Cycle du VHB
Le cycle du VHB commence par l’entrée du virus dans l’organisme. Cependant, au moment de l’infection, le virus s’attache à la surface de la cellule hôte via le domaine L de la protéine d’enveloppe (Glebe et al., 2003). Cette pénétration fait intervenir un phénomène de fusion. Lors de son entrée dans la cellule, le virus perd son enveloppe. Les nucléocapsides migrent alors vers le noyau de l’hépatocyte dans lequel elles libèrent l’ADN viral (Kann et al., 1997). Le génome viral qui est encore partiellement double brin pénètre dans le noyau. Le brin positif de longueur variable est complété ce qui donne naissance à une nouvelle forme appelée ADNccc ou ADN circulaire covalentement clos (Weiser et al., 1983). Ce dernier peut alors servir de support à la transcription des ARNm viraux. Les différents ARN viraux sont produits par l’ARN polymérase II de l’hôte. Quatre transcrits différents ont été identifiés : trois ARNm et un ARNpg (pré-génomique) (Nassal et al., 1990).
Les transcrits sont transférés dans le cytoplasme où ils sont traduits pour produire les différentes protéines virales, l’ARNpg est encapsidé avec la polymérase virale. À l’intérieur de cette structure, la synthèse de l’ADN viral est initiée. La polymérase, qui possède une activité transcriptase inverse, rétro-transcrit l’ARN en un brin (-) d’ADN. La matrice d’ARN est détruite simultanément par l’activité RNAse H (Ribonucléase H) de la polymérase. La polymérase virale assure ensuite l’initiation de la synthèse du second brin (+). Une partie des nucléocapsides peut être recyclée en retournant au noyau afin d’amplifier le nombre de copies d’ADN super-enroulé. Les nucléocapsides nouvellement synthétisées bourgeonnent au niveau des membranes intracellulaires, où elles acquièrent l’enveloppe virale pour former de nouveaux virions. Les particules virales sont transportées jusqu’à l’appareil de Golgi ou se produit la glycosylation des protéines de l’enveloppe.
Certaines nucléocapsides ne sont pas enveloppées et retournent dans le noyau ou elles sont désassemblées entrainant la libération du génome viral et redémarrage d’un nouveau cycle de multiplication. Les virions sont libérés par exocytose à partir des vésicules de Golgi.
Réponse immunitaire liée l’infection par le VHB
L’infection humaine causée par le virus de l’hépatite B est associée à une première phase d’incubation de 4 à 12 semaines durant laquelle le virus atteindra les hépatocytes, puis une phase de réplication et de production virales qui conduisent, sans atteinte de l’intégrité cellulaire, à la libération de particules virales dans la circulation sanguine. Chez l’adulte, une réponse immune adaptée mettra un terme à la réplication virale dans plus de 90 % des cas alors que l’infection dans l’enfance sera fréquemment associée à un portage chronique du VHB (Thibault, 2001).
Le VHB n’est pas cytopathique, c’est la réponse cellulaire dirigée contre les antigènes viraux exprimés à la membrane qui est responsable de la nécrose cellulaire et de l’inflammation. Les lésions histologiques sont, donc, dues à une réponse immunitaire de l’hôte vis à vis des cellules hépatiques infectées et à une réponse inflammatoire non spécifique. La réponse immunitaire cellulaire contribue également à la clairance du virus. Ces deux fonctions opposées sont attribuées aux mêmes cellules. Lors de l’infection aiguë résolutive, les réponses cellulaires T cytotoxiques et T auxiliaires sont puissantes, polyclonales et spécifiques de la majorité des protéines virales (enveloppe, nucléocapside et polymérase). Au contraire, lors de l’infection chronique cette réponse est faible, de spécificité plus restreinte et difficilement détectable en périphérie.
Les cellules T CD8+ spécifiques ont la capacité de détruire les hépatocytes infectés mais également d’éliminer le virus en inhibant sa réplication via la sécrétion de cytokines de type Th1 comme l’interféron gamma. Par contre, lors de l’infection chronique, contrairement à ce que l’on observe lors de l’infection aiguë, la production de cytokines nécessaires au contrôle viral par les lymphocytes T stimulés par l’antigène, est faible ou absente (Bourlière et al., 2008).
La gravité des lésions hépatiques varie selon le statut immunitaire : une réponse immunitaire adaptée entraîne la nécrose des hépatocytes infectés et l’élimination du virus (hépatite aiguë bénigne), une réponse immunitaire trop forte induit une destruction hépatocytaire massive (hépatite aiguë fulminante). L’immunotolérance est marquée par une multiplication virale abondante mais asymptomatique sans atteinte hépatocytaire ; et enfin lors d’un portage chronique du virus avec hépatite chronique la réponse immunitaire existe mais elle est insuffisante pour éliminer le virus.
Mode de transmission
Le VHB est 10 fois plus infectieux que le virus de l’hépatite C (VHC). Les principales voies de transmission du VHB sont :
a) Transmission par voie parentérale composée par :
❥ La transfusion du sang ou de produits sanguins provenant de porteurs de VHB (Hillaire, 2006).
❥ La toxicomanie par voie veineuse
❥ La manipulation de seringues, d’aiguilles contaminées et mal stérilisées par le personnel soignant (Thibault, 2001).
❥ Les tatouages, piercing, acupuncture (Ajana, 2006) et l’usage de seringues non stériles peuvent aussi être à l’ origine de transmission parentérale (Petersen et al., 1976).
b) Transmission interhumaine soit :
❥ par la salive (Hui et al., 2005)
❥ par des secrétions génitales (Sifer et al., 2003)
❥ par transmissions intra familiales (échange de coupe ongle, brosse à dents, de rasoirs ou des serviettes,)
❥ d’un enfant à un autre ; que ça soit à domicile, dans les crèches ou à l’école (OMS, 2001) .
c) Transmission de la mère à l’enfant au cours de la période périnatale :
Il s’agit d’une transmission verticale lors de l’accouchement (Ranger-Rogez et al., 2002. Lucifora, 2008).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS
I. Historique
II. Agent pathogène
III. Cycle du VHB
IV. Réponse immunitaire liée l’infection par le VHB
V. Mode de transmission
VI. Pathogénie
VII . Symptômes
VIII. Épidémiologie
IX. Diagnostics
IX 1. Diagnostic clinique
IX 2. Diagnostic virologique
X. Traitements
XI. Préventions
DEUXIÈME PARTIE : MATÉRIELS ET MÉTHODES
I. Période et population d’étude
II. Le TDR (Test de Diagnostic Rapide)
II. 1- Matériels utilisés
II. 2-Méthode
II. 2.1- Principe du dosage
II. 2.2- Procédé
II. 2.3- Mode opératoire
II. 2.4- Interprétation des résultats
II. 2.5-Limites de la technique
III. La technique ELISA (Enzyme Linked Immunosorbent Assay)
III .1- Definition
III .2- Les différents types d’ELISA
III .3- Matériels utilisés
III .4- Principe du dosage
III .5- Methode
III .6- Mode opératoire
III .7- Interprétation des résultats
III .8- Limites de la technique
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION RESULTATS
I. Caractéristiques des échantillons
I.1. Répartitions des malades selon le cas déclaré (positifs ou négatifs) avec le TDR
I.2. Répartition des malades positifs selon le sexe
I.3. Répartition des malades positifs selon l’âge
I.4. Répartition des malades positifs selon l’âge et le sexe
I.5. Fréquence des renseignements cliniques
DISCUSSION
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES