Reproduction de la Tortue Luth

REPRODUCTION DE LA TORTUE LUTH

REPRODUCTION DE LA TORTUE LUTH

L’accouplement des tortues marines a rarement été observé. Il a lieu en mer, puis les femelles rejoignent les plages tropicales pour y déposer leurs œufs. La ponte des tortues marines est un phénomène grégaire. L’émergence des femelles adultes sur certaines plages est un évènement fascinant à travers le monde par son ampleur et sa régularité. On emploie le terme d’arribada (qui signifie « arrivée » en espagnol) pour décrire la sortie simultanée de plusieurs dizaines ou plusieurs centaines d’individus de l’océan.

SITES DE PONTE

Bien que son aire de répartition soit mondiale, y compris dans les zones froides ou tempérées, la tortue luth se reproduit sur des plages de ponte tropicales. Les sites de nidification d’importance mondiale pour la tortue luth sont situés de part et d’autre de l’océan Atlantique. Les sites de ponte de l’Océan Indien et de l’Océan Pacifique sont aujourd’hui très menacés (Spotila et al., 2000). La population fréquentant les plages de l’Amérique du Sud, avec une forte concentration en Guyane française, fait l’objet d’un suivi scientifique depuis plus de 30 ans. La découverte de la venue massive de femelles nidifiant sur les côtes d’Afrique de l’Ouest et Centrale, de la Mauritanie à l’Angola, est beaucoup plus récente, bien que les côtes gabonaises soient considérées aujourd’hui par certains auteurs comme le premier site mondial de ponte pour la tortue luth. Ainsi, à l’exception d’une rapide mention de l’espèce par Loveridge et Williams (1957) puis par Duguy (1983), l’importance du site est signalée par Fretey en 1984, tandis que les premiers inventaires sont publiés seulement à la fin des années 1980 (Fretey et Girardin, 1988, 1989). L’accès difficile à la plupart des plages de ponte et la faible densité de population humaine le long des côtes peuvent expliquer la rareté des informations. Le Gabon est une zone très fréquentée par 5 espèces de tortues marines qui y trouvent des aires d’alimentation, de croissance et de ponte. La tortue caouanne (Caretta caretta) a été observée uniquement en mer. La nidification de la tortue verte (Chelonia mydas) et de la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) semble occasionnelle, celle de la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) régulière et celle de la tortue luth très importante.

La côte gabonaise s’étend sur 950 km (à l’exclusion des lagons) et est constituée essentiellement de longs cordons sableux, très peu entrecoupés de rochers. La bande sableuse est plutôt étroite, bordée par la mangrove ou la forêt tropicale qui recouvre 85 % du pays. Elle peut aussi délimiter des lagunes d’eau douce ou saumâtre. Les plages les plus favorables sont situées au sud de Libreville, où le cheptel de tortues luth devient plus important (Figure 2). On parle de pontes massives sur les 100 km de plages au sud de la ville de Mayumba jusqu’à la frontière congolaise, où 29700 montées de tortues luth ont été enregistrées au cours de la saison 19992000, contre 9500 en Guyane française (Billes et Fretey, 2001). Figure 2 : Carte des zones de ponte de la tortue luth le long des côtes africaines (modifié d’après Billes et al., 2006) .

CALENDRIER DE NIDIFICATION

Les tortues marines sont des espèces itéropares, c’est-à-dire qu’elles se reproduisent plusieurs fois au cours de leur vie d’adulte. En Afrique centrale, la saison de ponte s’étend de novembre à mai, avec un pic entre décembre et février (Fretey, 1984 et Fretey et Girardin, 1988). Une plage de ponte est fréquentée par une seule population de femelles, qui reviennent pondre sur leur lieu de naissance. Cette fidélité au site de ponte a pu être mise en évidence par le baguage des femelles nidifiantes, depuis plusieurs années. Certains auteurs considèrent que cette fidélité est plus nuancée chez la tortue luth, notamment suite à l’observation de fluctuations d’effectifs (Chevalier et al., 1998) et de migrations transatlantiques (Billes et al., 2006). La nidification suit une périodicité pluriannuelle. Une femelle revient pondre tous les deux ou trois ans. Au cours de la saison, elle déposera ses œufs en moyenne sept ou huit fois. L’intervalle inter ponte est relativement constant pour chaque individu et dure en moyenne 9 à 10 jours.Ce mode de reproduction a des conséquences pour l’étude et la conservation de l’espèce. Alors que la tortue luth est une espèce migratrice, parcourant tous les océans, une étude centrée sur un site de ponte défini permettra de connaître une population précise à son lieu de rassemblement.

Les populations de chaque grande zone de ponte doivent être étudiées et protégées, les mesures prises dans une région du monde ayant peu de répercussions sur les autres sites. Ainsi, on observe à l’heure actuelle que les populations de l’Océan Pacifique sont très menacées, tandis que les populations atlantiques sont plutôt en augmentation. Il est nécessaire de répéter les observations pendant au moins trois années consécutives, afin d’échantillonner l’ensemble de la population étudiée. Chez les tortues marines, on utilise généralement le terme de « population » en référence à l’ensemble des femelles fréquentant une plage ou une zone de ponte, c’est-à-dire un ensemble de plages interconnectées. L’observation des tortues baguées permet de définir les contours géographiques d’une population (Chevalier et al., 1998).

EDIFICATION DU NID

L’émergence a lieu en général pendant la nuit. Elle correspond au moment où la femelle quitte l’océan et se hisse sur la plage à l’aide de ses puissants membres antérieurs. Elle atteint l’emplacement choisi et creuse un nid (nidification) pour y déposer ses œufs (oviposition), au cours d’un processus qui dure plusieurs heures.

Choix de l’emplacement du nid
Les tortues luth pondent plus bas sur la plage que les autres espèces, notamment les tortues vertes qui pondent dans la végétation (Bustard et Greenham, 1968). Au Surinam, les tortues luth tendent à pondre dans les zones sableuses ouvertes, tandis que les tortues vertes atteignent la végétation de l’arrière-plage. Les nids de tortue luth sont ainsi fréquemment sous la ligne de haute marée lors des grandes marées de printemps ou des tempêtes (Mrosovsky et Shettleworth, 1975 ; Whitmore et Dutton, 1985 ; Binckley et al., 1998). En Guyane, les tortues luth pondent préférentiellement à une distance intermédiaire entre la ligne de haute marée de printemps et la ligne de végétation. Ce comportement semble avoir une valeur adaptative, en réduisant la distance à parcourir par les nouveau-nés, tout en limitant les risques d’inondation du nid (Kamel et Mrosovsky, 2004). Le choix de l’emplacement du nid est déterminant pour la survie des œufs.

Une femelle perturbée au cours du processus de nidification peut retourner à l’eau sans avoir pondu ; l’émergence est alors avortée, c’est-à-dire qu’il y a une tentative de nidification, mais sans oviposition. Ces perturbations sont d’origine naturelle ou humaine. En Australie, de nombreuses tentatives de nidification de tortues vertes échouent à cause de la présence de racines ou de l’instabilité du sable à l’emplacement choisi (Bustard et Greenham, 1968). En Floride, la répartition des nids le long de la plage est hétérogène. Les tortues vertes semblent éviter les zones soumises à une lumière artificielle trop intense, tandis que le nombre de femelles retournant vers l’océan sans avoir pondu est très élevé dans ces zones chez les tortues caouannes. Il semble que la lumière artificielle perturbe la nidification, à un moment plus ou moins précoce du processus selon l’espèce (Ehrhart et Witherington, 1987).

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Table des matières

INTRODUCTION
1ère partie : PARTIE BIBLIOGRAPHIQUE
I. ETUDE DU SUCCES DES NIDS
I.A. REPRODUCTION DE LA TORTUE LUTH
I.A.1. SITES DE PONTE
I.A.2. CALENDRIER DE NIDIFICATION
I.A.3. EDIFICATION DU NID
I.A.3.1. Choix de l’emplacement du nid
I.A.3.2. Séquence de nidification
I.A.3.3. Composition de la ponte
I.B. MATURATION DES OEUFS
I.B.1. EMBRYOLOGIE
I.B.1.1. Composition de l’œuf
I.B.1.2. Développement embryonnaire
I.B.1.3. Critères de reconnaissance in situ
I.B.2. ENVIRONNEMENT DU NID
I.B.2.1. Mise en évidence des effets environnementaux
I.B.2.2. Influence sur la durée d’incubation
I.B.2.3. Influence sur le succès d’éclosion
I.B.2.4. Influence sur le sex-ratio
I.B.2.5. Variation des conditions environnementales in situ
I.B.3. EMERGENCE DES NOUVEAU-NES
I.C. ANOMALIES DE DEVELOPPEMENT DES ŒUFS
I.C.1. ABSENCE DE DEVELOPPEMENT : INFERTILITE
I.C.1.1. Œufs inertes
I.C.1.2. Œufs infertiles sensu strictu
I.C.2. ARRET DE DEVELOPPEMENT DES ŒUFS : MORTALITE EMBRYONNAIRE
I.C.2.1. Mortalité embryonnaire antérieure à l’oviposition
I.C.2.2. Mortalité embryonnaire dans le nid
I.C.2.2.1. Facteurs abiotiques
I.C.2.2.2. Facteurs biotiques
I.C.2.3. Mortalité dans le nid postérieure à l’éclosion
I.C.3. DEVELOPPEMENT ANORMAL : MALFORMATIONS EMBRYONNAIRES
II. ETUDE DE L’ORIENTATION DES NOUVEAU-NES
II.A. EMERGENCE DES NOUVEAU-NES
II.A.1. LA SEQUENCE D’EMERGENCE
II.A.2. FACTEURS DECLENCHANTS
II.A.3. METABOLISME
II.B. ORIENTATION VERS LA MER
II.B.1. VISION
5 II.B.1.1. Signaux et mécanismes impliqués
II.B.1.1.1. Mise en évidence
II.B.1.1.2. Lumière
II.B.1.1.3. Formes et ombres
II.B.1.1.4. Conflit des signaux
II.B.1.1.5. Mécanismes
II.B.1.2. Vision dans un paysage naturel
II.B.1.2.1. Signaux naturels
II.B.1.2.2. Influence de la lune et du soleil
II.B.1.2.3. Cas de désorientation d’origine naturelle
II.B.1.2.4. Trajectoire en cercles
II.B.2. STIMULI SECONDAIRES
II.B.2.1. Mise en évidence
II.B.2.2. Hiérarchie
II.C. PERTURBATIONS D’ORIGINE ANTHROPIQUE
II.C.1. MECANISME
II.C.1.1. Compétition entre stimuli naturels et artificiels
II.C.1.2. Influence de la lune
II.C.2. IMPACT DE LA PHOTOPOLLUTION SUR LES NOUVEAU-NES
II.C.2.1. Désorientation des nouveau-nés
II.C.2.2. Conséquences sur la survie des nouveau-nés
II.C.3. MISE EN EVIDENCE
II.C.4. SOLUTIONS
II.C.4.1. Mesures de prévention
II.C.4.2. Mesures de protection
2ème Partie : ETUDE PERSONNELLE
I. CADRE ET OBJECTIFS
I.A. CADRE DE L’ETUDE
I.B. OBJECTIFS
II. MATERIEL ET METHODE
II.A. ZONE D’ETUDE
II.A.1. PRESENTATION GENERALE DU SITE
II.A.2. ENVIRONNEMENT NATUREL
II.A.3. BILLES DE BOIS
II.A.4. PREDATEURS
II.A.5. LUMIERES ARTIFICIELLES
II.B. COLLECTE DES DONNEES
II.B.1. ETUDE DES NIDS
II.B.2. ETUDE DE L’ORIENTATION DES NOUVEAU-NES
II.C. ANALYSE DES DONNEES
II.C.1. ETUDE DES NIDS
II.C.2. ETUDE DE L’ORIENTATION DES NOUVEAU-NES
III. RESULTATS
III.A. PROPOSITION D’UNE CLASSIFICATION DES ŒUFS
III.B. PROFIL DES NIDS
III.C. ORIENTATION DES NOUVEAU-NES SUR LA PLAGE DE PONGARA
III.C.1. ANALYSE DESCRIPTIVE
III.C.2. MODELE EXPLICATIF
III.C.3. INTERPRETATION DU MODELE
IV. DISCUSSION
IV.A. METHODE
IV.A.1. ETUDE DES NIDS
IV.A.2. ETUDE DE L’ORIENTATION DES NOUVEAU-NES
IV.B. SUCCES D’ECLOSION ET HYPOTHESES EXPLICATIVES
IV.C. FACTEURS INFLUENÇANT L’ORIENTATION DES NOUVEAU-NES SUR LA PLAGE DE PONGARA
IV.D. PERSPECTIVES POUR LA CONSERVATION
IV.D.1. PROFIL DES NIDS
IV.D.2. ORIENTATION DES NOUVEAU-NES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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