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Démarche d’une étude d’impact environnementale
La démarche d’élaboration de l’étude d’Impact doit permettre de satisfaire les exigences du décret MECIE.
La démarche proposée ci-dessous donne les principales étapes et les indications globales nécessaires à la mise en oeuvre de l’EIE. Les flèches doubles au centre de la figure 1 montrent comment la description du milieu, celle du projet et l’analyse des impacts sont intimement liées et suggèrent une démarche itérative pour la réalisation de l’étude d’impact. L’envergure de l’étude d’impact est relative à la complexité du projet et des impacts appréhendés.
Le processus de dragage
Le processus de dragage comporte les trois éléments suivants:
Excavation: ce processus implique le dégagement et l’enlèvement des sédiments (terres) et/ou des roches du lit du plan d’eau. Une machine spéciale « la drague » est utilisée pour creuser la matière, que ce soit mécaniquement, hydrauliquement ou par action combinée.
Transport des matières excavées: le transport des matières de la zone de dragage vers le site d’utilisation, de rejet ou de traitement intermédiaire est généralement réalisé par l’une des méthodes suivantes: dans les puits des dragues; dans des barges; pompage à travers des pipelines; et utilisation des forces naturelles comme les vagues et les courants.
Utilisation ou rejet des matières draguées: dans les projets de construction, le dragage est motivé par la demande en matières draguées.
Intérêt de l’Etat pour la réouverture du port
L’Etat a toujours gardé un certain intérêt à ce que le port soit de nouveau opérationnel pour des raisons de développement économique et social de la région et de l’arrière-pays.
Le port de Manakara demeure le seul port pouvant servir à la fois des navires du littoral mais aussi des navires de haute mer entre le grand port de Toamasina et le port de Tolagnaro – Ehoala. Depuis une décennie, diverses études ont été menées en vue de la réouverture ou de la redynamisation du port. On peut citer entre autre l’étude, commanditée par le gouvernement et la banque mondiale, menée par deux consultants ferroviaires et financiers qui ont établi un scénario intéressant sur l’impact de la remise en service du port sur la viabilité de l’exploitation de la ligne ferroviaire Fianarantsoa – Côte Est (FCE) en 2007.
Fréquentation du port de Manakara
Depuis 1999, la fréquentation du port de Manakara par les navires a diminué progressivement pour se réduire à néant. Actuellement, plus aucun navire n’y fait escale.
Ce projet constitue une opportunité inouïe de réhabiliter le port, ranimant du coup l’espoir de toute la population et des opérateurs économiques de la région de Vatovavy Fitovinany et des régions environnantes. La dernière opération maritime du port était en Janvier 2008. La figure 4 représente les touchés navire à Manakara pendant dix ans (1998 -2008).
Conformité environnementale
Dans un protocole d’accord avec le Ministère de l’Environnement (16 décembre 1999), les Ministères des Transports et de la Météorologie et des Travaux Publiques s’engagent à prendre en compte et protéger l’environnement dans tous les projets initiés par le secteur transport.
Le décret MECIE (Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement donne une liste de projets devant faire l’objet d’une étude d’impact environnementale complète, en particulier :
Tout projet de réhabilitation et entretien des ports secondaires (précisément le dragage).
Tout projet d’aménagement des voies navigables (incluant le dragage) de plus de 5 km.
Tous aménagements, ouvrages et travaux pouvant affecter les zones sensibles.
Tous projets de remblais de plus de 20 000 m3
Activité du projet
Les travaux de dragage de la passe et du port de Manakara consistent à l’enlèvement du sable. Il est prévu d’extraire 328 500 m3 de sable pour désengorger la passe et le chenal :
de longueur 1800 m.
de largeur 40 m.
et de profondeur 4 à 5m selon le besoin.
La profondeur moyenne actuelle est de 1,85 m.
La drague assurera de manière permanente le maintien d’une profondeur d’eau d’environ 4 à 5 mètres nécessaires à la navigation de transbordement tout le long de son itinéraire du quai à l’entrée.
L’endroit à draguer concerne particulièrement la passe entre la péninsule et la brise lame. L’axe de dragage sera l’axe du chenal avec une largeur de 40 m.
Variation des coûts de transport en fonction de l’ensablement
En raison de l’éloignement des principaux marchés, les coûts de transport sont un facteur déterminant pour la fixation des prix de vente des produits à transporter.
La hausse continuelle des coûts de transport met en danger la position concurrentielle des investisseurs sur le marché international. Cette hausse est en grande partie engendrée par une perte de rendement des navires affrétés en raison de l’ensablement du chenal.
En effet, les coûts de transport des produits varient de façon inversement proportionnelle à la capacité de chargement des principaux navires utilisés, et cette capacité de chargement est directement affectée par le tirant d’eau du navire.
Alternatives et variantes de gestion du matériel dragué
L’immersion en mer peut être retenue comme mode de gestion pour des matériaux de tous les types de granulométrie dans la mesure où ils présentent des teneurs en contaminants relativement faibles et dans la mesure où leur mise en dépôt ne contribue pas à dégrader la qualité des matériaux en place ou à détériorer des habitats aquatiques.
Les sédiments présentant une plus haute concentration en sédiments pourraient être dispersés en mer.
Sélection du mode de gestion du matériel dragué
Certaines options de gestion du matériel dragué présentées à la section 2.5.1 ont été jugées non acceptables sur le plan environnemental, social ou technique.
Les options qui ont été éliminées à ce stade sont : la dispersion en mer, le dépôt en berge et recharge de plage, utilisation des matériaux à des fins d’aménagement faunique, et valorisation des sables dragués. Il reste l’immersion en mer et le dépôt en milieu terrestre.
Etant donné que les coûts reliés à la mise en dépôt en milieu terrestre sont élevés, l’immersion en mer est la seule option, qui permette de gérer les sédiments fins autant que les sables, d’autant plus que les matériels de dragage pour ce genre d’opérations sont d’ores et déjà disponibles. D’après l’analyse de cette variante présentée dans la section 2.7, il est recommandé de choisir l’immersion en mer. Cependant, elle ne peut se faire qu’à 10km au large de la côte, soit à 5 milles marins.
Localisation géographique et subdivision administrative
Manakara est située sur la côte sud-est de l’ile de Madagascar, capitale de la région Vatovavy Fitovinany dans la province de Fianarantsoa et chef-lieu du district de Manakara.
La région Vatovavy Fitovinany s’étend sur une superficie de 2 069 014 ha (PRD Vatovavy Fitovinany – 2005). C’est une zone côtière avec un littoral mesurant 246 km (SIG /ONE).
La région est limitée:
Au Nord par la Région Atsinanana.
Au Nord-Ouest par la Région Amoron’i Mania.
A l’Ouest par la Région Haute Matsiatra.
A l’Est par l’Océan Indien.
Au Sud par la Région Atsimo Atsinanana.
Bathymétrie, Marées, houles et courants
L’estuaire de Manakara constitue un système très dynamique, caractérisé par de forts courants de mars et courants fluviaux (surtout en saison de hautes eaux).
En dehors de la bathymétrie de la passe et de l’estuaire, très peu d’informations sont disponibles. L’embouchure et l’estuaire sont peu profonds (moins de 8 mètres).
Les eaux côtières sont peu profondes. A une distance de 100 mètres de la côte, on rencontre des profondeurs de seulement 3,5 mètres.
La profondeur au niveau du premier récif au nord de la passe est de 3 à 5 mètres. Elle diminue dans la passe à 1 à 3 mètres, avec une avancée de la pointe de Manakara / Ampilao (dépôt existant) qui pousse le chenal vers la digue.
Dans l’estuaire les profondeurs varient entre 0.8 à 8 mètres.
Pollution de l’eau
Pour les grandes villes équipées de réseaux d’adduction dans cette région, l’eau devient saumâtre en période sèche durant laquelle est constatée la baisse du niveau d’étiage des fleuves et de l’infiltration de l’eau de mer.
Cette situation décourage les abonnés des réseaux qui préfèrent s’approvisionner à partir des sources. Mais, la consommation d’eau insalubre est considérée comme la principale cause de maladie.
Pour le cas de Manakara, la déforestation importante des bassins versants en amont de la plaine marécageuse constitue la principale pression sur la mauvaise qualité de l’eau brute. Viennent ensuite les activités humaines au voisinage du point de captage, telles l’extraction d’huiles essentielles, les pâturages, les lavandières.
Le tabou sur la conservation des matières fécales fait aussi que la nature est l’endroit de déjection. Ce qui favorise le développement de maladies liées à l’eau. Mais actuellement, des mesures ont été prises et ces pratiques au voisinage du point de captage ont été interdites.
Pour la JIRAMA, dans le cadre de son auto-surveillance, des enquêtes sanitaires ont été effectuées, par le biais de sa Direction Exploitation Eau, pour mettre en évidence les sources polluantes au niveau des ressources en eau et d’en définir les actions à entreprendre pour y remédier.
Densité agricole et occupation de sols
La superficie cultivée dans la région n’excède même pas le quart de la superficie physique totale, alors qu’elle regorge de potentialité agricole importante.
La superficie totale cultivée représente 42% des terres cultivables. Les districts de Nosy Varika et de Vohipeno affichent la proportion la plus élevée en termes de pourcentage de superficie cultivée, avec respectivement 18,70% de la superficie totale pour Nosy Varika et 27,7% pour Vohipeno. (Source : PRD Vatovavy Fitovinany – 2005).
Culture de rente et culture vivrière
Dans l’ensemble, la Région est favorable aux cultures de rente, en particulier le café. La partie Nord de la région accapare les 40% de la superficie caféière de l’ensemble du littoral Sud Est Malagasy.
Les cultures fruitières sont également abondantes, surtout la banane, les agrumes et les litchis. Toutefois, les cultures vivrières représentent toujours une part importante avec plus de 40% de la superficie cultivée.
Le secteur fruits et épices fait également la renommée de la Région de Vatovavy Fitovinany, avec comme principale production la banane (23.450 tonnes) les litchis (41.216tonnes) et les agrumes (5790 tonnes).
A part le litchi, dont une partie de la production est destinée au marché international, la plupart de la production fruitière approvisionne le marché national.
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Table des matières
Partie I : Généralités
I. Cadres juridiques et institutionnelles du projet
II. Etude d’Impact Environnementale « EIE »
II.1 Définition
II.2 Objectif de l’étude d’impact environnementale
II.3 Démarche d’une étude d’impact environnementale
III. Notion sur le dragage du port
III.1 Définition du dragage
III.2 Le processus de dragage
III.3 Types de drague
III.3.1 Dragues mécaniques
III.3.2 Dragues hydrauliques
III.3.3 Drague spéciale
I. Contexte
II. Description du projet
II.1 Présentation du promoteur
II.2 Justification du projet
II.2.1 Intérêt de l’Etat pour la réouverture du port
II.2.2 Etats des lieux
II.2.2.1 Fréquentation du port de Manakara
II.2.2.2 Ensablement de la voie d’accès au port
II.2.2.3 Nécessité du projet
II.2.2.4 Conformité environnementale
II.3 Activité du projet
II.4 Problématique du chenal de Manakara
II.4.1 Évaluation du problème
II.4.2 Variation des coûts de transport en fonction de l’ensablement
II.5. Sélection des variantes pertinente du projet
II.5.1 Alternatives et variantes de gestion du matériel dragué
II.5.1.1 Immersion en mer
II.5.1.2 Dispersion en mer
II.5.1.3 Dépôt en berge et recharge de plages
II.5.1.4 Mise en dépôt en milieu terrestre
II.5.1.5 Valorisation des sables dragués
II.5.2 Sélection du mode de gestion du matériel dragué
III. Description des milieux récepteurs
III.1 Localisation géographique et subdivision administrative
III.2 Milieu physique
III.2.1 Relief
III.2.2 Climat
a) Température
b) Pluviométrie
c) Hygrométrie
d) Cyclones
III.2.3 Hydrographie
a) Les eaux de surface
b) Les eaux souterraines
c) La qualité de l’eau
III.2.4 Bathymétrie, Marées, houles et courants
III.2.5 Sédimentologie
III.2.6 Géomorphologie et topographie
III.2.7 Contexte géologique
III.2.8 Pédologie
III.3 Milieu biologique
III.3.1 Végétation de la zone du projet
III.3.2 Faune de la zone du projet
III.3.3 Les poissons
III.3.3.1 Engins de pêche
III.3.3.2 Les espèces recensées
III.4 Milieu humain
III.4.1 Population de la zone d’étude
III.4.1.1 Répartition de la population des Fokontany
III.4.1.2 Répartition par âge de la population dans la ville de Manakara
III.4.1.3 Répartition par âge de la population dans les communes rurales
III.5 Milieu social
III.5.1 Santé
III.5.1.1 Infrastructures sanitaires
III.5.1.2 Les pathologies dominantes
III.5.1.3 Accès aux services sociaux de base
III.5.1.4 Eau potable et assainissement
III.5.1.5 Pollution de l’eau
III.6 Milieu économique
III.6.1 Agriculture
III.6.1.1 Densité agricole et occupation de sols
III.6.1.2 Culture de rente et culture vivrière
III.6.2 Elevage
III.6.2.1 Elevage de bovin
III.6.2.2 Elevage porcin
III.6.2.3 L’aviculture et l’apiculture
III.6.3 Pêche
a) La pêche maritime
b) La pêche fluviale
III.6.4 Industrie
III.6.5 Artisanat
III.6.6 Commerce
III.6.7 Tourisme
III.6.8 Flux d’échange
III.6.9 Ressource minière
III.6.10 Finances
III.6.11 Transport
a) Infrastructure routière
B) Voie ferrée
c) Trafic maritime
D) Transport fluvial
E) Transport aérien
IV. Analyse des impacts
IV.1 Détermination et évaluation des impacts
IV.1.1 Composantes du projet
IV.1.1.1 Dragage des sédiments
IV.1.1.2 Immersion en mer du matériel dragué
IV.1.2 Éléments du milieu
IV.1.3 Identification des répercussions
IV.1.4 Interrelations entre les composantes du projet et les éléments du milieu
IV.2 Analyse des impacts du projet
IV.2.1 Impacts des travaux de dragage des sédiments
IV.2.1.1 Impacts sur le milieu physique
a) Impacts sur l’hydrodynamique, la bathymétrie et la sédimentologie
b) Impacts sur la qualité de l’eau
c) Impacts sur la qualité et la nature des sédiments
d) Impacts sur l’environnement sonore
IV.2.1.2 Impacts sur le milieu biologique
a) Impacts sur la flore
b) Impacts sur le plancton
c) Impacts sur la faune benthique
d) Impacts sur l’avifaune
e) Impacts sur les mammifères marins
f) Impacts sur les espèces à statut précaire
IV.2.1.3 Impacts sur le milieu humain
a) Impacts sur la navigation
b) Impacts sur la pêche commerciale
c) Impacts sur l’aquaculture
d) Impacts sur les activités récréo-touristiques
IV.2.2 Impacts de l’immersion en mer des sédiments dragués
IV.2.2.1 Impacts sur le milieu physique
a) Impacts sur la bathymétrie
b) Impacts sur l’hydrodynamique
c) Impacts sur la sédimentologie
d) Impacts sur la qualité de l’eau
e) Impacts sur la qualité et la nature des sédiments
f) Impacts sur l’environnement sonore
IV.2.2.2 Impacts sur le milieu biologique
a) Impacts sur le plancton
b) Impacts sur la faune benthique
c) Impacts sur les mammifères marins
d) Impacts sur les espèces à statut précaire
IV.2.2.3 Impacts sur le milieu humain
a) Impacts sur la navigation
b) Impacts sur la pêche commerciale
IV.3 Atténuation des impacts de la variante sélectionnée
IV.3.1 Mesures d’atténuation à respecter
IV.4 Choix de la variante optimale
V. Plan de Gestion Environnemental « PGE »
V.1 Synthèse des mesures d’atténuation, calendrier, et responsabilités
V.2 Programme de sensibilisation, de communication et d’éducation de la population affectée par les travaux de dragage
V.2.1 Programme d’information du public
V.2.2 Programme d’information des services de santé
V.2.3 Programme de formation des techniciens et des responsables affectés aux travaux de dragage
V.2.3.1 Formation environnementale
V.2.3.2 Formation pour la réponse aux situations d’urgence
V.3 Indicateurs de suivi environnemental
CONCLUSION
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