Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Matériel et Méthodes
Le Golfe d’Annaba :
Situé dans le littoral Est algérien (fig. 2); il est compris entre le Cap Rosa (8° 15’ E et 36° 58’N) et le Cap de Garde (7° 47’ E et 36° 58’ N), se distingue essentiellement par l’existence de deux cônes de déjection : Oued Seybouse et Mafragh ; évacuant les déchets domestiques et industriels. Le plateau continental est généralement étroit et accidenté avec un fond hétérogène, surtout au voisinage des caps. Il est nettement restreint (4.5milles) au Nord du cap de garde puis s’élargit dans le golfe jusqu’à 14.5milles et se rétrécit légèrement à l’Est au niveau du cap rosa (Vaissiere et Fredj, 1963). Sa profondeur moyenne est estimée à 50m, la profondeur maximale est de 63m, la plate forme continentale s’avance jusqu’à 10 milles seulement au large (Gruvel, 1926). Au niveau des caps les isobathes 10 et 20m sont très proches de la côte, cependant, l’isobathe 50m est très détachée des deux isobathes précitées.
Les travaux du laboratoire central d’hydraulique de France montrent une configuration plus détaillée du secteur étudié. Les isobathes graduées en mètres, sont comprises entre 0 et 30m (Anonyme, 1976). En ce qui concerne la sédimentologie, selon les travaux de Vaissiere et Fredj (1963), la vase terrigène constitue l’essentiel du sédiment de la baie d’Annaba. Le fond débute à l’Ouest par du sable fin auquel succède une ceinture d’herbiers à Posidonia oceanica installée généralement sur un substrat dur et souvent entrecoupé par des zones sableuses (Pergent et al., 1993).
Au large du golfe, on trouve essentiellement de la vase terrigène molle mélangée à du sable et des débris coquilliers. Au delà, dans le prolongement du golfe vers les vallées de Tabarka (Tunisie), le substrat est constitué surtout de vase terrigène gluante (Vaissiere et Fredj, 1963).
Cependant, Les travaux sur l’hydrodynamisme du golfe montrent que les courants ne constituent pas un facteur perturbateur important et ne créent que de légers brassages entraînant la dispersion du sédiment. Un courant général dirigé vers l’Est peut atteindre 0,8 à 2,5 nœuds et passe à quelques milles au large, un autre de 0,5 à 1,5 nœuds circule à proximité de la côte Ouest (Anonyme, 1976).
D’après les travaux de Lacombe (1973) sur l’aspect physique des eaux méditerranéennes, la vitesse du courrant atlantique circulant dans cette mer est de 0.5 à 0.7 m/s le long des côtes algériennes. Le golfe d’Annaba reçoit aussi des houles de directions différentes : du Nord Est d’une amplitude de 1à 6 m, de l’Ouest et Ouest Nord-Ouest d’une amplitude de 1à 5 m, et des houles allant de 1 à 2 m provenant de directions diverses (Derbal, 1993).
Matériel biologique :
Selon Djabali et al. (1993) à Annaba, comme dans les régions côtières d’Algérie, la pêche est surtout artisanale. Elle repose essentiellement sur l’utilisation des chaluts, des filets maillants (mono filament et trémail) et des palangres. Les échantillons de poissons utilisés au cours de notre étude proviennent des petits métiers péchant dans le Golfe d’Annaba à proximité des rivages sur des fonds sableux allant jusqu’à 20m de profondeur et sur les fonds généralement accidentés de la bande côtière.
Les espèces étudiées sont « Diplodus annularis, Lithognathus mormyrus, Pagellus erythrinus, Mullus barbatus ». Les trois premières sont rattachées à la famille Sparidae et la quatrième à la famille Mullidae. L’identification spécifique de l’hôte est basée sur l’observation des caractères morpho anatomiques utilisés par Fisher et al. (1987). Les caractères retenus sont : la coloration et parfois la dentition, ainsi que la taille. Le nombre de spécimens examinés s’élève à 240 par espèce hôte. Au sein de ces dernières nous nous sommes intéressés aux parasites Copépodes des branchies.
La famille des Sparidés :
Les représentants de la famille des Sparidae sont caractérisés par un corps fusiforme, plus au moins élevé et comprimé avec une tête souvent forte.
Le museau et la région sous orbitaire sont sans écailles mais les joues sont écailleuses ; sur le pré opercule, les écailles peuvent être présentes ou absentes ; le bord postérieur du pré opercule est dépourvu d’épines; cependant, l’opercule est écailleux et sans épines.
La bouche, légèrement protractile, est en position horizontale ou inclinée. La mâchoire postérieure ne dépasse jamais le niveau du centre de l’œil. Le maxillaire, recouvert par l’extrémité postérieure du prémaxillaire, est caché par le sous-orbitaire quand la bouche est fermée. Les dents sont bien développées et différenciées en dents coniques « caniniformes », aplaties « incisiformes » ou en pavé « molariformes ». Le plafond buccal est dépourvu de dents. Les individus de cette famille sont munis d’une seule nageoire dorsale composée de 10 à 15 épines et 9 à 17 rayons mous et d’une nageoire anale à 3 épines et 7 à 16 rayons mous. Les nageoires pectorales sont généralement longues et pointues et les pelviennes insérées au dessous, juste en arrière de la base des pectorales, elles sont constituées d’une épine et de 5 rayons mous.
Cette famille compte de nombreux genres et espèces dont trois font partie de notre étude et dont la détermination systématique est surtout fondée sur la morphologie générale, la coloration de la robe et la dentition (Fischer et al., 1987)
Pagellus erythrinus (Linné, 1758)
Synonyme (s) : Pagellus canariensis (Valenciennes, 1838).
Nom FAO : An : Common pandora ; Es : Breca ; Fr : Pageot commun.
Nom commun : Pageot commun.
Répartition : Atlantique : de l’Angola au sud de la Norvège ; Méditerranée ; mer noire (Louisy et Maitre-Allain, 1989).
Description :
Corps ovale, comprimé ;
Profil de la tête est rectiligne ;
Le diamètre oculaire est nettement plus petit que la longueur du museau ;
Dos rose vif ; son flanc argenté ; une bande rose vif presque rouge bordant l’opercule ;
Boucle basse légèrement inclinée ;
Lèvres épaisses, les dents sont pointues en avant, les molariformes en arrière ; molaires en 2 ou 3 rangées à la mâchoire supérieure ; 2 à la mâchoire inférieure
Nageoire dorsale à 12 épines et 10 ou 11 rayons mous ;
Nageoire anale a 3 épines et 8 ou 9 rayons mous.
Taille maximale : 50 cm.
Taille commune : 10 à 30 cm.
Engin de pêche : senne de plage et coulissantes, chaluts, filets maillants et palangres de fond, nasses et lignes à main.
Maturité : 1-2 ans.
Sexualité : hermaphrodites protogyniques.
Période de reproduction : printemps à l’automne.
Régime alimentaire : omnivore a prédominance carnivore (petits poisson et invertébrés benthiques).
Le genre Hatschekia :
Les représentants de ce genre montre un céphalothorax fusionné avec le premier segment thoracique et séparé du tronc par un rétrécissement (cou), unisegmenté ou bisegmenté, parfois absent. Le complexe génital est subcylindrique, parfois asymétrique. L’abdomen unisegmenté porte postérieurement des uropodes très petits. Le mâle possède un complexe génital très petits et des uropodes développés (Kabata, 1979).
Diverses espèces d’Hatschekia (environ une centaine) sont décrites. Le genre Hatschekia a été transféré en 1979 par Kabata dans la famille des « Hatschekiidae » par ailleurs, il a été complètement révisé par Jones, en 1985. Le nombre d’espèces a été donc réduit à 68. Les mâles sont rarement récoltés. En effet, ceux-ci n’ont été décrits que chez 7 espèces (Wilson, 1913 ; Cressey, 1968 ; Jones, 1985). Depuis 1985, 21 nouvelles espèces d’Hatschekia ont été signalées (Schram et Aspholm, 1997). En Algérie, ce genre a été signalé par plusieurs auteurs et dans diverses localités, dans le golfe d’Annaba, sur les branchies de Diplodus vulgaris, Diplodus sargus et Diplodus annularis, Pagellus bogaraveo, Lithognathus mormyrus (Boualleg, 2004 ; Kouachi, 2004 ; Boudjadi, 2004 ; Ramdane, 2001).
Par mis ces espèces, trois ont été récoltées au cours de notre travail. Il s’agit de :
– Hatschekia mulli (Van Benden, 1851) (Fig. 18 et 19),
– Hatschekia sp (Fig. 20)
– Hatschekia pagellibogneravei (Hesse, 1879) (Fig. 21 et 22).
Le genre Sparidicola :
L’espèce Sparidicola lithognathi (Kensley et Grindley, 1973) Synonyme (s):
Brachiella lithognatae , Kensley et Grindley, 1973
Sparidicola papilliferens, Kabata et Tareen, 1987 Hôte (s): Lithognathus mormyrus (Linné, 1758)
Diagnose :
1) La femelle : elle se caractérise par :
Un céphalothorax subcylindrique et élancé montrant une petite bosse de chaque côté (Fig. 25) Un tronc plus long que large et de forme rectangulaire (Fig. 26),
La longueur du céphalothorax est de 2.11 mm, la largeur de 0.99 mm,
Les sacs ovigères mesurent 1.70 mm, elles sont très courtes par rapport à la longueur totale du corps,
La première antenne est formée de quatre segments dont la le dernier porte trois épines, Le processus génital est court,
La deuxième antenne est biramée et non armée.
2) Le mâle :
Selon Ben Hassine et al. (1978), il se distingue par :
Une longueur totale de 0.36 mm ou 0.6 mm
Une morphologie proche du genre Clavellotis,
Présence d’une enflure proéminente sur la surface ventrale,
Présence d’une petite papille dont la fonction est inconnue dans la partie antérieure de l’enflure.
Distribution :
Kabata et Tareen (1987) rapportent la présence de ce Copépode parasite au Kuwait sur Acanthopagrus latus. En Afrique du sud Kensley et Grindley (1973) signalent sa présence sur Ostracian punctatus. En Tunisie, cette espèce a été récoltée chez Lithognathus mormyrus (Benmansour, 2001).
Nous observons cette espèce pour la première fois dans le golfe d’Annaba chez Lithognathus mormyrus
Distribution des Copépodes parasites par espèce hôte :
Chez Lithognathus mormyrus nous relevons la présence de 5 espèces de parasites (Clavellotis briani sp, Hatschekia pagellibogneravei, Lernaeolophus sultanus, Sparidicola lithognathi, Caligus sp) ; c’est par ailleurs, la seule espèce hôte à héberger le genre Sparidicola.
Chez Pagellus erythrinus nous relevons la présence de 5 espèces de parasites (Clavellotis strumosa, (Caligus bombayensis, Neobrachiella exigua, Lernaeolophus sultanus, Clavellotis pagri) ; c’est la seule espèce hôte à héberger le genre Neobrachiella.
Chez Diplodus annularis nous notons la présence de 4 espèces de parasites : Clavellotis sargi, Lernaeolophus sultanus, Hatschekia pagellibogneravei et Alella macrotrachelus ; c’est chez cette espèce hôte que nous signalons la présence du genre Alella.
Chez l’espèce Mullus barbatus nous rencontrons 2 espèces de parasites (Hatschekia mulli et Hatschekia sp).
Nos données montrent que ce sont les espèces hôtes Lithognathus mormyrus et Pagellus erythrinus qui présentent la diversité spécifique la plus élevée en hébergeant chacune 5 espèces de copépodes parasites suivie par l’espèce Diplodus annularis (4 espèces de parasites) ; en revanche c’est l’espèce Mullus barbatus qui héberge le moins d’espèces parasites (seulement 2 espèces).
Spécificité des Copépodes :
Nous notons que les espèces rattachées au genres : Clavellotis, Lernaeolophus, Caligus, Sparidicola, Neobrachiella, Alella, sont rencontrées uniquement chez les Sparidés, quant aux espèces rattachées au genres Hatschekia, elles sont rencontrées aussi bien chez les Sparidae que chez les Mullidae.
Parmi les espèces parasites recensées nous notons que certaines espèces sont inféodées à une seule espèce hôte et d’autres à plusieurs espèces hôtes. Les espèces à spectre d’hôte étroit sont les espèces Caligus sp, Clavellotis briani sp et Sparidicola lithognathi ; ces dernières sont présentées uniquement chez l’espèce Lithognathus mormyrus. Les espèces Caligus bombayensis, Clavellotis pagri, Neobrachiella exigua, sont présentes uniquement chez l’espèce hôte Pagellus erythrinus. Les espèces Clavellotis sargi et Alella macrotrachelus sont rencontrées chez seulement Diplodus annularis. Les espèces du genre Hatschekia (Hatschekia mulli et Hatschekia sp) sont rencontrées seulement chez Mullus barbatus. (Fig. 31)
Indices parasitaires :
Répartition des indices parasitaires par espèce hôte :
Le calcul des indices parasitaires montre que les taux d’infestation les plus élevés sont relevés chez l’espèce D.annularis du fait que 70 % des effectifs sont infestés. Chez P. erythrinus 50 % des effectifs sont infestés alors que chez les espèces M. barbatus et L. mormyrus moins de 30% des effectifs sont infestés.
En ce qui concerne les charges parasitaires ce sont les spécimens de l’espèce Diplodus annularis qui héberge le plus de Copépodes parasites avec respectivement plus de 4 et 3 parasites par poisson infesté et examiné.
En ce qui concerne les espèces P. erythrinus et M. barbatus les poissons hébergent le même nombre de parasite par poisson infesté (2 Copépodes/ poisson infesté). Quant à l’abondance les valeurs obtenues sont inférieures à 1 Copépode/ poisson examiné chez les 2 espèces hôte. C’est en revanche chez L. mormyrus, que les indices parasitaires sont les plus bas (Fig. 41)
Répartition saisonnière des indices parasitaires chez Diplodus annularis :
Chez Diplodus annularis plus de 70 % des effectifs sont infestés par les Copépodes sauf en hiver où seulement 60 % des effectifs sont parasités.
C’est en été que les spécimens de l’espèce Diplodus annularis héberge le plus grand nombre de Copépodes. Ceci aussi bien par poisson infesté que par poisson examiné (plus de 6 et 4 Copépodes
/ poisson infesté et examiné). Durant les autres saisons moins de 5 Copépodes par poissons infestés sont relevés; c’est toutefois ; en hiver que le nombre de Copépodes par poissons infestés est proche de 5. En ce qui concerne l’abondance elle est de presque 4 Copépodes par poissons examinés au printemps pour ensuite atteindre 2.5 Copépodes par poisson examiné en période hivernale et automnale (Fig. 43).
Répartition saisonnière des indices parasitaires chez Pagellus erythrinus
Pendant presque toute l’année l’espèce P. erythrinus montre des taux d’infestation dépassant 50 %,
à l’exception de la période automnale où seulement 35 % des spécimens sont infestés. L’intensité d’infestation montre les valeurs les plus élevées (proches de 2 et 2.5 Copépodes / poisson infesté), en période estivale et automnale. Les valeurs relevées en hiver et au printemps sont assez proches (1.5 Copépodes /poisson infesté). L’abondance montre des valeurs qui augmentent progressivement passant de 0.5 parasites par poisson examinés en automne et 1 Copépodes par poisson examiné en été. (Fig. 45) (a)
Répartition saisonnière des indices parasitaires chez Mullus barbatus
Chez Mullus barbatus les taux d’infestations les plus élevés (35 %) sont relevés en période automnale et hivernale. Au printemps et en été moins de 20 % des effectifs sont infestés par les Copépodes.
Les charges parasitaires présentent la même évolution que celle de la prévalence. Nous notons en effet des valeurs élevées en automne et en hiver (plus de 2 Copépodes / poissons infestés) et des valeurs plus basses au printemps et en été (moins de 1.5 Copépodes / poissons infestés). En ce qui concerne l’abondance nous notons plus de 0.5 Copépodes par poisson examiné en période automnale et hivernale et moins de 0.3 Copépodes par poisson examiné en période printanière et estivale. (Fig. 46)
|
Table des matières
1. Introduction
2. Matériel et Méthodes
2. 1. Le golfe d’Annaba
2. 2. Matériel biologique
2. 2. 1. La famille Sparidae.
2. 2. 2. La famille Mullidae
2. 2. 3. Méthode d’étude
2. 2. 4. Indices parasitaires
2. 2. 5. Paramètres structuraux des peuplement de parasites
2. 2. 6. Analyse statistique des données
3. Résultats
3. 1. Identification des Copépodes parasites récoltés
3. 1. 1. Le genre Caligus
3. 1. 2. Le genre Clavellotis
3. 1. 3. Le genre Hatschekia
3. 1. 4. Le genre Lernaeolophus
3. 1. 5. Le genre Sparidicola
3. 1. 6. Le genre Neobrachiella
3. 1. 7. Le genre Alella
3. 2. Distribution des Copépodes parasites par espèce hôte
3. 2. 1. Distribution des Copépodes parasites par espèce hôte
3. 3. Proportion des Copépodes parasites récoltés
3. 4. Indices parasitaires
3. 4. 1. Répartition des indices parasitaires par espèce hôte
3. 4. 2. Répartition saisonnière des indices parasitaires
3. 4. 2. 1. Répartition saisonnière des indices parasitaires chez Diplodus annularis
3. 4. 2. 2. Répartition saisonnière des indices parasitaires Chez Lithognathus mormyrus
3. 4. 2. 3. Répartition saisonnière des indices parasitaires chez Pagellus erythrinus
3. 4. 2. 4. Répartition saisonnière des indices parasitaires chez Mullus barbatus
3. 4. 3. Répartition saisonnière des indices parasitaires par classe de taille
3. 5. 1. Comparaison des peuplements de parasites des divers hôtes
3. 5.2. Comparaison des peuplements de parasites récoltés chaque saison
3. 6. Analyse statistique des données
4. Discussion générale
5. Conclusion et perspectives
6. Références bibliographiques
Annexes
Télécharger le rapport complet