-Lô

   L’économie repose majoritairement sur le secteur tertiaire c’est-à-dire la production de services. La commune de Saint-Lô est très peu industrialisée, seulement 12% des entreprises sont des industries alors que le secteur tertiaire regroupe 83% des entreprises dont 36,7% en emplois publics. La commune de Saint-Lô présente un riche tissu de PME-PMI et un total de 1123 entreprises. 981 de ces entreprises soit 87,3% ont entre 0 et 9 salariés. Cependant on constate une lente érosion des petits commerces de centre-ville concurrencés par l’implantation de nouvelles zones d’activité en périphérie. Ainsi, une zone d’activité s’est développée en 2005 accueillant désormais un centre commercial et de nombreuses autres enseignes associées. L’activité économique du bassin saint-lois s’est développée autour de l’industrie agroalimentaire, l’une des trois pépinières d’entreprises présentes est d’ailleurs dédiée à ce secteur. Depuis les années 90, l’activité économique décline avec notamment la restructuration de l’usine Moulinex alors employeur majeur dans le bassin saint-lois mais aussi plus récemment la fermeture du tribunal d’instance. C’est pourquoi la commune souhaite redynamiser l’économie de son territoire en développant deux pôles de compétitivité. L’un est consacré à la transaction électronique sécurisée (TES), l’autre à la filière équine. En effet, la région BasseNormandie est la première région européenne de la filière en particulier dans la production de chevaux de qualité. L’agriculture, quant à elle représente 1% des entreprises soit 11 exploitations agricoles. Ce sont majoritairement des exploitations de la filière bovine. Enfin, l’activité touristique reste peu développée malgré une volonté de promouvoir l’image du cheval. Saint-Lô possède en effet une filière équine avec le haras national, l’un des emblèmes de la ville.

L’enclos, le cœur historique de la ville

   Cette partie du centre-ville correspond à la zone située à l’ouest de la carte cidessous entre la place du Général de Gaulle aussi appelée place de la mairie et les remparts surplombant la plage verte.
1. Un espace dense et contraint par les remparts : L’enclos correspond à la partie de la ville située à l’intérieur des remparts, il est donc sur un promontoire par rapport au reste de la ville. L’espace y est réduit et ne peut plus s’agrandir.
2. Un lieu autrefois cœur de la vie de Saint-Lô : L’enclos est le quartier historique de la ville et de son développement.
3. Un espace de loisirs et de travail
a) Le jardin public, un espace public de détente : Ce jardin offre l’une des plus belles vues sur la ville de Saint-Lô, en particulier sur la Vire et son nouvel aménagement, la plage verte. Il présente l’inconvénient d’être situé à l’extrémité de L’enclos. Par conséquent peu des gens viennent à le traverser, il faut s’y rendre volontairement. Le dénivelé avec la Plage verte à l’Ouest n’incite pas les personnes à y venir car il faut alors monter un grand escalier ; à l’Est, il se trouve occulté par la cité administrative. Cet espace est donc sous-utilisé.
b) La cité administrative, un lieu de travail : A côté du jardin se trouve la cité qui regroupe des administrations publiques comme la préfecture, la perception, le centre des impôts ou la Trésorerie Générale ; elle constitue un espace majeur d’emploi. Beaucoup de personnes sont amenées à s’y rendre que ce soit pour travailler ou pour effectuer une démarche. Pourtant, L’enclos étant le cœur historique de Saint-Lô, ses rues sont étroites, et n’offrent que peu de places de stationnement. Ainsi, un habitant explique que L’enclos est « un espace qui appartient à ceux qui travaillent à la cité administrative » ; la présence de « voitures ventouses» et l’absence d’une « vraie place avec bars et restaurants » rend cet espace peu attractif malgré le jardin public. Une autre habitante décrit les deux problèmes essentiels de cet espace :
 Le stationnement : des voitures sont présentes toute la semaine pendant toute la journée
 L’esthétique : les façades sont « tristes et grises »
Peu de commerces sont installés dans cette zone, ceci contribue à l’absence de vie dans ce quartier. Pourtant cette même habitante se refuse de voir l’installation de bars car cela serait « trop bruyant ». Toute la complexité du réaménagement du centre-ville apparait ici car il faut concilier sa dynamisation tout en respectant les souhaits des populations âgées qui y résident et qui veulent garder leur quartier calme.
4. Bilan : un espace triste ayant perdu toute vie : Les bâtiments de la cité administrative ont mal vieilli et présentent aujourd’hui des façades grises et ternes. Les voitures « ventouses » accaparent les rues et peu de commerçants sont installés dans cette zone. Par conséquent, seuls les Saint-Lois devant se rendre dans l’un des bâtiments de la fonction publique y vont. L’espace paraît donc sans animations. Toutefois les habitants du quartier, en majorité des personnes âgées, souhaitent garder le quartier calme et craignent que leur quiétude soit perturbée avec l’arrivée de bars et de restaurants. Le jardin public apparait sousutilisé et mal signalé, il doit être mis en valeur.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA COMMUNE DE SAINT-LO
I. PRESENTATION DE LA VILLE DE SAINT-LO
A. LA SITUATION GEOGRAPHIQUE
1. LOCALISATION DE SAINT-LO
2. ACCESSIBILITE DE SAINT-LO
B. HISTORIQUE DE LA VILLE DE SAINT-LO
1. AUX ORIGINES DE LA VILLE
2. LA SECONDE GUERRE MONDIALE, LA « CAPITALE DES RUINES »
3. DE LA PERIODE DES TRENTE GLORIEUSES JUSQU’A NOS JOURS
C. LE RAYONNEMENT DE SAINT-LO
1. SAINT-LO, A LA TETE D’UNE COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION
2. L’ACTIVITE ECONOMIQUE DE SAINT-LO
II. ETUDE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA VILLE DE SAINT-LO
A. ETUDE DEMOGRAPHIQUE
1. EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE DE SAINT-LO
2. EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE DES COMMUNES PERIURBAINES DE SAINT-LO
B. ETUDE SOCIOLOGIQUE DE LA POPULATION DE SAINT-LO
DEUXIEME PARTIE : DIAGNOSTIC
I. L’ENCLOS ET LA PLACE DE LA MAIRIE, UN CENTRE-VILLE EN PERTE DE VITESSE
A. L’ENCLOS, LE CŒUR HISTORIQUE DE LA VILLE
1. UN ESPACE DENSE ET CONTRAINT PAR LES REMPARTS
2. UN LIEU AUTREFOIS CŒUR DE LA VIE DE SAINT-LO
3. UN ESPACE DE LOISIRS ET DE TRAVAIL
4. BILAN : UN ESPACE TRISTE AYANT PERDU TOUTE VIE
B. LA PLACE DE LA MAIRIE, UN AMENAGEMENT A RECONSIDERER
1. UN ESPACE DE JONCTION ENTRE L’ENCLOS ET LA PARTIE HAUTE DE LA VILLE
2. UN LIEU PLUSIEURS FOIS REAMENAGE AU COURS DES ANNEES
3. UN ESPACE FONCTIONNEL AU CONFORT PEU SOIGNE
4. BILAN : UN GRAND ESPACE VIDE REMPLI DE VOITURES
II. LA PLACE DU CHAMP DE MARS ET LA RUE DU NEUFBOURG, DES ESPACES EN DYSFONCTIONNEMENTS
A. LA RUE DU NEUFBOURG, L’ESPACE COMMERÇANT DE SAINT-LO
1. UNE RUE EN LIEN AVEC LA PLACE DE LA MAIRIE
2. UNE RUE TRADITIONNELLEMENT COMMERÇANTE REAMENAGEE EN 1988
3. UN LIEU D’ANIMATION CRUCIAL POUR LA VILLE
4. BILAN : UNE RUE DANGEREUSE AUX ESPACES MAL DELIMITES
B. LA PLACE DU CHAMP DE MARS, UN PARKING DE SUPERMARCHE
1. UN VASTE ESPACE A PROXIMITE DE LA RUE DU NEUFBOURG
2. UNE PLACE AMENAGEE APRES-GUERRE
3. UN ESPACE AUX USAGES VARIES
4. BILAN : UN ESPACE A REAMENAGER
III. ANALYSE GLOBALE DU FONCTIONNEMENT DU CENTRE-VILLE
A. UN CENTRE-VILLE ECLATE
1. UN CENTRE-VILLE ETENDU, SANS LIEU DE CENTRALITE
2. UN MANQUE GLOBAL DE CONVIVIALITE
3. UN DEVELOPPEMENT INEGAL AU SEIN DE LA VILLE
4. BILAN : UN REEQUILIBRAGE ET UN RENFORCEMENT DE LA COHERENCE DES STRUCTURES S’IMPOSENT
B. UN PLAN DE DEPLACEMENT URBAIN PRIVILEGIANT LA VOITURE
1. UNE CIRCULATION AUTOMOBILE DIRIGEE VERS LE CENTRE-VILLE
2. 3000 STATIONNEMENTS GRATUITS DANS SAINT-LO
3. DES ALTERNATIVES SOUS-UTILISEES OU INEXISTANTES
4. BILAN : LA VOITURE, UN MODE DE DEPLACEMENT A LIMITER
C. UNE TRAME VERTE ET BLEUE A RENFORCER
1. DES ESPACES VERTS EN PERIPHERIE
2. UN CENTRE-VILLE MINERAL
3. BILAN : UN MANQUE D’ESPACES VERTS EN CENTRE-VILLE
TROISIEME PARTIE : PROPOSITION D’AMENAGEMENT
I. ENJEUX ET PARTIS D’AMENAGEMENT
A. METTRE FIN A LA SUPREMATIE AUTOMOBILE
B. INSTAURER UN CONTINUUM ECOLOGIQUE EN CENTRE-VILLE
C. FAIRE DE LA PLACE DU CHAMP DE MARS ET DE LA RUE DU NEUFBOURG UN ESPACE ATTRACTIF
D. DEVELOPPER L’IMAGE DU CHEVAL
II. PROPOSITIONS D’AMENAGEMENT
A. METTRE FIN A LA SUPREMATIE AUTOMOBILE
1. REORIENTER LA CIRCULATION AUTOMOBILE
2. REVOIR LA CIRCULATION ET LE STATIONNEMENT EN CENTRE-VILLE
3. FAVORISER LES MODES DE DEPLACEMENTS DOUX
B. INSTAURER UN CONTINUUM ECOLOGIQUE
1. CONCILIER FONCTIONNALITE ET ESPACE VERT
2. CREER DE NOUVEAUX ESPACES VERTS EN CENTRE-VILLE
3. FAVORISER LE DEVELOPPEMENT DURABLE
C. FAIRE DE LA PLACE DU CHAMP DE MARS ET DE LA RUE DU NEUFBOURG UN ESPACE ATTRACTIF
1. VEGETALISER POUR EGAYER UNE PLACE MINERALE
2. METTRE EN PLACE DES ESPACES PUBLICS
3. RENDRE ACCESSIBLE LA PLACE A TOUS
4. DEVELOPPER DES ACTIVITES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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