UTILISATION MEDICINALE DES PLANTES
Dans le monde occidental, les observations cliniques des effets des plantes par HIPPOCRATE marquent l’intérêt pour ces remèdes. Il en sera de même des travaux de GALIEN, médecine de Marc-Aurèle considéré comme le fondateur de la pharmacie. Après les progrès fulgurants de la botanique systématique vient l’heure de la première édition de la pharmacopée et le règne des chimistes qui isolèrent une série impressionnante de molécules : morphine, codéine, acide salicylique, et dans la seconde moitié du XIXe siècle : quinine, strychnine, colchicine, cocaïne, ésérine (19), (52) Les progrès de la physiologie, puis de la pharmacologie, permirent de comprendre les mécanismes d’action de ces substances naturelles. Depuis quelques décennies, la compréhension des relations qui existe entre la structure d’une molécule et son activité biologique permet la conception et la fabrication de médicaments synthétiques aux performances améliorées ou aux effets indésirables mieux contrôlés. Aujourd’hui des inventaires systématiques, des enquêtes ethnobotaniques, l’extension de la recherche aux champignons (ce sont eux qui produisent les antibiotiques) et aux innombrables organismes marins ainsi que des moyens puissants (criblage à haut débit) permettent de sélectionner des substances qui, pour certains, deviennent des médicaments, révèlent des mécanismes d’actions originaux, ouvrent de nouvelles voies de synthèse. Parallèlement, l’approfondissement de la connaissance des plantes d’usage traditionnelles, comme l’amélioration des techniques de production et de contrôle, optimisent leur qualité. Leur évaluation clinique permet de mieux cerner ce qu’elles peuvent apporter à l’arsenal thérapeutique, au prix d’un risque généralement limité (13), (112).
PRINCIPALES SUBSTANCES A ACTIVITES BIOLOGIQUES POTENTIELLES
Les plantes utilisent l’énergie du rayonnement solaire, le dioxyde de carbone ou gaz carbonique présent dans l’atmosphère, l’eau et les éléments inorganiques du sol qu’elles absorbent par les racines (eau, élément inorganique) et par les feuilles (dioxyde de carbone). Le processus de base est la photosynthèse qui fixe le carbone contenu dans le dioxyde de carbone atmosphérique en le combinant aux atomes d’hydrogène contenus dans les molécules d’eau (80). Les premiers produits formés par la photosynthèse sont les hydrates de carbone ou glucides de faibles poids moléculaires (oses). C’est à partir de ces oses ou sucres que sont ensuite formés tous les métabolites primaires nécessaires à la survie de la plante : glucides complexes, acides aminés, acides gras. C’est également à partir de ces premiers oses qu’est formée une infinie variété de substances dont le rôle dans la plante est encore souvent mal connu : les métabolites secondaires. Un grand nombre de ces métabolites secondaires présente des propriétés pharmacologiques intéressantes parfois exploités dans un but thérapeutique, soit après extraction à partir de la plante (morphine du pavot, quinine des quinquinas), soit directement : on utilise alors la plante ou une préparation simple issu de la plante (poudre, teinture, extrait)
Les sommités fleuries
Il s’agit de la tige feuillée, ou partie aérienne de l’axe, éventuellement avec les fleurs. Les sommités fleuries sont coupées à l’aide d’un couteau de jardinier ou d’un sécateur. En aucun cas, les plantes ne seront cassées, ce qui entrainerait des lésions importantes. Elles constituent aussi en forme « bouquet » qui est habituelle pour les plantes à essence (menthe, lavande ou romarin)
PRECAUTIONS D’EMPLOI DE LA PHYTOTHERAPIE
Certaines plantes contiennent des principes actifs qui peuvent être extrêmement puissants, d’autres sont toxiques à faible dose. Le fait que l’on n’utilise que des plantes ne signifie pas que cela est sans danger, la culture libre de certaines plantes est interdite dans certains pays, le cas le plus courant étant le pavot dont la culture est réglementée en France et destinée à la seule industrie pharmaceutique. La pharmacognosie reconnaît l’action bénéfique de certaines plantes et s’attache donc à extraire le principe actif de ces plantes. La consommation « brute » de la plante induit la consommation d’autres produits contenus dans la plante que le principe actif, ne permettant ainsi pas de connaître la dose exacte de principe actif ingéré entraînant un risque de sous dosage ou de surdosage. Pour certains médecins phytothérapeutes, les autres principes actifs vont atténuer les effets secondaires en entrant en interaction. Un exemple : la distillation de la lavande permet de dénombrer plus de 200 molécules différentes, dont des cétones et coumarines, dont la toxicité est moindre que s’ils étaient utilisés seuls (60) . La composition d’une plante peut varier d’un spécimen à l’autre, dépendant du terrain, des conditions de croissance, humidité, température, ensoleillement, qui vont déterminer ce que l’on appelle en aromathérapie le chémotype. De même, il ne faut pas utiliser des plantes d’origine douteuse, puisque les facteurs de pollution, la cueillette et les méthodes de conservation, de stockage… peuvent altérer les propriétés des plantes. Il convient d’éviter les plantes sèches vendues sous sachet transparent car la lumière altère en partie leurs propriétés (17).
CONCLUSION
La pharmacopée traditionnelle regorge de recettes utilisées par la médecine traditionnelle et ces recettes sont souvent à base de pantes. En Afrique d’une manière générale, le recours aux produits de la pharmacopée peut s’expliquer d’une part par des difficultés économiques. En effet, les spécialités pharmaceutiques sont inaccessibles à certaines parties de la population. D’autre part, le recours aux plantes médicinales fait partie du vécu culturel et historique des populations africaines. Il a toujours existé un rapprochement entre l’homme et la plante. La pharmacopée traditionnelle qui est encore l’apanage du monde paysan, est la somme des connaissances et d’expérience médicales accumulées depuis des générations mais dont la transmission de générations en générations n’est pas toujours bien respectée. Il reste donc un trésor à sauvegarder et à développer dans l’intérêt de la santé publique. Devant cette faiblesse de la communication du savoir, il est impératif de conserver ces connaissances dans des écrits si l’on veut les pérenniser. C’est ainsi que la réalisation du répertoire des plantes médicinales de la pharmacopée, leurs propriétés thérapeutiques ainsi que leur forme d’utilisation s’imposent. C’est dans ce contexte que s’inscrit notre travail qui a pour objectif de faire l’inventaire de toutes les espèces médicinales utilisées en phytothérapie dans les thèses de la période de 2002 à 2009. Les informations recueillies sont les principales plantes utilisées, les pathologies traitées, le type d’étude, les laboratoires impliqués dans ces recherches et les résultats obtenus. Au total nous avons eu à recenser 104 espèces médicinales principales appartenant à 47 familles mais la liste n’est pas exhaustive. Devant cette diversité d’espèces médicinales, la pharmacopée a révélé des insuffisances et des faiblesses notables que l’on peut situer à différent niveau : Ces derniers ont trait entre autre aux problèmes de diagnostic, de dosages, de conservation des drogues végétales voire d’hygiène. Le problème de dosage est une grave carence retrouvée dans toutes les pharmacopées africaines traditionnelles et qui est lourde de conséquence d’où la nécessité de la formation des acteurs de la filière. Ceci étant, toute tentative de promouvoir cette pharmacopée traditionnelle devrait aller dans le sens de minimiser ses insuffisances et ses risques. L’approfondissement de la connaissance des plantes d’usage traditionnelle, comme l’amélioration des techniques de production et le contrôle optimisent leur qualité. Au niveau de la flore végétale, certaines espèces font l’objet d’une exploitation inconsidérée qu’elle soit à titre médicale ou simplement utilitaire. De ce point de vue, force est de reconnaitre que la rareté déjà constatée de certaines espèces végétales (Vernonia colorata, Cissampelos cocculus, Cordylia pinnata, Sterculia setigera, Cochlospermum tinctorium, Anogeissus leiocarpus, Terminalia avicennoides, Swartzia madagascariensis etc.) est loin de profiter à long terme à l’essor de cette pharmacopée dont le support est essentiellement constitué par les plantes. Les progrès de la physiologie puis de la pharmacologie, permirent de comprendre les mécanismes d’action de ces substances naturelles. Toutes les parties de la plantes peuvent être utilisées et chaque partie peut avoir son indication propre. Ce qui fait qu’une plante entière peut avoir des indications différentes avec des formes d’utilisation qui différent d’une indication à une autre. Il faudrait par ailleurs rappeler que le développement de la pharmacopée va de paire avec une politique cohérente de reboisement et de protection de la nature. Un pas a été fait au Sénégal avec le regroupement des acteurs à savoir les guérisseurs et les tradipraticiens au niveau des régions.ces derniers relaient les agents de la santé dans leurs communautés. Nous suggérons ainsi :
– Les autorités sanitaires prennent des dispositions pour intégrer la médecine traditionnelle dans les systèmes de sante primaire
– Qu’il y ait une relation entre tradipraticiens et chercheurs.
Ces derniers devraient pendre les informations des tradipraticiens pour vérifier l’innocuité des plantes, démontrer leur effet thérapeutique, montrer les précautions à prendre et éventuellement chercher d’autres effets thérapeutiques non soulignés par les tradipraticiens.
– Sensibilisation des populations en vue d’une exploitation modérée des forets.
– L’incorporation de plantes médicinales utiles et inoffensives dans le système de santé moderne et assurer un suivi effectif de leur développement tout en tenant compte de leurs aires naturelles de développement.
– La mise sur pied des jardins botaniques dont le rôle serait de pallier à la disparition déjà constatée de certaines espèces mais surtout de fournir une source régulière de matériels disponible pour la recherche.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE GENERALITE SUR LA PHYTOTHERAPIE
GENERALITES
1. DEFINITION
2. UTILISATION MEDICINALE DES PLANTES
3. PRINCIPALES SUBSTANCES A ACTIVITES BIOLOGIQUES POTENTIELLES
3.1. LES METABOLITES PRIMAIRES
3.2. LES METABOLITES SECONDAIRES
3.2.1. COMPOSES PHENOLIQUES OU POLYPHENOLS
3.2.2. PHENOLS ET ACIDES-PHENOLS
3.2.3. COUMARINES
3.2.3.1. LIGNANES
3.2.3.2. DERIVES PHENYLPROPANIQUES
3.2.3.3. FLAVONOIDES
3.2.3.4. TANINS
3.2.4 TERPENES ET STEROIDES
3.2.4.a. DES MONOTERPENES
3.2.4.b. DES SESQUITERPENES
3.2.4.c. DES DITERPENES
3.2.4.d. DES TRITERPENES
3.2.5. ALCALOIDES
4. ORIGINE DES PLANTES MEDICINALES
5. TECHNIQUES DE RECOLTE DES PLANTES MEDICINALES ET PERIODES FAVORABLES
5.1. LES ORGANES SOUTERRAINS OU RACINES ET RHIZOMES
5.2. LES ECORCES DE TRONC ET DE BRANCHES
5.2.1. LE BOIS
5.2.2. LES FEUILLES OU TIGES HERBACEES
5.2.3. LES SOMMITES FLEURIES
5.2.4. LES FLEUR
5.2.5. LES FRUITS
5.2.6. LES GRAINS
5.2.7. LES PRODUITS BRUITS RETIRES DES VEGETAUX
5.2.8. LES PROCEDES DE CONSERVATION
5.2.8.1. LES PLANTES FRAICHES
5.2.8.2. LES PLANTES SECHES
6. UTILISATION ET FABRICATION
7. PRECAUTIONS D’EMPLOI DE LA PHYTOTHERAPIE
8. MEDICAMENTS A BASE DE PLANTES
8.1. DEFINITION
8.2. DROGUE VEGETALE
DEUXIEME PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. OBJECTIF
II. METHODOLOGIE
III. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
TROISIEME PARTIE: TRAVAIL PERSONNEL
A. EXPLOITATION DES THESES
A.1. NOMBRE DE THESES RECENCEES PAR ANNEE
A.2. INVENTAIRE DES PLANTES ETUDIEES
A.3. CLASSEMENT DES PLANTES PAR FAMILLE
A.4. CLASSEMENT DES PLANTES PAR ACTIVITES ETUDIEES
A.5. CLASSEMENT DES THESES PAR LABORATOIRE
B. DIFFICULTE RENCONTREES
C. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
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