RELATION ENTRE LES HOTES VERTEBRES ET LES MOUSTIQUES

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Structure du virus

Lโ€™agent pathogรจne de la FVR est un virus ร  ARN nรฉgatif simple brin tri-segmentรฉ. Il a une symรฉtrie hรฉlicoรฏdale de 80 ร  120nm de diamรจtre. Le gรฉnome viral est composรฉ de trois segments dโ€™ARN de tailles diffรฉrentes dรฉnommรฉs S, Met L pour Small, Medium et Large respectivement. Chaque ARN se trouve sous forme de ribonuclรฉoprotรฉine (RNP) de forme circulaire, oรน sont associรฉes de nombreuses copies de la protรฉine N et quelques copies de la protรฉine L qui a une activitรฉ dโ€™ARN-polymรฉrase ARNdรฉpendante-. Les sรฉquences aux extrรฉmitรฉs 3โ€™ et 5โ€™ sont complรฉmentaires et peuventsโ€™apparier de faรงon stable en ยซ queue de poรชle ยป et sont communes ร  tous les Phlebovirus. Le segment L code pour la polymรฉrase L, le segment M pour une polyprotรฉine qui subit un clivage co-traductionnel pour donner les deux protรฉines dโ€™enveloppe (Gc et Gn) ainsi que deux protรฉines non structurales. Le segment S, par la stratรฉgie ambisens code pour la nuclรฉoprotรฉine Ndans le sens antigรฉnomique et pour une protรฉine non structurale (NSs) dans le sens gรฉnomique. Le virus est enveloppรฉ par deux glycoprotรฉines Gc et Gn de 65 et 56kDA respectivement. Ces glycoprotรฉines sont responsables de la fixation du virus ร  la surface d es cellules. Elles sont aussi le support de lโ€™activitรฉ hรฉmagglutinante et la cible de la rรฉponse immunitaire humorale. La longueur totale du segment M est de 3884 nuclรฉotides correspondantร  un poids molรฉculaire de 1.38×105 DA. Il est composรฉ de 27.3 % dโ€™A (Alanine), 25.4 % de G (guanine), 27,2 de % dโ€™U (uracile) et 20,1 % de C (cytosine) (Collett et al., 1985). La longueur du segment S est de 1690 nuclรฉotides et celle du segment L est de 6404 nuclรฉotide. Les Figures 3 et 4 montrent le schรฉma du virus et le mode de rรฉplication de chaquesegment.

Propriรฉtรฉs physico-chimiques

Le virus est stable dans le sรฉrum et peut รชtre rรฉcupรฉrรฉ aprรจs plusieurs mois de conservation ร  4ยฐC ou aprรจs 3 heures ร  56ยฐC. Il su rvit dans les aรฉrosols ร  23ยฐC avec une humiditรฉ de 50-85%. Il peut รชtre maintenu dans lโ€™organisme de certains arthropodes vecteurs (ล“ufs pour les Aedes) et peut rรฉsister ร  un contact avec le phรฉnol ร  4ยฐC pendant six mois. Il est plus stable ร  des tempรฉratures infรฉrieur ร  -60ยฐC. Il rรฉsiste aux pH basiques mais il est inactivรฉ ร  pH infรฉrieur ร  6,2. Il est inactivรฉ parles solvants lipides, รฉther et chloroforme et par les solutions fortes dโ€™hypochlorite de sodium ou de calcium. Dans ce cas, le chlore rรฉsiduel doit dรฉpasser 5 000 ppm (WOAH, 2009).

Pathologie

Suite ร  la piqรปre dโ€™un moustique infectรฉ, le virus suit la voie lymphatique dans le vertรฉbrรฉ et se rรฉplique dans les ganglions lymphatiques entrainant une virรฉmie primaire. Ensuite, il est entrainรฉ avec la circulation sanguine et rejoint les organes cibles : le foie, la rate. Le virus a รฉtรฉ aussi retrouvรฉ dans le cerveaudโ€™animaux morts suite ร  des encรฉphalites. Les caractรฉristiques pathologiques de la FVR chez le bรฉtail et les humains peuvent varier considรฉrablement. En effet, une leucopรฉnie est souvent observรฉe au cours des 3 ou 4 premiers jours dโ€™infection. Pendant les phases aiguรซs, les t aux dโ€™enzymes sรฉriques sont souvent modifiรฉs, ce qui indique la destruction des hรฉpatocytes. Lโ€™infection des animaux gravides se traduit souvent par lโ€™avortement du fล“tus. En effet , dโ€™aprรจs Greboval, chez les femelles en gestation, le virus prรฉsente un tropisme pour les cotylรฉdons placentaires quโ€™il colonise par voie sanguine (Greboval, 2004). La mort du fล“tus es t due ร  son infection gรฉnรฉralisรฉe par le virus et non ร  une placentite (Greboval, 2004). Lโ€™a vortement fait suite ร  un pic hyperthermique chez la femelle en gestation. Cependant, aucune corrรฉlation nโ€™a รฉtรฉ observรฉe pour lโ€™homme infectรฉ par le virus de la FVR et la survenue dโ€™avortement (Smith et al., 2010, disponible en ligne sur : www.elsevier.com/locate/yviro).
Cette pathogรฉnicitรฉ du virus est due ร  la protรฉinenon structurale NSs dรฉrivรฉe du segment S. Cette protรฉine empรชche lโ€™expression de โ€™interfรฉronl de type I au niveau de la transcription et supprime la synthรจse dโ€™ARN de lโ€™hรด te (Le May et al., 2004). De plus, elle bloque aussi lโ€™apoptose induite par le virus (Won et al., 2007) et entraine la propagation du virus dans lโ€™hรดte.

Hรดtes

Pour les hรดtes vertรฉbrรฉs, le spectre dโ€™hรดte dรฉfini par la sรฉroconversion est bien plus large que celui dรฉfini par lโ€™apparition de signes cliniques (Prehaud, 1997). Le Tableau I montre le taux de mortalitรฉ chez diffรฉrents hรดtes vertรฉbrรฉs.
Les symptรดmes de la FVR sont variables selon les es pรจces et lโ€™รขge des vertรฉbrรฉs considรฉrรฉs mais en gรฉnรฉral, la maladie prรฉsente symptรดmele de fiรจvre hรฉmorragique caractรฉrisรฉe par la hausse de la tempรฉrature corporelle.
La morbiditรฉ et lโ€™avortement constituent le principal symptรดme chez les animaux. En gรฉnรฉral, la pรฉriode dโ€™incubation est de 30 ร  72 heures allant ร  cinq jours. Chez les ruminants, la forte mortalitรฉ chez les jeunes animaux, la vague soudaine dโ€™avortement chez les femelles gravides, lโ€™hyperthermie, lโ€™รฉcoulement oculo-nasal, la diarrhรฉe fรฉtide sont les principaux signes de la FVR (Munyua et al., 2010).
Quant ร  lโ€™homme, la maladie est bรฉnigne pour la plupart des cas avec cependant des cas graves qui peuvent รชtre observรฉs. Lโ€™incubationvarie de deux ร  six jours aprรจs laquelle deux cas peuvent รชtre observรฉs, soit une forme asymptomatique oรน il nโ€™y a pas de forme clinique, soit elle รฉvolue vers une forme symptomatique qui รฉvolue en encรฉphalite, en fiรจvre hรฉmorragique virale ou en rรฉtinopathie (Summerpalet al., 2010).

Rรฉservoirs

La prรฉsence des rรฉservoirs est encore inconnue ร  Madagascar. Dโ€™aprรจs Rodhain, un vertรฉbrรฉ rรฉservoir dโ€™un agent pathogรจne doit avoirles caractรฉristiques suivantes : la population doit avoir la capacitรฉ dโ€™รชtre infectรฉ u(sceptible) mais ne prรฉsente pas de symptรดmes de la maladie, lโ€™animal infectรฉ doit avoir une virรฉmie importante et il doit รชtre en contact avec les populations des vecteurs (Rodhain, 1998).
Pour le cas du virus de la FVR, il peut รชtre assurรฉ par des animaux sauvages et domestiques (Billecocq et al., 1996 ; Swanepoel and Coetzer, 2004 ; Evans et al., 2008). Diop et al., 2000 (au Sรฉnรฉgal) et Bahgat et Hadia, 2001 (en Egypte) ont dรฉtectรฉ des anticorps dirigรฉs contre le virus de la FVR pendant une pรฉriode inter-รฉpizootique chez les rats (Rattus rattus). Ces derniers ont conclu que le rat peut jouer le rรดle de rรฉservoir pour le virus de la FVR. Quant ร  Madagascar aucun rรฉservoir potentiel nโ€™est dรฉterminรฉ mais des rรฉservoirs candidates comme le rat (Rattus rattus), les chiroptรจres (Olive et al., 2012) et deux espรจces de lรฉmuriens (Lepilemur edwardsi et Eulemur rufus) (Raharimalala, 2010)

Vecteurs

De nombreuses espรจces de moustiques sont des vecteurs efficaces de VFVR, notamment les espรจces des genres Culex, Aedes, Anopheles, Eretmapodites et Mansonia (Voir annexe 6 et 7 : les espรจces impliquรฉes dans la transmission du VFVR). Il a รฉtรฉ dรฉmontrรฉ que plus de 40 espรจces de moustiques sont compรฉtentes pour vรฉhiculer le VFVR (Moutailler, 2008). Dโ€™autres insectes piqueurs peuvent transmettre le virus mรฉcaniquement. Les moustiques sโ€™infectent en prenant leur repas sanguin sur des hรดtes virรฉmiques. Les animaux sont contagieux pendant leur pรฉriode virรฉmique, quipeut รชtre brรจve (6 ร  18 heures) ou persister jusquโ€™ร  six ร  huit jours. Il nโ€™y a pas dโ€™ รฉtat de porteur chez les animaux. La transmission qui ne sโ€™effectue pas par un vecteur nโ€™est pas significative chez les animaux. Les humains peuvent รชtre infectรฉs par des piqรปres de moustique mais on pense que la majoritรฉ des cas humains rรฉsultent de la manipulation de sang, de tissus, de sรฉcrรฉtions ou dโ€™excrรฉtions dโ€™animaux infectรฉs, notamment aprรจs un avortement.Cela peut se produire lors de la traite, de lโ€™abattage, de la prรฉparation pour la boucherie ou de lโ€™autopsie de ces animaux.
Les espรจces du genre Aedes sont souvent considรฉrรฉes comme vecteurs enzootiques dans le cycle de transmission du VFVR. Leur capacitรฉ ร  transmettre le virus ร  leur descendant (transmission verticale) permet le maintien du virus dans la nature mรชme au cours des saisons sรจches. Ces espรจces enzootiques seraient ร  lโ€™origine des รฉpizooties alors que dโ€™autres espรจces, certainement du genre Culex, joueraient le rรดle dโ€™amplificateur de lโ€™รฉpizootie voire de lโ€™รฉpidรฉmie (Zeller, 1997).

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Table des matiรจres

I – INTRODUCTION
II – LA Fiรจvre de la Vallรฉe du Rift : APERร‡U BIBLIOGRAPHIQUE
II-1 HISTORIQUE DE LA MALADIE FVR ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
II.2 – EPIDEMIOLOGIE
II.2.1 – Virus de la Fiรจvre de la Vallรฉe du Rift
II.2.1.1 – Classification du virus
II.2.1.2 – Structure du virus
II.2.1.3 – Propriรฉtรฉs physico-chimiques
II.2.1.4 – Pathologie
II.2.2 โ€“ Hรดtes
II.2.3 – Rรฉservoirs
II.2.4 – Vecteurs
II.2.4.1 – Compรฉtence et capacitรฉ vectorielle
II.2.4.2 – Rรฉplication du virus dans le moustique
III – ZONES Dโ€™ETUDES
III.1 – Mampikony
III.2 – Toliary
IV- MATERIELS ET METHODES
IV.1 – ETUDES ENTOMOLOGIQUES
IV.1.1 – Capture des moustiques
IV.1.1.1 – Capture des adultes
IV.1.1.1.1 – Piรจge lumineux
IV.1.1.1.2 – Double moustiquaire
IV.1.1.1.3 – Capture des moustiques au repos pendant le jour
IV.1.1.1.3.1 – Capture avec le Puits de Muirhead Thomson (PMT)
IV.1.1.1.3.2 – Capture avec le Back pack
IV.1.1.2 – Collecte des larves
IV.1.1.3 โ€“ Pรฉriodes de capture et effort de piรฉgeage
IV.1.2 – Identification des moustiques
IV.1.3 – Conservation des moustiques
IV.2 – ETUDES VIROLOGIQUES
IV.2.1 – Principe de la RT-PCR
IV.2.2 – Broyage
IV.2.2.1 – Solutions de broyage
IV.2.2.2 – Dรฉroulement du broyage
IV.2.3 – Extraction dโ€™ARN viral chez les moustiques
IV.2.3.1 – Prรฉparation des solutions dโ€™extraction
IV.2.3.2 – Dรฉroulement de lโ€™extraction
IV.2.3.2.1 – Phase de lyse
IV.2.3.2.2 – Phase de fixation
IV.2.3.2.3 – Phase de lavage
IV.2.3.2.4 – Phase dโ€™รฉlution
IV.2.4 – Amplification par RT-PCR
IV.2.4.1 – Prรฉparation de mix rรฉactionnels
IV.2.4.2 – Condition de la qRT- PCR
V.3 – ANALYSES DES DONNEES
V.3.1 – Etudes de lโ€™indice de similaritรฉ de Jaccard (Jaccard, 1901)
V.3.2 – Etudes statistiques
VI – RESULTATS
VI.1 – RESULTATS ENTOMOLOGIQUES
VI.1.1 โ€“ Richesse spรฉcifique et abondance des moustiques par site
VI.1.2 – Indice de similaritรฉ de Jaccard (J) entre les deux zones
VI.1.3 – Abondance de moustiques par espรจce selon les saisons
VI.1.4 – Nombre de moustiques adultes par type de piรจge
VI.1.5 – Prรฉfรฉrence trophique des moustiques
VI.1.6 – Densitรฉ des espรจces abondantes dans les DM en fonction des animaux appรขts .. 39
VI.2 – DETECTION VIRALE
VII – DISCUSSION
VII.1 – ABONDANCE DES MOUSTIQUES
– Selon les zones dโ€™รฉtudes
– Selon les saisons
VII.2 – RELATION ENTRE LES HOTES VERTEBRES ET LES MOUSTIQUES
– Attractivitรฉ des hรดtes vertรฉbrรฉs
– Rapport entre la densitรฉ des vecteurs et le taux de sรฉroprรฉvalence
VII.3 โ€“ AUTRES MODES Dโ€™INFECTION DES MOUSTIQUES
IX – CONCLUSION
X – REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
XI – WEBOGRAPHIE

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