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Les formes d’organisations communautaires officielles
Pour résoudre les problèmes, la communauté locale fait aussi appel, suivant le principe du bien commun et d’unité sociale, aux conseils et aux appuis nés des groupements officiels ou non de développement et d’assistance (conseils, sanctions, Dina,…). Ce qui est souvent dirigé par l’aîné, le plus expérimenté et le plus actif des villages.
Le cas avec : les zoky (ainés), les tompon-tany (les propriétaires des terrains), le chef du village, le chef fokontany, les riches et les intellectuels.
Les formes d’organisation institutionnelle et politique
Dans le cadre formel, les problèmes sont traités par ou avec les entités ci après :
– Tout d’abord, les entreprises, publiques ou privées, ou les industries touristiques avec qui les riverains effectuent des projets de reconstruction ou de réhabilitation des villages et des activités communautaires. La communication s’effectue dans ce cas ci à travers les connaissances et les relations personnelles entretenues avec les hauts responsables des entreprises .
– Ensuite, les Collectivités territoriales nationales et étrangères qui coopèrent avec la région DIANA ou les zones d’Antsiranana II. Ce qui concerne les entités qui sont soumises à la politique de décentralisation malgache telles que les régions7, les communes, et les structures administratives de base, regroupant plusieurs Fokonolona qui est une communauté coutumière, constituant un groupe d’individus sur un espace donné.
Les collectivités territoriales décentralisées poursuivent l’objectif de développement durable. Elles aménagent et participent activement aux réalités locales suivant les objectifs régionaux de développement et les conditions de partenariats.
Le mode d’influence de ce type de recours se base aux idées avancées lors des réunions communales et de groupes en vue de la rédaction d’un Plan Communal de Développement .
– Puis, il y a les Bailleurs de fonds, qui travaillent avec les organisations locales telles que les associations, les établissements scolaires et les communes en vue de la poursuite des intérêts généraux. Les associations, les établissements scolaires et les autres types d’organisation communautaire servent d’influence et d’information des divers bailleurs et sources de financement. L’intérêt avec ces bailleurs de fonds revient au fait qu’ils embrassent tous les domaines de développement des communautés, ce qui facilite un peu plus le droit au soutien et aux aides .
– Enfin, les particuliers : cette catégorie prend en compte les artistes et les personnes reconnues, les grandes familles, les dirigeants et les autres catégories sociales qui participent de différentes manières au développement communautaire par l’intervention des Associations locales.
Les insatisfactions sont souvent observées car de multiples formes de défaillances s’observent dans la société malgache avec la corruption, la place importante des intérêts personnels dans les activités de développement et l’inégalité de l’accès à ces groupements et à ces institutions officielles de développement. Une inégalité liée à la situation reculée de ces communes, au manque de réseaux de communication, mais aussi à l’inadaptation de la méthode des riverains pour se faire une image, une notoriété.
Les sentiers et la destruction de l’environnement
Les sentiers ouvrent l’accès à divers individus et animaux, ce qui est justement défavorable pour l’environnement. Certains animaux et certains plants nécessitent le calme, le sombre et la non perturbation humaine ou du monde externe. L’environnement animal et végétal est alors violé avec ces divers sentiers.
Ce qui crée la transformation du mode de vie des animaux, la diminution des plants qui leurs servent d’aliments (les animaux habitent souvent dans les zones qui leurs sont favorables, c’est-à-dire physiquement acceptables et avec une abondance de nourritures) les pousse à se déplacer vers d’autres zones.
Ensuite, les locaux s’accaparent des ressources du parc pour subvenir à leurs besoins: le cas avec les bois, avec les herbes fraiches pour les animaux, avec les ressources protégées dans le but d’une vente ou dans le but de résoudre des problèmes sanitaires.
Et à cela s’ajoute la culture des khats et des plants illégaux dans le parc, dans les zones les plus inaccessibles. Et comme celle-ci n’est pas signalée aux autorités avec en même temps l’impossibilité de la gérer faute d’effectif suffisant de gardiens du parc, ils augmentent alors en nombre et affectent faiblement, mais sur diverses zones les ressources du parc.
Emplacements et création des sentiers
Pour comprendre l’homme, dans sa création des sentiers et dans leurs emplacements, il faut connaître ses intérêts et ses logiques.
L’homme, selon nos observations, se réfère :
– à la gratuité des ressources utilisables .
– au rapprochement ou à la proximité physique .
– au risque et aux conséquences des collectes illégales de ressources .
– au facile, sans difficulté.
Ce qui se résume en : plus de production ou de recettes pour le ménage avec moins de dépenses et d’effort.
C’est le cas avec les sentiers vers : les montagnes pour son air pur, ses caractéristiques et ses ressources (santé, études, …) ; les cascades, par exemple, la cascade Antakarana qui est connue pour les rites et croyances de la population locale ; les forêts pour capturer des animaux et des bêtes en vue d’une étude scientifique et d’une vente (selon les dires des locaux et des guides) ; les zones attrayantes dans un but de distraction et de visites (avec les guides performants et connaissant très bien le parc).
Les sentiers se forment alors autour :
– des zones fournissant à ses créateurs une sécurité, un gain de temps, un gain financier, un paysage d’une grande importance .
– des zones principales telles que : les lacs, les cascades, les forêts denses, les zones hydrauliques.
– des zones reliant les communes et la population autour du parc.
Les différentes formes d’échange d’informations
Dans cette sous partie, la territorialité sera appréhendée dans l’appropriation des riverains des ressources d’un territoire. Ce qui consiste à l’étude des compétences, des pouvoirs et des transferts de compétences entre des catégories d’acteurs locaux de culture différente (Bertacchini, 2004).
Ce qui sera basé sur l’étude des capacités et du niveau d’importance de la communication des divers acteurs locaux.
Une communication qui ne sera pas limitée ici aux écrits et aux produits oraux, mais qui abordera les formes de communication gestuelle et mimique.
Les formes d’échange des riverains
Ces formes d’échange n’affectent pas directement l’environnement car elles tiennent,en premier lieu, à assurer la sécurité et l’intérêt général. Les informations divulguées concernent les données formelles telles que les politiques, les stratégies de développement, les conseils bénéfiques pour tous, les droits et les obligations des citoyens.
Elles sont souvent déployées par les autorités officielles. Elles concernent les différentes animations, les différentes formes de conscientisation et de sensibilisation, le cas aussi avec les informations à travers les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.
Celles-ci sont mobilisées par :
– les chefs fokontany vers les villageois à travers les réunions du Fokonolona. Les décisions qui en découlent persistent à faire effet du fait du pouvoir des Dinam-pokonolona, des règlements internes et de la crainte des sanctions en vigueur .
– les Maires, les ministres et les autorités officielles (administration malgache) de passage dans ces communes .
– les organisations locales telles que les associations, les ONG, les bailleurs de fonds, les industries touristiques qui se manifestent à travers les socio-organisateurs et les travailleurs sociaux.
Nous pouvons voir que la grande partie de ces modes d’échange d’information ne permettent pas des feed-back sauf en cas de stratégie de participation et de l’étude des positions des riverains. Le problème qui en résulte est alors l’inadaptation et l’inadéquation des réalisations aux besoins et aux attentes de la population environnante.
Modèles de communication personnalisés et individualisés
Le cas avec la communication quelques fois illégale observée sur les lieux:
– familiale qui se base sur les liens de parenté et qui favorise les objectifs familiaux au détriment de l’intérêt général et de la vraie logique des choses .
– entre les voisins, les Connaissances et entre les amis qui s’observent à travers les échanges de somme d’argent pour acheter l’accord, le silence et la signature de l’autre partie. Le cas avec les activités défavorables pour l’environnement qui sont observées par les agents forestiers, mais qui restent sans suite du fait des arrangements personnels.
Sphères informationnelles : des réseaux sociaux communautaires aux réseaux individualisés
«L’existence ou l’inexistence d’un réseau de relations entre acteurs locaux peut s’avérer être une barrière ou un catalyseur dans la construction ou la reconstruction du lien territorial» (Bertacchini, 2000). Ce qui implique le rôle important de ces réseaux dans le changement d’une société donnée. Ces réseaux mobilisent les acteurs locaux autour d’un objectif partagé et des compétences complémentaires.
Cependant, les informations ne se transmettent pas sans une déformation ou une déficience (message mal compris, …).
Les capacités à former un réseau social varient selon les expériences, l’habitude, la capacité intellectuelle et l’état des relations entretenues avec l’entourage (Bourdieu, 1994).
L’homme capitalise alors les signes et les postures (Bourdieu, 1994) et évoque à travers ces cultures la supériorité ou l’infériorité des structures d’appartenance (Gourou, 1973 ; Pélissier, 2001).
La culture des organisations et d’échange prend alors les aspects suivants :
– un aspect formel et un aspect informel (outil démocratique, NTIC dans les communes et les ministères) .
– un aspect récursif .
– un aspect durable, continu et interactif
– tout est affaire de sens .
– toute action fait référence à l’identité, à l’appartenance et à l’objet ou à la personne concernée. L’inventaire du capital des ressources nous fait déduire que les sphères informationnelles sont aujourd’hui personnalisées et en même temps généralisées. La sphère informationnelle tient compte de l’individualité et du général en laissant primer le premier sur le second.
Selon nos observations ci-dessus, les sphères informationnelles suivent, de part leurs niveaux d’influence (1 plus influent, vers les moins influant), l’ordre ci-après :
– (1) Cognitif, émotionnel, sensoriel.
– (2) Organisationnel et basé sur le/la politique (multiplication des alliances suivant les mouvements migratoires).
Les réseaux de communication se forment alors de la manière suivante :
– les acteurs de divers niveaux et de diverses zones échangent des informations .
– ensuite, ils accordent un sens, un repositionnement et une implication généralisée et individualisée à celles-ci .
– et après, ils établissent des processus de communication, des réseaux appropriés de transfert d’idéologie, de cultures à généraliser ou même de compétences.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I – ETUDE STRUCTURALE DES ATTENTES, DES BESOINS, DES RECOURS ET DES RELATIONS DE LA POPULATION DES COMMUNES ENVIRONNANTES
Chapitre 1 – Les besoins et les attentes de la population locale
Section 1- Les Réalités locales
A- Présentation du terrain de l’étude
B- Résultats des études personnelles antérieures
Section 2 – Les besoins et les attentes observés
Chapitre 2 – Relations sociales et dynamique environnementale
Section 1- Les recours non officiels et familiaux
Section 2- Les recours officiels et communautaires
A- Les formes d’organisations communautaires officielles
B- Les formes d’organisation institutionnelle et politique
Chapitre 3 – Le choix et la logique observés face la situation locale
Section 1- Les existants
Section 2- Le choix de l’homme
A- Les origines des sentiers
B- Les sentiers et la destruction de l’environnement
C- Emplacements et création des sentiers
PARTIE II – INTELLIGENCE TERRITORIALE LOCALE ET CREATION D’INFRASTRUCTURES ROUTIERES
Chapitre 4 – L’Intelligence territoriale
Section 1 – Les différentes formes d’échange d’informations
A- Les formes d’échange des riverains
B- Les formes d’échange et les limites
1- Modèles de communication limitée et semi-généralisée
2- Modèles de communication personnalisés et individualisés
Section 2- Sphères informationnelles : des réseaux sociaux communautaires aux réseaux individualisés
Section 3- Les capacités individuelles et collectives à résoudre les problèmes locaux
Chapitre 5 – Identification des nouvelles infrastructures
Section 1- Caractéristiques de ces sentiers
Section 2- Le circuit officiel à l’intérieur du parc Montagne d’Ambre
Chapitre 6 – Explication de l’existence de ces sentiers
Section 1- Les motifs de création des sentiers et leurs impacts
Section 2- Explications de leur localisation
Section 3- Les cas pratiques de cette intelligence territoriale.
PARTIE III ANALYSES PROSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
Chapitre 7- Une analyse prospective des réalités locales
Section 1- Les théories vérifiées et observables
Section 2- La capitalisation des acquis et des observations
A- Les observations
B- La vérification de l’hypothèse
Chapitre 8- Les recommandations
Section 1- Solutions adressées aux agriculteurs et à la population
Section 2 – Recommandations vis-à-vis des politiques de conservation
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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