Représentation des femmes de leur anatomie génitale

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La sexualité

Longtemps, le plaisir et l’orgasme féminin étaient des sujets tabous. La femme était le plus souvent considérée comme un objet sexuel, réduite au statut de génitrice (29). Durant cette longue période, le désir féminin faisait peur aux hommes, qui considéraient la femme désirante comme la manifestation du péché. C’est avec le développement des moyens de contraception, mais aussi l’assouplissement des interdits moraux et religieux que la sexualité est ouvertement devenue source d’épanouissement et de satisfaction. (30)
Freud est le premier à s’intéresser à la sexualité féminine sous un angle psychanalytique. Il publie en 1905 Trois essais sur la théorie de la sexualité. D’après lui, la construction sexuelle se fait dès l’enfance de manière universelle. Il met en évidence qu’obtenir une satisfaction sensuelle est le but principal de la pulsion sexuelle, bien que parfois difficile à atteindre. Dans son approche, il investit toutes les zones érogènes du corps pour obtenir l’épanouissement de la vie sexuelle. (31)
Plus largement, la sexualité peut se définir comme un « ensemble des tendances et des activités qui, à travers le rapprochement des corps, l’union des sexes (généralement accompagnés d’un échange psycho-affectif), recherchent le plaisir charnel et l’accomplissement global de la personnalité. » (32)
De nos jours, l’expérience génitale est davantage jugée comme productrice de lien et de connaissance de l’autre et de soi. (33)

Santé sexuelle

L’OMS définit la notion de santé sexuelle comme un item de santé publique. Il s’agit « d’un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité ». Elle nécessite « une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence. » (34)
C’est en 2017 que le Ministère des Solidarités et de la Santé lance sa première stratégie nationale de santé sexuelle 2017-2030. Elle vise à promouvoir la santé sexuelle, en particulier en direction des jeunes. L’accent est mis sur des réponses adaptées aux besoins des populations les plus vulnérables, mais aussi sur la recherche, les connaissances et l’innovation en santé sexuelle. (35) L’implication des étudiants sages-femmes se fait d’ores et déjà dans le projet Héra. Il a été lancé depuis 2017 par l’Association Nationale des Etudiants Sages-Femmes. Il vise à sensibiliser et élever la réflexion à propos des relations affectives et sexuelles.
De plus, le gouvernement actuel a instauré un service sanitaire obligatoire pour les étudiants de la filière santé à la rentrée 2018. Ce programme permet d’améliorer la prévention, la sensibilisation et l’éducation à la santé, à travers des thèmes tels que la sexualité chez les plus jeunes.
La santé sexuelle fait partie intégrante de la profession de sage-femme. En effet, le suivi qu’elles effectuent tout au long de la vie des femmes, au cours de la grossesse, ou en dehors, est intimement lié à leur sexualité. Cela place ce métier comme interlocuteur privilégié. De plus, la santé génésique a été ajoutée dans la formation des étudiants sage-femme depuis 2009.
Comme énoncé dans un document fondamental qu’est Philosophie et modèle de soins de pratique de sage-femme « Les soins prodigués par les sages-femmes encouragent, protègent et soutiennent la santé et les droits humains, génésiques et sexuels des femmes et respectent leur diversité ethnique et culturelle. » (36)
La santé sexuelle est une notion importante, répondant au grand nombre de troubles sexuels. Ils peuvent toucher à la libido, l’excitabilité du complexe clitorourétro-vaginal, la réaction orgasmique, ou se manifester comme une sensation de béance, une dyspareunie superficielle ou profonde. (37) Nous évaluons que la prévalence des dyspareunies chez les femmes est deux fois plus élevée pour les sujets jeunes, de 18 à 29 ans, que pour le reste de la population. (38)

Physiologie du rapport sexuel

Actuellement, en France, la notion de réciprocité a prit un rôle plus important.
En effet, une dimension symétrique entre homme et femme s’observe, passant par les caresses, la masturbation mutuelle ou une sexualité orale. Elles sont soit pratiquées comme des préliminaires, ou prennent la place de rapports sexuels sans pénétration, source de plaisir à part entière. (39)
Il serait réducteur de résumer la sexualité au rapport sexuel. Plus généralement elle englobe les comportements sexuels, seuls ou à plusieurs, pouvant entrainer une reproduction biologique, tout en étant régis par de nombreux phénomènes culturels.

Le désir sexuel chez la femme

Des études ont fait un lien entre hormones et désir sexuel féminin au cours du cycle menstruel. Tout d’abord, les oestrogènes créent le désir sexuel au niveau cérébral, permettent la lubrification vaginale et un flux sanguin nécessaire à l’érection du clitoris.
Lorsque le taux maximal est atteint, durant l’ovulation, on observe un pic de libido.
Certaines femmes décrivent un afflux de désir durant leurs menstruations, lors du retour d’un taux sanguin élevé d’oestrogène. L’oestradiol augmente le désir, tandis que la progestérone aurait l’effet inverse. (4)
Le taux de testostérone est directement lié au désir sexuel. Il est d’ailleurs stimulé par certains traitements contenant du Tribulus qui favorisent la libido et améliorent l’ovulation en augmentant le précurseur de la testostérone (40).
La plupart du temps, l’apparition du désir précède les comportements sexuels et se maintient tout au long de l’activité sexuelle pour entretenir l’envie de poursuivre. (41)

La sexualité féminine

Au cours de ces phénomènes, le corps subit des modifications anatomiques et physiologiques décrites en quatre phases progressives :
La phase d’excitation : L’excitation peut être favorisée par des stimuli physiques, variant d’un individu à l’autre, pouvant aller d’un baiser, à la caresse d’une zone érogène, jusqu’aux pratiques orogénitales. Parallèlement, les stimuli mentaux ont une part importante dans le processus. Le facteur capital est la création d’une tension sexuelle suffisante. Elle se traduit par des modifications physiologiques reflexes. Chez la femme, une transsudation de vaisseaux péri-vaginaux permet la lubrification, s’ensuivent une augmentation du volume du clitoris et un télothisme. (41)
Lorsque les femmes décrivent le plaisir des sensations de la période d’excitation, il en ressort un grand enthousiasme. Elles décrivent des sensations envahissant tout leur corps, rendant cette période d’excitation très appréciée. (29)
La phase en plateau : Cette période est caractérisée par l’intensification des tensions sexuelles, jusqu’au degré permettant l’orgasme. Elle est accompagnée par le gonflement des mamelons, l’augmentation de la fréquence respiratoire, du rythme cardiaque et de la tension musculaire. L’érection du clitoris, dont les branches entourent le vagin, réduit son diamètre afin d’augmenter le ressenti des stimulations. Juste avant l’orgasme, le gland du clitoris se rétracte sous son capuchon et le volume des petites lèvres augmente. (41)
La phase orgasmique : Elle représente l’accroissement maximal de la tension sexuelle. En moyenne l’orgasme féminin dure 20 secondes. Durant cette phase, le périnée ce contracte de façon rythmique et involontaire toutes les 0.8 secondes. Le corps participe dans son entièreté à ce phénomène, de manière spécifique à chaque femme. Il existe de nombreuses variations dans l’intensité et la durée de l’expérience orgasmique.
Les femmes peuvent avoir plusieurs orgasmes consécutifs. En effet, un orgasme ne ramène pas la femme à un état de non excitation, mais à un niveau d’excitation préorgasmique.
La phase de résolution : Elle suit la phase orgasmique, si la stimulation n’est pas suffisante, la femme retrouve un niveau de non excitation. (41)

Le plaisir sexuel

Les organes génitaux féminins se gonflent de sang pour lui offrir des sensations d’une grande intensité (29). Le plaisir sexuel est défini comme une perception émotionnelle agréable indissociable de l’excitation. L’adhésion des partenaires face à la rencontre sexuelle est nécessaire au développement du plaisir, tandis que des sentiments négatifs le brimeraient. L’orgasme est avant tout un envahissement émotionnel qu’il faut accepter de ressentir et d’exprimer. Il est dépendant de l’excitation et de la perception que chaque femme a de son plaisir. Il est souvent considéré comme le but et la preuve profonde de la sexualité. (42)
Alors qu’en 1971 Shere Hite, en interrogeant trois mille américaines, constatait que seulement 30% des femmes avaient régulièrement un orgasme par la pénétration vaginale. En comparaison, 95% des femmes parviennent à avoir des orgasmes par masturbation stimulante directe du clitoris Pour autant, la norme actuelle reste la recherche de l’orgasme féminin par pénétration vaginale. (29)
Et pourtant, une enquête qualitative menée en 2014, révèle que les jeunes adultes jugent que dans une union hétérosexuelle l’homme est responsable du plaisir et de l’orgasme féminin. Cette étude met en exergue une vision passive de la sexualité féminine. (43)

La masturbation

Par le passé, il existait de nombreuses croyances vis-à-vis de la masturbation.
Celle-ci a longtemps était jugée déviante et pouvait à ce titre être sévèrement condamnée.
Comme nous l’avons vu, les femmes ont une certaine méconnaissance de leur propre sexe. Une pratique intime apparaît donc comme le meilleur apprentissage de son corps et de l’orgasme. Plus la pratique de la masturbation est répétée, plus la zone génitale est érotisée et son plaisir apprivoisé. L’investissement du sexe et du périnée passe par l’approche sensorielle, et plus particulièrement par le toucher et la vue. Cela permet de connaitre les plaisirs spécifiques à chaque partie du sexe. Une sexualité épanouie résulte d’une autonomie de chaque partenaire. Le fait de se sentir bien dans sa tête et son corps, aidera par la suite à la jouissance dans le couple. (44)
Françoise Dolto décrit la masturbation comme une expérience courante lors du développement de l’enfant. L’exploration du corps reflète une curiosité et un besoin de découverte. C’est un élément de l’auto-érotisme qui n’est pas déviant et n’est pas jugé malsain aux yeux de l’enfant. (45) Il est mis en évidence une différence majeure entre l’exploration des filles et des garçons. Alors que l’érection du pénis est visible, celui du clitoris ne se voit pas, mais se ressent. La fille a donc plus de difficulté à intégrer la totalité de son cycle génital. Elle risque d’associer les phases d’orgasme et de résolution à la personne avec qui elle le découvre, perturbant la mise en place de l’autonomie nécessaire à son indépendance. (46)

Le sentiment amoureux

La diminution de la prévalence des mariages arrangés, donne à la notion d’amour conjugal un nouveau sens et l’inscrit dans la création d’un domaine d’intimité.
La sexualité dans le couple, permet alors de fortifier les sentiments et contribue à son harmonie. (33)

La communication

La communication dans un couple est primordiale. Des études ont démontré une interaction significative entre la communication et la satisfaction sexuelle. De plus, ils étaient tous deux des facteurs prédictifs du bien-être du couple. (47)
Plus concrètement, certains sujets semblent essentiels, comme l’environnement lors des unions sexuelles, les positions et pratiques préférées des partenaires, ou les fantasmes. Il est également important de connaître la fréquence des rapports sexuels attendue par chacun. Il est nécessaire de fixer ses propres limites et que l’autre en ait conscience pour savourer sans crainte.

L’érotisme

La fonction érotique est un élément fondamental de la sexualité, tout en s’en différenciant. L’érotisme ne renvoie pas au rapport sexuel en lui même, mais plutôt à tout ce qui provoque le désir sexuel et les projections mentales, en particulier les fantasmes. Il se définit comme une recherche artistique provoquant l’excitation sexuelle, en se distinguant de la pornographie. (48)

Influences extérieures sur la sexualité

La sexualité et les comportements sexuels sont fortement impactés par certaines influences, notamment l’éducation religieuse. Dans nos sociétés occidentales, encore sous l’influence de l’Eglise, le sexe et le plaisir sont inconsciemment associés au péché. (39)
Les normes sociales, vis-à-vis de la sexualité, ont évolué selon le lieu et l’époque. Nous pourrons citer : le poids du mariage qui s’est affaibli, la diffusion des valeurs de liberté dans l’espace public et dans la sphère intime, une diversification des expériences sexuelles, une standardisation contraceptive… (33)
Ces éléments ont donc une répercussion sur la vie sexuelle des individus, notamment la reprise des rapports suite à l’accouchement. Ceux-ci ne seront pourtant pas pris en compte dans ce travail centré sur les conséquences des lésions induites par l’enfantement.

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Table des matières

Introduction
REVUE DE LA LITTERATURE
1 Périnée
1. 1 Anatomie
1. 2 Fonctions
1. 3 Représentation des femmes de leur anatomie génitale
1. 4 Modifications pendant la grossesse
1. 5 Modifications lors de l’accouchement
1. 6 Lésions périnéales
1. 6. 1 Définition anatomique
1. 6. 2 Facteurs de risque des lésions périnéales
1. 6. 3 Epidémiologie
1. 6. 4 Sutures
2 La sexualité
2. 1 Santé sexuelle
2. 2 Physiologie du rapport sexuel
2. 2. 1 Le désir sexuel chez la femme
2. 2. 2 La sexualité féminine
2. 2. 3 Le plaisir sexuel
2. 2. 4 La masturbation
2. 2. 5 Le sentiment amoureux
2. 2. 6 La communication
2. 2. 7 L’érotisme
2. 3 Influences extérieures sur la sexualité
3 Modification de la sexualité dans la période périnatale
3. 1 Sexualité pendant la grossesse
3. 1. 1 Modifications psychologiques
3. 1. 2 Modifications physiologiques
3. 2 Sexualité après l’accouchement
3. 2. 1 Le désir sexuel
3. 2. 2 Facteurs influençant la sexualité
3. 2. 3 La sexualité féminine post natale en fonction de l’accouchement
3. 2. 4 Autres facteurs à prendre en compte
3. 2. 5 Epidémiologie
4 Prévention et prise en charge des troubles de la vie intime après l’accouchement
4. 1 Prévention des lésions périnéales
4. 1. 1 En anténatal
4. 1. 2 Durant l’enfantement
4. 2 Prise en charge des lésions périnéales en suites de couches
4. 2. 1 Soins
4. 2. 2 Soulager les patientes
4. 3 Prise en charge suite au retour à domicile
4. 3. 1 Douleurs périnéales
4. 3. 2 Dyspareunies
PRÉSENTATION DE L’ÉTUDE
1 Cadre de la recherche
1. 1 Problématique
1. 2 Hypothèses
1. 3 Objectif de l’étude
2 La technique et le guide d’entretien
PRESENTATION DE L’ANALYSE THEMATIQUE
1 Recueil des informations permettant de décrire la population étudiée
2 Le vécu de leur grossesse, accouchement et post-partum
3 Relation de couple
4 Sexualité
5 Rôle des professionnels de santé
DISCUSSION
1 Validation de l’hypothèse et réponse à la problématique
1. 1 Dans quelle mesure les lésions périnéales influencent-t-elles la reprise de la sexualité de la femme dans les mois suivant l’accouchement ?
1. 2 Dans quelle mesure l’aide apportée par les professionnels influence-t-elle la reprise de la sexualité de la femme dans les mois suivant l’accouchement ?
2 Perspectives et ouvertures de notre recherche
3 Critique de la méthodologie
3. 1 Les points forts
3.2 Les points faibles
CONCLUSION
Bibliographie
Figures
ANNEXES (TOME II)

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