Depuis des années, en particulier à partir de notre indépendance en 1960, notre pays reste encore parmi les pays sous-développés du monde. Ainsi, la majorité de la population malgache vit encore dans une condition de vie insupportable (sous le seuil de la pauvreté : revenu par tête inférieur à 1dollar par jour). Cette situation sera encore aggravée par la crise alimentaire et la crise pétrolière, qui constituent actuellement des grands facteurs de perturbation de la vie économique et sociale dans le monde. Au cours de ces décennies les actions menées par les gouvernements mettaient l’accent sur la politique de réduction de la pauvreté. Comme tous les pays en développement, le principal blocage de notre développement est jugé par le manque des capitaux. Pour cela les pouvoirs publics qui se succèdent font appel à des capitaux de l’étranger (la théorie classique) pour mobiliser les ressources nationales .Alors, les prêts extérieurs assurent en majorité le financement des projets de développement inscrits dans le programme de l’Etat (70% du budget de l’Etat financé par les bailleurs de fonds). En conséquence on est colonisé en matière financière et système d’organisation économique à travers les conditions de prêts de ces bailleurs couvrant leurs intérêts. En effet ce sont nos soutiens en matière de financement qui organisent l’économie de notre pays, alors que l’Etat a perdu ses souverainetés. Cette situation nous paraît comme un vrai blocage de notre développement. Il est évident que le développement dépend de la réduction de la dépendance financière de l’extérieur en créant un système financier pérenne et faiblement dépendant ou tout à fait indépendant des bailleurs de fonds ; de plus ce système financier est beaucoup plus accessible pour la population défavorisée en milieu urbain ou rural. C’est ainsi que situe le cœur de ce travail qui a pour thème : «la micro finance et le développement ». La question se pose alors : les institutions de micro finance permettent-elles au pays en développement de sortir de la pauvreté ? A la réponse de cette question : ce présent document va montrer que la micro finance pourrait constituer un des moyens pérennes très important pour le développement mais avec certaines mesures à prendre soigneusement. Ces mesures d’accompagnement semblent en général reposant sur l’Etat à travers sa politique économique générale sur les agrégats macroéconomiques ainsi que sa volonté sincère d’améliorer le niveau de vie de la population défavorisée. Alors ce présent document parlera plus de détail à ce propos. Pour cela il comporte deux grandes parties : dont la première partie va mettre en exergue les liens qui peuvent exister entre les institutions de micro finance et le développement économique. Cette partie comporte trois grands chapitres à savoir :i) la généralité sur la micro finance, ii) le développement, iii) le fondement théorique de la nécessité de la micro finance et quelques expériences réussies dans les pays en développement. Dans la seconde partie, on parlera du cas de Madagascar dans ce domaine ; ainsi donc on a trois chapitres : i) généralités des institutions de micro finance à Madagascar, ii) le fondement de la nécessité des institutions de micro finance à Madagascar, iii) la réalité d’accès aux microcrédits à Madagascar .
GENERALITES SUR LA MICROFINACE
On entend toujours le mot micro finance ou institution d’intermédiation financières. Mais le problème, la plupart des gens n’ont pas plus d’information adéquate à ce propos même s’ils sont à inciter d’être membre à ces types de financements. Ce présent chapitre va résoudre ce problème. Il essaie de donner : D’abord l’aperçu historique ; définitions de la micro finance ; puis les différents types existants ; ensuite les principales caractéristiques spécifiques.
APERÇU HISTORIQUE
Comme toutes les choses et toutes les personnes et d’autres ; les IMF ont aussi son histoire. Sa présentation constitue l’objet de cette sous section On subdivise donc l’évolution historique des institutions des MF en quatre périodes : dans les années 70; dans les années 80 ; la période 1995 à 1996 ; et la période 2003 .
Dans les années 1970
Ce sont les organismes gouvernementaux qui ont l’octroi de crédit de production aux personnes à faibles revenu qui ne peuvent pas accéder aux services bancaires. Ces personnes ont été obligées à recourir aux usuriers . Les gouvernements et les bailleurs de fonds ont reconnu la nécessité des pauvres d’accès aux crédits peu coûteux ; alors, ils ont proposé du crédit agricole subventionné et créé en outre des coopératives d’épargne et des crédits. Ces coopératives financières sont concentrées essentiellement sur la mobilisation de l’épargne dans les zones rurales afin d’apprendre les paysans pauvres à épargner .
Dans les années 1980
C’est la décennie de la naissance de micro finance en réponse aux interrogations et aux conclusions d’études concernant l’offre de crédit subventionné par le public destiné aux paysans pauvres. Ces modèles de crédit cible, subventionnés, préconisés par des nombreux bailleurs de fonds ont fait l’objet de critique sérieux. En effet la plupart du programme accumulaient des pertes importantes et avaient fréquemment recours à la recapitalisation pour continuer à fonctionner Face à ce problème, des solutions fondées sur « la loi du marché » devaient être envisagées ; d’où la naissance de la micro finance considérée comme une partie intégrante au système financier global. Dans ce système, l’objet n’est pas l’octroi rapide de crédit subventionné aux personnes cibles, mais la création des institutions micro finances locales pérennes aux services financiers permanent des pauvres Parallèlement, des Organismes Non Gouvernementaux (O.N.G), locaux intéressés de l’activité d’intermédiation financière ont commencé à la recherche d’une approche plus développée à long terme, basée sur la loi de marché. Cette nouvelle approche a fonctionné très bien. Citons quelques exemples :
– en Asie : le docteur MOHAMMED YANNUS, au Bengladesh a montré la voie avec un projet de «groupe de solidarité » destiné aux paysans non propriétaires de grandes surfaces de terrain. Cette institution est devenue par la suite une banque nommée : GRAMEEN BANK compte aujourd’hui plus de 2,4millions de clients, dont 94% de femmes et tient lieu de modèle dans de nombreux pays du monde
– en Amérique latine, avec ACCION international qui a soutenu le développement du « crédit solidaire » destiné aux petits commerçants en zone urbaine, tandis que la Fundacion carvajal a développé avec succès un système de crédit et de formation pour les micros entrepreneurs individuels. Depuis cette période où l’application de l’approche est basée sur la loi de la mise en vigueur, les institutions de micro finances connaissent un essor considérable. Leurs activités sont soutenues par les bailleurs de fonds. Leurs objectifs consistent à atteindre le plus grand nombre possible des clients et la pérennité financière (autofinancement) et durabilité.
Dans les années 70 et largement dans les années 80, des institutions de micro finance proposaient des services comprenant à la fois du crédit et de formation des clients en matières de gestion de projet. Jusqu’en 1980 des O.N.G de micro finance (notamment : PRODEM/Banco sol en Bolivie, K- REP au Kenya et ADEMI/ Banco ADEMI en République Dominicaine restaient des institutions informelles ; dont les caractéristiques sont : crédit subventionné par les bailleurs de fonds, taux d’intérêt très élevé, somme de crédit accordé aux pauvres modeste (limité). Ce type d’institution de micro finance reste dépendant et ne cherche pas de bénéfice, il n’intègre pas dans le système financière. En effet, il ne peut pas proposer des services d’épargne volontaire considérée comme service que les pauvres ont besoin; c’est donc un type d’institution financière non profitable aux pauvres.
Dans les années 1995 à 1996
C’est la période dans la quelle, on a observé la présence des institutions de micro finance dans le monde grâce au programme « sustainable Banking with the poor ». Alors la liste répertoire du monde comporte près de 1000 institutions.
En 2003
On comptait 1200 organisations distributeurs de micro crédit à l’échelon national (membre de la compagnie pour le sommet de micro crédit) ; et 26 grandes organisations de programmes internationaux, membres du GCPA et plus de 1000 organismes locaux et régionaux . En voila ce qui concerne donc, l’évolution historique des institutions de micro finance dans le monde en générale. Mais jusqu’ici on ne sait pas encore vraiment ce qui signifie ce qu’on entend par institutions d’intermédiations ces types d’institution pour plus de connaissance à ces propos .
LES DEFINITIONS
On peut définir les institutions des MF de plusieurs façons selon les auteurs. On retrouve alors ici quatre manières de définir les IMFs étymologiquement ; selon la banque mondiale (manuel de micro finance), d’après Castillo et la définition proposée par le cadre juridique malgache .
Définition étymologique
Le mot micro finance est formé de deux mots : micro et finance, selon le dictionnaire Maxi débutant micro signifie « tout petit »le caractère petit se présente en terme de format ou de dimension d’un sens réduite (petit taille). Exemple : microfilm ; une photographie de tout petit format, un micro-ordinateur (petit ordinateur moins de 15 pouces). Au sens large en portant ce terme dans le domaine d’entreprise ; il signifie quant au micro entreprise une entreprise à chiffres d’affaire réduits (c’est-à-dire d’un montant faible) Micro signifie aussi particulièrement, individuel dans le contexte économique ; comme micro économie (économie d’un particulier, d’une entreprise, d’un individu, par opposition au macro économie qui a pour sens la globalité, nationale, et même à l’échelle mondiale) Le second mot c’est la finances ; d’après ce même dictionnaire ce terme veut dire « argent et la façon de gérer celui-ci » ce mot vient du verbe financier qui signifie « fournir de l’argent » D’après le dictionnaire Petit Larousse Français : finance signifie « ensemble des professions qui ont pour l’objet l’argent et ses mode de représentation ». En somme on peut définir la micro finance comme petites entreprises aux particuliers qui fournissent de l’argent ou des capitaux d’un montant faible à ceux qui en ont besoin ; et particulièrement les pauvres .
Définition selon la banque mondiale
A travers le manuel de micro finance la Banque Mondiale définit la micro finance comme : « l’offre des services financiers à une clientèle pauvre composé notamment des petits travailleurs indépendants » Les institutions de micro finance se définissent aussi comme institutions d’intermédiation financière ; car elles effectuent des activités financières aux profits des personnes qui n’ont pas la possibilité d’être client de banque à cause de la faiblesse du revenu On peut définir aussi la micro finance par son rôle intermédiation de financement social à travers des groupements de personnes, les renforcements de confiance en soi, la formation dans le domaine financier et la gestion de compétence au sein d’un groupe En somme, la micro finance se définit selon ses activités ; d’intermédiation de financement et sociale. C’est aussi une approche ou outil de développement économique dans la perspective d’améliorer la condition de vie des pauvres .
Définition selon Castillo
Castillo a défini la micro finance comme : « l’offre des services financières à des individus ou des groupes d’individus pauvres qui n’ont pas accès aux services financiers formels, dans le but de satisfaire les besoins de leurs ménages ou de leur micro entreprise ». Selon cette définition, la micro finance constitue un potentiel de base de lutte contre la pauvreté.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : RELATIONS ENTRE LA MICROFINANCE ET DÉVELOPPEMENT
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA MICROFINANCE
Section1 : Aperçu historique
Section2 : Les définitions
Section 3 : les différents types de micro finance
Section4 : Les principales caractéristiques spécifiques des IMF
CHAPITRE II : LE DEVELOPPEMENT
Section 1 : Les définitions du développement
Section 2 : Les conditions du processus de développement
Section 3 : Le développement durable
CHAPITRE III : FONDEMENT THEORIQUE DE LA NECESSITE DE LA MICROFINANCE ET QUELQUES EXPERIENCES DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT
Section 1 : La théorie de Castillo sur le fondement de la micro finance
Section 2 : Le fondement de la nécessité des institutions d’intermédiation financière au processus de développement selon Ray- Banerjee
Section 3 :Quelques expériences des pays en développement dans ce domaine
Section 4: Les limites des services financiers intermédiaires au processus de développement ou à la réduction de la pauvreté
CONCLUSION
PARTIE II : LA MICROFINANCE À MADAGASCAR
CHAPITRE I : GENERALITES DES IMF A MADAGASCAR
Section1 : Aperçu historique de la micro finance à Madagascar
Section 2 : Les différentes types de micro finances à Madagascar
Section 3 : L’environnement de la micro finance à Madagascar
CHAPITRE II : LE FONDEMENT DE LA NECESSITE DE TYPE DE SERVICE FINANCIER INTERMEDIAIRE A MADAGASCAR
SECTION1 : RAISONS ECONOMIQUES
Section 2 : Raisons financières
Section 3 : Les raisons sociales et culturelles
CHAPITRE III : LES REALITES D’ACCES AUX MICRO-CREDITS A MADAGASCAR
Section 1 : Mode de conclusion de contrât de prêt de la micro finance
Section 2 : Evolution de membres et de l’offre de crédit des IMF à Madagascar (1998 à 2007)
Section 3: Critiques et recommandations
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE