DEFINITION
On peut distinguer deux types de phytothérapie :
Une pratique traditionnelle, parfois très ancienne basée sur l’utilisation de plantes selon les vertus découvertes empiriquement. Selon l’OMS, cette phytothérapie est considérée comme une médecine traditionnelle et encore massivement employée dans certains pays dont les pays en voie de développement. C’est une médecine non conventionnelle du fait de l’absence d’étude clinique.
Une pratique basée sur les avancées et preuves scientifiques qui recherchent des extraits actifs des plantes. Les extraits actifs identifiés sont standardisés. Cette pratique conduit aux phytomédicaments et selon la réglementation en vigueur dans le pays, leur circulation est soumise à l’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les produits finis, et à la réglementation sur les matières premières à usage pharmaceutique (MPUP) pour les préparations magistrales de plantes médicinales, cellesci étant délivrées exclusivement en officine. On parle alors de pharmacognosie ou de biologie pharmaceutique. C’est l’art et la science de la médecine par les plantes. Cette science séculaire est connue depuis des siècles, et sans doute depuis des millénaires. Le répertoire le plus complet de plantes médicinales est sans doute le recueil de Parkinson, Theatrum Botanicum, publié en 1640. En fonction du traitement, on utilise tout ou partie d’une plante pour fabriquer le remède. Les éléments les plus utilisés sont les graines, les fruits, les fleurs, les feuilles, les tiges et les écorces. La forme la plus courante de remède phytothérapique est l’infusion, que l’on obtient en faisant bouillir les herbes dans de l’eau. La teinture (une dose de plante pour cinq doses d’alcool) est une autre forme de remède. Les herboristes préparent aussi des suppositoires, des inhalations, des lotions, des comprimés et des préparations liquides. De nombreuses affections peuvent être traitées grâce à la phytothérapie, notamment le rhume, la grippe (menthe, gingembre, millefeuille), l’insomnie (passiflore, houblon, fleurs de tilleul), les nausées et vomissements (camomille, menthe).
ORIGINE DES PLANTES MEDICINALES
Les plantes médicinales, comme les plantes alimentaire et les plantes à usage industriel, plantes à essences pour parfumerie, poussent spontanément dans les régions déterminées. Elles répondaient autrefois à la totalité des besoins et sont encore récoltées de façon artisanale dans les pays où la main d’œuvre est abondante. L’Afrique nous fournit surtout l’aloès, les arachides, le cacao, l’eucalyptus, les gommes, le kola, l’opium, le séné, le strophantus, ou la vanille. On doit à l’Amérique le boldo, le cacao, le café, le cascara, le coca, le citron, le gaïac, l’hamamélis, l’hydrastis, l’ipéca, le jaborandi, le polygala, le quinquina, le ratanhia, la salsepareille ou le viburum. On trouve en Europe l’aconit, l’arnica, la belladone, le citron, la digitale, l’ergot de seigle, la fougère male, la gentiane, le houblon, le pyrèthre ou le safran. Enfin on va chercher en Asie ou aux Indes la badiane, le benjoin, le camphre, les épices, l’eucalyptus, la menthe, le niaouli, la noix vomique, la rhubarbe ou le thé.
PRECAUTIONS D’EMPLOI DE LA PHYTOTHERAPIE
Certaines plantes contiennent des principes actifs qui peuvent être extrêmement puissants, d’autres sont toxiques à faible dose. Le fait que l’on n’utilise que des plantes ne signifie pas que cela est sans danger, la culture libre de certaines plantes est interdite dans certains pays, le cas le plus courant étant le pavot dont la culture est réglementée en France et destinée à la seule industrie pharmaceutique. La pharmacognosie reconnaît l’action bénéfique de certaines plantes et s’attache donc à extraire le principe actif de ces plantes. La consommation « brute » de la plante induit la consommation d’autres produits contenus dans la plante que le principe actif, ne permettant ainsi pas de connaître la dose exacte de principe actif ingéré entraînant un risque de sous dosage ou de surdosage. Pour certains médecins phytothérapeutes, les autres principes actifs vont atténuer les effets secondaires en entrant en interaction. Un exemple : la distillation de la lavande permet de dénombrer plus de 200 molécules différentes, dont des cétones et coumarines, dont la toxicité est moindre que s’ils étaient utilisés seuls (60) . La composition d’une plante peut varier d’un spécimen à l’autre, dépendant du terrain, des conditions de croissance, humidité, température, ensoleillement, qui vont déterminer ce que l’on appelle en aromathérapie le chémotype. De même, il ne faut pas utiliser des plantes d’origine douteuse, puisque les facteurs de pollution, la cueillette et les méthodes de conservation, de stockage… peuvent altérer les propriétés des plantes. Il convient d’éviter les plantes sèches vendues sous sachet transparent car la lumière altère en partie leurs propriétés (17).
DISCUSSION
Les populations surtout africaines ont recours aux pantes médicinales pour le traitement de diverses maladies pour des raisons financiers principalement. Cette phytothérapie occupe une place importante en raison de la proximité avec les plantes mais aussi en complément de la médecine moderne (Gueye, 2007) En effet cette phytothérapie a fait ses preuves et que le cout est accessible à tous car elle est moins chère. Il est à noter que deux types d’études ont été principalement enregistrés. Mais les études menées par les enquêtes sont plus nombreuses avec 58,33%. C’est du que les informations sont détenues par les tradithérapeutes, les herboristes car eux ont une certaine expérience de ces plantes médicinales pour les avoir côtoyé pendant des années mais n’ont pas beaucoup collaboré à ces enquêtes. Et c’est à partir des enquêtes que le travail de labo est effectué pour confirmer ou infirmer les résultats des enquêtes. Aujourd’hui presque tous les laboratoires s’y activent et cela nous a permis de découvrir d’autres propriétés que renferment ces espèces à savoir les propriétés pharmacologiques, chimiques, etc. Celle qui revienne lors des différentes thèses est le diabète. Pour le traitement du diabète les espèces les plus représentées sont Anacardium occidentale, Sclerocarya birrea, Catharantus roseus, Momordia charantia. Ces espèces sont utilisées en complément de la médecine moderne.
Anacardium occidentale : c’est une plante très utilisée en médecine populaire qu’en médecine des guérisseurs (l’écorce est vendue sur le marché). La solution résultant de la macération de l’écorce fraiche est prescrit couramment comme anti-dysentérique.
Sclerocarya birrea : est utilisé dans les céphalées en usage externe qu’en usage interne. L’association avec Securidace longepidunculata, Balanites aegyptica, Acacia macroptachya et Momordia charantia dans le traitement des morsures de serpent les écorces de tronc et surtout les écorces de racines.
Catharantus roseus : elle a été signalée comme antidiabétique (décocté des feuilles). Elle est rarement utilisée en médecine populaire ou on reconnait au décocté des feuilles des propriétés diaphorétiques, diurétiques.
Momordia charantia : en dehors de ses indications pour le traitement du diabète, il est indiqué comme purgative et vermifuge (fruit), propriétés fébrifuge et antihémorragique (feuille), propriétés antirhumatismale (racine) Ensuite nous avons les dermatoses, les parasitoses, l’inflammation, la diarrhée Les dermatoses, diarrhées, parasitoses sont surtout des maladies de santé publique et que cela nécessite une volonté des agents de la santé pour que ces pathologies ne puissent pas être les principaux motifs de consultation. Nous exposons ici quelques exemples : Pour les dermatoses on a :
Detarium micranthum : en plus de son indication antimycosique, elle est bien connue pour ses propriétés anti-entéralgique et diurétiques des écorces. Les racines entre dans un traitement médico-magique des maladies mentales avec les racines de Zizyphus micronata.
Khaya senegalensis : occupe une place prépondérante parmi les Meliaceae pour ses propriétés. Elle jouie en médecine populaire de réputation fébrifuge et tonique, couramment utilisée comme antipaludique (macéré ou décocté).
Anogeissus leiocarpus : le décocté de tiges feuillé est utilisé par voie orale et en usage externe dans le traitement l’ictère, des hémorroïdes, l’oligurie et dans les éruptions cutanées comme le montre les études de (7,70). Les plantes anti-diarrhéiques :
Adansonia digitata : est très utilisé en médecine populaire comme antidiarrhéique (feuilles), anti-entéralgique et anti dysentérique (pulpe de fruit avec de l’eau) (70,107) mais également indiqué dans les affections oculaires (19).
Psidium guajava : les racines, les feuilles, les fruits sont utilisés en médecine populaire comme antidiarrhéique
Acacia nilotica : la dysenterie constitue l’indication majeure de cette espèce. Les préparations étant à base de fruit, graine, racine. Elle a aussi d’autres indications. En effet la poudre de Acacia nilotica plus l’écorce de Piliostigma reticulatum et de tamarinier est utilisé pour les plaies de la circoncision car hémostatique et cicatrisante. Pour les parasitoses on a :
Cordyla pinnata : les écorces de troncs et les racines présentent des propriétés antihelminthiques à effet purgatif (96). Le macéré de feuilles traitent les anorexies chez les Wolofs, les écorces à proprietes décontracturante, le mélange racine-écorce-feuille a des propriétés antientéralgique, vermifuge et diurétique.
Cassia sieberiana : c’est un purgatif très connu au Sénégal. Il est considéré comme diurétique (98), cholagogue, anti lépreux et syphilitique (39). En association avec Combretum glutinosum, Tinospora virosa pour traiter les œdèmes généralisés.
Ozoroa insignis : 3 grandes indications helminthiases, maux de ventre, diarrhée dysentérique. Le macéré des feuilles est considéré comme anti dysentérique(22). Tout ceci justifie l’utilisation de la plante dans les parasitoses.
Moringa oleifera : est l’un des médicaments les plus connus et les plus employés de la médecine populaire sénégalaise, indiqué pour les œdèmes (44), rhumatismes, douleur articulaire, abcès et entorses diabète (79,94).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE GENERALITE SUR LA PHYTOTHERAPIE
GENERALITES
1. DEFINITION
2. UTILISATION MEDICINALE DES PLANTES
3. PRINCIPALES SUBSTANCES A ACTIVITES BIOLOGIQUES POTENTIELLES
3.1. LES METABOLITES PRIMAIRES
3.2. LES METABOLITES SECONDAIRES
3.2.1. COMPOSES PHENOLIQUES OU POLYPHENOLS
3.2.2. PHENOLS ET ACIDES-PHENOLS
3.2.3. COUMARINES
3.2.3.1. LIGNANES
3.2.3.2. DERIVES PHENYLPROPANIQUES
3.2.3.3. FLAVONOIDES
3.2.3.4. TANINS
3.2.4 TERPENES ET STEROIDES
3.2.4.a. DES MONOTERPENES
3.2.4.b. DES SESQUITERPENES
3.2.4.c. DES DITERPENES
3.2.4.d. DES TRITERPENES
3.2.5. ALCALOIDES
4. ORIGINE DES PLANTES MEDICINALES
5. TECHNIQUES DE RECOLTE DES PLANTES MEDICINALES ET PERIODES FAVORABLES
5.1. LES ORGANES SOUTERRAINS OU RACINES ET RHIZOMES
5.2. LES ECORCES DE TRONC ET DE BRANCHES
5.2.1. LE BOIS
5.2.2. LES FEUILLES OU TIGES HERBACEES
5.2.3. LES SOMMITES FLEURIES
5.2.4. LES FLEUR
5.2.5. LES FRUITS
5.2.6. LES GRAINS
5.2.7. LES PRODUITS BRUITS RETIRES DES VEGETAUX
5.2.8. LES PROCEDES DE CONSERVATION
5.2.8.1. LES PLANTES FRAICHES
5.2.8.2. LES PLANTES SECHES
6. UTILISATION ET FABRICATION
7. PRECAUTIONS D’EMPLOI DE LA PHYTOTHERAPIE
8. MEDICAMENTS A BASE DE PLANTES
8.1. DEFINITION
8.2. DROGUE VEGETALE
DEUXIEME PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. OBJECTIF
II. METHODOLOGIE
III. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
TROISIEME PARTIE: TRAVAIL PERSONNEL
A. EXPLOITATION DES THESES
A.1. NOMBRE DE THESES RECENCEES PAR ANNEE
A.2. INVENTAIRE DES PLANTES ETUDIEES
A.3. CLASSEMENT DES PLANTES PAR FAMILLE
A.4. CLASSEMENT DES PLANTES PAR ACTIVITES ETUDIEES
A.5. CLASSEMENT DES THESES PAR LABORATOIRE
B. DIFFICULTE RENCONTREES
C. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
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