Répartition de la richesse spécifique par catégorie écologique

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Présentation de l’AMP de Kassa-Balantacounda

Située au sud du Sénégal, l’AMPKB est localisée dans le département de Ziguinchor. Elle est située à l’ouest environ à 29 km de la ville de Ziguinchor. Elle a été créée par décret présidentiel n° 2016-415 du 11 Avril 2016. L’AMPKB et sa zone d’emprise polarisent neuf (9) villages. Elle est limitée à l’ouest par l’espace fluviomaritime du village d’Agnack Petit, à l’Est par le village de Diagnon, au nord par le fleuve Casamance et au sud par la commune de Boutoupa-Camaracounda5. Elle a une superficie de 23 200 ha et englobe le Bolong de Sindone, les vasières, le peuplement de palmacées bordant la RN6 et les cours d’eaux internes6.

Méthodes d’étude

Stratégie d’échantillonnage

Les stations d’échantillonnage ont été choisies en tenant compte de leur accessibilité et des possibilités d’y effectuer des opérations de pêches à la senne de plage. Les choix ont été effectués en collaboration avec les pêcheurs autochtones. Au total, quinze (15) stations réparties le long de l’AMP ont été échantillonnées au cours de deux (02) campagnes de pêches expérimentales (figure 2): une première campagne en période de saison froide (Décembre) et une deuxième campagne effectuée en période de saison chaude (mois de Mai).
Figure 2: Stations échantillonnées dans l’AMPKB II.2.2 Techniques d’échantillonnage
Les pêches expérimentales ont été réalisées avec une senne de plage de 150 m de long, 6 m de chute et un maillage de 25 mm. Les opérations de pêches ont été menées à l’aide d’une barque de sept mètres (07 m) de long environ équipée d’un moteur hors-bord de 40 CV et d’une pirogue monoxyle non motorisée.

Paramètres biologiques mesurés

Tous les individus capturés ont été triés, et identifiés à l’espèce. Les individus de chaque espèce ont été comptés et le poids total déterminé. L’identification des espèces a été réalisée à l’aide des clés d’identification suivantes : le guide des ressources halieutiques du Sénégal et de la Gambie (Bellemane et al., 1988), et le guide de terrain des ressources marines commerciales du golfe de Guinée (Schneider, 1992), Poisson de Mer de l’Ouest africain Tropical (Seret et Opic, 2011) et la faune des poissons d’eaux douces et saumâtres de l’Afrique de l’Ouest (Paugy et al., 2003). Pour chaque espèce, trente (30) individus (ou la totalité des individus si le nombre est inférieur à 30) ont été mesurés (longueur à la fourche et longueur totale) à l’aide d’un ichtyomètre de 1 mm de précision, pesés individuellement avec une balance de précision 0,1g et disséqués pour déterminer le sexe et le stade de maturité sexuelle.

Traitement et analyse des données

Le traitement des données a été réalisé à l’aide des logiciels R (R Core Team, 2018) et Excel. Les indicateurs biologiques calculés pour la caractérisation du peuplement de poissons sont : la richesse spécifique, l’abondance, la biomasse, la structure en tailles, les catégories écologiques et trophiques, la répartition spatiale du peuplement.

Richesse spécifique, Abondance et Biomasse relatives

La richesse spécifique totale correspond au nombre total d’espèces dans un écosystème considéré. L’abondance désigne le nombre d’individus .par espèce. Sa valeur relative s’obtient par la formule suivante :
Ni % N = Nt x 100 Avec Ni : nombre total d’individus d’une espèce donnée et Nt : nombre total d’individus de toutes les espèces présentes dans le milieu
La biomasse relative (% P) est calculée selon la formule suivante : Bi % B = Bt x 100
Avec Bi: poids total des individus d’une espèce donnée et Bt : poids total des individus de l’ensemble des espèces.

Catégories écologiques

Les catégories écologiques sont définies suivant l’abondance, le degré d’euryhalinité (capacité pour les poissons d’osmoréguler dans des milieux à salinité changeante), la distribution spatiale et temporelle et le lieu de reproduction (Chabanne, 2007). Albaret (1999) a défini huit (8) catégories écologiques suivant deux (2) gradients à partir d’un point central constitué par les espèces estuariennes strictes (Es). Le premier gradient est à affinité marine et est composé de quatre (4) catégories. Il s’agit des espèces estuariennes d’origine marine (Em), des espèces marines-estuariennes (ME), des espèces marines accessoires en estuaire (Ma) et des espèces marines occasionnelles en estuaire (Mo).
Le second gradient est à affinité continentale et est composé des espèces estuariennes d’origine continentale (Ec), des espèces continentales à affinité estuarienne (Ce) et des espèces continentales occasionnelles dans les estuaires (Co) (figure2).
Les espèces rencontrées dans l’AMP appartiennent à six (6) catégories écologiques. Il s’agit des estuariennes d’origine continentale (Ec), des estuariennes strictes (Es), des estuariennes d’origine marine (Em), des marines-estuariennes (ME), des marines accessoires (Ma) et des marines occasionnelles (Mo).
Les estuariennes d’origine continentale sont composées d’espèces d’origine continentale adaptées aux milieux saumâtres où elles sont représentées par des populations abondantes et permanentes. La reproduction a lieu en estuaire ou en lagune mais est également possible dans les eaux douces des fleuves et des lacs où elles sont aussi présentes. Les estuariennes strictes se présentent exclusivement en milieu lagunaire ou estuarien où s’effectue l’intégralité de leur cycle biologique. Les estuariennes d’origine marine sont caractéristiques des milieux saumâtres où elles constituent un groupe très important tant par leur abondance que par leur biomasse. Il s’agit d’espèces d’origine marine parfaitement adaptées aux conditions estuariennes. Elles se reproduisent en estuaire mais également en mer pour certaines espèces.
Les marines estuariennes sont des espèces marines ayant une large répartition spatio-temporelle dans les milieux estuariens et lagunaires. Elles sont représentées par des populations permanentes et abondantes où les écophases juvéniles sont souvent dominantes voire exclusives. Les marines accessoires sont régulièrement capturées dans les milieux estuariens et lagunaires mais elles sont rarement très abondantes. Leur présence, selon Sadio (2012), est limitée dans l’espace (à la zone sous influence directe de l’océan). Les marines occasionnelles constituent le groupe d’espèces rares et uniquement localisées à proximité immédiate de l’embouchure (Diouf, 1996 ; Chambanne, 2007)

Catégories trophiques

Les catégories trophiques sont définies en fonction du régime alimentaire des poissons. Il s’agit entre autres des herbivores détritivores ou brouteurs (he-de), des herbivores à prédominance phytoplanctonophage ou microphytophage (he-ph), des prédateurs de premier niveau à prédominance benthophage (p1-bt), des prédateurs de premier niveau macrophages ou généralistes (p1-mc), des prédateurs de premier niveau à prédominance zooplanctonophage (p1-zo), des prédateurs de premier niveau généralistes (p1-ge),des prédateurs de deuxième niveau généralistes (p2-ge), des prédateurs de deuxième niveau à prédominance piscivore (p2-pi), des omnivores généralistes (om-ge) et des prédateurs de deuxième niveau omnivores (p2-om) (Simier, 2013).
Sept (07) catégories trophiques sont rencontrées durant la période d’échantillonnage: he-de, he-ph, p1-bt, p1-mc, p1-zo, p2-ge et p2-pi (Tableau I).
Les catégories trophiques ont fait l’objet d’une analyse descriptive par rapport aux stations d’échantillonnage. Une analyse factorielle des correspondances simples intersites a permis d’étudier la répartition spatiale des catégories trophiques.

Structure en tailles

Les mesures individuelles des longueurs totales des individus ont permis d’élaborer les graphiques des distributions des fréquences de taille des individus. Les fréquences de tailles sont calculées par la formule suivante: ni = ∗100
Fi, fréquence de la taille i ; ni nombre d’individus ayant la taille i et N, l’effectif total de l’échantillon.

Répartition spatiale des peuplements de poissons

Une analyse factorielle des correspondances(AFC) a permis de réaliser l’étude de la structure spatiale du peuplement. Cette méthode, qui a pour but de décrire de manière globale les peuplements et leur organisation, est couramment utilisée en écologie pour le traitement de tableau espèces-relevées. Elle permet d’établir des associations ou des oppositions entre lignes et colonnes d’un tableau d’abondances faunistiques et de définir ainsi des groupes d’espèces caractéristiques de certaines zones et certaines périodes (Ecoutin et al., 2012).

Structure des peuplements de poissons

Abondance et biomasse relatives

 Abondance relative
L’espèce dominante dans les captures des deux campagnes d’échantillonnage est Sarotherondon melanotheron avec 82 % de l’effectif total. Elle est suivie de Chelon dumerili et Coptodon guineensis représentant respectivement 12% et 6%. Les autres espèces représentent chacune moins de 1% de l’effectif total.
 Biomasse relative
Sarotherondon melanotheron représente plus de la moitié de la biomasse totale (61%). Elle suivie de Fontitrygon margarita (14%), Chelon dumerili (13%), Coptodon guineensis (07%) et Pseudotolithus senegallus (05%). Toutes les autres espèces ont des biomasses plus faibles avec moins 5% (Figure 5).

Catégories écologiques

Répartition de la richesse spécifique par catégorie écologique

Les catégories écologiques Em et ME sont plus nombreuses et représentent respectivement 34,48 % et 31,08 % des espèces. Ces deux (02) groupes sont suivis de la catégorie écologique Es (17,24%). Par contre, les catégories écologies Ec, Ma et Mo sont faiblement représentées dans l’AMP de Kassa-Balantacounda (Figure 6).

Répartition de l’abondance par catégorie écologique

L’AMPKB est largement dominée par la catégorie Es avec 75,80% de l’abondance totale. Ce groupe est suivi de la catégorie écologique Em avec 18,05%. Toutes les autres catégories ont une abondance très faible (6,15%).

Répartition de la biomasse par catégorie écologique

La catégorie Es est dominante avec 57,04% de la biomasse totale. Elle est suivie des catégories Em (26,71%) et ME (7,03%). Les catégories Mo (0,85%), Ma (0.63%) et Ec (1,41%) ont de très faibles biomasses (Figure 8).

Catégories trophiques

Répartition de la richesse spécifique par catégorie trophique

Les catégories trophiques p2-ge et he-de dominent largement les peuplements de poissons dans l’ensemble de l’AMPKB avec respectivement 35,74% et 21,43% (Figure 9). Elles sont suivies par les catégories trophiques p1-bt (14,28%), p1-mc (10.71%) et p2-pi (10.71%). Enfin la catégorie he-ph est faiblement représentée dans l’AMPKB avec 7,14%.

Répartition de l’abondance par catégorie trophique

Le peuplement de l’AMPKB est largement dominé en abondance par la catégorie he-ph avec 69.76 %. Ensuite suivent les catégories he-de et p2-ge avec respectivement 19,05% et 6,15%. Les catégories trophiques p1-bt (2,49%), p1-mc (1,72%) et p2-pi (0,82%) sont les moins représentées dans l’AMP (Figure 10).
Dans l’AMPK-B, le peuplement est dominé par la catégorie he-ph qui représente la moitié de la biomasse totale (50,19%). Elle est suivie des catégories he-de (22.65%), p2-ge (11.53%), p1-bt (11.28%). Les catégories p2-pi (2,31%) et p1-mc (2,05%) sont faiblement représentées dans l’AMP du Kassa-Balantacounda (Figure11).

Structure en tailles

Le spectre de tailles des espèces montre que 27% des individus échantillonnées ont des tailles comprises entre 11 et 19 cm. Cependant 13% des espèces ont environ une taille comprise 20 et 22 cm. Seulement 1% des espèces mesurent environ 30 cm et 0,2 % 67 cm (Figure 12). La taille maximale observée est de 90 cm avec Pseudotolithus senegallus.
 Répartition spatiale par catégorie écologique
Le tableau III ci-après de la distribution des variances a permis de retenir les deux premiers axes qui représentent au cumul 74,75% des variances totales. La projection des différentes variables et observations se fera dans le plan factoriel constitué par l’axe 1 et l’axe 2.
La projection des points moyens permet de mettre en évidence trois (03) groupes de variables. L’axe 1 qui exprime 54,03% des variances permet de distinguer les deux premiers groupes. Dans le premier groupe (Grp1), les stations telles que Diagnon, Entrée bolong Sindone (1 et 2), Niaguis2 et Adéane1 sont caractérisées par la catégorie écologique Em. Le deuxième groupe (Grp 2) qui couvre les stations Agnack-Petit (1 et 2), Baghagha2, Sindone1, Niaguis1et Adéane2 par contre sont caractérisées par les trois catégories écologiques que sont ME, Ma et Ec.
L’axe 2 qui exprime 27,72 % des variances permet d’isoler le groupe 3 (Grp3) et groupe les stations Mangacounda1, Fanda1 et Baghagha1 caractérisées par les catégories écologiques Mo et Es.
 Répartition spatiale par catégorie trophique
Le tableau IV ci-dessous de la distribution des variances quant à lui, suggère de retenir les deux premiers axes qui représentent au cumul 66,79 % des variances totales. La projection des différentes variables et observations se fera dans le plan factoriel constitué par les axes (1 et 2). La projection des points moyens permet de distinguer trois (03) groupes de variables. L’axe 1 qui explique 45,17 % des variances permet de mettre en évidence les deux (02) premiers groupes. Dans le premier groupe (Grp1), les stations Adéane2, Mangacounda2, Niaguis1et Entrée bolong Sidone2 sont caractérisées par les trois (03) catégories trophiques que sont he.ph, pl.zo et p2.pi. Le deuxième groupe (Grp2), couvre les stations de Diagnon, Entrée bolong Sindone1et Fanda1 qui sont colonisées par les deux (02) catégories trophiques que sont he.de et p1.bt.
L’axe 2 qui exprime 21,62 % des variances permet d’isoler le troisième groupe (Grp 3) du premier groupe de l’axe 1. Les stations de Niaguis2 et Agnack-Petit2 sont caractérisées par les catégories trophiques p1.mc et p2.ge. A noter que le groupe 2 s’oppose aux groupes 1 et 3 par l’axe 1. Tandis que l’axe 2 oppose les groupes 1 et 3.

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Table des matières

LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
TABLE DES MATIERES
I. INTRODUCTION
II. MATERIEL ET METHODES
II.1 Présentation de l’AMP de Kassa-Balantacounda
II.2 Méthodes d’étude
II.2.1 Stratégie d’échantillonnage
II.2.2 Techniques d’échantillonnage
II.2.3 Paramètres biologiques mesurés
II.2.4 Traitement et analyse des données
II.2.4.1 Richesse spécifique, Abondance et Biomasse relatives
II.2.4.2 Catégories écologiques
II.2.4.3 Catégories trophiques
II.2.4.4 Structure en tailles
II.2.4.5 Répartition spatiale des peuplements de poissons
III. RESULTATS
III.1 Richesse spécifique
III.2 Structure des peuplements de poissons
III.2.1 Abondance et biomasse relatives
III.2.2 Catégories écologiques
III.2.2.1 Répartition de la richesse spécifique par catégorie écologique
III.2.2.2 Répartition de l’abondance par catégorie écologique
III.2.2.3 Répartition de la biomasse par catégorie écologique
III.2.3 Catégories trophiques
III.2.3.1 Répartition de la richesse spécifique par catégorie trophique
III.2.3.2 Répartition de l’abondance par catégorie trophique
III.2.3.3 Répartition de la biomasse par catégorie trophique
III.2.4 Structure en tailles
III.2.5 Répartition spatiale des peuplements de poissons
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
Annexes

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