RELIGION ET POLITIQUE EN EGYPTE HELLENISTIQUE

Alexandrie ; la plus grande ville du monde pendant trois siècles

   L’acte le plus important d’Alexandre en Egypte fut le tracé de la ville d’Alexandrie. C’est ainsi qu’on parle d’Alexandrie d’Egypte. Alexandre le Grand confia la construction de la ville à son architecte Dinocrate de Rhodes. La date du 24 de Tybi(29 janvier 331) fut conservée comme jour de sa fondation. 43Alexandre voulait créer une ville cosmopolite peuplée de Macédoniens, de Grecs, de Juifs et d’Egyptiens, car les Macédoniens et les Grecs pouvaient résider où bon leur semblait. Avant de quitter l’Egypte Alexandre en fait une province organisée et rattachée au nouvel empire macédonien. Mais l’organisation instaurée par Alexandre le Grand fut de courte durée et les successeurs de la dynastie des Ptolémées fondèrent un nouveau système de gouvernement du pays. Au printemps en 331 Alexandre quitta l’Egypte pour ne jamais y revenir. En ce temps il avait vingt-cinq ans. Au moment de la mort d’Alexandre, Perdicas était le général qui avait reçu l’anneau royal de la main de son maître.44 Après tout cela, les derniers pharaons furent les Ptolémées. Ces derniers formaient une dynastie ptolémaïque avec treize souverains, elle est présentée comme la dernière des dynasties pharaonique de l’Egypte ancienne par Manéthon intellectuel égyptien ayant vécu au IIIe siècle. La ville d’Alexandrie d’Egypte a sans doute eu presque autant d’habitants aux 3e, 2e, et 1e , siècles av. J.-C. qu’elle en compte aujourd’hui sur le même emplacement (1million). On y rencontre alors des gens venant du monde entier. Elle n’est pas l’une des vieilles capitales des pharaons au passé. C’est une ville neuve, fondée en 331 par Alexandre le Grand sur la côte Ouest du delta, là où n’existait auparavant qu’une bourgade indigène nommée Rhakôtis.  Ce site était le plus petit village de pêcheurs choisi pour l’édification de la ville d’Alexandre. Il est très certain qu’Alexandre le Grand avait compris l’enjeu d’une cité donnant à l’Egypte une porte vers l’Ouest de la Méditerranée. Cette position géographique n’est pas centrale, mais en quelque sorte extérieure à l’Egypte. Elle est bien soulignée par plusieurs expressions utilisées dans l’Antiquité ; « Alexandrie à côté de l’Egypte » qui se rencontre dans les textes latins et grecs, œuvres littéraires, papyrus et inscriptions. Ptolémée, qui n’était pas encore roi, s’établit à Memphis, dont les origines remontent à 3000 av. J.-C. Il avait conservé une place dominante comme centre religieux et administratif aux yeux des Egyptiens aussi bien que les étrangers. Ptolémée suivait donc la tradition et obéissait sans doute à des raisons militaires ; Memphis, à la pointe du delta, était un nœud de communication et un lieu stratégique pour arrêter une invasion venue de Syrie. Il y garde ainsi ses quartiers généraux pendant une dizaine d’années ; de là Ptolémée détourna le cortège qui devait ramener la dépouille d’Alexandre de Babylonie en Macédoine et celle-ci reposa probablement à Memphis avant d’être transférée à Alexandrie. Donc c’est vers 313 ou un peu après, que Ptolémée s’installe à Alexandrie. Il n’est pas toujours certain de distinguer entre ce qui fut créé sous son règne et ce qui date de Ptolémée II Philadelphe. C’est ainsi qu’on peut aujourd’hui penser qu’il fut l’initiateur de nombreuses institutions. On a attribué des innovations qui lui reviennent à son successeur. A la fin du règne de Philadelphe (Ptolémée II), quatre-vingt-six ans après sa fondation, la ville était à peu près achevée. La capitale de l’Egypte (Alexandrie d’Egypte) avait une forme oblongue d’environ 5 kilomètre de long sur 1,500 kilomètre de large. Elle est située au Nord de la mer et au sud du grand lac d’eau Maréotis. Sa rue principale (la voie canonique) traversait la ville dans le sens de la longueur. Une autre voie au centre de l’agglomération la coupait à l’angle droit et reliait la mer au lac. Un canal partant d’un bras du Nil alimentait la ville en eau douce.

Aspect stratégique de la politique

    Avant de reconsidérer les premières démarches de la politique lagide à l’époque de Ptolémée I pour voir si sa genèse nous permet d’en dégager quelque principe directeur, adressons-nous seulement au texte historiographique antique qui nous offre un fil conducteur. Etendant de la sorte leur bras aussi loin, poussant leur puissance devant eux d’une grande distance, les rois n’avaient jamais eu à combattre pour leur domination en Egypte même, et c’est pourquoi ils avaient à juste titre déployé tant d’ardeur pour les affaires extérieures. Cela a été avec l’appui de la thèse qui met la volonté d’hégémonie à la base de la politique extérieure des premiers lagides : mais ces rois « consacraient plus de soins aux affaires extérieures qu’à leur pouvoir en Egypte même », ensuite l’Egypte n’était pour eux qu’un élément secondaire de leur empire. C’est ce qui fait dire à Wilcken que le but principal de la politique lagide ne se trouva pas en Egypte, mais au dehors. En effet les Lagides ne se limitaient de l’Egypte elle-même, mais ils exerçaient une politique à l’extérieur même de l’Egypte. Si les Lagides du IIIe siècle réussirent avec certaines fluctuations, à constituer et à maintenir un système qui leur donna la maîtrise de la mer du delta du Nil jusqu’au Détroit, le résultat le plus clair en fut la sécurité de l’Egypte elle-même. Impérialisme défensif, par conséquent, hégémonie maritime qui, à en croire Polybe, procéda moins du goût de la puissance pour la puissance, ou du désir de jouer à tout prix « le plus grand rôle possible dans les affaires internationales » que de la volonté de préserver l’Egypte de toute attaque extérieure. Il est important de souligner ici que Polybe ne parle pas en termes de commerce, mais de stratégie de la politique des Ptolémées au III è siècle. Il va de soi que cette stratégie, qui conduisit à jeter des bases sur les côtes de Thrace, n’avait pas jailli tout armée de la tête de Sôter des 323. Il va de soi aussi que quoi qu’en dise Polybe, certaines entreprises ptolémaïques purent ne pas répondre de façon immédiate au souci de sécurité du Delta. Il est vrai que Sôter n’avait sans doute pas encore de politique extérieure à cette date et que c’est probablement cet événement qui le conduisit à en avoir une et en détermina le sens. Cependant, comment était l’expansion lagide considérée du point de vue de la stratégie mondiale au IIIe siècle ? Malgré son échec, la campagne de Perdiccas dut faire comprendre à Ptolémée les risques qu’il courrait face à un adversaire asiatique qui, quel qu’il fut, aurait toujours des chances de bénéficier de la supériorité du nombre : cette simple considération stratégique suffit à expliquer la rapide invasion lagide de la satrapie de Syrie-Phénicie en 319. Cette conquête, outre le tampon dont elle assurait l’Egypte lagide du côté de l’immense masse asiatique, offrait aussi à Ptolémée, comme elle avait fait aux Pharaons du Nouvel Empire, la possibilité de se constituer une puissance navale que la seule Egypte ne lui pouvait fournir.

Aspect religieux de la politique

   Les Ptolémées ont consciemment mis certains faits religieux au service de leur politique extérieure, même s’ils l’ont fait dans une moindre mesure que ne l’ont pensé certains historiens modernes. En tout état de cause, ces faits n’affectant pas de façon essentielle l’objet de notre recherche, nous nous contenterons de quelques indications très générale. On considéra ici le culte des souverains comme une donnée ne requérant pas d’analyse particulière en ce contexte. Mais il faut noter que certaines fonctions divines du souverains, telles que celle du sauveur Sôter ou de bienfaiteur Evergète, avaient leur valeur sur le plan des relations extérieures, car le souverain n’est pas susceptible de sauver que ses propres sujets ou de n’accorder qu’à eux ses bienfaits. En effet, il peut le faire aussi à l’égard d’autres, opprimés ou menacés par une puissance adverse. Et il faut rappeler surtout que ces fonctions divines se sont manifestées d’abord dans la politique extérieure et plus particulièrement dès l’époque des Diadoques dans les relations de ceux-ci avec les vielles cités grecques.86 Pour les Lagides, rappelons simplement que, dès 304, les Rhodiens témoignèrent leur reconnaissance à Ptolémée I, pour le secours qu’il leur avait apporté contre le Poliorcète, « en l’honorant comme un dieu » et en lui attribuant l’épiclèse culturelle de Sôter qui lui resta attachée, et que les Nésiotes se targuèrent un peu plus tard d’avoir été les premiers à agir de la sorte.89 L’exemple le plus éclatant de cette politique du culte royal Grec est l’organisation par Ptolémée II Philadelphe des Ptolémaia (les Ptolemaieia) Alexandrines. Fondées par Ptolémée II en 280 en l’honneur de son père, mort en 283, ces fêtes célébrées tous les quatre ans pour la première fois en 279/8, devaient par la suite contribuer à l’exaltation de la dynastie toute entière. Ces fêtes furent destinées à asseoir le prestige de la dynastie auprès de tous Grecs. Il s’agissait d’une panégyrie égale en éclat et en dignité aux jeux olympiques et dont les vainqueurs devaient en tous lieux jouir des honneurs et privilèges que ceux d’Olympie. Des invitations à y participer furent adressées à tous les Etats grecs, si bien que, indépendamment des relations politiques du moment, Philadelphe se donnait, et donnait à ses successeurs, un prétexte à attirer périodiquement dans sa capitale des représentants de l’hellénisme tout entier. Les panégyries traditionnelles d’Olympie de Delphes, de l’Isthme risquaient de paraîtres pâles en comparaison. Incontestablement, les ptolemaia devaient contribuer à faire la capitale de l’Egypte (Alexandrie) le centre du monde nouveau. En effet, les ptolemaia étaient un prétexte religieux pour une propagande politique au IIIe siècle. Faute de pouvoir exporter leur propre culte, les Lagides auraient-ils exporté celui d’une divinité censée représenter leur royaume et leur influence ? On l’a souvent pensé à propos du culte Sérapis qui est apparu en Egypte sous Ptolémée Ier Sôter et correspond au besoin d’implanter une divinité commune aux Egyptiens et aux Grecs. Il n’est pas question de reprendre ici l’immense problème des origines et de la diffusion de ce culte gréco-égyptien : contentons-nous de faire le point de sur la stratégie religieuse de la politique. L’origine même du dieu Sérapis ne fait pas de doute : elle est à chercher à Memphis, dans les sanctuaires funéraires des taureaux Hapi, où ceux-ci, en tant qu’aspect particulier d’Osiris, étaient adorés sous le nom d’Osor- Hapi.

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Table des matières

Introduction
I-Alexandrie et les Lagides en Egypte 
1-1-Alexandrie ; la plus grande ville du monde pendant trois siècles
1-2- les Ptolémées en Egypte
II-Politique des Ptolémées au IIIe siècle 
2-1 Aspect stratégique de la politique
2.2 Aspect religieuse de la politique
III-L’Egypte lagide, le gouvernement et l’administration des Ptolémées
3-1 LE GOUVERNEMENT DES LAGIDES
3.2 L’administration de Ptolémées
IV. La fin de l’Egypte lagide
4.1. Le prestige de la civilisation
4.2. Le déclin politique
CONCLUSION
Bibliographie

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