Madagascar est une île reconnue pour son niveau extraordinaire d’endémisme (Myers et al., 2000 ; Vences et al., 2009) après sa séparation du Gondwana il y a au moins 160 millions d’années (Mittermeier et al., 1994). Il est l’un des « hot spots» ou centres de biodiversité mondiale (Myers, 2002). Une analyse récente des niveaux d’endémisme au sein de la flore arborée et arbustive de Madagascar a révélé un taux proche de 96% (Schatz, 2000). Sa flore englobe 490 genres d’arbres et grands buissons dont 161 sont endémiques (Schatz, 2001). En outre, 100% de Lémuriens, 90% de Reptiles et Amphibiens, 53% des Oiseaux sont aussi endémiques (Lagrand, 1990). De ce fait, Madagascar constitue une des zones prioritaires pour les activités de conservation (Lowry et al., 1997 ; Myers et al., 2000).
Suite au contexte d’une croissance démographique galopante et d’une pauvreté flagrante (Conservation International, 2001) la conquête des terres pour la culture sur brûlis (« tavy »), ainsi que les besoins en bois pour la construction et comme combustibles exercent une pression sévère sur cette biodiversité. Le couvert forestier recule à un taux proche de 200.000 ha/an (Ministère de l’Economie et du Plan, 1990). Privé de sa couverture protectrice, le sol est érodé (Segalen, 1948). La forte pluviosité accélère ce phénomène d’érosion surtout dans la partie orientale de Madagascar (Wells, 1993) .
MILIEU PHYSIQUE
Localisation géographique
La commune de Kianjavato se trouve à 500km au Sud-Est d’Antananarivo dans la province de Fianarantsoa, région Vatovavy Fitovinany, District de Mananjary. Ses coordonnées géographiques sont de 21°17’ à 21°27’ de latitude Sud et 47°47’ à 47°58’ de longitude Est.
Géomorphologie
Différents systèmes géologiques sont rencontrés dans la région depuis le socle graphitique du Précambrien au Crétacé. Entre les altitudes de 500m à 1 000m, la zone est constituée de falaise formant l’escarpement de la faille de l’Est Malagasy. Des pentes fortes aux dénivellations importantes, ponctuées par des chutes de rivières encadrent des étroites et profondes vallées. Les sols sont ferralitiques, composés de minéraux érodés et dégradés. Ce type de sol est favorable au phénomène de « lavakisation ». Les collines dont l’altitude varie entre 50 et 500 m, dénudées par le « tavy », sont séparées par des vallées plus larges. Dans les zones basses, les apports alluviaux des collines et des niveaux d’aplanissement côtiers présentent un sol très riche en éléments minéraux. (Lahatsaravita, 2006) .
Hydrographie
La forêt classée de Kianjavato est localisée entre deux fleuves : Mananjary au Nord et Namorona au Sud. Des rivières dérivées de ces deux fleuves comme Vitanona, Lalangy et Fotobohitra irriguent cette localité.
MILIEU BIOTIQUE
Flore et végétation
Perrier De La Bathie (1921), a défini la végétation comme « flore au vent ». Humbert, (1965), la classe dans le domaine de l’Est de la série à « Anthostema et MYRISTICACEAE ». Guillaumet & Kœchlin (1971) ont classé cette végétation dans l’ « Etage de Végétation Humide » à déterminisme climatique prépondérant formé par : la forêt dense humide sempervirente de basse altitude à MYRISTICACEAE et Anthostema. Selon Faramalala & Rajeriarison (1995), elle fait partie de la « zone éco-floristique orientale de basse altitude (0-800 m) » dont la végétation climacique est représentée par des forêts denses humides sempervirentes. Suite aux cultures sur brûlis et à la coupe sélective des arbres, la végétation est classée en deux types : la forêt primaire (plus ou moins intacte) et les formations secondaires composées par les « savoka » et la végétation basse à dominance de Poaceae et de fougères appelée localement « roranga ». Manjaribe (2014) .
Faune
La forêt classée de Kianjavato présente une grande potentialité faunistique (Ratsoavina et al., 2010).
Diverses espèces de reptiles y sont présentes dont quatre espèces de Chameleonidae, huit espèces de Gekkonidae, une espèce de Boidae (Sanzinia madagascariensis), quatre espèces de Colubridae, une espèce de Scincidae (Madascincus melanopleura) et une espèce de Gerrhosauridae (Zonosaurus madagascariensis) . (Ratsoavina et al., 2010). Vingt-cinq (25) espèces d’amphibiens ont été inventoriées (Ratsoavina et al., 2010). Les mieux connues de la région sont Boophis madagascariensis, Mantella betsileo, Mantella madagascariensis, Aglyptodactylus madagascariensis.
Des mammifères avec 9 espèces de lémuriens (http://www.madagascarpartnership.org) diurnes comme Varecia variegata, Prolemur simus, Eulemur rufifrons, Eulemur rubriventer et Hapalemur griseus (toutes de la famille des Lemuridae) ; ou nocturnes comme Daubentonia madagascariensis (Daubentonidae), Avahi laniger (Indriidae), Cheirogaleus major et Microcebus jollyae (toutes de la famille des Cheirogaleidae) (Louis et al., 2006) sont présentes.
La présence de mammifères carnivores représentés par Cryptoprocta ferox (Eupleridae) (Goodman, 2012); des chiroptères comme Pteropus rufus (Pteropodidae) (Goodman, 2011), Myzopoda aurita (Andriamboavonjy, 2009) et des micromammifères comme Tenrec ecaudatus et Setifer setosus (Tenrecidae) est à noter (Soarimalala & Goodman, 2011). Des espèces d’oiseaux forestiers et des formations herbeuses comme Nesillas typica et des espèces des zones humides comme Alcedo vintsioides et Corvus albus existent dans cette forêt (Raherilalao & Goodman, 2011).
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : I- MILIEU D’ETUDE
I.1- MILIEU PHYSIQUE
I.1.1- Localisation géographique
I.1.2- Géomorphologie
I.1.3 -Hydrographie
I.1.4- Climat
I.1.5- Diagramme ombrothermique de GAUSSEN (1955)
I.2- MILIEU BIOTIQUE
I.2.1 -Flore et végétation
I.2.2 -Faune
Deuxième partie : II- MATERIELS ET METHODES
II.1- MATERIELS BIOLOGIQUES
II.2- METHODES
II.2.1- METHODES D’ETUDE DE LA VEGETATION
II.2.1.1 Etude bibliographique
II.2.1.2 Etude de la végétation
II.2.1.3 Prospection et choix des sites d’études
II.2.1.4 Relevés écologiques
Inventaire floristique
Etude qualitative et quantitative de la végétation
Méthodes d’étude de la structure de la végétation
II.2.1.5 Paramètres étudiés
Paramètres écologiques
Paramètres floristiques
II.2.1.6 Etudes des sols
II.2.2-METHODE D’ETUDE DES LEMURIENS
II.2.3- TRAITEMENT DES DONNEES
Troisième partie : III- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1- CARACTERISTIQUES ECOLOGIQUES DE LA VEGETATION
III.1.1- Richesse floristique globale
III.1.2- Richesse floristique des trois fragments forestiers
III.1.3- Affinités biogéographiques
III.1.4- Structure des formations végétales des trois sites
III.1.5- Caractéristiques pédologiques des habitats des lémuriens
III.2- RELATION ENTRE LES FACTEURS PREPONDERANTS DE LA VEGETATION ET LA DISTRIBUTION DES LEMURIENS
III.2.1- Effectifs des lémuriens rencontrés dans les trois sites
III.2.2- Distribution des lémuriens selon la hauteur de la canopée
III.2.3- Espèces végétales les plus utilisées par les trois espèces de lémuriens
III.2.4- Influence des caractéristiques floristiques sur la présence des trois espèces de lémuriens dans les fragments forestiers
III.2.5- Influence des caractéristiques structurales sur la présence de chaque espèce de lémuriens dans les fragments forestiers
Quatrième partie : IV- DISCUSSIONS ET CONCLUSION
DISCUSSIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE