REPARTITION ET NIVEAUX DE PRODUCTION PISCICOLE EN COTE D’IVOIRE

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Les infrastructures piscicoles

Les infrastructures piscicoles sont de plusieurs types qui sont les étangs, bassins, cages flottantes et filets (MIPARH, 2003).
Les étangs en terre sont le type d’étang le plus utilisé en pisculture tropicale. Elles sont probablement aussi le plus ancien type d’enclos piscicoles. Un bon étang offrira une facilité de remplissage et surtout de vidange grâce à une pente (0,5%) du point d’alimentation vers le point de vidange. Aussi l’alimentation en eau et le point de vidange sont à des points opposés, afin de favoriser l’évacuation des eaux les plus anciennes de l’étang. L’étang doit avoir une bonne imperméabilité avec des digues solides. L’accès et les possibilités de travail autour de l’étang sont également des préalables.
Les bassins en béton sont utilisés en pisciculture intensive. Le bétonnage des berges ou digues permet d’éviter l’érosion due à l’aération, les vagues provoquées par le vent et l’activité des poissons. Ces bassins sont en effet plus coûteux et doivent donc être rentabilisés par une production plus importante par unité de volume. Ces bassins ne sont généralement pas aussi grands que les bassins en terre et ne devraient pas excéder 1000 m2. Il faut que les murs construits en blocs, en pierre ou en béton, reposent sur une assise stable avec des fondations solides.
Il existe une grande variété de cages flottantes, allant de cages fabriquées artisanalement jusqu’à de hautes technologies, conçues pour les sites exposés en mer.
La taille optimale de cage pour le tilapia n’est pas connue. Par contre, les cages les plus grandes sont les plus économiques car moins chères au mètre cube. Pour orienter son choix, on tient compte à la fois de la facilité de gestion et des coûts de fabrication. Les cages de 50 à 100 m2 sont un bon compromis.
En ce qui concerne les filets, leurs profondeurs dépendent des possibilités techniques et de l’expertise de la main d’œuvre. Si les cages sont profondes, il faut pouvoir compter sur de l’équipement et du personnel adéquat pour la vérification et la réparation des filets (tâches quotidiennes). Ils doivent être de bonne qualité car la sécurité des stocks de poissons dépend très largement de leur solidité (Niokhor, 2004).

SYSTEMES DE PRODUCTION PISCICOLE EN COTE D’IVOIRE

En Côte d’Ivoire, l’aquaculture est exclusivement basée sur la pisciculture qui se pratique dans les zones rurales et périurbaines sur l’ensemble du territoire. Il existe trois systèmes de production qui sont la pisciculture extensive, la pisciculture semi-intensive et la pisciculture intensive.

Pisciculture extensive

La pisciculture extensive est un système d’élevage de type traditionnel ou artisanal qui se pratique en général sur de grandes surfaces en zones rurales et péri-urbaines. Elle a un fonctionnement irrégulier dans les conditions les plus naturelles possibles. Dans ce système, les poissons sont le plus souvent livrés à eux-mêmes au plan alimentaire. Mais parfois, les pisciculteurs donnent des déchets agro-alimentaires comme aliments d’appoint (Layrol, 1996). Ce type d’élevage permet généralement la production de poissons nécessaires au repeuplement équilibré et durable des écosystèmes aquatiques (Arrignon, 1993). Malheureusement, cette pisciculture est un élevage mixte basé sur plusieurs espèces de poissons et poissons non sexées avec une densité incontrôlée et une production très hétérogène de faible rendement par unité de surface (1 à 1,5 tonne /ha/an) (Anonyme, 2000).
La pisciculture extensive a été pratiquée au niveau des fermes du Projet d’Appui à la Pisciculture du Centre Ouest de la Côte d’Ivoire (PPCO) entre 1992 et 1995 et du Projet de l’Aquaculture Lagunaire (PAL) entre 1981 et 1994 avec pour matériel biologique le C. nigrodigitatus. Le PPCO exerçait une pisciculture paysanne extensive, intégré au système de production agricole dominant, en zone rurale (MIPARH, 2008).

Pisciculture semi-intensive

La pisciculture semi-intensive est une forme de pisciculture artisanale localisée plus particulièrement en zones péri-urbaines. Elle fait recours à une alimentation basée sur les sous-produits agro-alimentaires et le sexage des alevins associés à une fertilisation organiques (Anonyme, 2000).
En Côte d’Ivoire, ce système d’élevage est pratiqué dans les fermes des projets PPCO, Projet d’Appui à la Professionnalisation Piscicole du Centre-Est (PAPPE) sur financement ivoirien basé à Abengourou, BAD-Ouest, et celles des Petites et Moyennes Entreprises (PME). L’espèce la plus exploitée dans ce type d’élevage est le Tilapia (O. niloticus). Le rendement de ce système est de l’ordre 6 à 8 tonnes /ha/an.

PISCICULTURE INTENSIVE

La pisciculture intensive appelée encore pisciculture industrielle correspond à la production maximale de poissons d’un calibre donné dans un minimum d’eau (Arrignon, 1993), d’espace et de temps, au moindre coût et suivant un planning préalablement établi. Ce type d’élevage repose sur une alimentation artificielle qui est un élément fondamental dans la production. Il se pratique généralement en étangs, en enclos lagunaires ou en cages flottantes. Cette technique est utilisée chez les Cichclidae (O. niloticus et Sarotherodon melanotheron), les Claroteidae (C. nigrodigitatus), et les Clariidae (H. longifilis et H. bidorsalis) en étangs et en enclos lagunaires.
La pisciculture intensive fut l’une des premières techniques utilisées lors des premiers essais de pisciculture en Cote d’Ivoire au cours de la période coloniale (Hem et al. 1994). Elle est pratiquée dans les stations de recherche et de production d’alevins et dans les fermes lagunaires de la région d’Abidjan où tous les facteurs de production semblent être maîtrisés. Ce système, par son niveau de production, est le plus apte à concurrencer les pêches océaniques et fluviales et l’importation de poissons (Anonyme, 2000). Cependant, ce système implique un investissement important.
Cette classification ne reflète cependant pas les performances observées sur le terrain. En effet, Breschbuhl (2009) propose une autre classification selon les performances des fermes et non des systèmes de production. Il convient donc de bien analyser le système d’élevage en vue de dégager le système adéquat à appliquer au niveau de la pisciculture. Le système d’élevage proposé à la figure 1, montre les facteurs dont l’interaction permet d’assurer une bonne pratique de l’élevage. L’éleveur en tant que propriétaire ou associé est identifié selon sa classe ethnique, son statut social son pouvoir de décision et son appartenance ou non à un projet. La gestion du territoire occupé par le troupeau permet ainsi de déterminer le système fourrager et le comportement alimentaire des espèces élevées.

CARACTERISTIQUES TAXONOMIQUES ET MORPHOLOGIQUES

L’espèce Oreochromis niloticus (Linné, 1758) ou encore appelé « Tilapia du Nil » (Figure 3) fait partie de la famille des Cichlidae et de l’ordre des Perciformes. Les espèces de cette famille se reconnaissent aisément par la présence d’une seule narine de chaque côté. Le corps, de forme variable mais jamais très allongé, est plus ou moins comprimé et recouvert d’écailles cycloïdes ou d’écailles cténoïdes. Toutes les nageoires sont présentes. Les os pharyngiens inférieurs, unis l’un à l’autre, forment un triangle denté (Teugels et Audenaerde, 1992).
Sur le terrain, l’on reconnaît les individus de cette espèce par une coloration grisâtre sur la poitrine, les flancs rosâtres. Ils possèdent une alternance de bandes verticales claires et noires nettement visibles sur la nageoire caudale et la partie postérieure de la nageoire dorsale ; un nombre élevé de branchiospines fines et longues (18 à 28 sur la partie inférieure du premier arc branchial, et 4 à 7 sur la partie supérieure) (Trewavas, 1983). En plus de ces caractéristiques, on les reconnaît aussi par une nageoire dorsale longue à partie antérieure épineuse (17-18 épines) et à partie postérieure molle (12-14 rayons) et un liséré noir en bordure de la nageoire dorsale et caudale chez les mâles.

REPARTITION GEOGRAPHIQUE ORIGINELLE ET ACTUELLE

Oreochromis niloticus présente une répartition originelle strictement africaine couvrant les bassins du Nil, du Tchad, du Niger, du Volta, du Sénégal ainsi que les lacs du Graben Est africain jusqu’au lac Tanganyika (Philippart et Ruwet, 1982) (Figure 4). O. niloticus est représentée par sept sous-espèces à distribution naturelle bien déterminée dont une seule est observée en Afrique de l’Ouest à savoir O. niloticus (Trewavas, 1983).
O. niloticus est largement répandue en Afrique hors de sa zone d’origine pour compléter le peuplement des lacs naturels ou de barrages déficients ou pauvres en espèces planctonophages ainsi que pour développer la pisciculture (Figure 4). Ainsi Welcomme (1988) signale son introduction au Burundi et au Rwanda en 1951, à Madagascar en 1956, en République Centrafricaine et en Côte d’Ivoire en 1957, au Cameroun en 1958, en Tunisie en 1966, en Afrique du Sud en 1976 et à des dates inconnues en RDC et en Tanzanie.
A cela on peut ajouter que cette espèce est également cultivée, hors de sa zone originelle dans de petits bassins versants, en Côte d’Ivoire, au Gabon (Oyem), au Ghana, au Kenya (Baobab farm près de Mombassa), au Nigeria (Arac, Port Harcourt), etc. (Figure 4).
Limite de l’aire de répartition de l’espèce naturelle
■ Lieux d’introduction de l’espèce Oreochromis niloticus
● Capture de spécimens identifiés formellement

BIOLOGIE ET ECOLOGIE DE L’ESPECE Oreochromis niloticus

BIOLOGIE

En général, O. niloticus est connu pour sa croissance rapide (Lowe-McConnell, 1982) et présente un indice de croissance plus performant que les autres espèces de Tilapia (Pauly et al., 1988). Sa vitesse de croissance est extrêmement variable selon les milieux.
Le plus grand spécimen aurait été capturé dans le lac Turkana (ou Rodolphe) en Afrique de l’Est et mesurait 640 mm de longueur totale (sous-espèce: O. niloticus vulcani, Trewavas, 1982).
Une autre grande caractéristique de O. niloticus concerne son dimorphisme sexuel de croissance. Dès que les individus atteignent l’âge de maturité, les mâles présentent une croissance nettement plus rapide que les femelles et atteignent une taille nettement supérieure (Lowe-McConnel, 1982). Pour ce qui est de la reproduction, Oreochromis niloticus fait partie du groupe des tilapias relativement évolués avec une incubation buccale uniparentale maternelle. Lorsque les conditions abiotiques deviennent favorables, les adultes migrent vers la zone littorale peu profonde. Les mâles se rassemblent en arène de reproduction sur une zone en pente faible à substrat meuble, sablonneux ou argileux ; ils délimitent chacun leur petit territoire et creusent un nid en forme d’assiette creuse (Ruwet et al., 1975).
Les femelles vivent en groupe à l’écart des arènes de reproduction où elles effectuent de brefs passages. En allant d’un territoire à l’autre, elles sont sollicitées successivement par les mâles. Elles s’arrêtent au-dessus des nids, déposent des ovules que les mâles fécondent immédiatement. Elles les reprennent aussitôt après en bouche pour les incuber. Cette opération peut être recommencée avec le même mâle ou un voisin (Ruwet et al, 1975). Après cette reproduction successive, la femelle quitte l’arène et va incuber ses oeufs fécondés dans la zone peu profonde. Dans les milieux naturels, la taille de première maturité de O. niloticus varie généralement entre 14 et 20 cm (± 2 ans) mais peut atteindre 28 cm (lac Albert) et différer chez les mâles et les femelles. Ainsi la taille moyenne de première maturité examinée dans la population de cette espèce au lac Ihema est de 19 cm pour les femelles et 20 cm chez les mâles (Plisnier et al., 1988).
La période de reproduction de O. niloticus est potentiellement continue pendant toute l’année, si la température de l’eau est supérieure à 22°C. Toutefois on constate des pics d’activité reproductrice induits par une augmentation de la photopériode et de l’intensité lumineuse ; une augmentation de la température et du niveau de l’eau (Kestemont et al., 1989).
En général, dans les eaux équatoriales, Lowe-McConnell (1982) signale deux pics de reproduction coïncidant avec les deux saisons de pluie. La fréquence des pontes varie également en fonction des conditions environnementales. En conditions optimales et à température de 25°C à 28°C, une femelle de Oreochromis niloticus peut se reproduire en général tous les 30 à 40 jours mais cette fréquence varie d’une femelle à l’autre (Ruwet et al, 1975 ; Mires, 1982).

ELEVAGE DU TILAPIA

Dans ce chapitre seront abordés quelques modèles de production du tilapia ainsi que les sites adaptés à cette activité en Côte d’Ivoire. Une comparaison est introduite par rapport à la Chine, pays où les activités piscicoles sont très développées.

TECHNIQUE D’ELEVAGE EN COTE D’IVOIRE

Les techniques d’élevage en Côte d’Ivoire sont courantes.

SITES PISCICOLES

La réalisation d’une pisciculture a des contraintes propres qui limitent d’emblée très fortement les possibilités d’implantation. L’eau doit être en quantité et en qualité. Une eau de bonne qualité a un ph compris entre 7 et 8, une température supérieure à 22°C et inférieure à 35°C, une faible turbidité, sans pesticide et contenantt beaucoup d’oxygène dissout. Les sites doivent en outre offrir des qualités topographiques, pédologiques, des qualités économiques (Niokhor, 2004).
En effet, la nature du terrain conditionne la possibilité de construire des étangs. Elle doit prendre en compte l’altitude du point d’arrivée d’eau afin de définir le mode d’alimentation (gravitaire ou pompage).
Les qualités pédologiques ont trait au sol qui doit être un sol argileux contenant peu de sable. Ceci permettra à l’étang d’avoir les propriétés d’imperméabilités et de stabilité. Car l’argile seule se crevasse au soleil et le sable est perméable. Quant aux qualités économiques elles concernent le marché et les coûts de production qui donnent une idée sur la faisabilité de l’activité (CDI, 1995).

REPRODUCTION

Le principe fondamental est de mettre en présence les géniteurs des deux sexes à une proportion de 3 femelles pour un mâle. Le poids idéal des géniteurs mâles est compris entre 100 et 200 g tandis que celui des femelles se situe entre 80 et 180 g. Ils sont nourris avec un aliment artificiel contenant au moins 30% de protéines et le ratio alimentaire est fonction du poids moyen (PM) à l’empoissonnement. Pour un PM compris entre 50 et 100 g la quantité d’aliment journalier correspond à 5% de leur poids total. Si le PM est entre 100 et 200 g la quantité est égale à 4% de leur poids total. La reproduction a lieu naturellement lorsque la femelle arrive à maturité. Celle-ci pond dans l’arène (nid) creusé par le mâle (pour Oreochromis spp.) et reprend les œufs en bouche une fois ceux-ci fécondés par le mâle. Elle incubera les œufs en bouche jusqu’à ce que les alevins soient complètement pélagiques lorsque la vésicule vitelline est complètement résorbée.
Dans le cas des étangs, les géniteurs sont laissés environ 45 jours en présence, après quoi on fait la récolte des alevins tout venants qui sont les mélanges d’alevins mâles et femelles au moyen d’un filet à fines mailles. Après cette première récolte, d’autres pêches peuvent être programmés par intervalle de 15jours (PAPPE, 1996).

PRE-GROSSISSEMENT

Les alevins sont placés dans un étang à une densité moyenne de 12,5 au m2 avec un poids moyen de 6 à 10 g. La ration alimentaire est fonction du poids moyen des alevins tout venant et correspond à 10% de leur poids total avec un poids moyen compris entre 10 et 50 g et cela à partir du deuxième mois du cycle ; car au premier mois du cycle les alevins utilisent leur réserve vitelline pour se nourrir.
L’objectif du pré-grossissement est de produire des alevins « tout venant » sexables par cycles de 3 mois à un poids moyen de 25 à 45 g avec un taux de survie de 90%. Le sexage consiste à trier les tilapias mâles parce que représentant les individus adéquats pour l’activité piscicole compte tenu de leurs performances de croissance nettement supérieures par rapport aux femelles. Il intervient à la fin du pré-grossissement et peut se faire manuellement par l’observation des papilles génitaux ou expérimentalement avec du bleu de méthylène (PAPPE, 1996).

GROSSISSEMENT

Le grossissement représente l’ultime phase d’élevage, avant la récolte et la commercialisation. Elle concerne la croissance du poisson mâle de plus ou moins 40g à la taille de commercialisation qui peut être variable (200 à 800 g). La croissance de O. niloticus est évaluée à 1 voire 2 g par poisson par jour pendant cette phase. Pousser des alevins mâles de 30 à 50g à un poids moyen de 250 à 400 g à un taux de croissance journalière de 1,5g/jour/poisson, prend entre 5 et 8 mois.

ASPECT NUTRITIONNEL

Les espèces de tilapia les plus utilisées en pisciculture (O. niloticus, O. aureus, O. mossanbicus, etc.) sont des espèces plutôt microphages et ont un estomac de petite taille. Le mode de nourrissage doit donc être adapté à cette particularité ; ceci implique des nourrissages de faibles quantités mais fréquents et étalés tout le long de la journée.
L’alevin de tilapia est plus eigent en taux de protéine que l’adulte. Un aliment relevant un taux de protéine d’environ 30% répond aux besoins énergetiques de l’alevin (PAPPE, 1996).
Le taux de nourrissage varie selon différents paramètres qui sont principalement, l’âge et la taille des individus, la composition de l’aliment (sa valeur énergique), les températures et les taux d’oxygène dissout, le système d’élevage (intensif, semi intensif, extensif), la turbidité de l’eau. Il est généralement calculé en pourcentage de la biomasse concernée, calculée en fonction du poids moyen individuel des poissons, et adapté en fonction des autres paramètres cités plus haut.
Cette technique bien que classique s’avère cependant coûteux à cause des intrants alimentaires dont la cherté n’est pas à démontrer. Et qui en plus pose un problème de disponibilité. Car les sous produits utilisés peuvent arriver à manquer sur le marché. C’est pourquoi il serait intéressant de savoir les techniques et type de piscicultures utilisés ailleurs.

LA PISCICULTURE EN CHINE

La pisciculture continentale se pratique actuellement en Chine selon les différents systèmes intensifs, semi-intensifs et extensifs avec cependant des variations au niveau du mode d’alimentation résultant de l’intégration de la pisciculture à d’autres activités. C’est au cours de ces 30 dernières années que le développement de la pisciculture s’est rapidement accéléré, à tel point que la Chine est devenue actuellement la nation mondiale en tête des productions piscicoles (FAO, 1980).
Les principales raisons de ce bon en avant se résument en l’organisation administrative, la distribution des ressources, le succès des recherches sur la reproduction artificielle en captivité des carpes chinoises, la vulgarisation active des méthodologies mises au point dans les stations piscicoles. Cependant , l’une des raisons majeures reste l’union étroite de l’agriculture et de la pisciculture combinée au développement important de l’irrigation contrôlée , ce qui permet d’une part, l’utilisation maximale des terres et des eaux (FAO, 1980).
D’autre part la pisciculture intégrée assure l’augmentation des disponibilités alimentaires. En utilisant du fumier en remplacement des aliments granulés et des protéines animales pour nourrir les poissons cette méthode permet d’augmenter les quantités de nourritures disponibles. Mieux, elle assure une réduction du coût des intrants car les aliments granulés pour élevage des poissons coûtent très chers. La pisciculture intégrée permet donc de produire à moindre coût la nourriture et les engrais utilisés.
En effet, un modèle de l’intégration de l’élevage du poisson aux productions végétale et animale peut consister à élever des moutons Huzhou dont le fumier est utilisé pour cultiver les mûres blanches sur lesquelles vivent des vers à soie, les excréments des vers à soie sont utilisés pour nourrir les poissons tandis que les feuilles d’automne des mûriers sont utilisées comme nourriture pour les moutons durant l’hiver.
Des espèces complémentaires de poissons telles que la carpe de roseau qui mange du fourrage vert sont élevées dans le même étang, leurs excréments fertilisent l’eau ou encore servent de nourriture à la carpe argentée.
Les différents modèles chinois de pisciculture intégrée ont évolué selon la géographie et le climat, les caractéristiques agricoles, les conditions socio-économiques et les pratiques traditionnelles de chacune des régions.
De cette même façon, une étude permettra de déterminer les éléments essentiels qui permettent le transfert de technologies vers le continent Africain et particulièrement en Côte d’ivoire.
Cette première partie a permis de mettre en place les concepts de base et fixer le contexte du travail de terrain qui est exposé dans la deuxième partie.

ETUDE DES CAS D’ABIDJAN, AGBOVILLE ET ABOISSO

METHODE DE RECHERCHE

Le but de ce premier chapitre est d’exposer la méthodologie suivie pour l’étude de la filière piscicole dans les régions d’Abidjan, Agboville et Aboisso.

APPROCHE GLOBALE

NOTION DE FILIERE

La filière est une représentation d’un ensemble différencié et structuré, centré sur un produit isolable au sein du système économique global (Lauret, 1983). Selon Bourret-Landrier (1981), la filière fait partie de l’appareil de production, de distribution et de transformation, qui comprend l’ensemble des entreprises agricoles, industrielles et commerciales. Griffon (1989) indique que la filière peut être considérée comme une suite de marché entre l’amont et l’aval. L’approche filière développée par Baris et Couty (1981) postule que le système commercial est lié au système de production et qu’une analyse de fonctionnement du marché devrait intégrer les domaines de la production et la commercialisation, afin de pouvoir mieux interpréter les résultats. D’Andlan et Lemelle (1980) indiquent que l’approche filière permet de s’intéresser aux différents stades de l’élaboration des produits depuis les producteurs jusqu’aux consommateurs. L’étude de filière permet de rendre compte des relations d’interdépendance qui existent entre les différents acteurs de la filière. Elle permet également de comprendre les relations de collaboration et d’opposition qui peuvent influencer les résultats de la filière, c’est-à-dire ses performances.

SCHEMA THEORIQUE DE LA DELIMITATION DE LA FILIERE

La phase de délimitation de la filière consiste à fournir une définition précise des produits retenus, et à délimiter la hauteur de la filière, son épaisseur, sa délimitation géographique et spatiale. Elle est stratégique dans la mesure où on risque de passer à coté de la réalité si dès le départ on exclut un espace explicatif.
– La définition du produit et ses caractéristiques propres
A quel type de produit on s’intéresse ? Poisson en général ou poisson de pisciculture seulement ? Quelles sont ses caractéristiques : périssabilité, son statut dans l’alimentation, la durée du cycle de production, ses substituts dans la consommation, son aptitude technologique, les coefficients techniques et la maîtrise du produit.
– Sa hauteur
II s’agit de prendre en compte les activités ou fonctions dont il faut faire cas (fonctions commerciales, techniques…) : production, commercialisation, distribution, consommation.
– Sa largeur
Les différents sous-systèmes qui sont inscrits dans la filière que l’on veut prendre en compte (sous-système artisanal, industriel, fermier, …).
– Son épaisseur
On ne peut comprendre le comportement d’un opérateur que si l’on prend en considération l’ensemble de ses activités. Bien souvent, les acteurs impliqués dans une filière donnée interviennent aussi dans d’autres filières. Par exemple, des producteurs de céréales peuvent réaliser des activités d’élevage ; des commerçants laitiers peuvent être impliqués dans des commerces de boissons, etc.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1. CARACTERISTIQUES DE L’AQUACULTURE EN COTE D’IVOIRE
1.1- HISTORIQUE DE L’AQUACULTURE EN COTE D’IVOIRE
1.1.1- DEBUT DE L’AQUACULTURE EN COTE D’IVOIRE
1.1. 2- PROJETS DE DEVELOPPEMENT DE L’AQUACULTURE
1. 1. 2.1- Secteur public et para-public
1 .1.2. 2- Secteur privé
1.1. 3- SECTEURS DE LA RECHERCHE AQUACOLE ET LEURS OBJECTIFS
1.2- BASES DE LA PISCICULTURE
1.2.1- Définitions sur la pisciculture
1.2.2- Les infrastructures piscicoles
1.3- SYSTEMES DE PRODUCTION PISCICOLE EN COTE D’IVOIRE
1.3.1- PISCICULTURE EXTENSIVE
1.3.2- PISCICULTURE SEMI-INTENSIVE
1.3.3- PISCICULTURE INTENSIVE
1.4- REPARTITION ET NIVEAUX DE PRODUCTION PISCICOLE EN COTE D’IVOIRE
1.4. 1- REPARTITION DE LA PRODUCTION PISCICOLE
1.4. 2- NIVEAUX DE PRODUCTION PISCICOLE
CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR Oreochromis niloticus (Linné, 1758)
2.1- SYSTEMATIQUE ET DISTRIBUTION DE L’ESPECE Oreochromis niloticus
2. 1.1- POSITION TAXINOMIQUE
2.1.2- CARACTERISTIQUES TAXONOMIQUES ET MORPHOLOGIQUES
2.1.3- REPARTITION GEOGRAPHIQUE ORIGINELLE ET ACTUELLE
2.2- BIOLOGIE ET ECOLOGIE DE L’ESPECE Oreochromis niloticus
2.2.1- BIOLOGIE
2. 2.2- ECOLOGIE
CHAPITRE 3 : ELEVAGE DU TILAPIA
3.1- TECHNIQUE D’ELEVAGE EN COTE D’IVOIRE
3.1.1- SITES PISCICOLES
3.1.2- REPRODUCTION
3.1.3- PRE-GROSSISSEMENT
3.1.4- GROSSISSEMENT
3.1.5- ASPECT NUTRITIONNEL
3.2- LA PISCICULTURE EN CHINE
CHAPITRE 1 : METHODE DE RECHERCHE
1.1- APPROCHE GLOBALE
1.1.1- NOTION DE FILIERE
1.1.2- Schéma théorique de la délimitation de la filière
1.2- ANALYSE DE LA FILIERE A PARTIR DE LA METHODE STRUCTURE CONDUITE ET PERFORMANCE
1.3- ZONE D’ENQUETE
1.3-1. Climat
1.3-2. Végétation
1.4- CIBLES DE L’ENQUETE ET ECHANTILLONNAGE
1.5.- SUPPORTS DE L’ENQUETE ET DEROULEMENT
1.6- COLLECTE DE DONNEES
1.7- TRAITEMENT DES DONNEES
1.8- L’ANALYSE DES DONNEES
1.9- LIMITE DE L’ETUDE
CHAPITRE 2 : RESULTATS
2. 1- LES ACTEURS ET LEURS ROLES
2.1.1- LES FERMIERS
2.1.2- LES CONCEPTEURS D’ETANGS
2.1.3- LES STRUCTURES D’ALEVINAGE
2.1.4- LES UNITES DE FABRICATION D’ALIMENTS
2.1.5- LE GESTIONNAIRE DE LA FERME
2.2- LES CONTROLES TECHNIQUES
2.3- LA COMMERCIALISATION
2.3.1- LES PRODUCTEURS
2.3.2- LES GROSSISTES
2.3.3- LES DETAILLANTS
2.3.4- LE CONSOMMATEUR
2.4- LIENS ENTRE LES ACTEURS
2.4.1- ORGANISATION DES FERMIERS
2.4.2- FERMIERS-STRUCTURES D’ALEVINAGE
2.4.3- FERMIERS-DETAILLANTS-GROSSISTES
2.5- CONDUITE DES ACTEURS
2.5.1- LES STRUCTURES D’ALEVINAGE
2.5.2- LES FERMIERS
2.5.3- LES DETAILLANTS ET GROSSISTES
2.6- ANALYSE COUTS-BENEFICES DES ACTEURS DE LA FILIERE 62
2.6.1- PERFORMANCES ECONOMIQUES DES PRODUCTEURS
2.6.1.1- Catégorisation des fermes
2.6.1.2- Profil des fermes
2.6.1.3- Calcul des marges par type d’acteurs
2.7- CONTRAINTES DE LA FILIERE PISCICOLE
2.7.1- CONTRAINTES DE GESTION TECHNIQUE ET FINANCIERE
2.7.1.1- Absence de rigueur dans la gestion technique et financière
2.7.1.2- Fragilité de la trésorerie
2.7.1.3- Problèmes fonciers
2.7.1.4- L’instabilité des gestionnaires
2.7. 2- CONTRAINTES INSTITUTIONNELLES
2.7. 3- CONTRAINTES D’APPROVISIONNEMENT EN INTRANTS
2.7 .4.- CONTRAINTES ECONOMIQUES ET FINANCIERES
2.7. 5- CONTRAINTES DE COMMERCIALISATION DES PRODUITS PISCICOLES
2.7. 6- FACTEURS MATERIELS ET HUMAINS
2.7.6.1- Facteur humain
2 7.6. 2. Moyens matériels
2.7.7- Contraintes pathologiques
CHAPITRE 3: DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
3.1- DISCUSSION
3.1.1- LA PRODUCTION
3.1.1.1- Le matériel biologique
3.1.1.2- Le système d’élevage
3.1.1.3- Les activités liées à la production
3.1.2- LES ACTEURS ET LEURS ROLES
3.1.2.1- Les fermiers
3.1.2.2- Les structures d’alevinage
3.1.3- LA COMMERCIALISATION
3.1.4- LES LIENS ENTRE LES ACTEURS
3.1.5- LA CONDUITE DES ACTEURS
3.1.6- ANALYSE DES MARGES BENEFICIAIRES.
3.1.6.1- Catégorisation des fermes
3.1.6.2- Marge bénéficiaire par acteur
3.2- RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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