Relations vaches-troupeaux

Gestion du troupeau

Gรฉnรฉralitรฉs

Pays d’Afrique de l’Ouest et plus petit pays d’Afrique, la Gambie est enclavรฉe dans le Sรฉnรฉgal et possรจde un dรฉbouchรฉ maritime dans l’ocรฉan Atlantique (80 km de cรดtes). Il s’agit d’une bande d’une vingtaine de kilomรจtres de largeur de part et d’autre du fleuve Gambie, et longue de plus de 350 km. La superficie du pays est de 11 295 km2. La population y รฉtait en 1998 de 1 336 000 habitants, soit la densitรฉ la plus รฉlevรฉe du continent africain (densitรฉ de 115 habitants par km2). La population y est trรจs jeune, avec 42 % de moins de 15 ans et 3 % de plus de 64 ans. Les principaux groupes ethniques reprรฉsentรฉs sont le groupe Mandingue (42,3% de la population), les Foulas ou Peuls (18,2 %), les Wolofs (9,5 %), les Diolas (9 %), les Sarakolรฉs (8,7 %) et les Akous (1 %). La population est musulmane ร  85 %, tandis que 5 % des habitants sont protestants et 2 % catholiques. Cependant, si seuls 8 % des gambiens sont strictement de rite animiste, les croyances animistes restent trรจs ancrรฉes au sein de toute la population.

La langue officielle est l’anglais, le wolof รฉtant aussi trรจs largement rรฉpandu, notamment en ville. La capitale, Banjul, situรฉe sur la cรดte sur la rive Sud du fleuve Gambie, est au centre d’une agglomรฉration de prรจs de 400 000 habitants (dont 275 000 dans la ville de Serrekunda). Les autres villes importantes du pays sont Brikama, ร  une cinquantaine de kilomรจtres au Sud de Banjul, et ร  l’intรฉrieur du pays Mansa Konko โ€“ Soma, Georgetown et Basse Santa Su. Le climat de la Gambie est de type sub-tropical, soudanien, avec une saison sรจche (de novembre ร  mai) et une saison des pluies (de juin ร  octobre), avec des pluies essentiellement confinรฉes aux mois d’aoรปt et septembre. Les vents de l’Harmattan soufflent souvent pendant la saison sรจche, ce qui donne ร  la Gambie un ยซย hiverย ยป unique, sans pluie, avec un soleil omniprรฉsent, et des tempรฉratures agrรฉables. De novembre ร  mai, les tempรฉratures journaliรจres moyennes ร  Banjul et sur la cรดte varient entre 21 ยฐC et 27 ยฐC et le taux d’humiditรฉ reste faible. De juin ร  octobre, ces tempรฉratures varient entre 27 ยฐC et 32 ยฐC et le taux d’humiditรฉ de l’air est trรจs รฉlevรฉ. Les pluies sont en gรฉnรฉral brusques et violentes, et de courte durรฉe. Dans les terres les tempรฉratures diurnes sont en gรฉnรฉral plus รฉlevรฉes, et les nuits peuvent รชtre fraรฎches.

A Bansang, les tempรฉratures minimales moyennes vont de 16 ยฐC en dรฉcembre ร  23 ยฐC en aoรปt, tandis que les tempรฉratures maximales moyennes s’รฉtendent de 35 ยฐC en janvier ร  42 ยฐC en mai. Les prรฉcipitations annuelles y sont de l’ordre de 1 000 mm, avec de fortes disparitรฉs interannuelles (par exemple, entre 1987 et 1989, elles รฉtaient de 857, 1 169 et 651 mm, respectivement). L’embouchure du fleuve, dans la rรฉgion de Banjul, est principalement constituรฉe d’une mangrove ร  palรฉtuviers. Dans la zone cรดtiรจre on trouve de grande cocoteraies. Dans l’intรฉrieur du pays les types de vรฉgรฉtation sont la forรชt et la forรชt sรจche. Juillet, aoรปt et septembre sont presque certains de recevoir des pluies. Une saison sรจche bien dรฉfinie de 6 ร  7 mois est ยซย transformรฉeย ยป en une saison humide et verte par les premiรจres pluies qui dรฉclenchent une croissance vรฉgรฉtale vigoureuse. Quelques 80 espรจces d’arbres ont รฉtรฉ identifiรฉes comme รฉtant spรฉcifique ร  cette rรฉgion. Les espรจces sahรฉliennes prรฉsentes dans la rรฉgion soudanienne disparaissent progressivement au fur et ร  mesure que l’on s’enfonce au coeur de la rรฉgion soudanienne. Les arbres typiques de cette rรฉgion sont Cassia sieberiana, Daniellia oliveri, Khaya senegalensis, et Terminalia macroptera. Il existe aussi de nombreuses espรจces de Combretum et d’Acacia. L’occupation humaine a profondรฉment modifiรฉ la composition et la structure de la vรฉgรฉtation. Des feux de brousse annuels continuent de jouer un rรดle important dans le maintien de types de vรฉgรฉtation ligneuse plus ou moins clairsemรฉe (USAID, 2002). A Bansang, la vรฉgรฉtation consiste principalement en une savane arborรฉe dรฉgradรฉe infestรฉe par Glossina m. submorsitans, une espรจce de glossine. On trouve aussi Glossina palpalis.

Situation de l’รฉlevage

Le secteur des ressources naturelles et agricoles joue un rรดle significatif dans le dรฉveloppement socio-รฉconomique du pays comme fournisseur alimentaire, employeur et fournisseur de revenus. Il fournit un emploi ร  plus de 75 % de la population, contribue au PNB ร  hauteur de 19 % et gรฉnรจre 85 % des importations et 40 % des exportations. La production de viande annuelle รฉtait en 1992 de 9 000 tonnes tandis que celle de lait รฉtait de 7 000 tonnes. On comptait en Gambie environ 1000 000 de volailles, 330 000 bovins, 224 000 chรจvres, 160 000 moutons et 14 000 porcs en 1997, et 17 000 chevaux et 34 000 รขnes en 1994 (FAO, 1997). Les bovins sont presque exclusivement de race N’Dama, mรชme si I’ITC tente d’introduire des croisรฉs Holstein-N’Dama et Jersey-N’Dama. En ce qui concerne l’รฉlevage bovin, deux systรจmes de conduite des รฉlevages y sont pratiquรฉes. Dans l’un, les propriรฉtaires s’occupent des troupeaux. Ce sont en gรฉnรฉral des Fulas (Peuls). Dans l’autre, les propriรฉtaires du troupeau, habituellement des Mandingues, n’exercent pas une supervision quotidienne des animaux et des vachers fulas s’occupent des troupeaux en รฉchange de lait comme paiement partiel ou complet.

Dans ces troupeaux la traite est effectuรฉe deux fois par jour alors que dans le premier systรจme la traite est quotidienne. Les propriรฉtaires vivent dans des concessions familiales et les troupeaux sont collectifs (animaux de plusieurs รฉleveurs mis en commun). Chaque concession peut aussi possรฉder quelques taureaux qui restent dans la concession pendant la saison des pluies et sont mรชlรฉs aux autres bovins pendant la saison sรจche. Par ailleurs, entre 80 et 95 % des concessions conservent des petits ruminants. Dans tous les troupeaux les animaux sont attachรฉs individuellement ร  des poteaux de bois la nuit dans des champs ouverts ร  proximitรฉ des habitations. Les bovins sont relรขchรฉs le matin aprรจs la traite et paissent sur des terres communes. Pendant la saison des pluies (de juillet ร  octobre) ils sont conduits par groupes pour รฉviter la destruction des champs cultivรฉs. Les veaux sont autorisรฉs ร  paรฎtre autour des sites de station nocturne. Pendant la saison sรจche (de novembre ร  juin) et aprรจs que les rรฉcoltes ont eu lieu, les animaux sont libres d’aller ou ils veulent, habituellement sans vachers. Certains animaux retournent aux sites de station nocturne tard le soir tandis que d’autres restent loin.

Rรฉsultats d’une รฉtude prรฉalable

Le stage s’est appuyรฉ sur une รฉtude menรฉe entre juillet 2000 et mars 2002 par Michaรซla Hempen, thรฉsarde allemande impliquรฉe dans le projet nยฐ9 de l’ITC. Cette รฉtude s’est attachรฉe ร  dรฉterminer le statut hygiรฉnique du lait de la ferme aux marchรฉs locaux, en Gambie mais aussi en Guinรฉe et au Sรฉnรฉgal (oรน des unitรฉs locales privรฉes de pasteurisation ont รฉtรฉ aussi investiguรฉes). Les rรฉsultats pour les trois pays montrent un fort taux de contamination totale du lait au niveau des marchรฉs (ร  la fois du lait cru et du lait caillรฉ). L’acidification du lait (lait caillรฉ) semble avoir un effet inhibiteur sur la croissance bactรฉrienne. Le lait a รฉtรฉ trouvรฉ contaminรฉ de faรงon importante dรจs le niveau de la ferme. En Gambie, 378 prรฉlรจvements de lait ont รฉtรฉ faits au niveau de 4 marchรฉs et des fermes qui les fournissent en lait. Les rรฉsultats des analyses bactรฉriologiques ont montrรฉ une contamination globalement รฉlevรฉe.

La forte proportion de coliformes dans le lait (lait cru : 86 % ; lait caillรฉ : 82 %) indique de faรงon spรฉcifique que la contamination est plus vraisemblablement due aux conditions d’hygiรจne tout au long de la chaรฎne producteur-vendeur qu’ร  des pathogรจnes originaires des animaux. La proportion modรฉrรฉe de staphylocoques coagulase-positifs (lait cru : 27 % ; lait caillรฉ : 18 %) pourrait indiquer des cas de mammites sub-cliniques dans les troupeaux. On retrouve aussi Escherichia coli (lait cru : 28 % ; lait caillรฉ : 39 %) et Salmonella spp. (lait cru : 0,4 % ). Une signification zoonotique peut รชtre attribuรฉe ร  la prรฉsence en proportions modรฉrรฉes de Bacillus cereus (lait cru : 17 % ; lait caillรฉ : 13 %) et de Listeria spp. (lait cru : 2 %). De faรงon surprenante, en Gambie, le niveau de la contamination ne semblait pas รชtre affectรฉ par l’acidification. Le lait รฉtait trouvรฉ fortement contaminรฉ dรจs le niveau producteur (Figure 1).

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Table des matiรจres

REMERCIEMENTS
ABREVIATIONS
RESUME ET MOTS-CLES
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Prรฉsentation du contexte
1.La Gambie
Gรฉnรฉralitรฉs
Donnรฉes sanitaires et รฉconomiques
Situation de l’รฉlevage
Rรฉsultats d’une รฉtude prรฉalable
2.Le centre de recherche
Les diffรฉrents projets du centre
Le projet nยฐ9
DEUXIEME PARTIE : Matรฉriel et mรฉthodes
1.Travail de terrain
Les diffรฉrentes pรฉriodes
Prรฉlรจvements
2.Travail de laboratoire
Prรฉsentation gรฉnรฉrale
Protocoles expรฉrimentaux
3.Entrรฉe des donnรฉes
4.Les fiches de rรฉsultats
TROISIEME PARTIE : Rรฉsultats
Prรฉlรจvements
Rรฉsultats globaux
Distribution
Chaรฎnes complรจtes
Comparaison des rรฉcipients
Relations vaches-troupeaux
Relations vaches-prolifรฉration
Relations rรฉcipients-troupeaux
Relations rรฉcipients-prolifรฉration
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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