Relations entre les élèves et le perception de l’enseignant

Graphes des réseaux

Méthode et matériau:

Questionnaires et entretiens:

Dans un premier temps, il nous a fallu décortiquer la structure des deux classes et trouver un moyen de la représenter afin qu’elle puisse être comparée au réseau imaginé de l’enseignant. Pour établir le réseau réel de la classe, il s’agit de constituer les différentes relations réelles qu’entretiennent les élèves au sein du groupe. Toesca (1972), l’auteur de la sociométrie à l’école primaire, nous a inspirées pour l’établissement des questionnaires distribués aux enfants. Elle rend l’expérimentateur attentif à différents points critiques lors de la récolte d’informations avec des écoliers. Pour être le plus éthique possible et obtenir des données valides, nous avons créé une leçon détaillée5 afin que les élèves des deux classes reçoivent les mêmes indications. Dans le but de récolter des données qui permettent de mettre en évidence la popularité des élèves, les liens d’amitié ainsi que la structure du groupe, nous avons distribué un document comportant trois questions aux élèves6. Ces questions ont été choisies suite à une discussion collective sur la perception que les enfants avaient de l’amitié. Les résultats récurrents des deux classes ont ensuite été sélectionnés pour créer le document. Dans ce questionnaire, les élèves étaient limités dans leurs choix ; ils pouvaient inscrire au maximum cinq prénoms d’élèves de la classe par question. Ces dernières, axées sur des faits, nous ont permis de mettre en évidence les relations effectives entre les enfants. Nous avons répertorié le nombre de fois que chaque élève était cité par ses camarades.
Les réponses à la question “ Le trouves-tu sympathique ? », ont été utilisées pour déterminer les relations d’inimitié entre les individus. Les élèves ont dû y répondre en attribuant, à chaque camarade de classe, un degré variant de 1 (pas du tout) à 5 (énormément).
Parallèlement, afin d’établir le réseau imaginé des différents enseignants, nous avons récolté des données sur la perception des liens que les maîtres ont dans leur classe7. Ils ont reçu une matrice à compléter en répondant à la question “ X apprécie -t- il Y ?” de manière valuée, selon des degrés allant de 1 à 5. Pour la popularité, les liens d’amitié ainsi que la cohésion du groupe, les degrés 4 (beaucoup) et 5 (énormément) ont été sélectionnés.
Afin d’établir la nature de la relation pédagogique entre l’enseignant et ses élèves, nous avons cherché à comprendre la façon dont il émet un jugement sur ces derniers et sur la base de quels indicateurs. Lors de nos recherches, nous avons fait face à une multitude de facteurs8. Nous avons donc choisi de sélectionner les principaux indicateurs avec les enseignants. Pour ce faire, nous avons d’abord procédé à des entretiens individuels non-dirigés, lors desquels il s’agissait d’évoquer le nom de chaque élève et de répertorier les différents qualificatifs utilisés par le maître pour les décrire. Nous avons comparé les réponses et sélectionné celles qui ressortaient dans les trois entretiens. A l’aide de ces derniers, nous avons créé les indicateurs qui nous ont permis de déterminer la vision pédagogique qu’a l’enseignant de chacun de ses élèves.
Dans notre recherche, l’analyse des entretiens a été faite dans une démarche plutôt qualitative, tandis que l’analyse des liens des réseaux imaginés et réels relève du quantitatif.

 Limites de la recherche:

Le temps mis à disposition ne nous permettait de récolter les données qu’une seule fois. Notre recherche est donc ponctuelle. Cependant, les relations entre les élèves ainsi que le perception de l’enseignant par rapport à ces derniers est sans cesse en évolution. Les résultats sont alors valables uniquement pour ce moment précis de l’année.
D’autre part, par moments, nous obtenons des résultats quelque peu différents entre les enseignants. Nous avons imputé ce phénomène au fait que l’enseignant A a répondu aux questionnaires de manière asymétrique, contrairement aux enseignants B et C.
L’analyse de nos données comporte également quelques limites. En effet, il y a une certaine subjectivité dans la manière d’interpréter les indicateurs pour établir la vision pédagogique des enseignants. La valeur de certains indicateurs dépend des autres. Par exemple ; prendre de la place s’avère positif si l’élève ne demande pas beaucoup d’attention ; il est considéré comme un élève participant en classe. Au contraire, cet indicateur est négatif s’il est couplé à l’élève demande beaucoup d’attention et n’est pas scolaire. Dans ce cas, il est considéré comme perturbateur.
Par ailleurs, la popularité des élèves a été établie en tenant compte du nombre de fois qu’ils avaient été cités par leurs camarades. Cependant nous ne pouvons nous fier à ces chiffres pour comparer les données car ils sont à une échelle différente. Par exemple, un élève ayant 9 dans le réseau réel est populaire, car c’est le nombre maximum de fois qu’un élève est mentionné dans la classe. Pourtant, ce même élève étant également cité 9 fois dans le réseau imaginé n’en ressort pas comme populaire car le nombre maximum est de 15. Nous avons donc établi la proportionnalité de ces chiffres afin de les rendre comparables.

Analyse des résultats:

 Popularité:

Notre première hypothèse est que les enseignants se basent sur l’appréciation qu’ils ont de l’élève afin de déterminer leur popularité et que cela peut les induire en erreur par rapport à la situation réelle. Pour le prouver, nous avons premièrement établi le réseau réel et imaginé de la popularité des élèves. Les données du questionnaire 2 et celles issues des enseignants ont été répertoriées dans le logiciel Gephi. A partir de là, nous avons sélectionné un indicateur qui met en évidence, sous forme de graphe11, le nombre de fois qu’un élève a été cité par ses camarades12. Ce chiffre nous donne la popularité de l’élève. La grandeur et la couleur des nœuds y est relative.
Les deux réseaux ont ainsi pu être comparés. Puis à partir des différences notables, nous avons cherché à établir des corrélations entre les divers écarts de perception. Les différences retenues représentent des divergences extrêmes. Nous avons pris le parti d’analyser les élèves populaires et isolés, car l’enseignant se doit de favoriser un climat propice aux apprentissages. Pour ce faire, il est important qu’il repère les éventuels boucs émissaires au sein de sa classe afin de les réintégrer (Morelle, 2003). Le fait de repérer les élèves populaires de la classe est un atout pour l’enseignant qui peut mettre les compétences de ces derniers à profit.

Les liens:

La deuxième hypothèse que nous émettons est que la perception qu’ont les enseignants de leurs élèves influence la représentation que les maîtres se font de leur sociabilité. Nous pensons que les enseignants ont tendance à attribuer plus de liens d’amitié aux élèves pour qui ils ont fourni des indicateurs positifs. A l’inverse, nous émettons l’hypothèse que les élèves considérés négativement ont plus de liens d’inimitié dans le réseau imaginé.
Le deuxième axe de notre recherche a donc consisté, dans un premier temps, à établir les différents liens au sein de la classe, à déterminer leur nature et leur réciprocité. Les relations que les élèves entretiennent ont un impact sur eux, sur la structure de la classe, et par là même sur les apprentissages. (Toesca, 1972, p.10-11) Percevoir les amitiés et les inimitiés dans la classe est un atout pour l’enseignant car cela lui permet de réguler les différentes activités et de gérer le groupe classe de manière efficace.
Pour continuer dans notre idée selon laquelle les enseignants sont influencés dans leur perception de la classe, nous avons reporté les résultats de notre première hypothèse sur ces données. Nous avons donc cherché des corrélations entre les différents liens du réseau réel, les liens perçus par l’enseignant et la vision qu’ils ont des élèves.

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Table des matières

1. Introduction
2. Analyse de réseau et échantillon
3. Méthode et matériau
3.1 Questionnaires et entretiens
3.2 Limites de la recherche
4. Analyse des résultats 
4.1 Popularité
4.1.1 Analyse des élèves populaires
4.1.2 Analyse des élèves isolés
4.1.3 Popularité des élèves
4.2 Les liens
4.2.1 Liens d’amitié
4.2.2 Liens d’inimitié
4.3 Cohésion du groupe-classe
5. Conclusion 
6. Tableaux complémentaires 
6.1 Analyse des élèves populaires
6.2 Analyse des élèves isolés
6.3 Popularité des élèves
6.3.1 Popularité des élèves A
6.3.2 Popularité des élèves B
6.3.3 Popularité des élèves C
6.4 Analyse des liens d’amitié
6.5 Analyse des liens d’inimitié
6.6 Liens
6.6.1 Liens d’amitié A
6.6.2 Liens d’inimitié A
6.6.3 Liens d’amitié B
6.6.4 Liens d’inimitié B
6.6.5 Liens d’amitié C
6.6.6 Liens d’inimitié C
6.7 Graphes des réseaux
6.7.1 Graphe du réseau réel A
6.7.2 Graphe du réseau imaginé A
6.7.3 Graphe du réseau réel B et C
6.7.4 Graphe du réseau imaginé B
6.7.5 Graphe du réseau imaginé C
7. Bibliographie
8. Annexes

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