PRODUCTION LAITIERE
DISCUSSION
Notre étude a été réalisée dans le cadre de 8 clientèles vétérinaires, dans 91 élevages en suivi de reproduction avec « Vetoexoert ». Les performances de reproduction calculées sur 3326 vaches laitières hautes productrices (production laitière moyenne par vache sur 305 jours des élevages = 8500 kg de lait) sont les suivantes : RIA1 = 40%, IV-IAF = 111 jours). Sous réserve que la non saisie de certains évènements de reproduction par l’éleveur ou le vétérinaire n’entraîne pas des biais dans les calculs des paramètres, les analyses montrent que les performances de reproduction individuelles sont dégradées chez les femelles multipares, présentant des pathologies post-partum (non délivrance, métrite) ou un rapport TB2/TP anormal ou en anoestrus post-partum.
A l’échelle de l’élevage, aucun paramètre de production laitière n’influence fortement les paramètres de reproduction, la relation la plus forte concerne la réussite en IA1 et le taux protéique moyen, la réussite en IA1 augmente avec le taux protéique moyen, elle passe de 36,8% (TP moy = 30 – 32 g/L) à 51,2% (TP > 34 g/L).
Il est important de souligner que notre étude a été réalisée à partir de données d’élevages provenant de 8 clientèles vétérinaires. En effet, il est rare et difficile, dans le cadre d’une profession libérale, d’analyser des résultats de reproduction obtenus à partir de plusieurs clientèles. Cette étude a pu être réalisée grâce à un logiciel mis au point par la SNGTV (« Vetoexpert »). Les effectifs de la base de données (3326 vaches, 91 troupeaux et 8 clientèles vétérinaires) sont relativement faibles par rapport au nombre de femelles ou d’élevages inclus dans différentes analyses, notamment avec des données de centres d’insémination (Vallet et al., 1996, Espinasse et al., 1998, Chevallier et al., 1998, Manciaux et al., 1999).
Contrairement aux organismes d’élevages agréés par le Ministère de l’Agriculture (Centre d’insémination, Contrôle laitier, Etablissements départementaux d’élevage), les vétérinaires n’ont pas un accès direct à des bases de données relatives notamment aux évènements de reproduction et aux productions laitières des élevages. Par conséquent, si le vétérinaire souhaite effectuer directement l’analyse des données, dans le cadre d’une pathologie à l’échelle du troupeau par exemple, il est obligé de les enregistrer à nouveau, ce qui constitue un frein à l’utilisation de ces
données. A l’inverse, les organismes d’élevages disposent rarement d’enregistrements relatifs à l’état sanitaire du troupeau. En définitive, en France, le « cloisonnement » administratif entre les banques de données des organismes d’élevage explique sans doute la redondance des programmes informatiques développés par les Centres d’insémination (« Lactamax »,…) , les organismes de contrôle laitier (« CIEL »,…) et les vétérinaires (« Vetoexpert » et « Ecoplanning » mis au point par SNGTV, , « Vetosurv » développé par la FRGTV Midi-Pyrénées, « Garbo » réalisé par l’Université Vétérinaire de Liège (Belgique),…).
Importance de la qualité des données
Dans notre étude, les données d’élevages, relatives notamment à la production laitière ont été enregistrées manuellement par l’éleveur, le vétérinaire lui-même ou l’aide spécialisé vétérinaire. Un grand nombre de données étaient incomplètes ou manquantes, et explique la difficulté d’étudier l’influence de différents facteurs d’élevages sur les performances de reproduction de l’ensemble de la population. En fonction des clientèles et des élevages, l’enregistrement des données est hétérogène. Les données enregistrées de manière constante dans tous les élevages sont : les dates d’inséminations, le rang de vêlage, la date de vêlage et les réformes, même si la cause n’est pas toujours notée. Les données de production laitière ne sont enregistrées que si l’éleveur est inscrit au contrôle laitier. Enfin, en fonction des éleveurs et des vétérinaires, d’autres données sont plus ou moins bien renseignées : le diagnostic de gestation est parfois tardif ou jamais noté, les premières chaleurs sont très rarement notées dans le logiciel et l’enregistrement de la pathologie et de la difficulté de vêlage varient considérablement d’un élevage à l’autre.Les états corporels au vêlage et au tarissement sont des indicateurs fonctionnels du statut énergétique et de la gestion de la période péri-vêlage. En effet, une alimentation énergétique et protéique inadaptée autour du vêlage diminue le taux de gestation, la réussite en première insémination et provoque l’augmentation des intervalles vêlage – vêlage (Markusfeld et al., 1997, Randel, 1990). Néanmoins, ils ne sont jamais pris en compte et notés dans notre étude.Pour réaliser cette étude, nous avons saisi sur le logiciel EXCEL 25 paramètres pour 3326 animaux. Comme l’enregistrement manuel des données peut être source d’erreurs, un contrôle qualité comprenant 4 étapes a été réalisé :
– saisie des données individuelles,
– saisie des paramètres de reproduction calculés par le logiciel,
– calcul des paramètres de reproduction grâce aux données individuelles,
– comparaison des paramètres de reproduction issus de ces deux « sources ».
Il a permis de corriger certaines erreurs et imprécisions. Ce double contrôle a mis en évidence des différences subtiles de calcul des performances de reproduction entre le logiciel EXCEL et le logiciel VETOEXPERT. Deux « problèmes » majeurs ont été rencontrés :
– ceux engendrés par le statut de gestation de l’animal, par exemple toutes les femelles sans retour en chaleur plus de 120 jours après insémination sont considérés gravides dans le logiciel « vetoexpert alors que certaines d’entres elles ont un statut physiologique inconnu,
– ceux engendrés par le critère réforme. En effet, il y a 6 causes de réforme (infécondité, mammite, boiterie, production, divers, prévue), si une vache a pour cause de réforme divers ou infécondité, le logiciel les exclut du calcul des paramètres de reproduction.
– dans notre analyse, pour éviter des erreurs sur les paramètres de reproduction, 554 femelles avec un statut physiologique inconnu ont été écartées du calcul de certains paramètres de reproduction. Dans d’autres études du même type, les femelles sont reconnues gravides si elles ne reviennent pas en chaleur. De la même façon, le paramètre de fertilité %3IA est ambigu, il peut prendre en compte toutes les femelles non gravides après deux inséminations ou alors seulement les animaux ayant reçu trois inséminations ou plus. En pratique, les animaux non gravides après deux inséminations sont quelquefois réformés. Ces différences dans le mode de calcul des paramètres peuvent être à l’origine de variations des performances de reproduction et doivent être prises en considération pour pouvoir comparer les études entre elles.
Discussion des résultats de reproduction
Le tableau 26 présente la comparaison des paramètres de reproduction calculés sur les 91 élevages de la base de données par rapport aux objectifs classiques (Vallet, 1994). Nous constatons clairement qu’ils sont supérieurs aux objectifs de reproduction définis depuis plus de 30 ans. La détérioration des performances de reproduction chez les vaches laitières fortes productrices a déjà été mise en évidence dans de nombreuses études (Vallet et al., 1995, Espinasse et al., 1998, Pinto et al., 2000). Ainsi Champy, en 1982 a observé un taux de réussite en IA1 inférieur à 50%, un intervalle vêlage – fécondation de 100 jours en moyenne et un pourcentage de femelles fécondées après 110 jours de 27%. Les valeurs des paramètres de reproduction n’ont eu de cesse de diminuer au cours des 20 dernières années; Vallet et al. en 1994, sur une étude portant sur 483 troupeaux, montre que le taux de réussite en IA1 est de 43,7%, la fécondation a lieu en moyenne 109 jours après la mise bas et après 110 jours pour 30% des femelles et le pourcentage moyen par élevage de vaches à 3 inséminations et plus est de 30,5%.
Les performances de reproduction observées dans notre étude réalisée 10 ans plus tard sont du même ordre voire même inférieures à celles de Vallet et al (1994) (Cf. Tab 26).
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Table des matières
Table des abréviations
Table des illustrations
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DU LOGICIEL
1. GENERALITES
2. ENREGISTREMENTS DES DONNEES
2-1 . Documents édités
2-1-1 . Documents prospectifs
2-1-2 . Documents rétrospectifs
2-2 . Données disponibles dans le programme multicritère
2-2-1 . Données individuelles
2-2-2 . Paramètres calculés à l’échelle de l’élevage
DEUXIEME PARTIE: MATERIELS ET METHODES
1. ORIGINE DES INFORMATIONS
2. PERIODE D’ETUDE ET MODALITES DE SELECTION DES ANIMAUX
3. CONSTITUTION DE LA BASE DE DONNEE
4. DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON D’ETUDE
4-1 . Présentation de la base de donnée
4-2 . Caractéristiques des élevages
5. ANALYSE DES DONNEES
5-1 . Objectifs de l’étude
5-2 . Paramètres descriptifs de la population
5-2-1 . Paramètres de reproduction
5-2-2 . Paramètres descriptifs de la population
5-2-3 . Pathologie
5-2-4 . Production laitière
5-3 . Analyse statistique
5-3-1 . Analyse des résultats de reproduction à l’échelle du troupeau
5-3-2 . Analyse des résultats de reproduction à l’échelle individuelle
TROISIEME PARTIE: PRESENTATION DES RESULTATS
1. CARACTERISTIQUES DES ELEVAGES
2. PERFORMANCES DE REPRODUCTION
2-1 . Paramètres de fécondité
2-2 . Paramètres de fertilité
3. PRODUCTION LAITIERE
3-1 . Production laitière individuelle
3-2 . Production laitière de l’élevage
4. RECAPITULATIF DES RESULTATS DESCRIPTIFS
5. ANALYSE DES PERFORMANCES DE REPRODUCTION A L’ECHELLE DE L’ELEVAGE
6. INFLUENCE DES FACTEURS D’ELEVAGE ET DE LA PRODUCTION LAITIERE SUR LES PERFORMANCES DE REPRODUCTION INDIVIDUELLES
QUATRIEME PARTIE: DISCUSSION
1. IMPORTANCE DE LA QUALITE DES DONNEES
2. DISCUSSION DES RESULTATS DE REPRODUCTION
3. LES LOGICIELS DE SUIVI DE TROUPEAU
3-1 . Intérêts et inconvénients des logiciels de suivi de troupeau
3-2 . Le logiciel «Vetoexpert»
CONCLUSION – PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE
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